Deadman Wonderland – A point ou saignant?
Nouveautée de ce printemps 2011, Deadman Wonderland est une série en 12 épisodes réalisée par Manglobe et tiré du manga du même nom (édité en France par Kana). La série est diffusée gratuitement chez nous sur la page DailyMotion de Dybex, où sont présents les 5 premiers épisodes. C’est sur cette base que sera rédigé cet article, petite mise en bouche afin de savoir si Deadman Wonderland est une série qui mérite votre attention.
Le premier épisode met rapidement dans le bain. Notre héros, Ganta, assiste impuissant au massacre en bonne et due forme de l’ensemble de sa classe par un être mystérieux à la cape rouge, Red Man (Dieu! Quel nom original!). Etant le seul survivant, le jeune adolescent est rapidement accusé de cette boucherie et est envoyé illico dans une prison qui fait aussi parc d’attractions (gné?). Sur place, il découvrira la joie de l’incarcération, sympathisera avec une naturiste et découvrira que le Red Man lui a laissé un petit cadeau lors que son passage : le pouvoir de « La Branche du Péché », se servir de son sang comme d’une arme. Ganta devient ainsi un Dead Man qui devra affronter dans la prison d’autres prisonniers ayant le même pouvoir que lui.
Dès les premiers épisodes, de nombreux détails sautent aux yeux et sont véritablement agaçants. Si les premières minutes font penser à une série très sombre, la suite des évènements renvoie directement Deadman Wonderland au rang de bon vieux shônen des familles. Tout y est : jeune héros plein de détermination, personnages secondaires classiques, des supers pouvoirs, du mystère… Bref, on navigue en terre connue et force est admettre que rien durant les 5 premiers épisodes ne surprend le spectateur en mal de nouveautés. Pourtant, on sent une volonté de bien faire, mais les mauvaises habitudes reviennent rapidement au galop. La série explore des pistes intéressantes mais rapidement mises à mal par des déroulements convenus :
Par exemple, même si l’idée de fusionner une prison et un parc d’attractions semble grotesque, le contexte économique autour de ce concept tient la route et l’on a presque envie d’y croire. Les prisonniers deviennent une attraction que les gens du parc viennent voir pour se divertir, les fonds récoltés servant à restaurer Tokyo, mystérieusement anéantie 10 ans auparavant. Cependant, dans le concret, la mise en place de ce système frôle le ridicule : les attractions sont des sortes d’Intervilles de la mort et tout le monde semble trouver ça normal (« Whoa! Trop bien les trucages, on dirait du vrai sang! »,…). Mais le pire étant la prison en elle-même : les prisonniers s’y baladent comme dans un moulin, flânent, ouvrent les portes des cellules… Bref, le cadre de l’histoire laisse à désirer et l’ensemble perd vraiment en crédibilité.
Mais le principal problème de Deadman Wonderland vient surtout des personnages. Si le charadesign est plutôt sympathique, on a une horrible impression de déjà-vu à chaque apparition d’un nouveau protagoniste. Ganta est le shônen boy de base, qui pleure, crie, baisse les bras et d’un coup devient super balèze. Autour de lui, on continue dans les clichés : le promoteur de la prison psychopathe à yeux de renard (cliché n°1), la gardienne de la prison, ancienne militaire, sabre et bonnet G (cliché n°2), l’infirmière à lunettes, clope au bec et « vallée profonde » (cliché n°3), le vrai/faux ami au design convenu, le rival musclé qui gueule au design convenu²… Je m’arrête là? C’est tout de même hallucinant qu’en 2011, on soit obligé de continuer à se coltiner des personnages qui semblent naviguer d’une série à l’autre sans la moindre remise en question. A quand un peu de renouvellement? Seule rescapée : Shiro, la mystérieuse gamine un peu chiante sur les bords (elle crie tout le temps) et qui se balade à poil (ou pas… difficile à dire), mais dont le design, les pouvoirs et même la simple présence au sein de la prison, reste le principal intérêt de la série. D’ailleurs, l’épisode 5 confirme que ce personnage est à suivre de très près (mais pas trop non plus, elle a quand même l’air assez dangereuse la gosse…).
