Freezing T1 à T3 : C’est moi ou il fait chaud ici ?

J’arrête de présenter Lim Dall-Young. A force, ce nom doit être ancré dans l’esprit de nombreuses personnes. Kurokami, la Légende de Maian, le défunt Zero des éditions Tokebi… tant d’œuvres pour un seul et même homme. Ici, les éditions Doki Doki nous sortent encore un manga issu du Comic Valkyrie. A l’honneur : des jeunes demoiselles bien plantureuses, des combats entre elles, des habits qui se déchirent, que demande de plus le jeune homme âgé entre vingt et trente ans ? (public ciblé par le magazine Comic Valkyrie)

Et bien, pas forcément grand-chose. Avec ce genre de manga, il ne faut pas s’attendre à une histoire digne des plus grands thrillers capables de vous retourner la tête dans tous les sens. Ici, le scénario est simple : le héros arrive dans une académie nommée Genetics. Cette académie est chargée de créer des Pandora, jeunes demoiselles à la puissance démesurée pour combattre des Nova, étranges créatures venues d’une autre dimension et mettant la vie des Terriens en péril. Mais pour décupler leurs pouvoirs, les Pandora ont besoin d’un Limiteur, un binôme masculin qui les accompagne tout le temps. Un scénario assez basique et bateau, il faut le reconnaître et pourtant, pour ceux qui aiment des adolescentes combattives seront servis. Il suffit simplement de voir la couverture du premier tome, la double page en couleurs juste à l’intérieur, pour comprendre le premier intérêt de Freezing.

On ne perd pas de temps avec le héros. Dès le départ, il semble un peu boulet mais on nous met devant l’évidence même : étant le frère d’une Pandora renommée, on peut s’attendre à ce qu’il nous fasse des prouesses. Sa première prouesse ? Confondre sa défunte sœur avec Satellizer El Bridget, la reine intouchable. Un tel titre car nul ne peut s’en sortir indemne en cas de contact. Très vite, nous découvrons ses capacités mais aussi celles des demoiselles que l’on appelle Pandora. Elles portent chacune une armure cybernétique aux pouvoirs bien spéciaux. Dès la fin du premier tome, on nous montre à quoi ressemblent les Nova bien que ce ne soit qu’un entraînement. Ce premier tome met l’eau à la bouche mais montre aussi que ce n’est pas un manga pour les jeunes lecteurs fans de shônens basiques. Ici, lorsque l’on voit une demoiselle à quatre pattes, le terme « croupe » est employé pour définir sa chute de reins. S’il on ajoute à cela des poitrines bien développées et détaillées, on comprend bien que ce manga n’est pas à la portée de tout le monde. Sauf peut-être des pervers comme moi.

Le second tome, quant à lui, est dans la continuité du premier. Ainsi, il faut s’attendre à un combat plus poussé entre deux Pandora. Encore ? Encore. Cette mentalité déjà bien visible dans le premier tome cela est encore plus renforcée dans le second. Pourtant, il faut bien une explication à une telle mentalité ? Nous avons donc droit à un court flashback concernant l’adversaire de Bridget. Mais ce tome nous permet aussi d’en savoir un peu plus sur la personnalité de Satellizer et son petit « problème » personnel. Du moins, de commencer à deviner ce qui se passe avec elle dès l’instant où on nous parle de l’Ereinbar Set.

L’Ereinbar Set est une sorte de contact fusionnel entre la Pandora et son Limiteur. Ainsi, les deux personnes lient leurs cinq sens, ce qui ne semble pas être du goût de Bridget. Celle-ci semble souffrir d’une grave androphobie. Aussi, malgré le fait que nous ayons ENCORE droit à un combat entre Pandora, on n’a aucune nouvelle des Nova. Enfin si, le flashback, assez violent, nous en montre quelques-uns…

Ce deuxième tome nous permet de découvrir un nouveau personnage, issu d’un pays différent. Bien entendu, il est normal qu’une telle demoiselle ne connaisse pas les us et coutumes. Bien entendu, il est normal que cette demoiselle tombe nez à nez avec notre héros, celui-ci allant lui servir de guide. Une situation étrangement commune qui rappelle celle de Kurokami, manga du même auteur. Manque d’originalité ? Sûrement. Et bien entendu, pour terminer le second volume, quoi d’autre qu’une situation où un problème se profile à l’horizon ? Le regard que lance Kazuya en dit long sur son état d’esprit. Yeux froncés, des paroles intimidantes, on sent que dès le début du prochain tome, il y en a certains qui vont en baver.

