Japan Touch 14 : Il était une fois, une convention de province…
Pour la quatorzième fois consécutive, la ville de Lyon accueillait en son sein une des plus ancienne convention de province, qui a pris de plus en plus d’ampleur au fil des années : la Japan Touch. Organisée par l’association Asiexpo, qui réalise nombre d’évènements liés à l’Asie dans la capitale des Gaules (festival de cinéma…), la Japan Touch s’impose comme la convention à laquelle beaucoup de Rhône-Alpins se doivent de visiter. Après plusieurs lieux d’accueil, le festival semble avoir enfin trouvé un endroit adapté pour s’installer. Le Double Mixte, salle de deux étages couvrant dix milles mètres carrés organisables selon son bon désir, servant aussi bien à accueillir des spectacles que des pauvres étudiants de médecine venus passer leurs examens, a été réquisitionné pour la deuxième année consécutive. Précédé par le centre culturel de Villeurbanne (qui était très sympa pour le cosplay et les projections grâce à une salle de ciné-théâtre avec scène) et l’Espace Tête d’Or, le changement a surtout pour but d’accueillir un nombre toujours plus croissant de visiteurs (près de dix milles lors de la convention 2011, plus de treize milles pour celle-ci !). L’année dernière, un seul étage du Double Mixte avait été réservé, et la difficulté pour circuler s’était faite ressentir… Sans compter que beaucoup de défauts parcouraient la convention : une scène située près de l’espace jeux vidéo, lui même assez proche de celui des activités (du coup on entendait rien), une zone bonsaï complètement mise de côté… Bref, l’organisation laissait un peu à désirer… Et cette année, qu’en est-il ? Mais voyons cela tout de suite… A noter que seul le samedi sera évoqué ici.
Déjà, il faudrait pouvoir entrer.
On va commencer par l’aspect médiocre, comme ça on n’en parlera plus. Il y avait plusieurs façons de se procurer des places pour avoir accès à la Japan Touch : les acheter sur place ou bien en pré-vente, directement sur le site de l’association en charge de l’organisation (ou éventuellement par l’intermédiaire d’un partenaire, Fnac and co). Le problème, c’est qu’acheter une place en pré-vente ne vous procurait aucun avantage. Contrairement à la Japan Expo, où acheter votre place antérieurement vous permet d’entrer une heure en avance, là c’était le même tarif pour tout le monde : ouverture des portes à 11h00. Bref, ça ne servait absolument à rien. Alors sans déconner, pourquoi mettre en place un tel système qui n’a en fait aucun avantage pour le consommateur ? Eviter la file d’attente ? Haha, vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous allez voir… On va même en discuter tout de suite. A ce système va donc s’ajouter ce qui fut le plus gros défaut de la convention : la file d’attente. Une catastrophe, tout simplement. C’était l’anarchie totale. Ce sera LE point à travailler pour l’année prochaine, tellement c’était mal foutu. Pour résumer : ce n’était pas à faire, et ce n’est surtout pas à refaire. Et le pire, c’est que toutes les personnes que j’ai interrogé partagent mon avis. C’est rare d’être unanime en France, profitez-en. On va se focaliser sur mon expérience pour développer. Je suis arrivée environ vingt minutes avant l’ouverture des portes, armée de ma place achetée sur Internet. Le Double Mixte, qui se trouve à Villeurbanne au coeur du campus de la DOUA et qui accueille je ne sais combien d’étudiants, est très facile d’ accès : arrêt de tram à 20 mètres venant directement des gares Part Dieu et Perrache, arrêts de bus bien desservis un peu plus loin, places de parking, une station de Vélo’ V… Aucun problème pour localiser l’endroit et y avoir accès. Le souci, c’est qu’une fois que vous arrivez, il y a déjà une file d’attente de plusieurs centaines de mètres. Grand moment d’interrogation pour moi et mes amis. Est-ce la file pour les pré-ventes ou bien pour les sans-papiers ? Ne voyant aucune personne du staff et vu qu’il n’y a aucune indication, on se met en bout de fil, en personnes bien élevées que nous sommes. On y trouve aussi bien des gens sans ticket qu’avec des pré-ventes. Notre perplexité grandit quelque peu. Un membre du staff passe à vitesse grand V, sans nous laisser le temps de lui poser la question. Heureusement, quelques instants plus tard, des jeunes arrivent à intercepter l’un d’eux et celui-ci confirme que nous sommes bien dans la file des pré-ventes. Mais me vient alors une deuxième question : où se trouve donc celle des sans tickets ? Aaah, vous aimeriez bien le savoir… Allez, un petit coup de suspens ne va pas vous tuer, attendez un peu. Revenons donc plutôt à ma situation.
