Basquash! – Bombe visuelle, bombes sexuelles et tête à claques

Annoncé en grandes pompes par un trailer très rythmé qui en mettait plein la vue et doté d’une bande-son très funky, Basquash! sentait déjà la claque visuelle reprenant ces animes sportifs orientés basket en les déplaçant dans un univers urbain limite ghetto sur une ambiance hip-hop.

Premier constat : ceux qui y voyaient l’un de ces rares animes à utiliser le hip-hop convenablement se sentiront floués. Les séquences hip-hop, quand elles sont présentes passent inaperçues. L’opening est pur J-pop et l’ending ressemble à une mauvaise copie japonaise des Pussycat Dolls…On est loin d’Afro Samurai ou Samurai Champloo. Ceci étant, la musique n’est pas désagréable dans son ensemble, nous sommes juste loin de l’univers hip-hop attendu.

Passons au deuxième constat : visuellement, la claque est bien là. Plus encore, c’est un plaquage visuel ! Dès le premier épisode, on nous offre des décors gigantesques et fouillés. Les couleurs très agréables collent bien avec l’univers. Tout y est funky. Comme prévu, Basquash! se déroule bien dans une ambiance aux saveurs de ghetto afro-américains 70’s. Le chara-design est particulièrement original et cohérent avec l’univers.

Le mecha-design est excellent et encore une fois original. De plus, la 3D des BigFoots est très réussie et vraiment bien incluse. L’animation est de très, très haut niveau et les séquences d’action décoiffent ! Si le premier épisode annonce la couleur, la séquence de poursuite entre Dan, Sela et « Destroy » au troisième épisode est tout simplement un régal, visuellement et techniquement. Il est clair que de ce point de vue, le trailer n’était qu’un amuse-gueule.

Intéressons-nous maintenant au point qui semble pour l’instant le plus trouble : le scénario. Après 3 épisodes, il semble que l’on en soit toujours à la mise en place des relations entre personnages. L’univers est intéressant : vivant dans une sorte de ghetto sur la planète Earthdash, chaque soir nos héros peuvent admirer les lumières (et les pubs !!!) venant de la cité lunaire de Mooneyes qui éclaire la ville chaque nuit !

Le héros, Dan alias Dunk Mask, est une caricature du genre, grande gueule, prétentieux et insupportable. Les deux bouts de révélations sur son passé renforcent l’idée de déjà-vu. Mais ne vous méprenez pas, ce classicisme n’empêche pas ses aventures d’être sympatoches à suivre. Et puis ce style quand même…
La petite ellipse de la fin de l’épisode ouvre des possibilités intéressantes : on se retrouve avec un héros bénéficiant d’une notoriété pas vraiment justifiée et qui se bat pour la conserver. Cela n’a malheureusement eu pour but que d’introduire de nouveaux personnages. Pour l’instant.

Ceci étant, on a là quelques personnages plutôt réussis. Alors qu’elle doit avoir la quinzaine, Miyuki la mécano, une amie d’enfance de Dan, se retrouve affublée d’une énorme poitrine et d’un amour démesuré pour les machines. La blonde Sela, quant à elle, est une jeune fille au physique totalement à l’opposé de celui de Miyuki.  Elle souffre des tendances masochistes aboutissant à des séquences particulièrement comiques.

Un triangle amoureux entre Dan, Miyuki et Sela pourrait se mettre en place à moins qu’il ne s’agisse encore que d’une forme de parodie de harem. Je vous laisserai découvrir les autres personnages mais le troisième épisode laisse entrevoir de nouveaux arrivants encore plus frappés…

L’impression qui ressort de cette série est celle d’un humour omniprésent. Les auteurs ne semblent pas se prendre au sérieux. Le ton est léger et caricatural et au lieu d’être niés, les clichés sont instrumentalisés pour participer à l’action et/ou à l’humour.

Il est néanmoins vrai qu’on se demande encore où va cet anime tant le scénario semble partir dans tous les sens. Mais l’univers offre de nombreuses possibilités. Espérons que celles-ci ne seront pas gâchées.

J’en arrive finalement au fan service de type « ero » qui est omniprésent dans Basquash! Du fait du comique frappadingue qui jalonne la série, on peut vite se rendre compte que le fan service n’est ici qu’un moyen de renforcer le second degré de la série.
A chaque paire de seins qui apparaît, ceux-ci rebondissent comme des diables sur ressort et je ne parle même pas du personnage apparaissant à la fin du troisième épisode.

A chaque fois, un autre personnage , Dan en général (évidemment, devrais-je dire), hasarde une remarque au sujet de la présence d’attributs féminins emplissant l’écran. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer ces moments à certaines séquences d’Abenobashi Mahou Shoutengai, tant la parodie du fan service m’a paru évidente. Je persiste à croire qu’il ne faut pas s’en offusquer dans Basquash! Les dernières secondes du troisième épisode sont un parfait exemple de cette caricature.

La conclusion de tout cela est que, Dan mis à part, Basquash! propose des personnages au design original et qui semblent plutôt peu communs et déjantés. Et cela colle à l’univers déployé jusqu’à maintenant. Car c’est ainsi que je le résumerais : déjanté.
Le côté « tournoi sportif » n’est pas vraiment présent pour l’instant. La séquence de poursuite du troisième épisode pourrait bien être un exemple de ce qui fera l’originalité de Basquash! : une technique irréprochable au service de séquences déjantées entrecoupées de moments tellement caricaturaux qu’on frôle la parodie. Action à la technique irréprochable et humour très secondd degré : je ne saurais que trop conseiller cet anime, tant il paraît prometteur pour les amateurs du genre.