Certains partiront avec des aprioris sur le troisième tome.  Et ils ont bien raison ! Depuis deux tomes, on nous parle des Nova mais on n’en voit pas l’ombre. Après un bref combat où Kazuya nous montre qu’il en a dans le ventre, il s’évanouit. Lana, sa nouvelle amie venue d’ailleurs, l’emmène alors à l’académie pour le soigner. Là-bas, Bridget rencontre celle qui considère Kazuya comme l’homme de sa vie. Autant dire que cela chauffe très rapidement entre les deux demoiselles.

Néanmoins, l’arrivée de Lana nous permet aussi d’en savoir un peu plus au sujet du titre de « reine intouchable » de Bridget. Une telle appellation a bien une raison plus précise, n’est-ce pas ? Mais aussi … Lana nous montre aussi toute la crédulité dont elle peut faire preuve. Croire que Kazuya obéit aux ordres de Bridget et est maltraité par cette dernière, c’est tout simplement impossible. Un combat dont l’origine comme le but est ridicule, messires, mesdames, vous êtes servis !

Ainsi, pour ce troisième tome, un magnifique combat se déroule… entre Pandora ! Ne crachons pas sur le manque d’originalité, ça ne serait pas une bonne chose car sinon, il faudrait arrêter 95% des mangas publiés actuellement. Le combat terminé, un second commence. Contre qui ? Contre des aînées qui n’ont toujours pas digéré que Bridget leur manque de respect. Même si la formule diffère, du deux contre deux, le constat reste le même : et les Nova ? Où qu’ils sont les Nova ?

Pour conclure cet article sur les trois premiers tomes de Freezing, je dirai tout simplement : « C’est bien joli et ? ». Car oui, Freezing est très beau, les dessins sont superbes, si on est un tant soit peu attiré par le style de Lim Dall-Young. Mais contrairement à la légende de Maian, on a quand même l’impression que l’histoire ne veut pas avancer. Les Pandora de troisième année sont trop portées sur le règlement, ne semblant pas chercher à évoluer. De l’autre côté, la menace (les Nova) contre laquelle les Pandora ont été créées n’est toujours pas apparue après trois tomes. C’est bien beau les combats entre jolies demoiselles plantureuses mais ce n’est pas innovant. Queen’s Blade, Ikkitousen, Wrestle Idol ! et bien d’autres séries font la même chose.

Ce qui m’attire plus dans Freezing que dans Queen’s Blade ou Ikkitousen ? Déjà le fait qu’il y a aussi un héros mâle potentiellement intéressant. Ensuite, rajoutons une héroïne qui ne prend guère la tête car trop cruche et que je trouve même attachante. Si ce n’était que les seins, Reina ou Hakufu seraient aussi attirantes que Bridget mais… Non. Je n’arrive pas à apprécier Ikkitousen au contraire de Freezing. Etant admirateur des œuvres de Lim Dall-Young, j’ai sûrement un regard biaisé sur ce manga mais pourtant, je lui laisse sa chance car il peut donner quelque chose de bon. Non. A la base, il est déjà bon, c’est se voiler la face que de dire que Freezing est un mauvais manga si on a le goût des belles demoiselles. L’histoire des Nova est mise tout simplement de côté pour nous laisser apprécier la plastique des demoiselles qui se combattent entre elles. Dans le fond, ce n’est peut-être pas ça le plus important dans Freezing. Mais j’ose espérer que ce n’est pas le cas et que les Nova entreront en action assez rapidement.