Japan Expo 2010 : Impact des désillusions
On n’arrête pas une machine qui carbure à fond les ballons : pour la onzième fois encore, le monde des mangas et des animes a envahi le Parc des Expositions pour 4 jours consacrés entièrement à la Japan culture. Ayant fortement apprécié l’événement l’année passée, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis rendu sur place pour 2 jours (vendredi et samedi) afin de baigner à nouveau dans cette atmosphère bon enfant pour voir, jouer ou acheter mangas, animes et autres goodies. Hélas, trois fois hélas, je n’ai finalement pas trouvé chaussure à mon pied avec ce 11e impact, et ce à mon grand désarroi et malgré toute ma bonne volonté. Compte-rendu d’un jeune homme désillusionné.
L’enfer c’est les autres
Je partais pourtant confiant et plein de bonnes intentions. Ayant eu la sagesse cette fois d’acheter mes billets sur place (file d’attente plus courte), je pénètrai gaiement dans le hall du Parc des Expositions, prêt à faire cracher mon porte-monnaie, chasser le cosplayeur et jouer à toutes les bornes de jeux à portée de main. Je savais en effet que le plus clair de mon temps serait consacré au chinage car, malgré une liste d’invités connus (Tsukasa HOJO en tête de liste…), rien ne m’intéressait niveau convention cette année. Cela explique sans doute pourquoi je me suis tant ennuyé…
Car le constat fut choquant pour moi : ce 11e impact est plus petit ! Oui, le Parc des Expositions n’était pas utilisé à son maximum par rapport à l’année dernière et tout se concentrait autour de la verrière centrale. J’essaie de relativiser en voyant dès l’entrée les stands de Square-Enix et Manga Distribution qui ont très bien compris le sens du mot « soldes ». Mais pour le reste, quelle déception !
Fuyant comme la peste la zone goodies toujours autant pleine, je vagabondai un peu sonné dans les allées. Si vendredi cet exercice s’est révélé assez aisé, samedi fut une autre paire de manches. Car si la Japan semblait avoir perdu en taille, le public lui était bien présent et de manière imposante ! C’est simple, le samedi on ne marche pas… on piétine ! Les allées, désespérément petites, laissaient peu de place aux manœuvres vagabondes, sauf peut-être en cas d’urgence pour esquiver les manifestions de free-huggers… Quoi qu’il en soit, mon plaisir fut une nouvelle fois entaché par une foule encore plus dense que l’année dernière. Difficile dans ces conditions de prendre son temps ou d’arrêter un cosplayeur pour lui demander de prendre la pose et gêner tout le monde (remarque, certains se roulaient des galoches en plein milieu, je suis sans doute trop bien élevé…).
Faire comme l’écureuil
Une amie pleine de sagesse m’a dit une fois : « La Japan, c’est comme un supermarché où tu paies pour entrer ». C’est basique, mais tristement vrai. A part acheter et assister aux conventions, je constate malgré mon enthousiasme passé que 85% de la convention vise à faire cracher des euros à l’otaku. C’était sans doute le cas l’année dernière aussi, mais cet aspect m’a sauté aux yeux cette année.
En effet, à part acheter, qu’est ce que le fan de japanime peut bien faire durant ces 4 jours d’exposition ? Les conventions ? Il faut être intéressé par les intervenants et sacrifier une bonne partie de son temps pour y accéder. Les jeux vidéo ? Pas énormément de choses à se mettre sous la dent par rapport à l’année dernière. Pour preuve le stand Nintendo qui a perdu un nombre monumental de m² pour se contenter de quelques bornes pour Dragon Quest IX et une salle de projection pour le film de Professeur Layton (que je serais bien aller voir s’il ne fallait pas se pointer aux aurores pour avoir un billet d’accès…). Le cosplay ? Chacun est juge, mais j’ai trouvé cette année tristement pauvre à ce niveau. Si le nombre de gothic lolitas a doublé (voire triplé), les cosplayeurs ne m’ont pas semblé si nombreux que ça, ni réellement variés non plus (moins de Naruto mais de plus en plus de Vampire Knight…). Les stands ? A part celui d’HOJO (qui était très agréable à parcourir), c’est quasiment le désert. Que me reste-t-il donc à faire ? Ben acheter.
