Molester Man, même auteur qu'Onani Master Kurosawa, même impression un peu WTF mais effet de surprise en moins et de fait quelque peu moins emballant. Ca c'était pour la conclusion.
Molester Man se veut être une lecture assez réaliste (les circonstances de son écriture expliquerait ce point), à l'instar de son petit frère OMK. Au fil de la vingtaine de chapitres composant l'aventure, on découvre le quotidien et l'évolution du personnage de Mr. Molester qui, suite à un malentendu, va découvrir la notion d'amis et d'amour. A noter qu'un personnage ayant passé le cap de l'adolescence, ça fait toujours plaisir.
Chaque chapitre nous narre une nouvelle étape dans une histoire étalée sur trois mois. On appréciera les réjouissances du personnage principal, on pestera comme lui contre cette fille qui ne le regarde même pas, on sera toujours au plus près des sentiments de Mr. Molester pour la bonne raison que l'auteur a cette faculté dérangeante de toujours les exprimer au mieux. Qualité d'écriture peut être pas, mais qualité de présentation c'est certain.
Ca passe aussi par l'ambiance graphique récurrente à Yoko, crayonnée et désordonnée, qui offre un véritable cachet à chacune de ses oeuvres. De la même manière qu'un OMK on devine sans problème les désirs et les pensées du personnage et ce sans même s'intéresser aux cases.
En parlant des cases, j'en profite pour aborder ce qui m'a gêné sur ces 20 chapitres : leur abondance. Le dialogue c'est bien, mais quand il y en a autant et ce de manière aussi concentrée sur toutes les pages, il arrive un moment où on sature et l'on est contraint de remettre la suite de la lecture à plus tard. Non pas que le récit est moins prenant, mais il n'en est pas moins éreintant. Je ne serai d'ailleurs pas surpris qu'il y ait plus de caractères imprimés dans ce manga que dans les 50 tomes de Bleach (celle-là était facile). On perd aussi par moment le fil de la discussion, Mr. Molester se retrouvant à envoyer des SMS à trois personnes différentes au même moment. Enfin qui dit cases énormes et à foison dit aussi disparité du dessin pur, ce qui est tout de même un peu regrettable pour moi fan de ce style.
L'histoire présentée, qui je le répète est intéressante, est tout de même moins prenante, moins bouleversante que son cadet. Peut être trop romancée déjà, surtout la fin qui est une sacrée prise de tête. Sans grosse révélation également même si le récit n'en n'avait pas nécessairement besoin. Trop normale, le qualificatif est sorti, alors même que le début laissait présager un côté un peu foufou. On arrive à la fin, on a apprécié, on a parfois vraiment aimé, mais on est moins touché.
En bref, un manga à lire très certainement, mais peut être pas un indispensable que je conseillerai à tout bout de champ.