Fafner Exodus – Un ange passe
J’annonce : cet article est presque un acte d’onanisme en public. Oui, je sais, c’est sale mais à une époque où le BDSM est un ressort narratif d’un film romantique pour mères au foyer, il faut aller à fond dans le trash et le vulgaire pour avoir une chance d’attirer l’attention. Et bon sang que ça me semble nécessaire. Si je ne m’attendais pas à ce que Fafner Exodus soulève les foules, j’espérais quand même retrouver un petit cercle d’initiés. Mais là le plaisir semble solitaire. Si la série connaît un succès honorable au Japon (7000 exemplaires écoulées dès la semaine de la sortie), elle ne fait pas beaucoup parler d’elle en occident. À croire que le cénacle des mechaphiles qui se drape à la moindre occasion dans le manteau de l’élitisme ont le seul plaisir coupable de regarder les éjaculations précoces d’un adulescent ou de se moquer d’une vieille gloire qui bande mou aujourd’hui. Oui, je ne reculerai devant aucune bassesse pour truander sur le référencement d’Exodus.
Provocation à part, la série de Xebec n’aide pas non plus. Elle est assez hermétique aux nouveaux venus (une séance de rattrapage est même à conseiller pour ceux qui connaissent déjà) et les vieux qui ont déjà laissé la chance au produit il y a dix ans n’en auront pas tous gardé un bon souvenir. Bref, qu’est-ce que je fais ? Je continue d’aligner les bons mots et les mauvaises blagues ? Ça serait rigolo et je sens que mon public enthousiaste n’attend que ça mais je m’en voudrais de tourner à la dérision ce qui s’annonce comme la meilleure série mecha de ces dernières années.
Recontextualisons. En 2004, le studio Xebec, jusque là second couteau, veut se faire un nom et une place au Soleil. Au début des années 2000, la voie royale est de faire son Eva-like : une série d’animation qui met en scène de gros robots pilotés par de jeunes ados pour combattre des aliens sur fond d’un discours métaphysique (les mauvaises langues diront fumeux) prononcé. Beaucoup se cassent les dents – en particulier quand ils sont comparés à la série mythique de Gainax – mais à ce jeu là Xebec s’en était bien sorti. Le mecha-design certes tout en 3D qui jurait un peu à l’époque a de fait assez bien vieilli quand on regarde les productions récentes. Le chara-design de Hisashi HIRAI est toujours assez marqué mais il a un charme nostalgique. Surtout, le scénario de Tô UBUKATA était assez bien troussé. Face à une menace inconnue, Fafner Exodus jouait la partition certes classique du premier contact mais avec une exécution assez bien amenée et qui arrivait, grâce à sa galerie de personnages, à le raconter sous un angle assez personnel et donc à toucher le spectateur.
J’avais des craintes sur cette suite et je ne m’en suis jamais caché. Les films avaient du mal à apporter de l’eau au moulin et vu la longue série d’échecs des suites de séries mythiques, je préférais rester prudent. J’essaye encore de l’être car la série a encore largement le temps de se vautrer mais ce début est plus que prometteur. Non content de se bâtir sur les bonnes qualités de la série, il me permet de voir sous un nouveau jour – et d’apprécier – les films. Il explore même d’autres chemins. Résumé en une phrase sentencieuse, ça donne : la série de 2004 parle de la compréhension de l’autre, le film de 2010 de la cohabitation avec l’autre et enfin cette suite de 2015 du métissage.
Il est difficile d’en dire plus sans spoiler méchamment donc je rappellerai seulement que Fafner Exodus, qui se déroule deux ans après le film, introduit une nouvelle génération de pilotes cornaquée par les anciens. On rajoute à ce cocktail explosif de nouveaux types de Festums (les aliens « ennemis ») qui ont eux aussi bien évolué depuis leur premier contact avec l’humanité ainsi que de nouveaux protagonistes dans l’organisation mondiale « rivale » toujours empoisonnée par de vieilles têtes connues et ça promet un bel étripage de tous les côtés sur fond de fossé générationnel. Bref, un joyeux bordel qui ne se retrouve pas forcément à l’écran car les batailles de gros robots sont élégantes, plutôt bien chorégraphiées et portées par une bande son du tonnerre.