Mais acheter quoi ? Des goodies ? J’ai eu l’impression que ces derniers étaient quasiment les mêmes que l’année dernière. Je n’ai pas pu vérifier en détail vu que cette zone me révulsait à cause de la foule. Sur les stands des éditeurs pros, on pouvait noter de très (très) bonnes affaires chez Manga Distribution avec des coffrets intégral à 10 € pièce, ou encore des jeux largement bradés sur les stands de Namco Bandai et Square-Enix. Par contre, niveau manga, à part se tourner vers l’occasion, il y a toujours peu d’intérêt à prendre ses séries en cours sur les stands, vu que cela n’apporte aucune commodité supplémentaire à l’achat. Seul avantage, se procurer rapidement des séries complètes, chose pas toujours aisée chez les libraires.
Un peu d’air, de l’air !
J’ai failli omettre un minuscule détail. A la Japan Expo, non seulement tu as la foule, mais en plus tu as la chaleur. Si samedi nous a fait grâce en envoyant la pluie de bon matin pour rafraîchir l’atmosphère, vendredi a donné lieu à un véritable effet sauna. Les éventails était (heureusement) toujours de la partie, ils permettaient de survivre et de ne pas faire de malaise involontaire (le pire restant tout de même le retour dans le RER B, véritable sauna sur rails…).
Cependant, la meilleure manière de se rafraichir à la Japan, hormis les boissons hors de prix, c’était de squatter la salle de concert. Là, assis et au frais, on pouvait, au passage, assister à des défilés de cosplay, des performances d’artistes japonais (chacun ses goûts) ou encore des concerts de musique.
Pour ma part, j’ai assisté au défilé du vendredi qui était pas mal du tout et assez varié, ainsi qu’au concert de musiques de jeux vidéo le lendemain. Ce dernier était très agréable lui aussi, bien que l’on regrettera une sonorisation un peu limitée (trop de basse par exemple, ce qui couvrait les mélodies) et des performances quelque peu mitigées sans doute à cause du stress.
I’m a poor lonesome otake…
Loin de moi l’idée de passer pour un trolleur en taillant avec ou sans raison une convention qui a ses fans et ses détracteurs. Mais la vérité est telle dans mon cas : je me suis ennuyé. Je n’ai pas réussi à apprécier l’événement pour les raisons citées plus haut. Est-ce que j’avais trop d’attentes ? Très certainement. Est-ce que j’aurais dû me renseigner un peu avant de venir ? C’est sûr. Est ce que ma passion pour la japanime n’est pas la même qu’il y a un an ? Peut-être…
Toujours est-il que toutes mes bonnes intentions ont fondu au fil des heures et de mes errances. Je voulais me faire un safari cosplay : le monde et le peu de variété ne m’y ont pas encouragé. Je voulais m’intéresser un peu aux stands fanzines : la trop forte présence de séries fleuves (Naruto, Bleach…) et surtout de trips ecchi et/ou yaoi (il y en a de plus en plus…) m’ont vraiment démotivé à faire le pas.
Aussi, ce séjour m’a toutefois permis d’en tirer quelques conclusions : il n’est pas nécessaire d’assister à cette convention plusieurs fois d’affilée vu le peu d’évolution dans la forme et le fond. Et que si je souhaite partager plus profondément ma passion avec d’autres, soit je fais des compromis et tente une approche, soit je me dirige vers des conventions plus petites et plus intimistes.
D’autres avis plus positifs ont sans doute éclos ici et là sur la toile, et je vous invite à les consulter pour recueillir le plus d’avis possibles. De mon point de vue, la Japan Expo n’est finalement qu’un supermarché spécialisé dans lequel la consommation prend trop souvent le pas sur la passion. Une réelle déception qui donne lieu à un triste bilan : la Japan Expo 2011, ce sera sans moi…
21 commentaires
Au niveau de l'organisation, hormis le fait qu'on risquait de mourir écrasé à tout instant, et surtout le gros problème qu'a été la gérance du planning (des événements majeurs en même temps, et de gros blanc... Sérieux, y a un moment je savais plus quoi faire alors qu'à d'autres je me torturer pour savoir quoi choisir), ils se sont pas trop mal débrouiller. Les conférences et dédicaces avaient lieu dans des coins assez calmes, et des membres du staff venaient nous demander si on voulait qu'ils prennent une photo pour nous. Je retiendrais aussi que les gens ont plutôt la discussion facile (ça aide dans la file d'attente) et sont aimables.
