Hanasakeru Seishonen – Trouve-toi un mari si tu veux savoir

Tout droit sorti du Studio Pierrot, voici un bon shōjo extrait de derrière les fagots. Rien qu’à voir le chara design kitsch (attention, ce mot risque d’être répété dans l’article) à souhait, on ne s’étonne pas que le manga original signé Natsumi ITSUKI date des années 80.

Mais ça ne s’arrête pas là, ça ne fait que commencer pour tout vous dire. L’anime débute sur une île où une petite fille a pour compagnon de jeu un léopard adulte (!), qui répond au doux nom de Mustafa, si c’est pas beau ça. L’opening est encore un beau moment kitschounet au niveau des graphismes, mais il faut bien dire que niveau musique il s’en sort plus que pas mal. Pour une chanson pop shōjo ça bouge bien. Mais le plus grand moment de cette série sur les quatre premiers épisodes, est la fabuleuse apparition de Li-Ren, venu sauver notre héroïne des griffes de petits voyous de bas étages. Tout y est dans le culte du kitsch !

Notre héroïne, il serait temps de parler un peu de l’histoire non ?
Alors, Kajika (Louisa Kagami) Burnsworth est l’unique enfant d’Harry Burnsworth, dirigeant d’une des plus importantes sociétés pétrolières au monde. Après l’assassinat de sa mère dans des circonstances obscures, Kajika a été envoyée par son père sur l’île de Giveaulie où elle a grandi seulement en compagnie de son seul et unique amour : son léopard Mustafa et de brèves visites de Li-Ren, son ami d’enfance. On la retrouve quelques années plus tard au Japon, elle arrive à peine dans une nouvelle école, qu’elle est déjà le centre d’attention. Mais elle désintéresse vite tout le monde en affirmant que son seul amour est un léopard, qui est mort récemment. Tout le monde ? Non, l’archétype de la fille timide de la classe sans amie et soumise face à ses aînées va devenir son amie. C’est en voulant l’aider que Kajika va se retrouver embriguée dans un règlement de compte avec des voyous à la manque. Elle se défend bien, mais sera néanmoins sauvée par Li-Ren venu pour la ramener à New York où elle doit rejoindre son père.

Cela dit, après quatre épisodes visionnés, on se résigne à penser que l’escapade de Kajika au Japon n’a servi qu’à introduire Li-Ren, tel un prince charmant volant au secours de sa princesse.

Notre petite princesse indomptable n’est vraiment pas contente de rentrer après seulement un mois alors que Papa lui avait promis qu’elle pouvait rester six mois au Japon. Oui, mais Papa a un jeu à proposer à sa fille chérie. Il a scrupuleusement sélectionné trois jeunes hommes, à leur insu, pour leurs multiples qualités, en tant que possibles prétendants pour Kajika. L’intérêt du jeu réside dans le fait qu’elle doit les trouver sans qu’il ne lui donne aucun indice sur qui ils sont, elle doit en choisir un et finir par l’épouser. Si elle réussit il lui expliquera les mystères entourant la mort de sa mère. Qu’à cela ne tienne, notre petite princesse au fort caractère relève le défi ! Et Li-Ren est chargé par Harry de surveiller la petite protégée.

Non mais vous imaginez la pauvre petite Kajika ? Obligée de revenir vivre à New York, c’est vrai que cette ville est vraiment moche hein… au lieu de rester au Japon. Pour en plus, devoir trouver trois beaux jeunes hommes aux qualités insoupçonnées et ensuite en choisir un comme époux. Non mais la vie est dure pour la petite héritière ! Par contre, on a bien compris qu’elle avait un caractère de garçon manqué, mais ce n’est pas une raison pour arborer des vêtements aussi peu seyants. C’est la nouvelle mode ? « Vous êtes riches ? Habillez-vous comme un sac ! ». Petite aparthée cynique, excusez-moi.

On va vite rencontrer le premier « prétendant », Eugene (Alexandre de Volcan). Un jeune français, avec un prénom pareil fallait y penser ! Et dans le pur produit cliché, comme de par hasard il est … aristocrate, avec la coupe de cheveux qui va avec bien sûr. Et homme à femmes par dessus le marché. Dès sa première rencontre Kajika va le prendre pour la réincarnation de Mustafa, son cher léopard disparu. On s’enfonce davantage dans la beauté gnangnan (j’essaye de trouver des alternatives à « kitsch »).

Kajika, une héroïne toute désignée. En grandissant loin des codes, sur une île, elle a développé un caractère de garçon manqué bien marqué qui la rend autant rebelle qu’immature par moments. Elle est capable de gifler son père ou encore de s’enfuir en échappant à la surveillance des gardes juste pour un caprice. Elle n’en est pas néanmoins très naïve, et c’est ce qui peut la rendre attachante. Et elle sait aussi s’inquiéter pour les autres et leur parler avec le cœur.

C’est un shōjo, alors les ficelles semblent grosses. Il est prévu 39 épisodes découpés en trois saisons de 13 épisodes, ne va-t-il pas s’essouffler ? Niveau intrigue amoureuse, même si on va passer du temps à découvrir les trois prétendants, avec leur folie apparente et leur passé difficile, il y a Li-Ren qui va forcément entrer dans la course. Bien qu’ils soient amis d’enfance, il semble ressentir plus que de l’affection pour Kajika. Il faut dire que tout le monde ne déplace pas toute la police de New York avec les hélicoptères et tout le tralalala pour retrouver Kajika tous les jours non plus. Va-t-il s’avouer ses sentiments et se battre pour Kajika ? Va-t-elle se rendre compte de tout ça ? Une intrigue évoluant autour de la situation du père de Kajika est en train de s’immiscer, avec un peu de chance le fond politique de l’histoire donnera plus de consistance.

Pour en revenir aux graphismes, on a déjà noté le côté kitsch, mais il faut dire que le chara design reste assez changeant, il peut être soigné par moments alors que le trait est assez irrégulier à d’autres. C’est quand même Yuko KUSUMOTO qui s’en occupe et on a pu voir son travail sur les 12 Royaumes, c’était loin d’être aussi inégal.
La musique est sympathique, mais elle n’est pas non plus très signifiante.

En définitive cette série est une petite soupe shōjo qui peut se regarder si on apprécie le caractère de l’héroïne et le style kitsch donné à l’ensemble, mais qui ne restera pas dans les annales, loin de là.