On retrouve les excellents génériques d’angela et la composition de Tsuneyoshi SAITO se met au diapason pour nous faire vibrer. Xebec n’a pas renoncé à la 3D, j’ai même l’impression qu’elle est encore plus utilisée qu’avant, mais ils ont mis les petits plats dans les gigantesques avec un soin marqué. Le studio est connu pour son inconstance ; pour ne pas dire ses défaillances chroniques. La technique est ici irréprochable. Ils savaient certainement qu’aucun droit à l’erreur ne leur serait accordé et pour leur titre phare ils y ont mis les moyens. Aussi serait-ce dommage qu’Exodus sombre dans l’ignorance alors qu’elle est en passe de réussir une gageure : devenir la première série post-Eva.
À la surprise générale, la série pourrait être bientôt disponible en simulcast chez le suisse Viewster.
10 commentaires
Mais ça m’a l’air ultime !
Mais pourquoi ne suis-je pas du tout convaincu ? :p
Ça va pas être facile de faire mieux que les derniers films d’Evangelion, mais vu que j’avais bien aimé la série de Fafner de 2004, je regarderai Exodus. :)
Et peu importe la quinzième qu’on lui rappelle, Afloplouf refuse de se souvenir que Xebec s’est surtout fait connaitre pour Martian Successor Nadesico avant. Elle avait eu un certain succès à l’époque.
Leur ambition à toujours été de faire de l’animation de robots géants (ce qui explique pourquoi Argevollen est à ce point real alors que la série semble sortir de nulle part), ils n’ont pas sortit Fafner juste pour se faire connaitre.
Et Ubakata, meilleur lapsus jamais.
Salut je connais pas du tout cette série suis pas particulièrement familier ni fan du genre mécha mais j’ai quand même envie d’essayé . y’a t-il un ou plusieurs titres que je devrais voir avant de commencé celui-ci si je veux pas me retrouvé a regardé une suite ou plongé dans un truc que je comprendrais pas ?
merci
Je conseille la série originale et le film de 2010 pour pouvoir apprécier Exodus.
Si jamais la première série et celle-ci débarque chez Viewster, il est possible que je lui donne une chance…
Merci pour m’avoir fait découvrir la série dont je suis maintenant totalement accro.
j’ajouterais pour aidé ceux qui voudraient s’essayer comme moi .
> premiere saison : il m’a fallu 9 bon épisode pour enfin être dedans et je cache pas que j’ai bien failli lâcher l’affaire tant les dessins sont moches l’animation dégueulasse ( oui un combat de robot avec que des gros plan sur un bras qui bouge et en plus super mal animé faut pas déconné moi je veux des trucs qui font WOAAAAA!!! vous m’avez compris) , mais passé ça et si on se donne la peine de comprendre les thèmes abordé (pas très difficile mais bon avec leur façon de dire des choses simple de manière ultra compliqué et détourné ça devient sportif ) , cela donne une certaine profondeur au tout.
gros point fort pour moi c’est les personnages qui sont tous très bien exploité et leur évolution qui fait qu’on peut s’identifié a eux et qu’on s’y attache ( même si il manque a mon gout un bonne grosse raclure bien méprisable histoire de complété le tout) .
> le film : a ben la oui au revoir l’animation horrible de la saison 1 les bastons font plaisir a mes petit nyeunyeux l’histoire s’inscrit dans la continuité et comme une sorte de transition plutôt réussi pour la saison 2 .
> La saison 2 : pour l’instant tiens bien le cap
spoil :
épisode 9 baston de robot passe en mode épique YAYYYYY!!!
a suivre donc ….
J’ai aussi le même ressenti qu’Afloplouf : on dirait que personne ne regarde cette série alors qu’il s’agit clairement d’un des gros titres de la saison. Je trouve dommage que les gens se rabattent sur Aldnoah Zero alors que celle ci me parait 1000 fois plus réussie et émouvante ! \o/
Du gros gros mecha bien adolescent, bien dramatique (et la musique qui va avec), pour du pur spectacle de qualité !
Foncez mes amis !
euh……ouais comparé aldnoah et fafner ça serait comme si on comparait Une Berline avec un SUV c’est des voitures ok mais ça s’adresse pas aux même personnes .