"Blue" demeure probablement l'OST la plus écoutée des fans d'animation japonaise, et cela est tout à fait justifié, car on a là l'essentiel de la magie ressentie lors du visionnage de la série de Watanabe.
Mai Yamane y livre des chansons parfaites, que ce soit le cultissime "Blue" que tout le monde connaît pour l'avoir entendu à la toute fin de la série, ou le monumental "Real Folks Blues", qui apparaît en dernier sur une pseudo piste cachée (c'est le "See you Space Cowboy" qui apparaît ici en 17). Trompettes, choeur d'enfants, tout est là pour vous signifier que c'est la fin, de la série, ou de l'épisode. Deux morceaux d'anthologie quoi qu'il en soit.
Steve Conte aussi est parfait sur ce CD, et l'on reconnaît bien en lui un certain émule de Sting (à la base on l'a embauché pour ça !) ou de The Verve, avec les excellentes chansons "Words that we couldn't say" et ''Call me call me", qui font passer le "stray" de Wolf's Rain pour de la soupe inaudible.
On trouve bien entendu d'autres chansons, mes morceaux préférés de l'album, pour la cruauté et la fantaisie de leurs paroles : "Adieu" est une merveille, un pur chef-d'oeuvre du style piano bar, la chanteuse a une voix claire qui ressort d'autant mieux après les tubes de Mai Yamane, toute en voix gutturale. Ici, la voix est aigüe et aérienne. Les paroles hautement mélancoliques n'en finissent plus d'approfondir l'univers de Cowboy Bebop. "Flying Teapot" est un autre chef-d'oeuvre, plus rapide dans son rythme, et plus cruel dans ses paroles, avec un refrain entraînant qui vous force à chantonner bêtement.
Niveau chansons toujours, et Blue en regorge, il faut noter le farfelu mais efficace "Chicken Bone", entre pseudo hip hop arrangé à la japonaise et délire pur, et la plus belle chanson qu'ait interprété la doubleuse de Ed, "Wo Qui Non Coin", accompagnée très simplement, mais cette fois l'actrice chante vraiment, et l'effet est superbe, et prouve que le japonais est une belle langue.
Au niveau des pistes instrumentales, c'est encore une fois excellent, et l'on passe d'un rythme lent et mélancolique, tel celui de "Road to the West" et "Farewell Blues", à des passages plus rapides, plus énergiques, tel que "NY Rush".
Ne pas oublier aussi des morceaux vraiment plaisants, où une vois relativement discrète accompagne un jazz de première qualité, en particulier pour le très bon Mushroom Hunting, un des meilleurs morceaux du disque.
On remarque enfin un pastiche très réussi de Morricone dans "Go go Cactus", on se croirait dans "Et pour quelques Dollars de plus".
Deux petits bémols, l'Ave Maria, un peu faiblard par rapport à ce qu'on peut trouver dans le genre, et "The Real Man", aux sonorité cauchemardesques qui créent une très bonne ambiance, mais s'écoute assez mal seul.
Bref, une OST à posséder absolument. S'il ne devait en rester qu'une...