Baka to Test to Shôkanjû – Le tiercé improbable
Baka to Test to Shôkanjû pourrait se traduire ainsi : « l’idiot, l’examen et la bête invoquée », ce qui aurait pu être le titre d’un western sous champignons. Si, au final, la série n’a pas grand-chose à voir avec un western, il est toutefois possible que les scénaristes aient abusé de produits psychotropes. Baka to Test to Shôkanjû raconte le quotidien de lycéens censés se battre par avatars interposés pour améliorer la qualité de leur matériel scolaire et de leur salle de cours…
Vu de l’extérieur, le lycée semble pourtant tout à fait normal. En réalité, chaque nouvel élève passe un test en début d’année dans le but de diviser les effectifs en six classes de niveaux, de A à F. Les excellents élèves se retrouvent dans une magnifique salle de classe avec tout le luxe et le confort moderne, de quoi passer une année charmante dans les meilleures conditions qui soient. Les nullards, en revanche, écopent d’une pièce délabrée totalement sous-équipée. Les différentes pancartes à l’entrée de chaque classe de seconde illustrent bien la détérioration progressive du cadre de travail de A à F.
Évidemment, regrouper les bons avec les bons et les nuls avec les nuls est parfaitement antipédagogique… mais là n’est pas la question. L’idée, c’est de les exhorter à « monter en grade » en récupérant la salle de cours des mieux lotis qui, eux, doivent essayer de garder leur place. Comment faire ? C’est simple, il suffit de vaincre la classe jalousée dans un combat par avatars interposés. Les professeurs peuvent en effet créer un espace virtuel où les élèves invoquent leurs shôkanjûs. La puissance de ces créatures dépend des résultats scolaires de leurs maîtres. Ainsi, les élèves sont incités à bosser comme des fous pour booster leurs avatars et espérer obtenir du meilleur matériel. Il est conseillé de jouer en équipe afin de compenser les faiblesses de chacun. Forcément, nos héros ont atterri dans la classe F, mais une surdouée a miraculeusement rejoint leurs rangs…
La série ne tombe pourtant par dans le shônen d’action truffé de combats interminables. Le fonctionnement peu orthodoxe de l’école n’est qu’un prétexte pour décliner des situations humoristiques à l’infini. Et pour être débile, Baka to Test to Shôkanjû est débile. On pourrait lui reprocher d’abuser du comique de répétition (exemples : la copine collante de Minami qui revient sans cesse à la charge, Ironman qui guette les avatars à 0 point de vie, le voyeur et son appareil photo…) mais bon, les délires visuels réussissent bien souvent à nous décrocher de francs sourires. Des changements de style graphique appuient efficacement les vannes.
Je n’irai pas jusqu’à parler de comédie romantique, mais il est clair qu’une bonne partie de la série tourne autour des amourettes lycéennes. Les auteurs font d’ailleurs preuve d’une belle ouverture d’esprit en mettant en scène des personnages gays ou lesbiens, ainsi qu’un être au sexe euh… indéfini. Bien souvent, les idylles sont parfaitement unilatérales, ce qui déchaîne des situations cocasses en pagaille. Bonne nouvelle, l’ecchi n’est présent qu’à des fins humoristiques avec des geysers de sang particulièrement spectaculaires.
Sans véritable trame, Baka to Test to Shôkanjû enchaîne débilité sur débilité avec un certain talent. Après six épisodes, on constate que la série a su garder un certain rythme. La recette fonctionnera-t-elle jusqu’au bout ? Il est possible que les scènes plus « sérieuses » se multiplient afin que l’émotion prenne petit-à-petit une part plus importante. Nous verrons bien.
15 commentaires
Je tiens à le signaler : Aucune scène plus sérieuse après huit épisodes. :)
C'est toujours aussi bon et c'est vraiment un coup de coeur cette série. :)
La série enchaine situations délirantes et idiotes à travers épisodes indépendants.
L'humour est sensiblement renouvelé, diversifié mais reste légèrement répétitif, c'est du 75/25.
Ça reste drôle et agréable à suivre mais pas totalement fendard à mon gout. Ce qui n'empêche pas pour autant que je considère cette comédie comme étant un bon cru pour cette saison animesque.
Pour l'instant, y a rien de plus.
C'est juste du tout et n'importe quoi mais les références, etc font que je n'ai pas autant rigolé depuis une bonne année à ce sujet. :)
En fait, à part Sunred, rien ne me fait autant rire que Baka to Test.
Mais effectivement, je n'ai pas vu de scénario non plus.
En gros, avec toutes les références/parodies/délires, elle a un petit air d'Abenobashi avec un scénario en moins mais avec des personnages plus drôles.
Accessoirement la série montre que Akiyuki Shinbô n'est plus le seul à faire du Akiyuki Shinbô et que d'autres font du Akiyuki Shinbô mieux que lui. Il est temps que cet homme se remette lourdement en question sous peine de devenir un épiphénomène appartenant au passé.
Je la mettrais plus dans le registre d'un School Rumble.
Le but recherché est le divertissement.
C'est pourquoi je n'aurais pas résumé la série comme l'a fait El nounourso.
Ce résumé correspond plus au manga.
Le passage relatif aux batailles entre classe est anecdotique dans la série.
Il semble plus être le fait d'un événement exceptionnel lié à un coup de tête de la classe F qu'à un processus fréquent pour l'école.
Après tout c'est naturel. Les performances des invocations dépendent des résultats des derniers examens. Il vaut mieux donc attendre les prochains examens pour progresser plutôt que de tenter une bataille suicidaire.
Il manque l'aspect très parodique de la série dans cet article.
Une série plus ou moins célèbre est parodiée par épisode (Code geass, ashita no joe, fullmetal alchemist,...).
Pour ma part, c'est la série la plus divertissante du moment.
La série aurait très bien pu se passer de l'aspect invocation qui fait un peu gadget pour le moment.
Espérons que la série soit aussi bien jusqu'à la fin.
Quelques OAV sont en cours ( je crois ), et une saison 2 est prévu en été ( je crois ^^ )