Beastars – Faut suer comme une bête
À l’institut Cherryton, il existe deux castes pour les élèves : celle des herbivores et celle des carnivores. Comme leur nom l’indique, il s’agit du régime alimentaire de chacun mais aussi des différentes espèces représentées. Ainsi, un lion sera dans la caste des carnivores alors qu’un daim fera partie de celle des herbivores. Les deux castes vivent en paix, l’une ne dérangeant guère l’autre. Mais voilà, malgré tout, il est parfois impossible de réduire au silence nos instincts les plus primaires. Et c’est avec la mort de l’alpaga Tem, déchiqueté sur le campus, que tout commence à dérailler. Et le coupable le plus probable ? Le silencieux et calme Legosi. La raison à ça ? Il s’agit tout simplement d’un loup. Pour calmer le jeu devant cette future anarchie qui fait surface, un seul être serait capable d’une telle prouesse : Le Beastar. Celui considéré comme le leader incontesté de l’école ! Et à l’heure actuelle, un être est plus proche que les autres pour atteindre ce titre : Louis, le cerf ! Star de l’école et du club de théâtre, il est autant reconnu des herbivores que des carnivores. Mais dans ce monde, est-ce vraiment possible de vivre en reniant ce que l’on est ?
Beastars est une série à succès. Avec douze volumes en cours à son compte, le manga a obtenu le premier prix des 11eme Manga Taishou Award en 2018 et aussi le premier prix des 22eme Tezuka Osamu New Creator dans la même année. La mangaka, Paru Itagaki, n’avait fait qu’un manga en 1 volume nommé Beast Complex avant de créer Beastars. Comme il est facile de le remarquer à la couverture d’un volume, Beastars a la particularité de mettre en scène des animaux anthropomorphes, c’est-à-dire des animaux s’habillant comme des humains, avec des personnalités humaines et une allure humaine.
Graphiquement, l’utilisation d’animaux humanisés pour représenter les personnages sera la première chose qui viendra troubler le lecteur lambda. Deuxièmement, le choix du style de dessin nous rappellera plus les polars, bande-dessinées policières ou même la sous-catégorie des romans « noirs ». Suivant la vie de tous les jours de Legosi, un loup, nous apprenons son mode de vie, son refus de laisser libre court à ses pulsions de carnivores et aussi les problèmes que cela engendre. Mais voilà, il n’est pas le seul mis en avant. Il faudra aussi compter sur Louis, un cerf rouge, dont l’aura et l’autorité le désignent comme le futur Beastar de l’institut Cherryton. Il y a aussi Haru, une petite lapine naine blanche adorable, s’occupant des fleurs de l’institut mais dont nombre de rumeurs dévoilent une autre vision de sa personne.
Et ce n’est là qu’une petite partie des nombreux personnages de Beastars, qu’ils fassent partie du club de théâtre dans lequel Legosi officie, des compagnons de chambrée de ce dernier, de l’entourage de Louis ou d’Haru. Il y a déjà tout un panel de personnages, avec chacun son trait de caractère, souvent propre à l’espèce qu’il représente. Le jeu de lumière et d’ombre est là aussi pour affirmer chaque personnage, avec les rayons du clair de lune et bien d’autres sources. Avec une sortie simultanée de ses deux premiers volumes, Beastars est bien parti pour se faire une place dans les mangas de cette année 2019.
Avec l’annonce d’une version animée dont le studio de production sera Orange, connu pour ses travaux sur Dimension W et l’Ère des Cristaux, Beastars a de beaux jours devant lui. Le manga, toujours en cours au Japon, montre que l’aventure n’est pas prête de s’arrêter si on décide de lui donner sa chance malgré un graphisme pas si commun dans le monde du manga. Rajoutons à cela des sujets prenants et des personnages attachants et on a tous les composants pour se faire une place dans la bibliothèque de bien nombreux lecteurs.
Deux premiers volumes disponibles depuis le 24 janvier 2019 aux éditions Ki-oon. Prix : 6,90€
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