Yu Yu Hakusho : over nine thousand
Ce manga traînait depuis longtemps sur mes étagères sans que je n'aie jamais pris le temps de le lire. Et puis un beau matin, sur un semi coup de tête, je l'ai lu, d'une traite. Quel est mon sentiment après en avoir achevé la lecture, il y a quelques minutes ? Un sentiment plutôt agréable, quoique fragile. Et plutôt que de le laisser s'évanouir dans la masse de mangas que j'ai lu et que je lirai, je vais le graver dans cette pseudo-critique.
Je passe vite fait sur les présentations : Yu Yu Hakusho est un manga de dix-neufs tomes dont la parution a débuté il y a plus de vingt ans dans le Shônen Jump. Son auteur est Yoshihiro Togashi, dont il s'agit du premier gros succès. Comme pas mal de ses contemporains, le nom de ce manga est facilement associé à son adaptation animée qui fut diffusée au Club Do. Moi je l'ai jamais vue, mais je sais que les génériques sont fameux.
Le manga raconte les aventures de Yusuke Urameshi, voyou au grand cœur, qui va décéder dans un accident de la route au début du premier tome. Mais plutôt que de bêtement crever, il va devenir un fantôme errant entre ce monde et l'Au-Delà. Une déesse, Botan, va alors lui signifier qu'il fait l'objet d'une dérogation lui permettant de ressusciter, si toutefois il en est digne. C’est ainsi que Yusuke entre dans un monde où tout se règle par la bagarre...
Il ressort de Yu Yu Hakusho une sensation de grande immaturité. J'ai eu l'impression que ce manga a été écrit par un gamin pour des gamins. Je m'attendais à ce qu'au détour d'une page, l'auteur nous confie qu'il avait eu l'idée de créer son manga en regardant un épisode de DBZ à la télé, tant cela semble être le cas.
On a donc tous les poncifs du "vieux" shônen, à savoir des personnages essentiellement masculins qui vont se mettre joyeusement sur la gueule, érigeant le combat en valeur absolue. Ici les buts ne sont pas particulièrement fouillés, hormis un vague "sauver le monde". C’est le combat lui-même qui est l'enjeu, et tout sera prétexte à une bonne petite baston, histoire de voir c'est qui le plus fort.
Une fois cela posé, on peut tranquillement se délecter des affrontements de nos protagonistes, de leurs innombrables techniques au nom imprononçables, des membres qui volent, des os qui craquent, des poings bien enfoncés dans la figure de l'adversaire. Les retournements de situation, les moments de gloire seront de la partie. Du sang, de la sueur et des larmes, tout est là, rien ne manque.
Bien sûr tout est ici à prendre au second degré, comme un bon petit délire. Les dialogues de la version françaises y contribuent, avec des répliques jouissives du style "Viens prendre ta raclée, face de macaque !", "Espèce d'enfoiré, je vais t'éclater en deux !" ou "Toi, je vais te crever, je te le promets". Il n'empêche que le dessin dynamique et très efficace de Togashi rend les batailles très plaisantes, notamment contre certains boss (l'arc Toguro, c'était bon ça). Les personnages sont nombreux mais on retiendra le quatuor principal qui est franchement excellent, qu ce soit Yusuke le badass, Kuwabara l'abruti, Hiei le taciturne et mon favori, Kurama le métrosexuel (il en faut toujours un).
L’univers et le scénario sont juste stupides, prétexte à faire intervenir tout et n'importe quoi du moment que ça a des muscles et une envie d'en découdre (surtout dans les derniers tomes où ça vire franchement en WTF) Le cadre utilisant le monde des esprits et des démons me rappelle cependant un de mes mangas favoris, Bleach. Les points communs ne s'arrêtent pas là puisque le récit est construit de la même manière et les personnages ont un rôle équivalent. Cependant, Yu Yu Hakushô est plus condensé, bien plus intense, et infiniment moins beau. De même, j'ai repéré plusieurs éléments de ce manga qui furent repris à l'identique par des successeurs du Jump, style Beelzebub (sans parler de HxH, évidemment).
De ce fait, on peut lire Yu Yu Hakusho comme un prélude à tout ce que nous offre le shônen de ces dernières années, avec un goût old-school qui fera fuir les noob qui, avouons-le ne ratent pas grand-chose. 6,5/10
Les plus
- Le goût du shônen d'antan
- Les personnages et les dialogues
- Que du combat, du combat et du combat
Les moins
- L'univers se dégrade au fil de l'histoire
- Les derniers tomes complètement perchés