Contrairement à toi, pas mal de choses niveau concerts et conférences m'ont intéressé. Le concert de Vivid fut une légère déception, le chanteur répétant à tout bout de champ "ouah, ouah", celui de X Japan était pas mal, hormis la dernière chanson qui a duré un quart d'heure (on a bien répété 20 fois les mêmes paroles), mais le must restera celui du compositeur des jeux video Grandia, Ace attorney, où je me suis déchainé en air-guitar avec ma cousine... Niveau conf, une seule au compteur, celle de Katsura, un question-réponse où l'auteur répondait vite et sans langue de bois.
Et puis bien sûr, les soldes valaient vraiment le coup. 4 coffrets pour 49,50 euros, c'est tout benef'... Sans oublier l'IRL, certes courte (je me suis vite barré, c'est ma faute), mais je m'en fous, j'étais bien content de voir certains d'entre vous. Bref, du coup, j'ai moi aussi fait un compte rendu...
Mais à part ça, même si c'était très court, on a pu se retrouver le samedi et passer un bon moment ensembles, c'est sans doute ce dont j'ai envie de me souvenir le plus.
Je ne sais plus si c'est toi ou Beber qui fait les petits strips, mais j'espère que ses talents de dessinateur sauront immortaliser cet évènement et la rencontre entre membres de AK.
...
En gros titre en plus ! XD
Je me suis peut être endormi dans mon frigo pendant un an qui sait ? ">__>
C'est à voir une fois, par légitime curiosité, mais on s'en lasse bien vite.
Certe j'ai également trouvé cette Japan Expo en dessous de la précédente, il y avait beaucoup (trop) de monde, les différents stands ne proposaient pas grand chose de nouveau et le cosplay n'était pas vraiment a l'honneur.
Mais la Japan Expo ne se résume pas à ça, je dirai même que tous ça constitue (pour moi bien évidement) principalement interlude entre les nombreux évènements programmés.
Rien qu'avec la salle de concert (je parle du JE livehouse pas de la scene principal a l'acoustique horrible évoqué dans l'article) il y a de quoi s'occuper pour les 4 jours (même si sur ce point là encore, à mes yeux cette année ne valais pas l'année dernière dans l'ensemble).
Voila pourquoi la Japan Expo n'est pas qu'un supermarché à l'entré payante. Je ne connais pas de supermarché qui puisse faire déplacer Yoshiki et Toshi, ou des grands noms du manga ou de l'animation comme Tsukasa HÔJÔ cette année ou encore Shinichirô WATANABE l'année dernière et j'en passe bien évidement.
Mis a part opportunité unique pour nous, français, de voir de telle monuments de la japan culture, il y a aussi beaucoup d'autre artistes à la renommé plus modeste que l'on peut découvrir chaque année. (coup de coeur pour die!!die!!color!!! cette année).
Bref pour ma part ce weekend ne ma pas couté un centime de plus que mon billet d'entré et je ne me suis pas ennuyé pour autant. Donc oui si vous venez a la Japan Expo pour les goodies, il est inutile de venir tous les ans, il y a très peu d'évolution (quoique on a vu beaucoup moin de goodies Death Note cette année, il faut croire qu'ils ont enfin écoulé les stocks ^^), Mais si vous prenez la pène de déplier l'encombrant programme et à condition d'être un minimum initié et intéressé par l'animation/manga/musique japonaise, vous trouverez surement comment occuper vos 4 jours :-).
(Le coup d'acheter ses billets sur place pour rentrer plus vite je sais pas d'où ça sort mais pas une bonne combine, la file d'attente est peut être plus court en la regardant mais elle avance beaucoup moin vite et les caisse ouvre plus tard que l'ouverture pour les prévente, enfin moi je dit ça je devrai peut être pas ^^)
Tu as trouvé des choses à faire cette année, j'en suis ravi pour toi (c'était mon cas l'année dernière). C'est vrai que l'avantage de tel évènement et de pouvoir monopoliser du monde et du gros monde même (CLAMP l'année dernière, HOJO cette année, etc.). Mais gros monde ou pas, si ce dernier est le cadet de tes soucis, ben tu l'as dans l'os.
Je me doute bien que certains on dût aimer cet impact. Ce ne fut pas mon cas cette année, c'est tout...
