Berserk – Illustrations File : mieux vaut tard que jamais !
Joyau de la dark fantasy, Berserk est une fresque épique et rageuse, une œuvre majeure lancée il y a maintenant 20 ans. En 1997 elle fut adaptée en série animée de 25 épisodes et, à la même époque, Kentarô MIURA réalisait un artbook intitulé Illustrations File, celui-là même que Glénat publie désormais en français. Il était temps ! Mais ne boudons pas notre plaisir, la sortie de cet ouvrage est un évènement qui a de quoi faire frémir tous les fans de la saga…
Cet artbook est divisé en plusieurs parties de tailles très inégales. La première, sobrement intitulée « art works », nous propose d’abord 45 pages de dessins en couleurs puis 24 pages bicolores (principalement du noir et blanc). La plupart de ces images sont tirées de magazines japonais de prépublication – Animal House Weekly ou Young Animal – ou des différents tomes du manga mais certaines d’entre elles, inédites, ont été réalisées spécialement pour l’occasion. Bien qu’aujourd’hui, la plupart des amateurs français de Berserk connaissent déjà ces superbes illustrations, le fait de pouvoir enfin les admirer sur un papier de qualité et dans un grand format (22,5 x 30,5 cm, avec quelques planches en double page) leur rend toute leur splendeur. La magnifique colorisation de certaines images planches offre un résultat à couper le souffle, soulignant la qualité du chara-design et l’obscénité troublante des monstres imaginés par MIURA.
Le chapitre suivant est consacré au « world guide » (guide du monde), une sorte de panorama de l’univers de Berserk. On y (re)découvre l’histoire de Guts, la description de la troupe du Faucon, un portrait de la cour du royaume de Midland et de divers personnages secondaires, un aperçu des créatures démoniaques et des God Hand ainsi qu’une chronologie des évènements jusqu’à la fameuse éclipse. Ceux qui ont lu le manga ne découvriront aucun scoop mais les suppositions et analyses des auteurs leur offriront quelques petits éclaircissements, parfois associés à de rares commentaires de MIURA. Truffée d’illustrations, de sous-titres, de chapeaux et d’encadrés, la mise en page de cette mini-encyclopédie se révèle un peu chaotique mais reste malgré tout agréable à l’œil. Un très beau « sketchbook » (recueil de croquis) de huit pages est inséré au milieu du « world guide » et propose des crayonnés colorisés de grande qualité.
La dernière partie de l’ouvrage se consacre à une longue interview de Kentarô MIURA suivie d’une biographie illustrée et d’une postface. Autour des questions / réponses, on découvre des extraits des premiers dessins SF de l’auteur ainsi que les différentes étapes de création d’une planche. Au fil de l’entretien, le mangaka se confie sur son parcours, ses sources d’inspirations et de documentation pour Berserk, son rythme de vie digne d’un vampire ou encore la pression des éditeurs liée aux deux deadlines par mois. Le maître fait preuve d’une grande simplicité, de franchise et de modestie, ce qui est tout à son honneur.
En conclusion, Illustrations File est un très bel artbook qui, même avec 12 ans de retard, vaut vraiment le coup d’œil. Sa finition soignée et la qualité des illustrations justifient amplement les 23 euros demandés. Dommage que les deux posters dépliants en triple A4 ne soient pas détachables et que l’encyclopédie centrale ne soit pas plus ambitieuse…. mais bon, les artworks et le sketchbook valent à eux seuls l’investissement.
Titre : Berserk – Illustrations File
Auteur : Kentarô MIURA
Editeur japonais : Hakusensha
Editeur français : Glénat
Nombre de pages :128
Dimensions (cm) : 22,5 x 30,5
Paru en février 2009 (1997 au Japon)
Prix: 22.99 €
ISBN : 978-2-7234-6804-6
3 commentaires
C'est surtout la colorisation qui n'est pas terrible même si certaines planches ont quand même un certain charme grâce à ça.
Il a sûrement été fait au tout début du manga, entre temps Miura s'est énormément amélioré au niveau des dessins : si, si, reprenait votre premier tome et vous allez avoir un choc.
Concernant les couleurs, c'est clair qu'elles sont parfois très vives voire pétantes (cf. Femto ci-dessus + quelques autres de ce goût-là), mais ça leur donne un côté surréaliste plutôt sympa et approprié je trouve.