J’attends déjà depuis une demie heure, les portes ont été ouvertes, néanmoins la file a cessé d’avancer. Pourquoi ? La raison est très simple : les nouveaux venus ne font pas la queue et s’insèrent directement en doublant beaucoup de monde. Et il est troublant de voir une mère de famille faire une chose pareille et encourager sa fille à faire de même, manquant ainsi clairement de respect aux honnêtes gens. Ah, mais vous vous interrogez sûrement. Comment est-il possible que les gens puissent s’insérer aussi facilement ? Rien de plus logique Frédérique : il n’y a pas de barrières de sécurité pour limiter la file d’attente. Allez savoir si c’est un problème de budget, ou bien s’il y avait un manque de barrières. Le fait est que cela a entraîné plusieurs problèmes : le non respect de la file d’attente bien sûr, mais surtout celui de la sécurité. Le tram passe juste à côté de la queue, et je ne compte pas le nombre de fois où les conducteurs ont dû klaxonner pour pouvoir passer. La route était aussi très proche, heureusement que les automobilistes respectaient les limitations de vitesse… J’ai quand même bien rigolé quand j’ai vu la tronche des policiers dans leur voiture remonter la file, semblerait-il qu’ils ne s’attendaient pas à un truc de cette ampleur niveau bordel… Bon, revenons à nos moutons. Je me trouve enfin au niveau de la séparation des files entre les sans papiers et les pré-ventes. Et qu’est ce que je constate ? Personne ne fait la queue du côté sans tickets… En fait, tout le monde s’était déjà procuré son billet en avance… Comme dit précédemment : cela ne servait à rien d’acheter votre place avant le jour J. Certains en ont eu tellement marre qu’ils ont acheté un deuxième ticket sur place… Une ironie du sort qui passe mal. Ajoutons à ceci un accident déplorable. Vous voyez les armatures de fer montées sur deux pieds sur lesquelles on étend les banderoles (qui pour le coup indiquaient enfin la distinction entre les deux files… Après une heure et quart d’attente, il était temps…)? Bien, maintenant imaginez un coup de vent qui gonfle ces banderoles… Et fait tomber la dite armature sur la foule en dessous. Inutile de censurer l’affaire : une blessée à terre, la tête en sang et incapable de bouger. L’intervention des pompiers et des membres du staff a heureusement été rapide, mais quand on constate que poser un simple tas de sable sur les bases des piliers aurait suffi à empêcher l’accident, je pense qu’on a le droit de dénoncer ce manque flagrant de précaution… Car ça aurait très bien pu être un gosse au dessous, ou bien moi, et surtout ça aurait pu être pire. Enfin, laissons cela de côté et résumons mon histoire. Cela va faire une heure et demie que j’attends dehors. Et je remercie par ailleurs la météo d’avoir été clémente en cette occasion. Je n’avais jamais fait la queue aussi longtemps pour une convention, pas même pour la Japan Expo. Et sincèrement, la façon dont c’était foutu était tout simplement une honte. Au moment d’entrer, une seule pensée occupait mon esprit : ils ont intérêt à assurer pour l’intérieur…
Ne pas se fier aux apparences.