Cet article ne propose rien de neuf ni de très intéressant, et l'idée d'oublier de parler des conférences et surtout des concerts gâche la crédibilité de ton article. Parce que si la Japan Expo est bien supérieur à toutes les conventions françaises c'est principalement pour ses invités de marque mais aussi pour ses concerts quelques fois de qualités (cette année Gobier du Mari et Seikima II, sans doute d'autres mais je ne les ais pas tous vu).
La Japan Expo est bien lorsqu'on y va avec des amis pour le programme, c'est tout.
Cette année je l'ai trouvé assez bonne relativement parlant.
Et c'est clairement ce que je dis dans mon article et dans mon commentaire juste en dessus...
@Dareen: AK étant ce qu'il est, on évalue la Japn du point de vue du manga et de l'animation. Et apparemment, la JE reste pas si géniale que ça de ce point de vue.
Ça confirme en tout cas un truc : à moins de vraiment être prêt à fondre en larmes parce que a respiré le même air que Hojo ou d'aimer la J-music dans son ensemble, ben la Japan Expo c'est pas top...Je pense que c'est devenu trop gros, trop vite et trop n'importe comment.
Ça n'aura jamais rien d'un convention manga ou anime. Je veux un FI du manga et de l'animation. Et à Grenoble. Voilà.
Mais dans le fond je suis globalement d'accord avec vous.
AngelMJ : On ne dirait pas pourtant :p
Je le répète et je maintiens, je dis clairement dans mon article (celui là) que mon erreur a été de me pointer sans avoir lu attentivement le programme, un peu en touriste. Et que dans ce cas de figure, tu te fais chier. Point.
L'année dernière, j'ai vraiment pris mon pied : les conférences m'intéressaient, il y avait beaucoup de jeux vidéos nouveaux à essayer (plus que cette année, avoue le), il y avait moins de monde et plus de cosplayeurs (en tout cas pour moi), etc.
Désolé, mais je ne suis pas non plus un surhomme. L'article je l'ai fait seul, je ne suis pas non journaliste professionnel, le salon est grand... Parler de toute la convention représente un travail titanesque vu sa taille. Et puis, tout ne m'intéressait pas forcément donc j'ai préféré mettre en avant les points qui m'intéresser et qui m'ont satisfait ou déçu.
T'inquiètes pas que si ça m'avait plu, je l'aurais dit. Ce n'est pas le cas ici. Toi visiblement, tu as l'air d'avoir aimé cet 11e impact, et bien dis nous ce qui t'as plu à toi, partage ton point de vue, fout moi les boules en me disant les trucs géniaux que j'ai raté (car j'en ai raté, c'est certain!). Je considère pas mon avis comme parole d'évangile non plus, donc je suis prêt à entendre d'autres sons de cloches sans aucun problème.
Mais ne crois pas que c'est de la critique facile, car ce n'est pas le cas.
En effet les jeux vidéo cette année étaient très limités. C'est toujours moyen chaque année mais celle ci était particulièrement mauvaise. J'ai quand même remarqué une approche plus facile de certaines bornes comme Street Fighter 4 (impensable il y a quelques temps) ou un jeu arcade de mini-jeux rigolos, le genre de truc qui pourtant ramène XXXX personnes. Il faut croire que les gens ont envie encore d'attendre 30minutes pour faire du Guitar Hero ou Danse Danse...
Au niveau du Cosplay c'est aussi bon et mauvais que chaque année. On a des grosses réussites (qui ne participent jamais aux concours d'ailleurs) comme des horreurs (les concours tient). Il faut simplement ouvrir l'œil et apprécier les rares cosplay réussit. De mes souvenirs j'ai vu un Sebastian de Kuroshitsuji très classe, et un papa Ninja de Konoha avec son petit fils Naruto plus vrais que nature :)
Je t'avoue qu'il n'y a pas grand chose de spécial à retenir cette année, rien qui puisse de foutre les boules. C'est l'ambiance globale que j'ai trouvé assez sympa pour de la Japan Expo si on excepte les boutiques et le monde.
Le seul truc qui valait le coup et que j'ai moi même raté à cause de l'anniversaire d'un cousin c'est le concert de Seikima II. Rien à voir avec les groupes de tapettes sortie d'une pochette surprise des années 2000. Seikima II est un vrai groupe de Heavy japonais bien rodé qui a offert un show de malade au Live house. Des critiques que j'ai entendu c'est de loin le meilleur concert jamais effectué à un Japan Expo ! Les vidéos sur le net montre un groupe énergique et communicatif. Ça c'était à ne pas rater... si on apprécie ce style.
