Les animes de l’automne 2010

Saison pourrie qu’est l’automne quand même. C’est la rentrée, il pleut, il fait nuit quand on rentre enfin dans ses pénates, les demoiselles remettent des pantalons… Fini les apéros avec les copains à 10h du soir sur la terrasse ou l’appréciation du paysage (quoi d’autre alliez-vous imaginer ?) sur les plages. Mais les otaques ont une lueur d’espoir dans ce tunnel de la Longue Nuit qui commence : justifier leur asociabilité. Plus de mauvaises excuses à trouver pour se glisser dans leur couette et s’éclairer à la seule lueur blafarde de l’écran. C’est la rentrée, pour tout le monde, y compris nos amis des studios nippons qui ont tous un nouveau menu à nous proposer. Le staff AK vous présente 12 de ces nouveaux titres.

Star Driver

Un peu plus près des étoiles…

Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Voilà la première question qu’on peut se poser quand on voit le nouveau projet original concocté dans les labos – pas vraiment éthiques pour une fois a priori – du célèbre studio Bones. Le synopsis semblait pourtant normal, presque vieille école. « Un jeune homme débarque sans attache sur une petite île du Sud (du Japon) et s’inscrit dans un lycée. Dans l’ombre, une mystérieuse société secrète découvre dans des ruines un robot humanoïde géant. » Dire que le scénario sent la naphtaline serait en-dessous de la vérité. On voit arriver gros comme le Burj Khalifa que la destinée du garçon est de piloter ce mecha, qu’il peut le diriger comme un dieu du premier coup et qu’il va devoir affronter des méchants très très vilains qui veulent détruire le monde, ou buter sa copine. Rien de bien neuf certes mais, mine de rien, un genre qui n’a pas eu de représentant depuis un Linebarells.

Mais les premiers visuels sont tombés. Et là c’est le drame bien entendu. Entre les premières images du robot aux allures de transsexuel maquillé comme un camion volé et des personnages habillés à la mode de Shibuya, on prend peur. L’inquiétude devient frayeur quand on découvre le staff : le réalisateur de Doremi et Ouran Host Club et ayant fait ses première armes sur Sailor Moon, le scénariste de Melody of Oblivion, le compositeur de La mélancolie de Haruhi Suzumiya, Lucky Star ou encore Bakemonogatari. La frayeur devient angoisse nocturne quand on lit que les deux personnages principaux masculins seront doublés par Jun « Lelouch » FUKUYAMA et Mamoru « Setsuna F. Seiei » MIYANO. Le trailer qui baigne dans le grand, le très grand n’importe quoi, a de quoi glacer le sang.

Sauf que. Sauf que ça reste une production Bones. Derrière les machins qui brillent du trailer, on découvre une qualité d’animation surprenante. On oublie un peu vite que Takuya IGARASHI est aussi le réalisateur de la très bonne adaptation Soul Eater ou encore de la série injustement méconnue Les Lendemains de Nadja. Le scénariste Yoji ENOKIDO est derrière Diebuster, FLCL, Utena ou encore pour partie le récent Redline. Yoshiyuki ITO a été le chara-designer de Soul Eater et directeur de l’animation sur Sword of Stranger. Takeshi WAKI est le directeur artistique derrière Mushishi. Et le mecha design est aux mains de Shigeto KOYAMA qui a rempli ce rôle sur Diebuster.

Alors quoi ? Bones s’est-il laissé corrompre comme tous les autres ou, au contraire, nous annonce-t-il là une nouvelle pépite auto-parodique du genre ? Nanar ou hommage ? Difficile à présumer. Star Driver a, en tout cas, de quoi attiser la curiosité et s’annonce, aux côtés d’un Panty & Stocking With Gatherbelt, comme l’une des surprises à surveiller de près cet automne.

Tegami Bachi Reverse

Livre ta lettre ou meurs !

Après une première saison de mise en place de l’histoire et de l’univers propre à Tegami Bachi, diffusée à l’automne dernier, notre cry-baby favori nous revient avec un deuxième opus prévu pour 25 épisodes : Tegami Bachi Reverse.
Malgré quelques épisodes farfelus dans la première saison, l’anime est une adaptation assez correcte du manga du même nom de Hiroyuki ASADA, sorti en 2006. On s’était d’ailleurs quitté à la fin de la première saison de Tegami Bachi à un moment assez crucial, ce qui rend l’attente de ce Reverse encore plus tendue.