Enfin, je suis entrée ! Enfin, je marche à une vitesse normale ! Le bonheur ! Mais retournons à la convention. Maintenant que je suis à l’intérieur du Double Mixte, il est temps d’explorer les lieux. Allez hop, un petit tour au vestiaire pour déposer manteau and co (car oui, il y avait un vestiaire, trop la classe), on passe à l’accueil prendre un programme et un plan et ça y est, on est parti. Le bâtiment se compose donc de deux étages. Au rez-de-chaussée se trouvaient tout les stands mercantiles (et je crois qu’il n’y avait pas que du légal… Entendre des vendeurs asiatiques parler dans une langue qui n’était ni du japonais, ni du français, me fait penser que du HK était de la partie…), il y avait le coin jeux vidéo, à côté la queue pour dire bonjour au Joueur du Grenier, un peu plus loin le circuit pour les voitures miniatures (ou le coin drift pour les connaisseurs), la salle de projection et le karaoké étaient côte à côte, et enfin un coin d’expositions : l’une consacrée à Go Nagai et l’autre à Dragon Ball. Le deuxième étage se focalisait plus sur l’aspect culturel : on y trouvait l’atelier bonsaï, la salle de conférence, la scène pour les concerts et cosplay, tous les fanzines et autres stands amateurs, le coin jeux (quizz, sumo, go, mah-jong) et enfin les arts martiaux. Et pour les deux étages, l’organisation était une réussite. Le contraste était d’ailleurs saisissant pas rapport à la situation à l’extérieur. Il était aisé de se déplacer, des espaces pour s’asseoir et se reposer avait été prévus (et même qu’il y avait des chaises les gens ! J’en avais jamais vu pour autre chose que les conférences et les scènes à la Japan Expo !), on pouvait vite trouver un membre du staff si on s’était paumé, des stands avaient enfin vu leur espace augmenter, et quasiment tout les horaires étaient respectés (ils étaient carrément en avance du côté projection…). Bref, c’était sincèrement agréable de flâner dans les allées sans avoir à jouer des coudes comme l’année dernière.
Rez-de-chaussée : Bon, on fait quoi ? Les courses ?
Je n’ai pas passé beaucoup de temps au rez-de-chaussée. Je n’en voyais pas tellement l’intérêt, n’étant pas vraiment venue pour faire des courses. A noter d’ailleurs que trois éditeurs professionnels avaient fait le déplacement, une première : Ototo, Taïfu et Booken. Du côté manga, nous avions les boutiques Glénat et Gibert Joseph et pour les DVD, ce sont toujours les même depuis je ne sais combien d’années : un service de distribution qui nous présente du Déclic, Dybex et feu Beez. Kaze doit ignorer que cette convention a lieu, je ne vois pas d’autres explications. A cela s’ajoutaient les fameux vendeurs de sabres et autres armes factices, de goodies, de bonbons (que serait une convention sans son stand Haribo, je vous le demande?) et de jeux vidéo. Bref, personnellement je n’en avais pas grand chose à faire, mais cela fait partie de toutes les conventions… A noter tout de même que mettre en avant des trucs sexy (les oreillers avec les filles en petite tenue dessus et au visage bien aguicheur…) alors que je croise des gamins de dix-onze ans, voir même cinq ans, n’est pas ce que l’on pourrait qualifier des plus judicieux. Certes, il faut faire son beurre et les gosses sont de plus en plus habitués à voir du sexe de plus en plus jeunes, mais tout de même… Le coin jeux vidéo occupait un assez grand espace, mais était un peu vide. On y retrouvait les fameuses bornes de la Nintendo 3DS avec plusieurs jeux en démo (Icarus, Professeur Layton…), une Wii avec du Just Dance 4 (personnellement je m’éclate bien là dessus…), et les indémodables bornes d’arcades (auxquelles je ne m’intéresse absolument pas, je suis donc bien incapable de vous en parler) et Dance Dance Revolution. A noter le Joueur du Grenier présent juste à côté, et dont la file d’attente fut gérée d’une bonne manière : contrairement à l’année dernière, elle ne débordait pas dans les allées de circulation et ne gênait donc pas le passage. Un peu plus loin se trouvait la salle de projection. Cette dernière a grandement profité du système d’organisation propre au Double Mixte. Il est possible de créer des espaces fermés à l’aide de murs en pièces détachées. Ainsi, alors qu’elle se situait en