Enfin dit toi que si je me permet de critiquer ici c'est car je sais que toi et toutes l'équipe méritez d'avoir des commentaires positifs ou négatifs car j'apprécie ce que vous faites. Cet article n'est pas une exception même si je ne suis pas d'accord avec tout ce que tu dis :) (d'ailleurs c'est plus rigolo de débattre dessus plutôt qu'un simple "wé t'a raison mdr").
L'année prochaine tu va analyser le programme avant de venir alors ? :p
Et pour te répondre à :
Pour le moment, je ne suis pas du tout motivé pour une troisième expérience, en tout cas pas dans l'immédiat. Après, bien sûr, s'il y a un grand nom de la japanime ou du manga qui est là, je ferai sans doute le déplacement... Mais j'avoue que cette expérience m'a surtout donné envie d'aller à des conventions plus petites, pour voir si c'est la "taille" de l'évènement qui m'a bloqué, ou si c'est tout simplement ce genre de regroupement... Affaire à suivre de mon côté...
En revanche l'Epitanime ne l'est pas du tout car la partie commerce et activité sont complètement pas ensemble. D'ailleurs il faut tester cette convention avec des amis (obligatoirement), notamment la nocturne car la partie commerciale n'est pas ouverte, il n'y a pas grand monde et le coté communauté de fan s'en ressort particulièrement bien. J'ai fait pas mal de bonnes rencontres et des bons délires avec des gens que je ne connaissais pas du tout, et même des gens du staff pour te dire !
C'est donc pour ça que je te conseille de tester l'Epitanime si tu as l'occasion afin de te faire une vrai idée d'une convention :)
L'avis de Sacrilèges est à prendre en compte car je trouve que c'est aussi un point important : le système de dédicace. Il y a de cela plusieurs années, il n'y avait pas d'obligation d'achat ni de privilèges lié à un pass. Aussi, pour ceux qui souhaite obtenir une dédicace c'est souvent plus simple d'aller dans des forums Fnac qui organise une séance gratuite de personnalité avant les Expo (comme Natsuki Takaya,Yoshitoshi Abe,...) et pour avoir discuter avec plusieurs personnes lors de celles-ci, elles m'ont avoué ne plus vouloir aller dans cette expo "commerciale" où les artistes sont quasi-inapprochables.
Qui se souvient encore de la convention Ankama qui prenait tout le fond du Hall 5A, de la densité impressionnante des fanzineurs/fanzineuses, des jeunes artistes de mode, du Karaoké géant de Coucoucircus et j'en passe...
Non pour moi aussi cela s'est avéré être une grosse déception cette année et même si je savais exactement ce que je voulais voir et faire, j'ai vite fait le tour de la convention 2010 qui ne me laissera qu'un souvenir mitigé.
Peut-être aurais-je plus de chance avec des conventions plus petites, qui rassemblent de véritables passionnés?
Japan Expo souffre de nombreux maux typiquement occidentaux (pour ne pas dire capitalistes), entre les points de restauration où il faut faire la queue trois heures pour voir à l'arrivée qu'une canette coûte un rein et la surabondance des stands de vente professionnels au point qu'on se demande pourquoi certains sont là. Superbe ta ceinture à LED mais... what's the point ?
En fin de compte je me félicite de n'être venu que deux jours alors que je prévoyais d'y rester pour toute la durée du festival. J'ai passé tout le dimanche à virevolter au milieu des fanzines. Certes ils sont très inégaux, et comme il est dit dans l'article on trouve beaucoup de Naruto et consorts mais c'est le principe du fanzinat après tout, il paraît logique que des séries très populaires soient plus représentées. Qui plus est ce que j'ai pu voir comme "oeuvres originales" n'était pas très intéressant. Malgré ça mon butin est resté bien maigre, les quelques bons fanzines coûtants assez chers pour leur contenu du fait des coûts de fabrication en petites quantités. Par contre en discutant avec quelques artistes amateurs je me suis rendu compte que beaucoup d'entre eux misent davantage sur leurs goodies (encore eux !) et des prestations de dessins à la demande que sur leur fanzine pour générer des bénéfices, et je trouve ça vraiment dommage.