Donc, on se dira qu’il n’y a rien de bien étonnant à retrouver de nouveau le Studio Pierrot aux commandes comme pour le premier opus. Ils s’en étaient déjà très bien sortis excepté, sans doute, pour la mise en action des Gaichuu. Mais le chara-design, la musique et l’animation étaient satisfaisants. On retrouve ainsi les mêmes têtes que ce soit au doublage ou dans le staff technique telles que Akira IWANAGA à la réalisation (directeur d’épisodes sur Bleach et Pandora Hearts), Minako SHIBA au chara-design (première et deuxième saison de Kuroshitsuji), Kunihiko RYO à la musique, seul Oishi TETSUYA est remplacé à la composition de la série par Masanao AKAHOSHI (Viper’s Creed).

Le trailer nous confirme que la qualité reste égale à elle-même au niveau du dessin, de la couleur et de la musique. Lag aussi reste égal à lui-même, sinon ce ne serait plus Lag. Et toute la galerie de personnages semble se joindre à ce deuxième opus, que demande le peuple ? Reste plus qu’à savoir si la tension et l’action, alléchantes, distillées dans le trailer, seront à la hauteur de nos espérances.

Kuragehime

Bob l’éponge version fille ?

Kuragehime (litt. Princesse méduse) est la nouvelle production du studio Brains Base qui a encore fait parler de lui récemment avec Durarara. Adaptation d’un manga shojo assez populaire de Akiko HIGASHIMURA, l’histoire se passe dans un petit immeuble occupé uniquement par des jeunes femmes, fans de yaoi et autres chômeuses qui glandent chez elles. Tsukimi, une dingue de méduses (oui la sale bête) qui rêve de devenir illustratrice, vient de s’installer quand elle rencontre une jeune femme habillée à la mode qui sauve justement une méduse de la mort. Mais la jeune femme n’est pas forcément « celle » qu’elle prétend.

Histoire atypique pour un studio atypique prévue pour occuper la case horaire atypique : noitaminA. Kuragehime prendra donc la deuxième place, aux côtés de Shiki, après la fin du drama Moyashimon et marchera dans les traces de Nodame Cantabile et Honey&Clover, c’est tout le malheur qu’on lui souhaite. C’est la première fois que Brains Base a les honneurs de cette case horaire prestigieuse mais en perte d’audimat. L’objectif de la case noitaminA – pour rappel, cibler comme spectateurs les jeunes adultes non otakus – et le parcours particulier du studio donne l’impression d’un partenariat logique.

Brains Base a mis les petits plats dans les grands lors de la composition du staff. Le réalisateur Takahiro OMORI, le compositeur Makoto YOSHIMORI et le directeur de la photographie Hitoshi TAMURA ont déjà travaillé ensemble sur Durarara et Baccano. Le scénario sera écrit par Jukki HANADA à qui on doit Rozen Maiden ou Yozakura Quartet. La direction artistique signée Mio ISSHIKI (Death Note, Sakura no Mori no Mankai no Shita in Aoi Bungaku Series) est aussi un gage de qualité. Kenji HAYAMA nous promet un chara-design d’animateur.

Il est difficile de s’avancer sur les qualités futures de la série mais devant le passif du studio, de la case horaire et du staff réuni, on restera assez confiant dans la copie qu’ils risquent de rendre. LA valeur sûre de la saison s’il fallait en désigner une sur la seule base de l’affiche.

Togainu no chi

Du sang, de la violence et … du yaoi

Des beaux mecs animés à l’écran, j’adore ça et je ne dois pas être la seule. Avec Togainu no chi on sera servies. Seulement cette série est une adaptation d’un jeu vidéo de Nitro+CHiRAL, la branche de Nitroplus qui crée des jeux BL (ou plus communément : yaoi), du coup on oubliera les fantasmes, hein. Le jeu vidéo sur PC est sorti en 2005 puis Suguro CHAYAMACHI a adapté l’histoire pour un manga sorti en novembre 2006 dans le magazine comic B’s-LOG publié par Enberbrain, comptant 7 volumes à ce jour, et dont le public visé est essentiellement féminin. De même, un autre manga a vu le jour sous la main de Kana YAMAMOTO en 2008 avec un volume sorti pour l’instant et visant le même public que l’œuvre le précédant. Cependant, un visual novel était sorti en février 2006 écrit par Tatana KANA. Il bénéficiait d’un graphisme plus que soigné, mais le public visé était différent, l’œuvre étant interdite au moins de 18 ans. Finalement en 2008, une version pour Playstation 2 est arrivée sous le nom Togainu no Chi Ture Blood, avant que le projet animé soit annoncé courant 2010.