plein milieu de la convention, on était dans le noir complet et très bien isolé du bruit. La sélection était assez éclectique mais appréciable : des animes tels que Michiko e Hatchin et Tiger and Bunny, du drama avec Dream High, ou encore des films comme Berserk : l’Oeuf du Roi Conquérant ou bien l’avant-première de Nitaboh en compagnie de la productrice, Masae Nishizawa (et à laquelle je n’ai pu assister en raison du show cosplay qui se tenait au même moment). Le coin Karaoké a bénéficié du même système, mais je ne suis pas restée pour vérifier l’isolation… Il passait de la K-pop bas de gamme au moment où je voulais jeter un coup d’oeil, que voulez-vous… Je n’allais pas rester torturer mes oreilles juste pour vos beaux yeux…
Poursuivant ma petite balade au rez-de-chaussée, je tombais totalement par hasard sur une mini expo consacrée à Go Nagaï (le papa de Goldorak pour les deux trois jeunes inculques du fond). Mais alors tellement mini que j’ai bien failli la louper. On n’y trouvait pas grand-chose : quelques colonnes de verres qui renfermaient des figurines du fameux robot géant de Goldorak et des jolies filles de Cutey Honey, quelques autres produits dérivés et une affiche géante (dont le choix de couleurs n’était pas très harmonieux) avec quelques infos sur le créateur de tout cet univers. Pas folichon quoi. L’exposition Dragon Ball, juste à côté, était dans le même ton. Sauf qu’il y avait un peu plus de quantité, surtout niveau figurines. A noter aussi quelques produits dérivés auquel on ne s’attendait pas, comme une bobine de film d’un épisode ou encore la cassette vidéo d’un apparemment très vieux film live Dragon Ball (et d’après la couverture il semblait beaucoup plus fidèle que cette daube infâme qui n’aurait jamais due voir le jour nommée Dragon Ball Evolution). Vous pouviez vous amuser à faire un jeu de piste, initiative assez amusante. Bref, l’intention de créer un coin « nostalgie » était donc louable (les petits jeunes allait découvrir deux pionniers de l’animation japonaise en France sans lesquels il n’y aurait sans doute pas eu de Naruto et autres One Piece), mais c’était finalement peu intéressant car mal exécuté. Il y avait peu de choses théoriques sur l’impact de ces oeuvres en France, leur genèse, leur auteur, leurs thématiques… Alors qu’il y avait de quoi faire ! Juste présenter des produits dérivés, sans informations, ne fait pas une bonne expo. Bien évidemment, je ne demande pas un texte pour chaque figurine exposée, mais j’aurais par exemple apprécié d’en savoir plus sur ce film live mis en vitrine. Mais il n’y avait rien. Une petite déception donc. Je passe très rapidement sur le coin drift pour finir. Hormis voir un circuit (très beau, j’en conviens tout à fait), des mini bagnoles se poursuivent et une vraie voiture tunée, je ne considère pas que c’était digne d’intérêt. C’était bien fait, mais voilà, cela ne fait pas vraiment partie de mes hobbies, je ne m’y suis donc pas attardée. En route pour le premier étage !
Premier étage : Apprenez à vous déguiser, à vous battre, et à tailler les arbres!
Le premier étage était le plus intéressant. Consacré à la culture asiatique plus traditionnelle, il y avait largement de quoi faire et beaucoup de choses à découvrir. C’est d’ailleurs ici que l’on constate que la réquisition des deux étages du Double Mixte fut un véritable plus. Car l’année dernière, les stands qui avaient le plus pâtis de ce manque de place étaient les culturels, pour ainsi profiter aux mercantiles… Ainsi, les fanzines, les arts martiaux et les bonsaï ont vu leur espace s’agrandir considérablement. C’était surtout visible pour le stand des petits arbres, qui a tout de même pu caser un mini-jardin japonais avec tori pour délimiter l’entrée du stand. A cela s’ajoutait une exposition des oeuvres des élèves de l’école sur des tables d’une dizaine de mètres, un coin initiation où l’on pouvait s’essayer à ce jardinage spirituel, et enfin une dernière table dédiée à la préparation et la confection d’une oeuvre verte. Il s’agissait d’un des rares lieux où on pouvait être tranquille, les jeunes adolescents bruyants n’étant pas spécialement intéressés. Bref, une petite oasis de zen attitude au milieu de cette convention bien bruyante.
