Animeland 146 – Novembre 2008

Attention, après des mois de demi-teinte, voici qu’Animeland redevient passionnant. « Critique » exceptionnelle pour célébrer la renaissance du phénix.

La nouvelle formule de la revue lui réussit enfin, après une année de mutations plus ou moins probantes : on n’avait pas lu un numéro d’Animeland aussi intéressant depuis au moins trois ans ! Après avoir longtemps cédé à la facilité en  n’offrant la plupart du temps que des résumés décevants de séries et mangas, après avoir proposé pendant des mois et des mois des chroniques tellement courtes qu’elles perdaient tout intérêt, le pionnier du fanzinat français à qui l’on doit tout de même énormément de choses semble reprendre du poil de la bête. On retrouve enfin des analyses précises, des chroniques avec du contenu, voire parfois même des textes enthousiasmants. Espérons que cette hausse brutale de qualité demeurera ; il y a de fortes chances que ce soit le cas : on constate effectivement que de nouveaux noms apparaissent de plus en plus régulièrement parmi les rédacteurs, et ce n’est pas un mal. La diversité des avis est mieux représentée, et cela permet aux rédacteurs « à demeure » de soigner un peu plus leurs textes, que l’on lit à nouveau avec plaisir !

Revenons un peu sur la nouvelle maquette : plus aérée, moins amateur, elle fait preuve d’une plus grande efficacité et fait le choix risqué mais finalement réussi d’être plus sélective : du coup, exit les chroniques inutiles de quatre lignes de la « mangathèque », et bienvenue enfin aux vraies informations. Les « news anime » françaises et la rubrique « Péritel » y gagnent en visibilité, elles deviennent moins indigestes, et la séparation entre ce que l’on trouve en France et ce qui n’est disponible qu’en import devient enfin visible. Le cahier « Made in Japan » est à ce sujet vraiment intéressant, la nouvelle façon d’aborder les anime en cours de diffusion s’avère payante, on s’y retrouve mieux, et le choix de diminuer le nombre de caractères dans ces articles permet aux rédacteurs de ne pas devoir faire ce remplissage que l’on finissait par voir comme une fatalité. Mais la grande gagnante de ce réaménagement est avant tout la rubrique « mangathèque » : l’idée de reléguer certains titres, si elle a dû être douloureuse, est malgré tout excellente. Quel plaisir de lire des remarques pertinentes, et non plus un simple « indispensable » ou « à éviter ». C’est d’autant plus excellent que les titres oubliés ne sont pas abandonnés, leur chronique est disponible sur le site internet de la revue (enfin, on a du mal a les y trouver pour l’instant, mais ça viendra).

En terme de contenu, on est bien content de lire les interviews – que l’on aimerait voir en plus grand nombre, ainsi que le très bon article de Ludovic Gottigny et Jacques Romero sur Yoshifumi Kondô, d’autant plus qu’ils ont le bon goût de citer les sources de leur travail (même si Wikipedia en fait partie…). Les vieux routards de la rédaction semblent d’ailleurs plus à l’aise dans ce nouveau cadre, cela se perçoit tant dans la forme que dans le fond. Un peu cher, certes, mais on est de nouveau heureux de payer le prix ! Les mangas peuvent de nouveau espérer avoir une revue de référence à leur service, comme c’est déjà le cas pour les comics avec l’excellent et très professionnel magazine Comic Box.

Disponible chez les marchands de journaux. Prix : 6,20 euros.

Les images proviennent du site d’Animeland