Balade au Musée Ghibli

Tout a été fait pour faire du lieu un endroit accueillant et relaxant. Plutôt qu’en ville, le musée est situé entre un quartier résidentiel et le verdoyant parc d’Inokashira. Le bâtiment, dessiné par MIYAZAKI lui-même, possède des murs colorés et couverts de plantes rampantes, ainsi que des fenêtres en vitrail à l’effigie de personnages de Ghibli. L’architecture au style européen résonne avec les vieux contes qui font partie de l’inspiration de MIYAZAKI . On y trouve aussi de quoi se restaurer et se reposer, ce qui permet de tranquillement flâner entre deux expositions.

Une fois entré à l’intérieur, trois étages s’offrent à nous.

Au rez-de-chaussée l’on trouvera une salle de projection, projetant régulièrement le court-métrage du moment, qui change tous les quelques mois. Une occasion de profiter encore un peu de l’animation de haute voltige que peut produire le studio qui a malheureusement cessé de produire des longs-métrages. On y trouve aussi une salle d’exposition sur l’histoire de la technique de l’animation. Cette exposition, bien qu’orientée pour les enfants et construite de façon ludique, est passionnante même pour les adultes, et on se surprend à être émerveillé par la façon dont le mouvement émerge de certains appareils, comme le fascinant zoetrope des Totoro, le stroboscope, ou la projection.

Au premier étage se trouve une exposition temporaire (celles-ci durent généralement un an), qui dans mon cas consistait en une exposition interactive à travers plusieurs tableaux animés du conte Casse-Noisettes et le Roi des Souris, d’HOFFMAN. Une fois encore, si l’exposition s’adresse à un public jeune, on se prend facilement à retomber soi-même en enfance devant les illustrations de conte.

Mais surtout, à cet étage se trouve aussi le Saint Graal de l’amateur d’animation, l’endroit qui le récompensera pour être venu jusqu’ici. Il s’agit d’une série de salles ayant pour but d’expliquer la technique traditionnelle de l’animation au studio Ghibli, du travail de recherche préliminaire au tournage, en passant par les storyboards et les feuilles de cellulos. Ces petites salles sont de véritables cavernes d’Ali Baba, débordant d’ouvrages de référence, de croquis, de storyboards, de layouts, d’illustrations, de cellulos… On y passerait des heures à se perdre avec un mélange de nostalgie et d’admiration devant ce qui forme le terreau de nombre de chefs-d’œuvre – c’est là que j’ai passé le plus clair de mon temps lors de ma visite. Le tout est de plus arrangé sous la forme d’entassements d’objets et de matériel un peu partout, d’une façon qui donne une ambiance assez particulière à ce morceau du musée.

Une fois arrivé au dernier étage, après un petit regret de ne plus avoir neuf ans devant le chat-bus en peluche géant, on arrive devant la boutique. Ici vos pulsions consuméristes pourront être satisfaites puisqu’on y trouvera portes-clés, peluches, dessous de tables, magnets, figurines, posters, calendriers, vaisselle, bijoux, jeux de cartes, puzzles, réveils, gravures et tout un tas d’objets dont je ne saurais même pas deviner l’usage, le tout à l’effigie des personnages du studio. Ainsi qu’évidemment les versions DVD et BluRay des films, leur OST, quelques bouquins ou documentaires liés au studio, et quelques films ayant une importance particulière pour les réalisateurs (Le Roi et l’Oiseau, film qui a poussé Isao TAKAHATA à faire de l’animation, par exemple).

Mais ce qu’il ne faut surtout pas manquer non plus, c’est la « librairie » qui se trouve de l’autre coté de l’étage, qui outre de nombreux livres pour enfants sélectionnés essentiellement par MIYZAKI lui-même, renferme à peu près tout les artbooks du studio. De quoi compléter sa collection.

Ah, et n’oubliez pas de passer sur le toit. On y trouve un certain sympathique personnage.

Visiter l’intégralité du musée n’est pas bien long, une heure y suffit largement – à moins d’y faire une pause prolongée, au restaurant ou au café par exemple. La visite vaut bien le détour pour les publics qui sont ciblés : les enfants et les amateurs particulièrement fans du studio, mais les autres pourraient peut-être hésiter à venir en banlieue de Tokyo simplement pour cela. N’hésitez-donc pas : comme je l’ai mentionné plus tôt, le musée se trouve juste à coté du parc d’Inokashira, qui vaut aussi d’y faire une petite ballade, avec sa forêt et son obligatoire temple.

Quelques infos pratiques pour terminer.

Le musée ouvre ses portes tous les jours sauf le jeudi, de 10h à 17h30. L’entrée se fait à heure fixe par groupe, à 10h, 12h, 14h et 16h, et les billets doivent être achetés à l’avance. Au Japon, ils peuvent être achetés uniquement dans les conbini Lawson (présents à peu près partout), sur une borne automatique. Ils peuvent aussi être achetés dans certaines agences de voyage à l’étranger. Il n’est en général pas nécessaire de s’y prendre trop à l’avance pour obtenir ses billets, mais pour les jours d’affluence (les week-ends, et plus particulièrement l’été), mieux vaut y penser une ou deux semaines à l’avance. L’accès au musée, à pied ou en navette, depuis la gare de Mitaka est assez aisé. Quant à se rendre de Tokyo à Mitaka, il faudra compter une vingtaine de minutes depuis Shinjuku.

Une escale fortement conseillée pour toute personne s’intéressant aux travaux du studio !