Le coin arts martiaux a lui aussi bien profité de cette augmentation d’espace. Je n’ai guère de souvenirs de leur situation l’année passée, mais ici chacun avait son stand, et la surface praticable, composée de tatamis, était assez étendue. En tout, huit arts martiaux ont été présentés (avec, à ma grande surprise, l’absence des trois plus représentatifs du Japon : le kendo, l’aïkido et le judo. Mais la variété a du bon, ne nous plaignons pas). Le matin avait lieu les démonstrations par les pratiquants, et l’après-midi les initiations. Tout était réglé comme sur du papier à musique. Chaque groupe avait son quart d’heure de démo, et je peux vous dire que pas un seul n’a commencé en retard (oh allez, peut-être cinq minutes pour un ou deux, grand maximum). Ayant moi-même pratiqué le kung-fu pendant huit ans, j’ai apprécié de voir des styles variés (bien évidemment, ma préférence allait aux arts martiaux les plus toniques…), des simulations bien effectuées et dynamiques et un aperçu global de l’ensemble d’un art. Je n’ai pu assister qu’à la démonstration de trois d’entre eux (hé, y avait d’autres choses à voir !), et j’avoue avoir eu une préférence pour le Nunchaku. Vu que les mecs maîtrisaient bien, c’était assez impressionnant à voir… Bon, par contre, je ne pense pas que les avoir placés à côté de la scène principale ait été judicieux. Certains avaient rythmés leur démonstration sur de la musique, j’espère pour ceux passés pendant le cosplay que les pistes sonores ne les ont pas trop gênées… Ben tiens, puisque je parle de cosplay, autant rester dans le sujet des costumes !
La scène occupait un grand espace dans un des coins du Double Mixte, mais il aurait fallu que ce soit encore plus grand… Car il y avait beaucoup de monde. Les chaises furent très vite toutes occupées et pas mal de gens se retrouvèrent debout, tout autour de l’espace. Et vu qu’en arrière nous avions le coin restauration avec toutes ses tables et ses chaises, il était difficile de s’insérer dans le public… On était donc vite limité niveau visibilité. Heureusement pour moi et mes amis, nous étions venus un bon quart d’heure avant le début des festivités et avions trouvé une petite place debout, avec une bonne vue sur la scène. Puis à 14h00 pétantes (rappelez-vous, ils sont vraiment au taquet sur les horaires), le défilé de mode My Oppa débuta. Je n’ai que très rarement assisté à des défilés de mode (je parle bien évidemment de ceux des jeunes créateurs de Japan Expo, pas les énormes défilés de Lagerfield et Jean-Paul Gaultier…), et je ne l’ai jamais vraiment regretté. Même après avoir vu des photos dans les magazines spécialisés lors des comptes rendus pour le festival. Car ce que je voyais, c’était quoi? Du froufrou, des rubans, des corsets, des kimonos et puis voilà. Alors c’est cool le Japon, ils ont de la créativité du point de vue mode, mais se focaliser uniquement sur le style gothic (avec lolita en option), ou bien traditionnel puis on rajoute un petit truc histoire de dire « Mais nan t’as vu, y a une touche occidentale/steampunk/moderne/futuriste/wtf », ça va bien un temps. Car ça ne plaît pas à tout le monde, et au bout d’un moment, on en a un peu marre. Bref, j’y suis allé un peu à reculons, je l’avoue. Et au début j’ai bien cru que j’allais regretter d’être venu. Des corsets, des froufrous, des rubans, ouuaiis, je saute de joie… Puis finalement, au bout de trois quatre robes sans intérêt, on est passé à plus de variété avec des robes bien moins chargées, blanches (la plus réussie selon moi était dans le lot d’ailleurs), et un ensemble sympatoche avec mini jupe. Puis il y a eu une création masculine, ça fait plaisir. Bref, un début qui m’a laissé de marbre, une fin bien qui m’a bien plus séduite. Ça va, je signe pour l’année prochaine.
