En Scène ! : Petit rat d’opéra deviendra tigre.
N’avez-vous jamais eu durant votre enfance ce désir ardent de suivre la même voie qu’une personne plus âgée que vous qui, devant vos yeux ébahis, vous a fait rêver de par sa prestance dans ce qu’elle faisait ? Devenir footballeur à cause des matches de la coupe du monde ? Policier, pompier ou autres ? C’est le cas de Kanade Ariya, une jeune fille qui a assisté au spectacle de danse de Lisa, une adolescente mais aussi voisine de l’héroïne. Ebahie devant Lisa, elle forcera ses parents à lui payer des cours de danse. Mais voilà, entre le rêve et la réalité, les difficultés sont bien plus nombreuses, surtout quand on désire devenir danseuse sur un simple coup de tête, sans aucune expérience. Pourtant, la jeune fille s’accroche et comprendra bien vite que même les plus douées d’entre elles ne sont pas à l’abri des erreurs ou du stress.
CUVIE, la mangaka derrière En Scène ! (Kenran taru grande scene) est connue chez nous pour une seule de ses œuvres : Dorothéa. Entre la chasse aux sorcières et la danse classique, il y a tout un monde et pourtant, la mangaka veut nous rassurer en nous signalant qu’elle en avait déjà fait plus jeune. Ainsi, ce n’est pas en terre inconnue qu’elle se lance et cela se voit dans la gestuelle dessinée dans le manga. De même, l’explication sur les différences entre le roman de Don Quichotte et son ballet est bienvenue. Ainsi, on ne se focalise pas sur Don Quichotte et Sancho Panza mais Kitri et Basile sous fond de relation amoureuse où les familles de chacun s’opposent à ce mariage.
Les connaissances dans le domaine, c’est une chose mais encore faut-il avoir des personnages attachants. Dans le cas d’En Scène !, on ne pourra ignorer la positivité et la volonté de Kanade Ariya à continuer de s’améliorer mais voire aussi à aller beaucoup trop vite comme avec avec la scène des pointes. De même, sa petite particularité se fera bien voir à la fin de ce premier tome, ce qui la rendra encore plus adorable. Shoko, sa « rivale » que l’on considère comme si parfaite, si talentueuse et autre, nous montrera qu’elle aussi, a quelques soucis qui la font descendre de sa tour d’ivoire. Entre Lisa, le rêve d’enfance de Kanade ou madame Takimoto, la directrice de l’école de danse, tous les personnages ont un petit quelque chose qui rend le tout bien appréciable.
Avec ce genre d’histoire, on ne sait jamais trop où cela peut aller. Est-ce que Kanade va continuer sur la voie qui semble se dessiner pour elle à la fin du premier tome ? Restera-t-elle au Japon ? Quittera-t-elle l’école de danse pour aller dans une autre ? Sans qu’il n’y ait vraiment de compétition, les auditions font qu’il y a toujours une place qui brille plus que les autres dans le ballet. Ainsi, la principale chose dont il faudra se préoccuper, c’est bel et bien de l’ennui et de la lassitude qui s’installent si on ne fait pas attention à insérer quelques éléments qui pourraient surprendre le lecteur dans le bon sens.
En conclusion, En Scène ! n’est pas un manga à mettre entre toutes les mains. Non, bien entendu, il n’y a pas de fil plastique pour dire qu’il est pour public averti. Simplement, le sujet est trop rarement traité en France sous cette forme de manga qu’il sera difficile d’attirer une clientèle importante. Mais voilà, En Scène ! a un bien joli style graphique, une héroïne toute mignonne, une histoire qui donne envie de voir les progrès et le futur de Kanade. Peut-être que cette œuvre ne sera pas grand public mais celui qui lui accordera sa chance en sera définitivement conquis. Peut-être que cela permettra l’arrivée de Seshiji o Pin! to – Shikakou Kyougi Dance-bu e Youkoso ou Ballroom e Yousoko chez nous, qui sait ?
Tome 1 disponible depuis le 13 octobre 2016 aux éditions Kurokawa. Prix : 7,65€
3 commentaires
Un manga avec de la danse classique ça fait longtemps (depuis Subaru au moins) qu’on en a pas eu de licencié en France. J’y jetterai un œil du coup.
Sinon une petite question au sujet du perso principal stp: est-ce que c’est le genre à la Arte, ou rien à voir ? Je veux dire au niveau de la personnalité ou pour ce qui est de l’entrain qui la caractérise.
Merci pour cette présentation.
Hum … Vu que ce n’est pas du tout le même climat (Arte se passant dans une Venise misogyne), je dirais que c’est difficile à répondre.
Mais oui, niveau entrain, les deux se ressemblent grandement.
La motivation est là ! Mais notre héroïne est juste à peine adolescente tandis qu’Arte est déjà adulte !
Ok ?
Merci Shiroi.