Quand on voit qu'au Japon le plus gros festival manga (Comiket) génère 5 fois plus d'entrées et est strictement à l'opposé de Japan Expo — entrée gratuite, centré sur les doujins, les stands professionnels étant mis dans un coin à part — je me demande vraiment si l'orientation japonaise promise n'est pas encore une fois qu'un vague prétexte sur lequel les organisateurs tablent pour s'enrichir sans réel soucis de sa qualité...
Concernant mon expérience, je dois avouer que j'ai à la fois été déçue en bien (comme on dit en Suisse) et en moins bien. D'une part, j'ai beaucoup apprécié les stands d'artistes indépendants et la possibilité d'engager la discussion avec eux. J'ai aussi été quand même assez impressionnée par les cosplayers. Nombre d'entre eux font vraiment preuve de beaucoup de talent et d'ingéniosité pour la réalisation de ces costumes, dont il faut dire que certains, dans les versions animées (animation ou jeux vidéo), défient quand même les lois de la physique telles qu'elles s'appliquent dans notre réalité. Je ne me suis pas trop attardée sur les stands de vente de produits, dans la mesure où la plupart sont disponibles en boutiques spécialisées ou sur des sites de vente en-ligne, sauf pour discuter avec les représentants de certains éditeurs comme Kaze ou Dybex. Je ne suis pas non plus une grande fan des goodies, dans la mesure où ces produits se multiplient comme des souris et que je pourrais facilement en remplir ma chambre à coucher!
Je n'ai pas été à beaucoup de spectacles ou concerts, mais je dois dire que je n'ai pas du tout apprécié le concert de X Japan que j'ai simplement trouvé assourdissant et pas particulièrement musical. Je m'en suis littéralement enfuie en courant pour éviter de trop gros dommages à mes tympans. J'ai assisté à un des cosplays et je dois dire que j'ai été étonnée par le niveau de professionnalisme dans la préparation de ces performance. Je n'ai assisté qu'à une seule "conférence" avec un des invités japonais sans m'attendre à grand-chose. En effet, quand on a vu une seule de ces conférences avec ces artistes coachés par des agents professionnels, on les a toutes vues. Quel que soit le type de manga ou d'anime dont l'invité est l'auteur, qu'il soit un homme ou une femme, de Tokyo ou de Kyoto, qu'il soit invité à Paris, Genève ou Kassel, il répétera invariablement les mêmes banalités convenues, pré-formatées et donc tellement prévisibles (que l'on a d'ailleurs déjà entendu des centaines de fois dans les entretiens proposés en "bonus" de DVD et le plus souvent tirés des dossier électronique de presse). Et apparemment, les organisateurs de ces "rencontres" semblent avoir décidé de baisser les bras devant les exigences des agents commerciaux/sociétés qui gèrent ces artistes. Du coup, aucun réel dialogue ne peut s'instaurer entre l'artiste et l'audience, puisque toutes les questions qui ne rentrent pas dans le format recevront une charmante réponse complètement à côté de la plaque, mais collant plus au scripte imposé par les contraintes marketing. C'en est presque désespérant! Oui, vous aurez compris que là réside ma principale critique envers les organisateurs de conventions, que ce soit en France ou ailleurs!
De manière générale, dans la mesure où presque toutes les conventions centrées sur la culture populaire japonaise proposent grosso modo les mêmes types d'activités, voir les mêmes décors, mon critère de sélection réside désormais dans la taille de l'événement. Ayant expérimenté des min-conventions, ne rassemblant pas plus de 800 personnes (et dans ce cas, le nombre de billets est volontairement limité à 800, parce que les lieux ne permettent pas d'en accueillir plus) à des événements fréquentés par plusieurs dizaines de milliers de personnes dans des halls gigantesques, ma préférence va à des conventions organisés par des semi-professionnels et qui ne dépassent pas les 5000 visiteurs. L'ambiance y est plus familiale, plus amicale et surtout, au bout de 3 jours, on commence à reconnaître pas mal de visages, alors que dans une ruche gigantesque vrombissant de plus 100'000 fans enthousiastes, c'est juste impossible! Donc, je crois que cette édition de Japan Expo aura été ma première et dernière. C'est juste trop grand pour une petite Suisse comme moi!