Et poursuivons donc avec le concours de cosplay ! Il y avait de la qualité et de la variété, ça fait plaisir. Si on oublie les trois groupes Vocaloid, on a eu du Claymore, du Reborn, du Wakfu, du Clover, du Shugo Chara, du Fairy Tail, du Saint Seiya, du Pandora Hearts et bien d’autres tout aussi réussis… Pas moins d’une vingtaine de cosplayers sont montés sur scène. Oh, et je ne compte bien évidemment pas tous les autres cosplayer croisés ici et là dans les allées. Non, il n’y avait vraiment pas lieu de se plaindre. Alors certes, les prestations ne se valaient pas toutes, la faute à des chorégraphies parfois trop approximatives et surtout à des pistes sonores étouffées qui rendaient la scène incompréhensible… Allez savoir si c’était dû à la sono ou aux pistes sonores d’origine, mais le fait est là : on ne comprenait rien. Par contre, les musiques, pas de problème, ça rendait certaines démonstrations très classe. Et certains groupes avaient un entrain et une motivation qui faisaient plaisir à voir (les petites jeunes de Shugo Chara ont tout de même chanté en direct pendant qu’elles dansaient). Ah, et on a eu qu’une seule fois du Gangnam style. Vu la popularité de la chanson, je craignais en voir un certain nombre. Heureusement, l’écueil fut évité. Bref, un très bon moment, un peu le clou de la journée.
On était resté près d’une heure et demie debout sans bouger, on avait donc bien envie de se reposer un peu. Coup de bol, une conférence était prévue. J’étais intéressée, on avait envie de s’asseoir, et vu que peu de gens assistent à des conférences, on était sûr de trouver des places assises, alors allons-y ! Par contre pas de murs en pièces détachées pour la salle de conférence, mais de grands rideaux noirs beaucoup moins isolants… Oh, on entendait ce qu’il se disait, mais augmenter le volume juste un peu aurait été parfait. L’invitée présentée était Akino Kondoh, artiste touche à tout oeuvrant dans le manga (deux one-shot chez Lézard Noir : Eiko et Les Insectes en moi), l’animation (plusieurs courts métrages à son actif) et surtout artiste contemporaine. Sa venue était intéressante pour aborder plusieurs points. Un clivage entre l’art et le manga, en premier lieu. Cela n’a jamais été dit clairement, mais l’impression qui ressortait du discours été assez forte. Bref, au Japon, le manga est de moins en moins perçu comme un art (mais l’a-t-il seulement déjà été ?), l’aspect commercial prédomine complètement. Pas de distinction non plus dans le neuvième art comme c’est le cas en France entre les bandes dessinées d’auteurs et les oeuvres plus grand public (elle trouvait cette distinction assez intéressante d’ailleurs). Tout est mis dans le même panier. L’auteur a par ailleurs précisé qu’elle ne vivait pas de ses publications mais bien de son travail en tant qu’artiste contemporaine. A noter qu’un de ses collègues, lui aussi artiste contemporain, a publié un manga. Personne à part lui et ses proches, collègues et famille, ne le sait, comme si on ne pouvait croire qu’un artiste pouvait lui aussi dessiner un manga. Et pourtant, on a justement pu aborder l’apparition du manga dans l’art contemporain. Thème non approfondi, dommage. On a donc eu droit à une petit aperçu instructif sur la vision du manga au Japon par rapport à l’art. A propos d’Akino Kondoh elle-même, nous avons assisté à la diffusion de trois clips, pour le moins assez psychédéliques, où le noir et blanc prédominaient, et entièrement composés de dessins fait main, scannés, et animés… Le boulot est énorme, mais je n’ai que moyennement accroché, tellement c’était abstrait. Une jeune fille, des insectes, le thème du passage à l’âge adulte… Tous les clips étaient constitués de ces même éléments. L’auteur trouve surtout son inspiration dans ses souvenirs d’enfance et ne revendique aucune influence, qu’elle soit asiatique ou occidentale, issue de l’art en général ou bien des mangas. Bref, c’était intéressant mais assez bizarre… A noter une mini expo avec quelques planches de l’auteur, mal mise en valeur, paumée dans une allée avec des stands de fanzines juste à côté. Beaucoup de gens ont dû passer à côté sans la voir.
