Un western mettant en scène deux japonais dans une Amérique où les conflits entre "Blancs" et Amérindiens font rage... la diversité des manga de Taniguchi ne cesse de surprendre !
A peine le manga ouvert que l’auteur nous en met plein la vue à travers de somptueux paysages verdoyants, dessinés au détail près ; chaque brin d’herbe est réalisé. Le rendu est superbe et ça le sera tout au long du manga.
La claque graphique démarre donc très tôt, tout comme l’action. Pas de phase d’introduction, l’élément perturbateur arrive d’entrée de jeu, et c’est un bon point car le lecteur rentre immédiatement dans l'histoire. Le problème c’est que cette rapidité dans le récit va être amplifiée, souvent, par des ellipses narratives, et du coup le background en prend un coup ; la vie de village des indiens est finalement peu détaillée et le passé des protagonistes également, si bien que je ne me suis que très peu attaché aux personnages.
En revanche, leur idéologie, leur sentiment de révolte, leur respect des terres et de la nature sont au rendez-vous pour les Amérindiens tout comme le code de l’honneur cher au deux samouraïs japonais... et ceci donne un très bon mélange où le partage culturel sera un atout majeur face aux hommes "blancs".
On devine aisément que Taniguchi a pris le parti des Indiens, cela est clair, et logique vu que ce sont des valeurs que l’on retrouve dans beaucoup de ses œuvres. Et il le fait bien, puisque le lecteur se verra concerné par le combat des Indiens d’Amérique et des deux samouraïs.
Les scènes de combats sont bien réalisées. Les personnages sont bien dessinés, et de gros progrès sont notables en ce qui concerne les femmes. Taniguchi nous montre une fois de plus qu’il manie habilement tous thèmes et genres.
Un très bon manga au final, techniquement maîtrisé et captivant. Après, c’est au niveau des personnages que ça m’a moins plu car trop peu développés, c’est plus à leur idéologie qu’à leur personne que je me suis attaché. J’aurai aimé une histoire en deux tomes, histoire de peaufiner le background, y avait matière à.