Hajime no Ippo: Rising – Le compagnon de votre petit déjeuner
Écrire un aperçu sur Hajime no Ippo Rising peut sembler futile. A ma gauche, le public déjà conquis par les premières adaptations qui n’aura pas attendu mon verdict pour se jeter sur ce nouvel arrivage. A ma droite, les novices peut-être effrayés devant l’ampleur de cette série sur la boxe : si le petit écran n’a eu qu’une esquisse en comparaison, le manga est déjà presque deux fois plus long que One Piece. Rising est d’ailleurs une bien mauvaise porte d’entrée vers cette série sportive. Fi d’un reboot – très à la mode en ce moment – cette nouvelle série est la suite directe des précédentes adaptations ; les premières secondes spoilent la conclusion de deux combats majeurs de Ippo et outre cette maigre introduction, point d’espoir de trouver ne serait-ce que le début d’un résumé des épisodes/films précédents.
Pourtant c’est vous, les nouveaux venus, que je vais tenter de subvertir à ce que j’estime être un représentant majeur pour ne pas dire emblématique du shonen sportif. Je connais vos craintes, j’étais ce petit lapin effrayé il y a quelques mois à peine. Depuis j’ai fait l’erreur de contempler les phares de la voiture qui me fonçait dessus à toute vitesse et je ne regrette pas de m’être fait rouler dessus. Bref, je vais vous parler de la saison 3 pour vendre la saison 1. Du reste, il y a une continuité technique avec de toute date le studio Madhouse aux commandes. On abandonne le style tout en 2D chaleureux de la série du début des années 2000 pour un rendu certes un peu plus formaté en 2013 (transition déjà assumée lors de la saison 2, New Challenger) mais aussi beaucoup moins inconstant. Je ne doute pas que les anciens et les modernes sauront se bagarrer en commentaires sur les vertus comparées de ces deux styles.
Mais ces différences formelles n’empêchent pas une véritable continuité entre les saisons. L’adaptation est fidèle à l’esprit sinon à la lettre au souffle du manga de Georges MORIKAWA. Si certains passages ont un traitement parfois un peu léger – je pense notamment au combat qui ouvre cette nouvelle saison qui aurait mérité plus d’égards – et raccourcissent l’action, on retrouve la tension des combats qui embarquent le spectateur sur le ring avec les boxeurs. On bénéficie également de l’humour simple et indémodable avec des personnages plus débiles les uns que les autres, parfois caricaturaux, mais toujours terriblement attachants. A l’instar de One Piece, Hajime no Ippo ne réinvente pas le genre. On reste dans des recettes classiques, parfois jusqu’à l’excès, mais toujours terriblement efficaces.
Les animateurs s’ils se laissent un peu aller en dehors des combats (c’est un peu statique quoi) ne se loupent pour représenter les avoines que tout ce beau monde s’envoie à la tronche. Les coups sont violents et effroyablement réalistes. Quand vous voyez un personnage se prendre un coup dans le foie, les traits de son visage trahissent sa souffrance. Vous ressentez la frustration de celui qui a déjà un genou à terre et n’arrive pas à se faire obéir de son propre corps pour emporter la victoire. La détresse du boxeur trop lent pour réussir à toucher le feu follet d’en face alors qu’il sait avoir l’énergie nécessaire pour infliger un KO si seulement il pouvait trouver une opportunité qui ne viendra jamais vous sera douloureuse. Les esprits chagrins pourront reprocher des exagérations mais dans l’optique du divertissement on se fait facilement embarquer.
Ippo, le héros du manga, est un garçon solitaire sans le moindre véritable hobby ou ami. Il se fait même martyriser par une bande de brutes. Mais ce ver de terre voit sa vie changer quand il fait la rencontre d’un boxeur pro Takamura. Ippo décide lui aussi de monter sur le ring et s’il n’a ni grande technique ni même confiance en lui, il se montre suffisamment déterminé – pour ne pas dire têtu – pour survivre dans la lumière du Korakuhen Hall, la salle de boxe de Tokyo. L’exemple même du gamin humble qui sait décrocher de jolis crochets et que le spectateur va rapidement soutenir à fond derrière son écran. Vous serez aussi rapidement debout pour suivre Takamura, obsédé sexuel, un humour d’un autre monde mais un génie de la boxe qui ne vit que pour ce sport et qui, s’il n’arrête pas de faire le mariole en dehors, s’entraîne comme une bête. Bref le grand frère idéal. Je pourrais également vous citer le coach un vieil acariâtre qui cache ses sentiments mais incarne la figure paternelle. Sans oublier les adversaires arrogants, dangereux et le plus souvent amis autant que rivaux d’Ippo. Ippo qui est une vraie nouille dans ses relations amoureuses et aura toutes les peines du monde pour enfin emballer la belle Kumi qui ne demande que ça.
Les personnages sont décidément très soignés et portent l’histoire qui suit le schéma traditionnel d’entrainement/progression mais qui suinte l’adrénaline en permanence. Ce kiff permanent est supporté par une bande-son énergique avec des bons riffs de guitare électrique et des roulements de batterie qui, le casque vissé sur la tête, vous font oublier le monde qui vous entoure et mimer les coups dans la rue pour ensuite se taper la honte devant les gens qui vous regardent bizarrement et finalement s’en moquer, un grand sourire aux lèvres. Retrouvez l’ambiance d’une série qui sent bon les années 90.
3 commentaires
La ca fait beaucoup à manger avec la saison 3, mais elle a le Label "Classe Prestige" de GTZ.
Je recommande 2^32 -1 fois.
En plus je rêve de me dégoter un gros lot manga à bon prix... Surtout que Ippo c'est quasi la plus grosse cartouche que je me suis mise de coté après avoir dégommé l'unique coffret DVD sorti en France + plié quelques épisodes supplémentaires derrière.
M'enfin, en tout cas je suis ravi de la sortie de cette 3ème saison anime. C'est kool et encore merci pour cet article fort agréable. ;)