Fullmetal Alchemist T21 – Pride, un préjudice ?

Fullmetal Alchemist entre dans sa phase finale. L’auteur elle même le confirme en début de tome, et mes doutes quant à une conclusion à l’aventure des frères Elric sont désormais confirmés. C’est pourquoi dès à présent, il faut apprécier la lecture de chaque tome à venir, et croiser les doigts pour que Hiromu Arakawa ne fasse pas partir son manga en vrille (syndrôme qui semble toucher beaucoup de productions japonaises). Mais ne soyons pas pessimiste, et découvrons ensemble ce 21e tome, qui nous propose de découvrir un peu plus en détail le personnage de Pride.

Pride, c’est un peu l’homonculus effet de surprise, celui auquel on ne s’attendait pas du tout et dont la véritable identité fut un coup de théâtre réussi, comme la mangaka s’est si bien les présenter. Mais la créature alchimique à l’apparence junévile n’avait pas encore participer à un vrai combat. Elle est donc à l’honneur dans ce volume où elle fait équipe avec Glutonny.
Le personnage de Pride demeure comme un des plus intéressants du manga pour plusieurs raisons. Déjà, c’est le premier homonculus créer par « Père », il a donc un certain orgueil (pas étonnant vu le nom) et une témérité à toute épreuve. Ensuite, le fait est qu’il se matérialise sous la forme d’un enfant (alors que sa forme initiale est juste celle d’une ombre) le rend très dérangeant, si bien que la mangaka n’hésite pas à censurer certains plans où l’homonculus se prend de grosses dérouillés. Son caractère impassible, son regard vicieux et moqueur, son manque total d’humanité (il trahit Glutonny en plein combat) en font un des méchants les plus cruels du manga.
Autre homonculus, autre cas, celui de Greed. L’homonculus de l’avarice est désormais plus qu’en compétition avec Lin. Le combat intérieur mené par les deux esprits habitant un même corps n’est pas très original, mais il permet des intéractions intéressantes, utiles à l’avancement du scénario. Et pour en finir avec les Homonculus, notons que Glutonny tire à son tour sa révérence d’une manière on ne peut plus paradoxal, compte tenu de sa nature…

Par contre, on ne peut pas dire que le scénario avance à grand pas. Certes, les choses commencent à se mettre en place du côté de la rebellion de Mustang et son équipe, mais rien de bien extraordinaire pour le moment. Il faudra donc patienter encore un peu pour voir la trame se dérouler, même si l’intérêt de ce volume réside surtout dans le fait de voir de nouveaux (et anciens) personnages en action (on est dans un shônen, il ne faut pas l’oublier). On aura ainsi le plaisir de revoir Ranfan, la garde du corps de Lin, qui a gagné un Automail avec bonus de charisme +30.
A contrario, on regrettera que la mangaka use un peu trop des codes graphiques du shônen dans ces combats. En effet, de nombreuses scènes se veulent tape-à-oeil, dans le sens où les personnages prennent des poses « stylées », que l’auteur joue avec les persceptives, rendant le tout agréable à la lecture mais dégageant un côté racôleur, qui ne va pas bien à Fullmetal Alchemist. Rien de très alarmant, certains n’y voient peut être même pas un défaut. Mais Hiromu Arakawa a su montrer en 20 tomes qu’il était possible de faire du bon shônen sans pour autant tomber dans le spectaculaire et le théâtral.

Hormis ce petit détail qui m’a sauté aux yeux, l’ensemble reste donc dans la lignée des tomes précédents, bien que moins soutenu au niveau du récit car contenant peu de révélations et beaucoup de combats. Espérons tout de même que l’auteur ne rallonge pas trop la sauce en nous assommant avec trop d’affrontements, au risque de ternir l’image très positive que j’ai de son manga. Ce serait quand même dommage que tribucher si près de la ligne d’arrivée !

Disponible depuis Juillet 2009 chez Kurokawa. Prix : 6,50 €
La couverture provient du site de Kurokawa.