Je pense que les nombreux lecteurs de GTO voudront se pencher à un moment ou un autre sur Shonan Jun Aï Gumi. Autant le dire tout de suite : ils seront partiellement déçus.
Tout d'abord, il n'est pas exagéré de dire que le graphisme n'a rien à voir avec celui de GTO.
Ryuji sans queue de cheval et Eikichi avec des lunettes et une banane en sont les parfaits exemple. L'auteur, débutant à cette époque, cherche encore son style. Du coup, les décors sont simplistes et le charadesign n'assure pas, notamment au niveau des regards, sans émotion. Seules les motos sont bien dessinées…tout un symbole.
Fort heureusement, cela s'améliore au cours de l'histoire pour atteindre un niveau tout à fait acceptable vers le tome 10 où, pour le coup, les décors deviennent bien plus profonds.
Malheureusement, on ne peut plus parler de profondeur quand on évoque le scénario. Celui ci peut être résumé en 2 lignes, ce qui est rarement bon signe.
Nos héros forment une belle bande de copains-bagarreurs-motards, et comme ils sont connus comme étant très fort, une bande rivale vient les défier. A chaque fois, cette bande se fait dérouiller (bah oui, je vous l'ai dit, ils sont très fort !), et finit par rejoindre nos 2 compères dans leurs futures aventures. Répéter cette séquence jusqu'au tome 31, et vous l'aurez compris, Shon en Jun Aï Gumi ne brille pas par son histoire, privée de tout effet de surprise.
Heureusement cette très fade historie est teintée de pas mal d'humour. Alors bien sur, comme dans GTO, il s'agit d'un humour de situation, souvent en dessous de la ceinture. Mais personnellement je dois avouer que les multiples déformations de visages représentant une émotion exacerbée me font bien rire.
En conclusion, Shonan Jun Aï Gumi est un manga somme toute sympathique, même si il accuse le poids des années. Le lire n'est donc pas une priorité absolue.