L’histoire prend place dans un décor plus qu’original, vous en conviendrez, puisqu’il s’agit d’un Tokyo post-apocalyptique ! Et oui, suite à la troisième guerre mondiale, nommée communément la troisième division, le Japon est divisé en deux. Ainsi, plusieurs années après ce drame, l’ancienne capitale dévastée, désormais appelée Toshima, est sous le contrôle de l’organisation Vischio. Elle y a mis en place un tournoi de combat de rue appelé Igura. En parallèle Akira, un jeune champion du combat de rue Bl@ster est soudainement arrêté pour un crime qu’il n’a pas commis. Pour s’en sortir, il passera un marché avec une femme sortie de nulle part qui lui demandera de participer à Igura et de battre le gars le plus costaud du tournoi, Il-Re.

L’animation est assurée par le studio A-1 Pictures (Kuroshitsuji) tandis que la production est prise en charge par Aniplex (Durarara !!, Bakemonogatari). On nous sert un chara-design des plus esthétique signé Naoyuki KONNO, un monsieur touche-à-tout dont le trait a déjà fait ses preuves sur Dance in the Vampire Bund et qui cumule ici la casquette de réalisateur. La composition de la série est confiée à Natsuko TAKAHASHI que l’on a croisé à ce poste sur Tokyo Magnitude 8.0 ou encore 07-Ghost.

Au vu du trailer, les scènes de combats s’enchaînent sur une musique des plus violente et rythmée, il semblerait que l’on puisse s’attendre à un bon anime basé sur les combats, le sang et la brutalité. Seulement, j’attends de voir ce qu’il nous est réservé plutôt que de m’enthousiasmer juste à la vision des mots « post-apocalyptique » et « Akira » dans la même phrase.

Psychic Detective Yakumo

Encore un qui hallucine sur les fantômes

Vous aimeriez de l’originalité ? Et bien il va encore falloir attendre mesdames et messieurs car Psychic Detective Yakumo est, lui aussi, une adaptation. À la base ce titre est un visual novel en cours, écrite par Manabu KAMINAGA, publiée par Nihon Bungeisha dès 2004 avec des illustrations de Katoh AKATSUKI. Puis la publication passe à Kadokawa Bunko en 2008 et Yasushi SUZUKI est alors en charge des illustrations. L’œuvre a aussi eu droit à des adaptations en deux mangas, l’un dessiné par Ritsu MIYAKO et publié par Hana to Yume en 2007, et l’autre sous la plume de Suzuka ODA en 2009 publié dans Asuka Magazine. Un drama a aussi vu le jour dans un format de 13 épisodes en 2006. Autant se dire que Bee Train ne s’embarque pas dans cette aventure à tâtons.

Yakumo est un étudiant ayant les yeux de différentes couleurs. Son œil rouge lui confère la capacité de voir les fantômes et les esprits. Il est ardemment convaincu que ces derniers sont restés attachés à la terre en raison d’une cause particulière et qu’en éliminant cette cause, ils pourront partir en paix. Il rencontre alors Haruka Ozawa qui lui demande de l’aide pour résoudre ce « mystère ».

Pour l’instant le chara-design offert par Minako SHIBA déjà présent sur Letter Bee Reverse cette saison mais qu’on a pu voir à l’œuvre aussi sur Kuroshitsuji, Meine Liebe ou même Madlax, reste correct sans être particulièrement attractif. La direction est confiée à Tomoyuki KUROKAWA, jusqu’ici directeur sur les OAV de Murder Princess ou sur quelques épisodes de Madlax ou El Cazador de la Bruja. La composition de la série ainsi que le script seront gérés par Hiroyuki KAWASAKI que l’on a vu à l’œuvre dans Sakura Wars et Sakura Taisen. À noter que Yakumo est doublé par Daisuke ONO, la voix du cher Sebastian Michaelis de Kuroshitsuji ou encore le charismatique Shizuo Heiwajima de Durarara !!. Tandis que Haruka Ozawa est doublée par Ayumi FUJIMURA, la voix de Niche dans Tegami Bachi et donc Tegami Bachi Reverse cette saison.

Bee Train saura-t-il nous captiver pendant 13 épisodes sur une histoire dont les adaptations pullulent déjà ?