D’autres conférences avaient lieu, auxquelles je n’ai pu assister malheureusement : l’auteur coréen Ryu Geum Chul avait fait le déplacement, il y avait aussi une table ronde sur le manga français avec plusieurs auteurs nationaux… Dommage que j’ai loupé tout cela, mais on ne peut pas être à deux endroits en même temps… Parmi les autres invités, étaient présents le Joueur de Grenier, Kriss de Minute Papillon, le Visiteur du Futur… J’avoue avoir eu du mal à comprendre la venue des deux derniers, puisque n’ayant pas spécialement de rapport avec la culture asiatique… Il faut sans doute y voir la volonté du festival de s’ouvrir à un univers plus geek. Autres intervenants : les artistes musicaux. Je ne m’ y suis pas attardée, les concerts avait lieu pendant d’autres évènements et je n’étais pas spécialement intéressée. Avaient été invités le duo Shibuya Impakt, groupe lyonnais de pop-rock très influencé par le J-rock (je vous encourage à écouter leur premier single, Bloody Diva, histoire de vous faire une opinion), Keisho Ohno, joueur de shamisen dont il mélange les sonorités avec de la musique électro (c’est un style assez étrange mais cela passe plutôt bien, à ma grande surprise. Moi qui n’apprécie guère la sonorité du shamisen, j’ai été assez enthousiasmée par le titre Yoake), et enfin Square Tune Magician, qui remix des « tubes » des consoles 8bits et bien sûr des pistes de certains animes cultes (Dragon Ball, Pokémon… Mais Dragon Ball surtout est une sacrée réussite, vraiment. Une bonne surprise.) pour en faire des tubes du dancefloor. Vous pouviez donc aussi danser à la Japan Touch !
Pour finir ce tour d’horizon de la convention attardons-nous sur l’aspect associatif. Pas mal d’exposants amateurs avaient fait le déplacement. On trouvait beaucoup de fanzines qui présentaient leurs créations et fan-arts (j’ai particulièrement apprécié le stand où l’on trouvait des peintures sur toile en noir et blanc des figures emblématiques de la culture geek… Rah, celle de Dark Vador, mes aïeux…), nous avions aussi plusieurs stands consacrés à la mode et aux créations de bijoux, poteries et plein d’autres trucs… Trop pour en faire l’inventaire… Puis nous avions bien évidemment un endroit dédié aux jeux. On y trouvait du go, du mah-jong mais aussi un jeu de sumo grandeur nature bien rigolo où on pouvait se taper dessus dans des costumes ridicules. Nous avions aussi des ateliers d’apprentissage pour le manga, le cosplay, la cuisine et les langues. A noter par contre le peu de quizz ou autres jeu de ce style. Alors certes, il y avait une mini kermesse avec des jeux classiques comme le chamboule-tout ou les fléchettes. Mais les quizz avaient tout de même fait partie du moment fort de la rencontre IRL d’Anime-Kun l’année dernière ! Or ils n’étaient pas mis en avant… Ou bien il est tout à fait possible que je les ai loupés, puisqu’ils n’étaient pas indiqués sur le planning principal… Chose que je n’ai pas comprise puisque le quizz spécial K-pop était bien mentionné dessus, pourquoi les autres quizz se sont retrouvés sur un mini planning planqué derrière le programme principal ? Et encore, il n’y avait rien de détaillé. Par manque de place ? Dommage. Tiens, puisqu’on parle de K-pop, à noter que la Corée du Sud s’est invitée à travers certains stands cette année, et le phénomène risque de prendre de l’ampleur, préparez-vous…
Alors, on reviendra ou pas?
