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DORORO — Party is over

Publié le 05/02/2019 par dans Anime - 3 commentaires

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A partir du milieu du XVᵉ siècle et jusqu’à la fin du XVIᵉ, le Japon connaît une période de troubles politiques que les historiens appelleront la « Période Sengoku ». Suite à un effondrement du pouvoir central, le pays est éclaté en une multitude de provinces dirigées par des seigneurs guerriers qui tentent de maintenir ou étendre leur territoire. Les incessants conflits armés plongent le pays dans une violence permanente qui affectent toutes les couches de la société.

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C’est dans ce contexte que Osamu TEZUKA choisit de mener le récit de Dororo, un manga shônen dont il publia quatre tomes entre 1967 et 1968. Le légendaire auteur avait de grandes ambitions pour ce titre prépublié dans le magazine Weekly Shônen Sunday. Sauf que TEZUKA, aussi génial fut-il, avait parfois du mal à se concentrer sur une œuvre en particulier. Dororo évolua rapidement vers quelque chose de bien plus sombre et torturé, loin du shônen grand public prévu à la base. Finalement, accaparé par d’autres projets, TEZUKA mit un terme prématurément au manga qui se conclut sur une fin abrupte, le condamnant à rester dans l’ombre de grandes œuvres du Maître.

Heureusement les choses ne se terminèrent pas là pour Dororo. En 1969 fut produite une adaptation anime en 26 épisodes, par le vénérable réalisateur Gisaburo SUGII – connu pour ses nombreuses collaborations avec TEZUKA, dont la plus importante, la série Astro Boy de 1963 qui fut le premier anime télévisé d’envergure. Cette série réorganisa le récit original et compléta la fin, ce qui lui permit d’atteindre au Japon le statut culte qu’il méritait. Et c’est précisément pour célébrer le cinquantième anniversaire de cet anime qu’une nouvelle adaptation de Dororo voit le jour en 2019.

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De 1969 à 2019, la lame de Hyakkimaru n’a rien perdu de son tranchant.

Le seigneur Daigo Kagemitsu fait partie de ces chefs militaires qui durant la période Sengoku tient un territoire en conflit permanent. La guerre mène à la famine, la famine mène à la maladie, et bientôt la province de Kagemistu n’est plus qu’une terre désolée, ravagée par la violence et la mort. Pour sauver ce qui peut l’être, le daimyō conclut un pacte avec le diable ; en échange de la vie de son enfant à naître, les démons lui rendront pouvoir et prospérité. Et lorsque l’épouse de Kagemistu accouche, le nouveau-né vient au monde sans visage, sans membre, un tas de chair immonde à la frontière entre le vivant et le cadavre. Kagemitsu s’empresse d’abandonner le bébé informe pour profiter de son pouvoir promis, laissant le nourrisson à la merci des démons qui, une fois le pacte scellé, se sont échappés des Enfers pour se déverser dans notre réalité.

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Seize ans plus tard, le bébé malformé est devenu un jeune homme accompli. Recueilli par un médecin ambulant, ses membres manquants ont été remplacés par des prothèses qui lui donnent l’air d’un garçon ordinaire ; mais il est incapable de voir, d’entendre, de sentir ni de parler. Ses seules capacités résidents dans sa force surhumaine et son don de clairvoyance lui permettant de ressentir la présence des démons à proximité. En effet, Hyakkimaru a une mission ; pourchasser les 48 démons qui se sont échappés, et leur reprendre les parties de son corps qui lui ont été volées…

Chaque épisode verra donc Hyakkimaru traquer un démon pour lui retrouver une des parties de son corps, par exemple son visage dans le premier épisode, ou sa jambe droite dans le troisième. Cette quête étrange donne néanmoins un fil rouge à la série, tout en servant de progression à notre personnage. Hyakkimaru est déjà fort, il ne s’améliore pas au cours de la série, mais il récupère son corps ce qui lui permet de ressentir des émotions et de communiquer avec son entourage. Ainsi Dororo n’est pas une histoire de quête de puissance comme le serait un shônen ordinaire, mais plutôt une quête d’humanité dans un monde profondément vicié par la violence. Si l’on osait, on se risquerait presque à une comparaison avec Berserk de Kentarô MIURA, avec le même genre de lutin vert en guise de compagnon bavard.

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La série est produite par MAPPA, probablement le meilleur studio d’animation actuel, qui fait une nouvelle fois preuve de son talent pour les adaptations de haut calibre. Le réalisateur choisi est le vétéran Kazuhiro FURUHASHI, qui après trente ans de carrière dans l’industrie aligne pas mal de succès à son actif parmi lesquels Hunter x Hunter (1999), Le Chevalier d’Eon (2006) ou encore Gundam Unicorn (2010) pour en citer quelques-uns. Sa pièce maîtresse reste cependant Kenshin le Vagabond (1996) ainsi que le fabuleux OAV Tsuioku-Hen (1999) qui reste à ce jour un des meilleurs animes de samouraï jamais produits. FURUHASHI était donc parfaitement armé pour adapter un morceau tel que Dororo, et le résultat à l’écran parle de lui-même.

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Un manga du maître TEZUKA, un réalisateur expérimenté tel que FURUHASHI et un studio talentueux tel que MAPPA, les choses n’auraient pas pu mieux tourner pour Dororo qui survole cette saison et sans doute la prochaine puisque 24 épisodes sont prévus. L’année 2019 ne fait que commencer et elle trouve déjà peut-être son grand gagnant.

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Deluxe

3 commentaires

Bel article bravo !

J’ai appris des choses par rapport au contexte de création du premier anime. Du coup ça me donne envie de le voir aussi (plus tard c’est sûr, une fois que sera terminé la diffusion de celui en cours)

Bel article oui ! Bravo.

Que d’éloges pour cet animé, tu attise mon envie d’aller le découvrir.

Très bon article ! Je te rejoins sur de nombreuses choses. J’ai commencé à le regarder hier et j’aime beaucoup. L’ambiance qui se dégage de l’anime est forte et singulière. Le personnage de Hyakkimaru est vraiment bien écrit et sa quête d’humanité émouvante. J’ai hâte de voir la suite.

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