Goblin Slayer : Le farm de trash mob
L’histoire de Goblin Slayer pourrait se résumer en une phrase : c’est un type, le « Crève-Gobelins », il rencontre des gobelins et il les tue. Fin de l’histoire. Voilà la ligne directrice. Le personnage lui-même ne cherche pas à s’en détourner. La guerre contre le roi des démons ? Rien à faire. Une princesse à sauver avec une chasse au dragon en prime ? Ne comptez pas sur lui. Tant qu’il n’y a pas de gobelins, il n’y a pas d’intérêt à ses yeux. C’est sur ce principe même, basé clairement sur l’univers de Donjons & Dragons (dont l’auteur ne s’en cache pas), que Goblin Slayer est né. Mais attention, ici, ce n’est pas de la fantasy mignonne qui nous attend !
Avant toute chose, commençons par le commencement. Goblin Slayer est un Light Novel, l’un de ces nombreux romans japonais parcourus par de nombreuses illustrations. Dans le cas de Goblin Slayer, il s’agit de la première œuvre pour son auteur Kumo Kagyu et pareil pour Noboru Kannatsuki en tant qu’illustrateur. Si on s’attarde sur le manga, il s’agit de Kousuke Kurose, qui a travaillé sur plusieurs petits mangas, souvent issus de licences connues comme Fate Grand Order, Idolm@ster, Persona 3 et Kara no Kyoukai. Dans le cas de l’animé, il s’agit du studio White Fox, connu pour ses deux saisons de Jormungand, Akame Ga kill mais surtout Re:Zero.
Et cette saison ? C’est la saison de la chasse aux gobelins ! Car oui, l’éditeur Kurokawa a eu la merveilleuse idée de sortir le manga et le light novel en même temps alors que l’animé commençait quelques semaines plus tard. Dans les faits, Goblin Slayer ne veut pas que l’on s’identifie à un personnage. C’est d’ailleurs aisément remarqué dans le nom même des personnages … qui n’en possèdent pas ! Ainsi, vous aurez de l’Archère Elfe, du Crève-Gobelins, de la Prêtresse, Shaman Nain, Prêtre Homme-Lézard, Sorcière et puis c’est tout. Est-ce qu’ils ont de vrais prénoms ? Nul ne le sait !
Ce n’est pas pour autant qu’ils sont dénués de personnalité, loin de là. Même dans sa « froideur », on sent que le Crève-Gobelins est juste « pas doué » dans l’expression de ses sentiments. Il suffit de le voir s’excuser froidement mais sincèrement pour ça. La Sorcière avec sa voix douce, charmeuse et lente pourrait presque rendre dingue en version animée. Notre Prêtre Homme-Lézard qui adore le fromage, merveilleuse invention humaine, les querelles entre l’Archère Elfe et le Shaman Nain, le Lancier Humain qui tente de draguer la Réceptionniste de la Guilde, tout ce beau monde existe et gravite autour du Crève-Gobelins.
Bien que ce dernier soit au centre de l’histoire, ce n’est pas pour autant que les autres sont à l’abandon. C’est d’ailleurs la raison d’un spin-off en manga et de nombreux interludes dans le roman. C’est exact ! Le manga a le droit à deux spin-off : un basé sur les aventures des nombreux personnages qui existent autour du Crève-Gobelins mais aussi un second qui se focalise sur les débuts de notre aventurier, quand il n’était pas encore aussi doué dans les tactiques anti-gobelins.
Car oui, c’est là où Goblin Slayer fait des merveilles, c’est que notre Crève-Gobelins et ses compagnons ne vont pas combattre la vermine verdâtre sans aucune préparation ! Enfin, eux sont préparés contrairement à certains groupes d’aventuriers. Ainsi, une partie de l’histoire passe par diverses explications et manœuvres pour piéger les gobelins. Car comme le dit si bien le Crève-Gobelins, il est un gobelin pour les gobelins.
En termes de graphismes, on peut noter que beaucoup de demoiselles sont très charmantes, surtout celles qui sont recouvertes de tissu via des robes comme la Sorcière. Néanmoins, ce n’est pas pour cela que notre femme chevalier ou l’héroïne sont équipées comme des personnages de MMORPG. A côté, le Goblin Slayer avec son armure et équipement miteux n’impressionne guère, ce qui colle parfaitement au personnage. Notons l’absence de censure en ce qui concerne le sang bien que pour les scènes de viol, les zones d’ombre sont les bienvenues.
Car oui, Goblin Slayer est de la Dark Fantasy et en tant que telle, l’univers n’est pas accueillant. Les aventuriers se font tuer, les aventurières se font violer pour donner naissance à plus de progéniture, c’est laid … et tout cela parce que les dieux veulent simplement s’amuser. Même si cet « aspect » reste encore assez peu détaillé, les nombreux interludes du light novel évoquent le fait que tout cet univers n’est qu’une petite partie de jeux entre les divinités avec chacun bougeant ses pions. Seul un pion n’est pas contrôlable : le Crève-Gobelins.
En termes de respect de l’oeuvre originale, le manga comme l’animé suivent le light novel. Néanmoins, l’animé a sauté un arc à l’heure actuelle pour sûrement le garder comme fin de saison. Les interludes du light novel sont donc des petites scènes de la série animée ou alors le fameux spin-off cité plus haut du côté du manga. Il en est de même pour les personnages qui sont représentés parfaitement, même dans le timbre de voix et le ton utilisé par la Sorcière, qui aurait de quoi rendre fou certains et certaines dans la version animée alors que dans le manga et le light novel, il est difficile d’être agacé puisque ce n’est pas audible.
A côté, alors que le manga prend plusieurs chapitres pour un combat très important, le Light Novel règle cela en une trentaine de pages, ni plus, ni moins. De même, les scènes « choquantes » sont à peine détaillées, à contrario du manga et de l’animé qui peuvent se permettre de rajouter un visuel à tout ça, visuel qui a surpris pas mal de monde au moment de sa sortie.
Ainsi, une ultime question se pose : Goblin Slayer, c’est bien sur quel support ? Comme bien souvent, avec un animé issu d’un light novel, chaque support se complète. Pour beaucoup, l’animé sera le premier support adopté mais il serait triste de ne pas se faire plaisir en achetant le manga édité par Kurokawa. Et si vous êtes du genre à lire des romans, le Light Novel est là pour parfaire le tout, et cela à un prix très abordable !
En conclusion, Goblin Slayer est une excellente surprise, via tous les supports dont il est issu. Bien différent de la majorité des light novel de ces dernières années, bien que certains ont marqué à leur manière (Re:Zero ou Grimgar par exemple), Goblin Slayer est là pour ceux qui ont toujours voulu voir comment une partie de Donjons et Dragons se déroulait à la dure, avec un maître de jeu (ou plusieurs dans ce cas précis) qui ne font aucun cadeau. Avec huit volumes à son actif en light novel, cinq en manga et une chance que l’animé se termine à la fin du second volume en light novel, Goblin Slayer peut faire parler de lui pour plusieurs années encore !
Premier volume disponible depuis le 13 septembre 2018 aux éditions Kurokawa. Prix : 7,65€ (manga) et 10€ (Light Novel) et saison actuellement en cours chez Wakanim.
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