C’est ainsi que s’achève le tour de cette quatorzième Japan Touch. Le festival a pris une plus grande dimension cette année, tout du moins c’est ce que je pense. J’ai fréquenté à plusieurs reprises cette convention, mais on a clairement dépassé un niveau cette année. Bien évidemment, il y a eu de gros soucis à noter, le système des pré-vente et la file d’attente pour entrer en premier. L’aspect mercantile s’est lui aussi affirmé, mais la séparation grâce aux étages permet de nuancer cet aspect : si vous n’étiez pas intéressé par toutes ces marchandises, il vous suffisait de grimper les escaliers pour vous en éloigner et profiter de l’aspect culturel de la convention. Il y a eu des problèmes techniques, bien évidemment, notamment sur les aspects sons et images, néanmoins ils n’ont pas générés de gros désagréments. D’importants efforts sont à noter d’un point de vu organisation (si on oublie, encore une fois, la débandade à l’extérieur). Il était agréable de circuler malgré le grand nombre de personnes présentes, l’ambiance était vraiment bon enfant, les horaires étaient respectés au mieux… Le contraste avec l’année dernière était saisissant. Pour une équipe associative bénévole, c’était du bon boulot. Là où à la dernière convention j’ai un peu ronchonné sur les neuf euros que m’ont coûté l’entrée, cette année je les ai trouvé justifiés. Je me suis amusée, j’ai appris deux trois trucs, j’ai aussi acheté quelques mangas et DVD (ouais, j’ai cédé au système capitaliste, et alors?), j’ai vu et écouté des choses intéressantes… C’était ce que je voulais. Alors certes, il manquait peut-être des invités de prestige, de la place pour manger ou visionner les grands évènements sur la scène, quelques activités… Mais encore une fois, comparé à l’année dernière, il y a du mieux. Par contre, je m’inquiète pour les futures conventions. La Japan Touch attire de plus en plus de monde de toute la région Rhônes-Alpes (la gare de la Part Dieu a dû voir un débarquement conséquent de Grenoblois, vu le nombre de personnes armées de sacs spécifiques à la convention que j’ai vu prendre un train le dimanche soir) et s’ils veulent contenter tout le monde, il va sans doute falloir faire un choix entre l’ambiance bon enfant et un aspect plus professionnel… Et peut-être se déplacer à la Halle Tony Garnier d’ici quelques années, qui sait ? Néanmoins, je signe d’office pour une autre Japan Touch, en espérant que les plus gros défauts soient corrigés pour la prochaine fois.
Références :
www.doublemixte.com
www.asiexpo.com/japantouch/
Clips :
Shibuya Impact : http://www.youtube.com/watch?v=KtoFolEr9F8
Square Tune Magician : http://www.youtube.com/watch?v=I93scAqB-AM
Keisho Ohno : http://www.youtube.com/watch?v=tYQgKsY8u6U
Merci à Anna N. pour les photos !
3 commentaires
Sinon v'la de belles photos pour illustrer toussa. :)
Kaze était aussi absent à ParisManga, je me demande si ils ne veulent pas se déplacer sur d'autres conventions que la JE...
Je confirme, à mon arrivée à 13h00. Soit on fait la queue pendant 1 heure, soit on l'a fait pas du tout et on repaye sa place. C'était tellement bordélique que j'en viens à me demander si il ne s'agit pas tout simplement d'une pratique commerciale. Si c'est la même chose l'année prochaine, le doute ne sera plus permis...
Une convention bien meilleure :(
Personnellement, j'ai été un peu déçu quand même. 2 tomes d'Evangelion acheté, 2 fanzines de la brigade SOS, les 20 premières minutes de Nibatoh...ça fait un peu léger pour 18€...
Le coin jeux-vidéos était composé à 95% de bornes Street Fighter, amis de la diversité bonjour...et l'absence de quizz est IMPARDONNABLE.
Je suis par contre d'accord sur le fait qu'on circulait bien mieux que l'année d'avant et qu'il y avait plus de stands (par contre, impossible d'en trouver un qui vendait des T-shirts intéressants).