Le cosplay pour les noobs

Ne vous êtes-vous jamais demandé qui étaient ces drôles d’énergumènes ? Mais oui, vous savez, ceux qui copient leurs personnages préférés dans les conventions ! Drôles de bêtes n’est-ce pas ? Et bien, votre dévoué Spinster s’est plongé dans un univers plus qu’étrange, où règnent le fil et l’aiguille, où les lois sont celles du corps et de l’esprit, où le manga et l’anime prennent vie !

Car oui, le cosplay n’est pas une activité satano-anarchisto-rôliste. Bien au contraire ! C’est avant tout la joie, pour les membres d’une communauté, de se retrouver et de parler de leurs animes préférés du moment. Pour d’autres, c’est un spectacle, une sorte de représentation géante où l’acteur va à la rencontre des spectateurs. Mais avant d’aborder ces thèmes aussi divers et variés, j’en vois au fond, oui, toi, avec des interrogations à la pelle. Du choix des personnages au fameux jour J, laissez moi vous transporter dans un univers totalement différent de celui du simple fan-boy, mais tout aussi riche que celui des animes.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au centre névralgique de cette section, à savoir, qu’est-ce que le cosplay ? Pour ce faire, je vous présente vos guides : Zaralbak, M@DCoW et moi-même.

Un peu d’histoire…

Tout d’abord, mettons bien les points sur les i. Le cosplay n’est pas du tout une activité créée par les Japonais ! Que faire de cet article alors ?! Et bien voici l’histoire du cosplay.

Forrest J. Ackerman est un Américain tout ce qu’il y a de plus banal, qui, en 1939, décide de se rendre dans une convention de science-fiction habillé en homme du futur capable de cracher de petites étincelles. Ainsi est née la Masquerade. Bien sûr, le succès est énorme et le mouvement explose littéralement sur le nouveau monde dans les années 80-90 avec les sorties de Star Trek et Star Wars. Dans les même années, le phénomène débarque au Japon et un journaliste nippon,  Takahashi Nobuyuki, crée même le terme cosplay, mot-valise des termes anglais COStume et PLAYing, pour parler de ce nouveau divertissement en 1983. En Europe, et particulièrement en France, le cosplay débarque à la fin des années 90, grâce, notamment, au succès au Japon. La France a d’ailleurs innové en ce domaine car c’est le premier pays à organiser des concours à lots où sont jugés les prestations scéniques des personnages et la qualité des costumes. D’ailleurs, le phénomène cosplay touche toutes les catégories d’âges car vos ravissants hôtes ont respectivement 23, 38 et 18 ans et il n’est pas rare de croiser des cosplayeurs – personne pratiquant le cosplay – plus vieux ou jeune.

Le cosplay, mode d’emploi.

Mais d’abord, qu’est ce qu’un cosplay ? Comme le signale M@DCoW, vendeur en jeux vidéo dans le Poitou-Charentes, « un cosplay est un déguisement, mais un déguisement n’est pas forcément un cosplay ». Derrière cette phrase énigmatique se cache le sens même du cosplay, encore flou aujourd’hui. Toujours selon M@DCoW, le cosplay est le fait même de prendre l’apparence d’un personnage fictif qui nous plait, aussi bien physiquement, avec le costume et le maquillage, que mentalement, en mimant les poses et attitudes récurrentes de ce dernier. Zaralbak rajoute même qu’un autre critère existe au sujet des concours : le fait que le costume soit fait-main à 50 %.

Aujourd’hui, c’est toute une industrie qui se crée autour de ce phénomène et il n’est pas rare de voir des costumes « tout fait » de personnages célèbres comme Edward Elric (Fullmetal Alchemist), Naruto ou encore Ichigo (Bleach). D’ailleurs, cette « restriction » du cousu-main n’existe qu’en France car, au Japon par exemple, il existe des dizaines de boutiques de prêt-à-porter cosplay. Il n’est pas rare aussi de voir les cosplayeurs gratifiés de certains privilèges comme, par exemple, les figurants à la soirée de lancement du dernier Final Fantasy qui se sont vu offrir le jeu gratuitement.

C’est bien beau tout cela, mais comment fait on un cosplay ? Ne faut-il pas être un surhomme en couture pour réussir des costumes qui peuvent prendre des années ? Eh bien non ! Tous les cosplayeurs vous le diront, et notamment Zaralbak, le secret réside dans la patience et l’entrainement. D’ailleurs, la plupart des cosplayeurs français sont autodidactes et il n’y a pas de honte à présenter un costume « moche » dans la mesure où le divertissement est d’abord recherché. Mais n’envisagez pas de copier le dernier Artwork à la mode dès les premiers cosplays, commencez par des personnages simples pour acquérir de l’expérience et ainsi pouvoir mieux maîtriser votre machine à coudre et tous les autres accessoires que vous serez amenés à manipuler.

D’ailleurs, cette activité coûte du temps mais aussi de l’argent. Cela en coûte tellement que Zarlbak avance la somme astronomique de 500 € par costume, en moyenne tandis que M@DCoW décrit ça comme « le coût de la passion »… Autant dire que le marché du cosplay et ses dérivés ( tissu, tapis de sol, produit annexes… ) est un marché juteux. Et le pire dans tout cela ? C’est qu’il existe un écart temporel important entre le choix « je vais faire lui/elle ! » et le jour J où l’on soupire en se disant « Voila, j’ai enfin terminé ». En moyenne, selon un mini sondage organisé par votre serviteur sur le Cosplay Forum France – un des plus grand forum de discussion ayant pour thème le cosplay – une année s’écoule entre l’idée et la finalisation du costume.

Le cosplay, pourquoi ?

Mais au fait ? comment devient-on cosplayeur ? Quel est leur histoire ? La mienne ? Et bien, la plupart du temps, on est attiré dans cette passion par mimétisme. Je veux dire par là que c’est en voyant les autres faire du cosplay que l’on se lance, que cela nous plait, et que l’on continue ! Pour M@DCoW, c’est un peu plus particulier :  » En toute franchise, je ne suis pas « tombé » dans le cosplay. C’est le cosplay qui est venu à moi. Rien de prétentieux là dedans. […] Sur mon lieu de travail je me déguisais pour le fun lors de sortie de jeux que j’appréciais. Moi cela me faisait plaisir, et cela faisait un peu de pub pour le magasin où je travaillais. Deux ans plus tard, et quelques « déguisements » à mon actif, un ami, qui adore les mangas, m’a demandé de venir avec lui sur Paris dans la plus grosse convention européenne (ndlr : Japan Expo). N’étant pas fan de manga, je n’étais pas très chaud pour le suivre pendant deux jours là-bas. C’est à ce moment qu’il m’a dit que des personnes venaient dans ce genre de convention « déguisées » et que l’on nommait cela le « cosplay ». Il voulait se « cosplayer » pour la première fois pour l’occasion en l’un de ses personnages de manga favoris. […] Je n’ai pas laissé tomber mon meilleur ami, et je suis arrivé à Japan Expo 2006 en Sam Fisher de Splinter Cell. » Eh oui ! Comme je l’ai déjà cité :  » le cosplay est un déguisement mais le déguisement n’est pas forcément un cosplay ! »

J’espère que cette article vous aura aidé à mieux comprendre le cosplay. Je vous donne rendez vous pour le prochain article de cette section : le crossplay, où quand l’homme devient femme et la femme devient homme.