Toujours dans le registre « bonnes idées mais mal exploitées », le côté violent de la série et les pouvoirs du héros. Mine de rien, ça gicle pas mal dans Deadman Wonderland, et l’ambiance de l’histoire peut s’avérer pesante, un peu à l’image du générique d’ouverture. Mais cette adaptation animée est outrageusement censurée : les combats les plus sanglants se passent dans le noir quasi complet, les scènes violentes sont cadrées de manière à suggérer mais pas montrer… Même les gros mots sont camouflés par des « bip »! Du coup, le spectateur se retrouve le cul entre deux chaises face à une série qui veut se la jouer violente, mais qui fait la sainte nitouche dès qu’il faut montrer un morceau d’anatomie découpé. Donc crédibilité zéro!
Mais le plus dommage reste les pouvoirs de Ganta, et de futurs autres protagonistes : « La Branche du péché ». Ce pouvoir est assez original dans la mesure où les personnages se servent de leur sang pour créer une arme. Ainsi, une règle ultime se dessine rapidement : utiliser son arme utilise du sang, donc ce n’est pas un pouvoir illimité. Notre héros en fait les frais rapidement en utilisant son pouvoir à outrance, s’en suit alors une sympathique anémie. Seulement voilà, on est dans un shônen et le héros doit se montrer déterminé, fort, dépassant ses limites, même celle du corps humain. Ainsi, même après avoir perdu 20 litres de sang et retapissé l’intégralité de la pièce, notre héros trouve toujours la force et la détermination de lancer une ultime attaque de la mort-qui-tue, sous les yeux écarquillés de son adversaire. Ganta doit sans doute avoir un lien de parenté avec Ichigo de Bleach…
Techniquement, la série ne s’en tire pas trop mal. La musique joue le rôle qu’elle a à jouer en créant une ambiance pesante, le design général est plutôt regardable, bien que le mélange des décors prison/fête foraine ont du mal à rendre le tout crédible. Les couleurs sont pas trop mal et l’animation est de très bonne facture, surtout au niveau des attaques de sang du héros. Mais gros point noir : la série est incroyablement sombre. Je vous déconseille de regarder un épisode en plein après-midi les volets ouverts, vous ne verrez rien. Mais vraiment rien! Donc pour regarder Deadman Wonderland, c’est dans le noir total, et encore, pas dit que cela suffise. Je veux bien que l’obscurité crée une ambiance, mais j’ai un peu du mal avec les séries qui ne sont pas regardables dans des conditions normales.
Que retenir alors de ces 5 premiers épisodes de Deadman Wonderland? Et bien que malgré quelques bonnes idées ici et là, l’ensemble ne prend pas vraiment le spectateur au sérieux. La série n’arrive pas à se choisir un genre, proposant une atmosphère sanglante et pesante, court-circuitée par des personnages caricaturaux aux attitudes convenues. De plus, on peut s’attendre au pire concernant la fin, le manga étant toujours en cours de publication au Japon et la série ne comptant que 12 malheureux épisodes. Cela sent donc la fin coupée à l’arrache, ou un cliffhanger du pauvre.
Cependant, force est d’admettre que l’ensemble se suit, divertit et n’empêche cependant pas le spectateur de prendre un minimum de plaisir devant son écran. A suivre donc chaque semaine sans attente particulière, en espérant que l’ensemble se bonifie avec le temps…
18 commentaires
Et montrer par là qu'il est quand même bien plus qu'un simple shônen.
