La Légende de Maian T1 & T2 – Une sorcière pas si légendaire

Dal-Young LIM, un nom plutôt connu par les amateurs de manwhas dans nos contrées. Plusieurs de ses oeuvres sont publiées chez nous : Aflame Inferno, Kurokami (Black God), Unbalance x Unbalance ou encore Zero. Il est aussi assez connu dans le milieu pour ses belles héroïnes plantureuses. La Légende de Maian est sortie en 2007 en Corée et compte déjà sept tomes dans le pays du Matin calme. Les deux premiers tomes sont enfin disponibles en France grâce aux éditions Clair de Lune.

Mille ans auparavant, Feicia Rand Philistin était la sorcière la plus puissante au monde et son pouvoir était sans égal. Pour la combattre, Yongja Maian se dresse contre elle au péril de sa vie et l’enferme dans le sceau de Jonjae. La paix peut alors revenir dans le monde des Shurians. Et voilà qu’aujourd’hui, un jeune homme du nom de Fenix, descendant de Yongja libère par inadvertance Feicia du sceau dont elle était emprisonnée. C’est ainsi que débutent les aventures de nos deux héros. Héros ? Si on peut vraiment considérer Feicia comme une héroïne puisque son premier but est de se venger des Shurians qui l’ont emprisonnée toutes ces années durant. D’un côté, Fenix avec sa carrure de poids plume n’a pas non plus l’étoffe d’un héros.

Mais conquérir le monde, ce n’est pas une tâche facile, surtout après mille ans. Comme si cela ne suffisait pas, les pouvoirs de Feicia sont enfouis dans le sceau Jonjae. Un sceau que seul Fenix porte en lui et qui permet d’annuler tous les pouvoirs magiques de la sorcière lorsqu’il le décide. A partir de cet instant, on se doute que le destin de Feicia et de Fenix sont scellés pour l’éternité. Feicia doit donc compter sur Fenix pour retirer le sceau quelques instants et cela par une méthode des plus spéciales : grâce à un baiser (acquis par la force), la sorcière peut récupérer une partie de ses pouvoirs pour vaincre ses adversaires. Désireuse d’assouvir sa soif de vengeance et à la recherche de ses anciens minions, Feicia ne laisse donc pas vraiment d’autres alternatives à Fenix de la suivre, bon gré mal gré. Ainsi démarre leur périple.

En dépit de leur relation comme chien et chat, il est clairement visible que nos deux héros vont devoir apprendre à se supporter et quoi de mieux pour cela que de partager le même lit ? Fenix étant sa source de pouvoirs, il est normal que Feicia s’inquiète à son sujet. La délicieuse sorcière force donc le jeune homme à dormir avec elle, permettant à l’auteur de nous offrir quelques pages en couleurs plus qu’agréables à regarder. Néanmoins, comme il fallait s’en douter, ces moments paisibles ne durent jamais très longtemps, surtout quand ils sont interrompus en pleine nuit par leurs ennemis.

L’aventure de nos deux compères n’est pas de tout repos puisque Fenix ne sait guère se battre. En effet, malgré l’épée qu’il porte autour de la taille, sa posture et son allure font que bon nombre de personnes se moquent de lui, Feicia incluse. Néanmoins,  et c’est là le premier acte de sympathie de la sorcière envers lui, elle l’aide à avoir une prestance nouvelle, un geste d’attention qui ne passe pas inaperçu au regard de Fenix. La sorcière n’est donc pas foncièrement mauvaise contrairement à ce que l’on peut penser d’elle. Sinon pourquoi est-ce que Yongja l’aurait scellée et non tuée dans le passé ? Des questions peuvent commencer à émerger de ce côté.

Outre le fait qu’elle ait une forte personnalité et une forte poitrine, Feicia n’est pas le genre de blonde idiote et cruche. Non, elle est érudite et aime lire pour apprendre car « les livres sont la nourriture de l’esprit. », dixit Feicia. Bien que ses réactions semblent parfois assez simplistes, Feicia n’en est pas moins une femme de goût et aux connaissances plus que développées, tout le contraire de Fenix. Cependant, le caractère du jeune homme n’en est pas pour autant déplaisant. Cela se remarquera principalement lorsque l’auteur nous présentera un nouveau personnage du nom de Ruby.

En conclusion, après lecture de ces deux tomes, nous pouvons signaler que La Légende de Maian oscille entre originalité et banalité. D’un côté le déjà vu se retrouve au niveau du groupe formé au bout des deux tomes : la belle blonde plantureuse, le héros un peu simplet et faible, la loli toute mignonne qu’on aimerait avoir comme petite sœur. D’un autre côté, les personnages sont moins stéréotypés qu’on ne le croit. Notre blonde à la capacité pulmonaire développée n’est pas une tsundere : son ambition est réelle et elle n’hésite pas à traiter les autres personnes comme des larbins. Le héros, quant à lui, sait crier quand il le faut et n’hésite pas à tenir tête à Feicia. Il a une notion assez utopique du monde qui l’entoure. L’histoire sort des sentiers battus puisque l’héroïne tente de dominer le monde au lieu de le sauver. Quant au dessin, si nous sommes habitués à lire du Dal-Young LIM, nous ne serons pas dépaysés par ces deux tomes. Pour ceux qui débutent avec cet auteur, il faut savoir que la majorité des personnages féminins sont sublimes, les mimiques impayables, les postures et les décors de toute beauté.

Pour terminer cet article, je tiens à signaler la présence de quelques coquilles dans les tomes. Néanmoins, l’éditeur Clair de Lune rattrape ces quelques fautes par une chose que peu d’éditeurs font : sur leur blog, il est possible d’avoir un aperçu des pages en couleurs qui n’ont pas pu être mises dans le manwha à cause du mode de publication des chapitres pour le volume original. L’éditeur écrit même un post-scriptum à la fin de chaque tome pour inciter le lecteur à visiter le blog en question.