Ghost & Lady : Un fantôme dans le musée

Le Black Museum rouvre ses portes pour un nouvel invité … bien particulier puisqu’il ne s’agit pas d’un être de chair et de sang … mais un spectre. Surnommé l’homme en gris ou Grey, celui-ci s’apprête à raconter son histoire à la conservatrice du Black Museum. Au XIXème siècle, dans le fameux théâtre royal de Drudy Lane, une étrange rumeur parcourt les sièges. Il paraîtrait que le fantôme d’un homme recouvert d’un long manteau gris et affublé d’une perruque et d’un tricorne, ferait son apparition aux premières des pièces qui seraient destinées à devenir célèbres.

Pourquoi cela ? Tout simplement parce que Grey apprécie le silence des esprits que possèdent chaque humain en lui. Ces esprits, habituellement enragés et colériques, sont bien plus calmes devant les scènes de qualité qui se déroulent dans le Drury Lane. Du moins, il aurait pu continuer sa non-vie bien paisible si un jour, une étrange jeune femme du nom de Florence Nightingale, capable de le voir et possédée par un esprit qui s’en prend directement à elle, lui demande tout simplement de la tuer. Une réplique qui va faire mouche chez le spectre, bien décidé à tout préparer pour que rien ne se déroule comme prévu.

Y a-t-il encore besoin de présenter Kazuhirô Fujita ? L’homme derrière Ushio to Tora (qui a eu un animé récemment), Karakuri Circus (écourté en France) et Moonlight Act (qui a du mal à faire ses preuves chez nous). Oui, les mangas de l’homme se font une place difficile chez nous et pourtant, Dieu sait que ses histoires sont captivantes. Après Springald qui était un one-shot des plus envoûtants et son homme-ressort, voilà qu’il revient avec Ghost & Lady, une histoire qui se déroule encore une fois dans la capitale londonienne d’une époque reculée. Ici, il est clairement question d’un spectre … mais aussi d’une femme célèbre : Florence Nightingale, une infirmière anglaise connue pour son travail sur l’amélioration flagrante des soins infirmiers modernes.

Pour sûr, le rajout d’un spectre nommé Grey n’a rien de très normal. Pour autant, cela permet à la conservatrice d’avoir un point de vue direct sur l’histoire romancée de cette célèbre jeune femme qui a révolutionné le monde médical. Au niveau des dessins, rien de surprenant, on reste dans le même trait habituel de Moonlight Act et Springald (pour parler d’oeuvres récemment sorties chez nous). Pour l’histoire en elle-même, on y voit les nombreux conflits entre Florence et son entourage, conflits incarnés par la présence des esprits qui habitent chaque personne. Cela permettra quelques « combats » tout en nous livrant un peu d’histoire.

Oui, malgré les apparences, ce manga en deux volumes, le second étant prévu pour le 21 septembre 2017, nous permet de mieux apprécier et connaître l’histoire de Florence. Ainsi, on y rencontre sa famille, sa raison qui la pousse à vouloir mourir mais aussi ses premiers pas sur la fameuse guerre de Crimée. A l’époque, on pouvait remarquer le dédain des militaires envers le personnel infirmier féminin mais aussi l’état déplorable des zones de soins. Parfaitement retranscrits, ces instants nous font aussi rencontrer un autre esprit à la toute fin de ce volume, un personnage lui aussi plus que célèbre et ayant existé à une époque encore plus reculée.

En conclusion, ce premier volume sur un total de deux, nous remet dans le bain londonien, si propice à tout un tas de légendes. En vue de la fin de ce premier volume, on pourra principalement constater qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que notre demoiselle nommée Florence puisse sombrer dans le désespoir le plus total. Avec son style graphique si particulier, Kazuhirô Fujita continue de ravir ses fans mais encore une fois, en vue du nombre réduit de volumes, peut-être en trouvera t-il d’autres parmi les lecteurs de mangas ? Cela ne pourrait faire que du bien à Moonlight Act.

Premier tome disponible depuis le 27 avril 2017 aux éditions Ki-oon. Prix : 8,90€