Detroit Metal City T3 – En route vers la gloire

Les deux premiers tomes de Detroit Metal City avaient beau être hilarants, il leur manquait un socle scénaristique, une base solide autour de laquelle articuler les improbables péripéties de Negishi. On peut toutefois nuancer cette affirmation en pointant du doigt la relation avec Aikawa qui tient un peu le rôle de fil conducteur. Certes, mais DMC n’est pas une comédie sentimentale… et ça se voit. L’auteur n’a aucun scrupule à faire échouer coup sur coup les lamentables tentatives d’approche de son personnage, tant et si bien que l’on n’attend plus grand-chose de lui côté coeur. Krauser est toujours là pour gâcher le moindre de ses progrès ! Il fallait donc axer l’histoire sur un autre élément pour accrocher durablement le lecteur et donner davantage de profondeur à cette série délirante.

Mais trêve de suspense, DMC installe bel et bien un semblant de scénario dans ce troisième tome. Oh ça ne va pas chercher bien loin, mais il y a là de quoi donner un vrai dynamisme à l’ensemble. Les premiers chapitres introduisent ainsi la fille de Jack Ill Dark envoyée au Japon par son ex-empereur de père qui, alors qu’il vient d’achever sa tournée d’adieu, souhaite lancer un nouveau festival regroupant les groupes les plus trashs et les plus dangereux de la scène metal indépendante. Un évènement hors-norme requérant bien évidemment la présence de DMC. L’ombre de ce terrifiant festival va donc planer sur Negishi pendant tout le volume pour finalement se concrétiser dans les quatre derniers chapitres. La suite des concerts sera décrite dans le prochain tome… l’attente va être longue !

Kiminori WAKASUGI s’est attaqué à un aspect majeur de l’univers du metal extrême : les festoches, avec en prime un portrait bien cynique du merchandising outrancier. Pour le reste, la recette des précédents opus continue de fonctionner à merveille, enchaînant situations inédites (invasion de groupies nymphomanes, Jagi qui bosse son image hors-scène auprès des fans…) et clins d’oeil aux précédentes aventures (retour du frère à la coupe « death penis », reformation du duo musical Sôichi / Hideki…). Il me semble aussi que, pour la première fois, notre héros laisse transparaître ses goûts de métalleux sans être dans le rôle du terroriste de l’Enfer.

Une chose est sûre, DMC me fait toujours autant rire avec son condensé de parodie corrosive, d’humour crade et de quiproquos. L’esquisse d’une trame scénaristique sympathique achève de rendre ce troisième tome indispensable pour ceux qui ont apprécié les précédents.

Disponible chez 12bis depuis le 26 février 2009 au prix de 6,50 euros.