Kimi ni Todoke – Un peu de tendresse dans ce monde de brutes
Il faut se faire une raison : l’hiver arrive, les températures chutent dangereusement et on ressort les pulls et les manteaux. Alors qu’on commence à craindre les tempêtes du neige qui nous isoleront du reste du monde (comment ça, je fais trop dans le cliché ?), une seule envie nous prend : se glisser sous la couette avec un bon chocolat chaud et un anime à se mettre sous la dent. J’ai le remède plus sûr que le vaccin contre la grippe : un anime qui déborde tellement les bons sentiments et le sucre que vous risquez le diabète dès l’opening, une petite série du doux nom de Kimi ni Todoke.
Adaptation d’un shôjo éponyme (mais baptisé Sawako en français) de Karuo SHIINA, ce manga suit la vie d’une lycéenne de deuxième année, Sawako, surnommée Sadako comme l’héroïne du film The Ring. En effet, à cause de son apparence et de son charisme particulier, elle est soupçonnée de verser dans le spiritisme et de pouvoir voir et parler aux esprits. En réalité, c’est juste une fille timide comme les autres. A l’opposé du spectre de la personnalité, le jeune Kazehaya est l’idole aussi bien de ces demoiselles que de ces messieurs.
Soyons bien clair, si la série ne sombre pas dans la niaiserie la plus complète (mais je suis peut-être déjà sous le charme), c’est d’une part par les promesses de son scénario mais c’est surtout et avant tout d’autre part grâce à sa réalisation technique calibrée au millimètre. L’adaptation a été confiée aux bons soins de Production I.G. qu’on ne présente plus. Le studio a confié la réalisation à Hiro KABURAKI dont c’est la première apparition à ce poste même s’il a dirigé des épisodes sur le récente série otaquo-barrée NHK ni Yôkoso. Il est épaulé pour la composition de la série par un habitué des shôjos, Tomoko KONPARU (Nana, Nodame Cantabile). Je tiens aussi à citer le directeur de la photographie Hiroshi TANAKA et le directeur artistique Yusuke TAKEDA qui avaient déjà fait leurs preuves sur Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Seirei no Moribito ou encore Higashi no Eden et qui nous démontrent encore une fois sur Kimi ni Todoke, si besoin était, leur talent.
Si l’animation est raide (les pantins désarticulés bonjour !) et les décors de la série manquent de profondeur, la réalisation technique de la série mérite en effet toutes les louanges. Les couleurs sont choisies avec soin, dans l’uniformité des tons pastels ou froids selon l’ambiance. Le chara-design est globalement soigné et si les passages super deformed (SD) ne convaincront pas forcément tout le monde (auquel cas vous manquez de goût), les quelques artworks qui illuminent la série ne pourront que vous toucher au cœur. Saupoudrez le tout de génériques doux de la musique jusqu’aux images et d’une bande-son discrète mais qui sait souligner chaque scène et vous obtenez une ambiance des plus réussies.
J’attendrai un peu avant de me prononcer définitivement de voir ce que l’histoire nous proposera. Après avoir un temps détesté Kazehaya (réveillez-vous mesdemoiselles, un adolescent n’est pas comme ça dans la vraie vie), j’ai apprécié de voir un peu plus de relief dans le personnage avec son amour jaloux et un peu possessif. De même, la trublion blondasse qui n’hésite pas à utiliser les méthodes les plus viles pour arriver à ses fins ne manque pas de saveur. En effet, c’est là la promesse d’une qualité que peu de shôjos possèdent ; là où les relations sont parfois un peu plan-plan, où les rebondissements reposent sur le quiproquo et où les rivales s’effacent bien trop souvent, Kimi ni Todoke laisse entrevoir des amours bien moins idéalisées et des relations un peu plus conflictuelles. Kimi ni Todoke arrive donc parfois à nous surprendre. Pourrions-nous tenir là un challenger au mythique Kare Kano ?
Dans un autre genre, les instants d’humour rehaussés à grands coups de SD qui n’hésitent pas à mettre en valeur l’exagération de certaines situations participent aussi au bon rythme de la série. Ils font dans la caricature mais je n’arrive pas à leur en vouloir de par la tendresse qu’ils dégagent. C’est ça Kimi ni Todoke : on sent bien la superficialité de certaines scènes si on veut être critique mais que voulez-vous, même les vieux cons aigris et élitistes ont un cœur (si si) et le glaçage du beau gâteau qu’est cette série m’a complétement amadoué. Certes, certains rebondissement sont prévisibles à trois bornes et on arrive même à deviner les paroles des personnages avant même qu’ils ne les prononcent par moment mais je n’arrive pas à être blasé devant les malheurs de Sawako. C’est mon plaisir coupable du goûter.
8 commentaires
Ca, c'est peut-être l'unique shojo que je vais toucher de toute ma vie...
Avec Pygmalio... Rien que l'opening donne envie. :)
Par contre, je trouve que les décors sont tout aussi magnifiques...
Enfin, il fallait bien que je trouve quelques défauts pour essayer faiblement de cacher mon fanboyisme et restaurer ma virilité. :P Tu pourrais tout autant me reprendre en disant que si l'animation des personnages est raide, on s'en tamponne comme de l'an 40 pour ce genre d'anime.
Je suis aussi de pres cette serie. Et un peu comme ShiroiRyu, Kimi Ni Todoke est le premier shojo que je n'ai pas eu de mal a apprecier (jusqu'a maintenant en tout cas) et que je pense continuer sans probleme. Sauf que sur moi ca n'a pas vraiment fait autant d'effet qu'avec toi Afloplouf :p Peut etre que ca prendra plus de temps avec moi ^^
Et pour les decors, je pense que c'est un peu volontaire: le style dessin crayon, pastel et contrastes legers...
Une serie a suivre donc.
On échappe pas aux clichés du genre (le héros trop parfait, les copines qui trouvent leur amie trop chou (ça m'a fait penser au trio de Fruits Basket)...) mais ça passe pas trop mal. Il manque plus qu'une vraie trame (ben oui, jusqu'à l'épisode 4, il y a pas d'histoire, soyons franc) et ça deviendra sans doute un shojo de référence.
Du très bon IG en tout cas..
C'est vrai que ça manque quand même de trame, on a plus l'impression d'être dans un anime "tranche de vie" du coup...
Sa reflète assez bien l'anime (je me comprend n_n" )
En tout cas , J'ai accroché dès le première épisode ;)