Mais ils ont aussi retiré des personnages du manga ... :|
Pourtant j'ai bien le manga papier, dommage qu'il n'y ais que 12 épisodes... u__u"
Ce qui prouve que ça sera que 12 épisodes et surement une fin toute pourrie. :|
L'anime n'est ici qu'une pal imitation de ce qu'aurait pu être un grand moment de divertisssement ; de mon côté, ch
(dsl pour le double post, mauvaise manip)
Sérieusement, j'ai l’impression qu'aujourd'hui les critiques sont tellement habitués à descendre des séries qu'ils n'hésitent pas à le faire sur toutes les autres séries qui y ressemblent, de près ou de loin, et sans vergogne.
Votre critique vise juste et je partage votre point de vue. Mais des personnages stéréotypés, ce n'est pas un argument, encore moins un défaut.
Invoquer l'argument stéréotypé pour définir des personnages comme ennuyeux ou inintéressants m'est difficilement assimilable. Ce n'est pas tant leur présence qui fait défaut ici ou ailleurs... Ce serait plutôt leur usage et mode d'emploi qui définit, oui ou non, s'ils sont une faiblesse.
Si l'on prend le cas des animes ecchi, on remarquera que la majorité de leurs protagonistes poncifs ne sont que des objets télécommandés. Ils n’insufflent aucune satisfaction ou nul intérêt dans l'histoire et sa manière d’être racontée aux yeux du spectateur. Pourtant, la différence se fait ressentir lorsqu'on prend des anime tels que Mujin Wakusei Survive/Blue Exorcist par exemples. La narration et le récit avantagent grandement, dans ces derniers, la disparition de cet aspect cliche des personnages en leur donnant une présence, positive/négative, qui attrait véritablement le public.
Et concernant donc Deadman wonderlnad, mes impressions rejoignent globalement les tiennes, Angel. Je n’éprouve aucune empathie pour les personnages, encore moins leurs sentiments. Ce n'est pas tant le fait que certains d'entre eux soient cliches au niveau de leur caractères qui cause cela. Simplement, ils ne produisent aucun effet chez ma personne. Ni enthousiasme, ni dégoût... rien d'autre que de la fadeur. N'oublions pas aussi cette censure qui nuit au plaisir visuel plus qu'autre chose. Ensuite, le seul point me taquinant encore maintenant demeure l'intrigue. Et pour celui-ci, cela dépend du pied sur lequel je me suis levé.
En gros, DW est une déception pour moi, mais pas encore un échec pour l'instant.
J’espère sincèrement que les recettes générées par cet anime seront profitables a l’éditeur Dybex - Histoire de l'encourager encore dans sa politique de simulcast gratos.
Je veux dire : le promoteur a l'air vicieux, je suis désolé, c'est cliché. C'est surtout ça qui m'a vraiment gêné en fait... Comme le coup des deux jumeaux qui parlent en synchronisé... c'est cliché!
Le stéréotype ne me dérange pas, ça fait partie du jeu après tout...
C'est sombre, très sombre ! (au premier sens du terme)
Sans exagérer, je suis obligé de fermer les volets, fermer la lumière, changer l’orientation de l'écran, voir la luminosité pour voir quelque chose.
Un épisode vers le début, quand le héros-de-shonen-classique découvre le bloc G, c'est le noir quasi-complet pendant presque un tiers de l'épisode.
Et je trouve cela extrêmement fatigant.
Donc à moins d'échos positifs sur ce point sur les autres épisodes, j'ai décider de dropper "blackout : the animation".
Je l'aimerais trop ! =)
Les salops ils ont censuré ce Manga à mort. tellement la censure est omniprésente et étouffante que ça gache l’animé. c’est d’un misérabilisme brut. Quelle bande de salop mais qu’est-ce qu’ils ont été censuré ce manga qui aurait du être une réussite totale. voilà la censure quand ils nous la coupe. bande de sac à merde ces censeurs
Je suis tout à fait d’accord avec toi angelmj t’as critique explique tout. Ça fait vraiment du bien de voir que je ne suis pas le seul à voir les incohérences de cette animé.