Onani Master Kurosawa, un master piece de ma mangathèque.
Mon premier doujinshi (œuvre amateur, mais à ce niveau-là, difficile de la qualifier avec un tel terme), et déjà sûrement mon meilleur pour longtemps ! Jamais depuis Berserk un manga ne m’avait autant retourné. Et c’est peu dire encore face à ce sentiment profond et inexplicable qui m’a accablé lorsque je suis arrivé à la fin des 4 tomes, courts mais intenses.
Pourtant, quand on se lance dans une telle lecture, on ne s’attend pas vraiment à ça. Le titre est évocateur, le synopsis l’est encore plus, les premières pages tout autant, pour un début ça fait peur. On se demande si on n’a pas un ecchi limite hentaï entre les mains, ça parle masturbation, bref d’où sortent toutes ces critiques positives qui traînent sur le net ?
Et bien en fait c’est assez simple, OMK c’est simplement une des œuvres les plus profondes qu’il m’ait été donné de voir. On prend ça comme un travail sur les pensées traversant ces pervers détraqués en puissance, la suite nous apprend qu’en fait il s’agit d’une véritable réflexion sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte, la fin de toutes ces conneries qu’on prend plaisir à réaliser (sauf que pour le coup, on a plutôt affaire à un vice qu’à une simple connerie).
Incroyablement introverti, j’en veux pour preuve le nombre de dialogues intérieurs en comparaison du nombre de véritables conversations, Kurosawa est un jeune un peu bizarre, dérangé même. Son trip ? Se masturber dans les toilettes des filles après les cours en s’imaginant en train de violer une de ses camarades de classe.
Malheureusement pour lui, ce dernier va être surpris par une petite bien maline qui va profiter de ce secret pour obliger notre bon ami à commettre l’irréparable. En parallèle, notre jeune dérangé va découvrir ce sentiment bien étrange, le sentiment amoureux.
Ses pensées si obscures changent au fil du temps, on suit un esprit tourmenté, instable, on se demande comment tout cela va finir. Et pour le coup, je dois avouer que pour une fin, si cette dernière fait polémique (de toute façon je pense que dans un tel cas, toute fin aurait été à l’origine d’un débat), elle m’a bien plu, quelque peu surréaliste, mais elle permet de faire passer un message juste au lecteur.
Au-delà de tout cet aspect scénaristique carrément réussi et qui m’a simplement emballé comme jamais, ajoutons une certaine prouesse artistique, pour de l’amateur j’entends. Chara-design un poil banal mais rôdé, des décors encore à l’état d’esquisse, le tout propose un caractère non fini qui colle parfaitement à l’histoire, un trait crayonné quasi poétique si les faits racontés n’étaient pas aussi « violents ». Et puis que dire des yeux de Kurosawa, expressifs comme jamais.
J’aurai aimé en dire plus, mais la limite du spoiler n’est pas loin et il m’est impossible de proposer ma vision sur certains points sans gâcher le plaisir de l’éventuel lecteur. Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’OMK fait partie de ces mangas qui se doivent de figurer dans toutes bibliothèques (même si dans ce cas il n’est disponible qu’en ligne). Si vous n’aviez qu’une chose à lire après Berserk, ce serait bien cela.