FIBD d’Angoulême 2013 : 40ème édition !
Trois années déjà, que le staff d’Anime-Kun ne s’était pas rendu au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Quarantième année oblige, voilà le moment de faire un point sur ce qui a pu changer (ou non) dans le festival, ce qui est à retenir de cette édition 2013 et comment la culture asiatique y fut représentée.
Malgré quelques « incohérences de planning » (des expos/conventions mentionnées dans le programme mais finalement annulées/déplacées avec aucune personne du staff pour nous renseigner…), l’organisation du festival reste relativement la même chaque année. On retrouve donc les différents stands disséminés dans la ville, regroupant des thèmes ou éditeurs particuliers. Le marché des licences, l’exposition Donald et Mickey dans l’hôtel de ville, le Monde des Bulles (représentant les principaux éditeurs), le Monde des Collectionneurs, ou encore les expositions religieuses au sein des différents temples et églises, n’en sont que des exemples.
Fait notable dans l’aménagement des stands de japanime : adieu le Manga Building dont nous avions parlé ici (qui a d’ailleurs du être supprimé grâce à notre humble article). L’Espace Franquin, lieu dédié à la bande-dessinée jeunesse dans son ensemble, remplace dorénavant l’illustre bâtiment consacré à la culture asiatique. Première réaction : quid de l’Asie ? Éparpillement bien peu efficace ? Seconde réaction : fin de la ségrégation mangas versus the world. Car évidemment, ces derniers restent représentés au sein du festival, mais cette fois inclus parmi les éditeurs européens.
Concernant les mangas mis en avant dans le salon, on trouve I am a hero de Hengo Hanazawa et Soil d‘Atsushi Kaneko, faisant tous les deux partie de la sélection officielle 2013 du prix du public Cultura.
I am a hero nous parle d’un mangaka sans succès de 35 ans, qui ne s’épanouit pas dans sa relation de couple et croit en l’existence des esprits. Cet anti-heros ressemble en tous lieux à un paumé qui ne se sent pas lui-même personnage principal de sa propre vie. Mélange de drame, de tranches de vie et de psychologie, I am a hero apparaît difficile à juger, et même à comprendre, à la lecture d’un seul tome.
De l’autre côté nous trouvons une série qui se termine, Soil, par le biais de son onzième tome paru aux éditions Ankama. Impossible pour moi de vous décrire ce manga que je n’ai pas lu, décrit comme le nouveau Twin Peaks de la littérature. Le style de croquis assez carré et dur, mélangé à l’univers fantasmagorique et souvent empli de sourires, rend son ensemble dérangeant de paradoxe. Conseillé aux amateurs d’enquêtes policières qui sortent du cadre de la pure bureaucratie et normalité de banlieue.
Concernant les expositions et conférences dédiées à la japanime, nous n’évoquerons que le second point ; les expositions ayant subi un trop plein d’affluence pour que nous puissions y accéder et les commenter. Au niveau des conférences asiatiques, l’invité d’honneur était cette année Leiji Matsumoto. Cela comprenant un échange de questions / réponses avec l’artiste, de multiples diffusions d’Interstella 5555, et des discussions autour du mangaka, reprenant ses meilleures créations, graphiques comme scenaristiques. Pour les plus otaques, il était également possible d’assister à l’intégrale non-stop d’Albator, pour une modique durée de 15 heures consécutives !
Japanime mise à part, on aura pu trouver lors de cette édition 2013 des artistes francophones comme Maliki, Zep (Titeuf), Benoît Ers (le Journal de Mickey), ou de par-delà les continents comme Don Rosa (Picsou), des avant-premières (Spirou, Boule et Bill, Les mystérieuses cités d’or) ou des conférences généralistes, dont « Bande-dessinée : le pire du pire » où, par le plus grand des hasards, aucun manga n’est heureusement venu illustrer les dires de l’animateur.
En premier lieu on retiendra de ce quarantième festival de la FIBD, un public toujours aussi présent et convivial, même par un temps laissant parfois à désirer. Véritable investissement de la ville d’Angoulême, on peut voir des projections animées sur les murs de l’hôtel de ville dès la nuit tombée, des bars qui exposent des auteurs débutants et une mise à disposition de la plupart des lieux publics de la ville : mairie, théâtres et églises compris.
Petit bémol toutefois pour l’organisation souvent désastreuse des dédicaces de la part des éditeurs. Il apparaît ainsi quasiment impossible de savoir à l’avance si les dédicaces se font par tirage au sort, à quels horaires ont lieu les séances, et surtout on regrettera le flagrant manque de place et le maigre confort pour pouvoir patienter pendant plusieurs heures dans les règles de l’art.
Le neuvième, précisément.
4 commentaires
Merci pour cet article concis et fort intéressant qui ma permis "une petite visite guidée virtuelle" de ce festival international de la BD 2013 à Angoulême. xD. ;)
C'est un très bon résumé, un reflet honnête de ce festival vraiment agréable malgré quelques loupés et pas mal de monde le Samedi (mais ça reste moins pire qu'une Japan Expo...).
J'y étais également (une première pour ma part) et ce fut une expérience plutôt positive malgré le mauvais temps (le vendredi) et le monde (le samedi).
Je retiendrais pour ma part l'expo dédiée à la Corée du sud, ainsi que le "grenier des merveilles" (conférences animées par Jean-Pierre Dionnet, toujours passionnant, sur des dessinateurs qui m'étaient personnellement inconnus: Devi et Lynd Ward).
Vu également le documentaire "sous les bulles" de Maiana Bidegain, enquête intéressante sur l'envers du décor et qui met en avant les difficultés actuelles du monde de la BD: surproduction (5000 nouvelles publications par an en France!) et bien sûr derrière les gros succès une majorité d'auteurs qui ont du mal à vivre décemment de leur art.
Par contre un peu déçu par le "concert de dessins" qui consista au final à une succession de dessins de Titeuf pendant une heure par différents dessinateurs (le tout sous une musique live...) Je crois que je m'attendais à qqchose de plus ambitieux, même si voir quelqu'un dessiner m'impressionne toujours.
Un chouette festival, éparpillé au cœur de la ville, comme c'est le cas également au festival d'Annecy. C'est toujours plus agréable d'arpenter les rues et de découvrir un peu une ville que de venir s'enfermer et s'entasser dans un seul et unique lieu...