Attention, ceci est une oeuvre juste culte. Video Girl Aï est considéré par de nombreux puristes comme étant la référence en shônen de comédie sentimental (bien que Orange Road garde la place de number one dans mon coeur, Madoka je t'oublie pas).

Une petite analyse s'impose pour expliquer le succès fulgurant de l'oeuvre.

On va commencer par l'un des très nombreux points fort de la série : son auteur. Oui c'est un point fort, on a aux commandes Masakazu Katsura et rien que ça, ça mérite le détour. Mangaka de génie, il est entre autre l'auteur de Shadow Lady, Wingman, Zetman, DNA 2, I''S et d'autres que j'oublie, honte à moi. L'auteur s'y connait en comédie sentimental, c'est son truc et bon dieu c'est réussi.

Abordons un autre point maintenant. Le trait. Katsura ne court pas, il survole très largement tous les auteurs du JUMP de l'époque. Son très précis, son jeu d'ombre et puis surtout les formes des filles...Car oui, c'est un point important dans un shônen de comédie romantique, il faut des jolies filles et on est forcé de constater que la panoplie qui nous est proposée est fort attrayante, sans pour autant que l'on ait droit à une surdose de culotte and company. De ce point de vue, Video Girl AÎ est plus sage que I''S, oeuvre plus récente de l'auteur.

Attaquons-nous à l'histoire maintenant. Une fille qui sort d'un téléviseur pour t'aider à déclarer ta flamme, c'est pas banal. Ce qui l'est encore moins, c'est d'introduire un personnage dynamique et enjoué qui est constamment confronté à des dilemmes sentimentaux. Aî n'existe pas, c'est un être crée de toute pièce. Tout au long de l'aventure, elle se demandera si elle a le droit d'aimer alors que son but originel est d'aider Yota à déclarer sa flamme a Moémi.

Encore plus fort, l'auteur n'hésite pas à introduire des thèmes relativement grave dans sa série (chose étonnante pour un magazine destiné à un public âgé de 12 à 22 ans): tentative de viols, mort soudaine d'un personnage, on parle de maladie, de trahison, de désespoir...Video Girl Aï est un shônen d'amour torturé, en marge par rapport à ses confrères. Ajouté à cela en toile de fond un côté fantastique/science-fiction/action à l'oeuvre et vous obtenez une vague idée de la bombe qu'est Video Girl Aï.

Enfin l'évolution du héros, ou l'on peut enfin voir l'évolution d'un héros timide qui se voile la face, à celle d'un jeune homme en proie aux doutes, qui fait des détoures et sort avec plus d'une meuf. Ouesh ça fait plaiz. Surtout que Yota se rendra compte au bout de quelques tomes quelle est la véritable élu de son coeur.

Dernier gros point fort, les personnages. Comme je le disais plus haut, Yota est un héros qui évolue, mais il n'est pas le seul. Suivre Aï est un véritable plaisir, elle ne se mouronne pas parce que le personnage principal s'est tordu un pouce en jouant à la console, elle a peur, doute, aime, s'attriste et pour une fois, pour des raisons logiques. Même l'ami de Yota a droit à un background un minimum recherché, c'est juste classe.

Bilan

Vidéo Girl Aï est juste l'une des séries des années 90 à lire, c'est un shônen de comédie romantique mature pure race qui n'a pas pris une ride. C'est signé d'une main de maître et en prime, on a droit à une sorte de "next gen" avec Video Girl Len qui nous permet de voir le futur de Yota. On reprochera quand même à l'auteur une fin un peu facile, mais en même temps avec tous les malheur qu'a rencontré notre héros, on a du mal à en vouloir Katsura, la série méritait bien de connaître un grand moment de joie après toute cette torture sentimentale particulièrement réussi. A découvrir à tout prix.