The World God Only Knows

Les champions de Wii Fit d’aujourd’hui seront les champions olympiques de demain

Katsuragi Keima est un pro des dating sim, ces jeux de simulation de drague, mais déteste les filles en 3D. Pourtant la démone Elsee lui demande de l’aider à capturer des esprits qui se cachent dans le cœur de jeunes filles. Pourquoi le choisir lui pour cette tache ? Parce que pour capturer ces esprits il faut séduire ces jeunes filles. Malgré un synopsis qui n’a pas l’air de casser des briques et qui s’annonce surtout rapidement répétitif, on appréciera des résolutions rapides en regard des adaptations shojos dans lesquelles le garçon et la fille mettent 20 épisodes, 3 années de lycée, 2 réveillons du nouvel an et festivals d’été sans oublier le voyage scolaire pour se faire un chaste bisou.

La surprise vient du studio chargé de l’adaptation de ce manga de Tamiki WAKAKI : Manglobe, le studio fondé entre autres par Shinichiro Watanabe et à qui on doit Samurai Champloo, Michiko e Hatchin ou le récent Goyô. Nul besoin d’avoir été touché par Apollon pour deviner que The World God Only Knows est une série à vocation alimentaire pour le studio au même titre qu’un Seiken no Blacksmith. La confirmation de cette suspicion repose sur le choix du staff réuni pour le projet. Le réalisateur Shigehito TAKAYANAGI n’a pour l’instant travaillé que sur des titres mineurs, comme le compositeur Hayato MATSUO, les directeurs artistiques Ayumi SATO et Kayoko TOKOU ou le chara-designer Akio WATANABE qui s’est quand même récemment distingué sur Bakemonogatari. L’équipe pourra quand même s’appuyer sur l’expérience du scénariste Hideyuki KURATA (Read or Die, Now and Then, Here and Now) et du directeur de la photographie Kazuhiro YAMADA (Death Note, Samurai Champloo, Goyo).

Je ne m’attends pas à un chef d’œuvre mais si on tient au moins une série de remplissage divertissante pour alimenter la trésorerie du studio en prévision de leurs prochaines « vraies » séries, je m’en contenterai.

Arakawa Under the Bridge x Bridge

Ce qui se passe sous le pont, reste sous le pont

Et oui, encore une suite, les studios ne s’en lassent pas apparemment.  Reste à voir si nous allons arrêter d’avoir des boutons aux évocations des titres se terminant par un 2 ou autre entourloupette nous signifiant qu’une série est continuée. Pour le cas d’Arakawa Under The Bridge comme pour certaines autres, la manœuvre n’est pas si mal faite, il faut le reconnaître. La première saison est sortie au printemps de cette année avec 13 épisodes. Ils sortent la deuxième cet automne avec le même nombre d’épisodes et hop c’est comme si c’était une seule série de 26 épisodes sortie la même année.

Donc c’est reparti pour les interminables prises de tête de ce cher Kou, alias Rec, face à Hoshi, le chef du village, Shiro, Sister, Stella, P-ko, les frères de métal ou encore Maria. On n’est toujours pas prêts de le voir arrêter d’hurler intérieurement et de faire des faces absurdes. C’est donc sans surprise que tous les doubleurs et le staff technique, présents sous l’égide du studio SHAFT lors de la première saison, sont de nouveau présents sur cette « suite ». On citera Yukihiro MIYAMOTO à la direction, supervision de la série (Maria Holic). À la composition on retrouve Deko AKAO qui avait fait ses armes à ce poste sur Asura Cryin 2 avant Arakawa Under The Bridge. Tandis que le très connu monsieur Akiyuki SHINBO est encore à la réalisation, comme c’était le cas sur tous les Sayonara Zetsubo Sensei ou encore Natsu No Arashi ou Bakemonogatari. Pour ce qui est du chara-design, il reste en charge de Nobuhiro SUGIYAMA dont le trait est assez sympathique mais bien différent de son travail sur Ef – a tale of memories.

Pour ma part, je ne sais pas si je pourrai encore une fois supporter les simagrées de Rec, mais les fans du genre seront sans doute servis comme il faut, qui sait ?

Otome Youkai Zakuro

Ou comment les renardes intègrent l’armée

L’histoire nous emmène dans une ère Meiji alternative où les humains vivent en harmonie avec des êtres magiques nommés « younin ». Seulement certains de ces younins ne vivent pas en accord avec les humains (bah sinon il n’y aurait pas d’histoire hein), du coup des jeunes filles mi-humaines, mi-younins vont faire équipe avec des lieutenants de l’armée pour les combattre.

Nos jeunes filles mi-humaines, mi-younins aux oreilles de renardes (ainsi que nos lieutenants de l’armée, cela va sans dire) sortent tout droit d’un manga de Lily HOSHINO publié chez Gentosha Comics Inc et compte  4 volumes reliés depuis 2008.

C’est le studio J.C. Staff (Slayers, Shakugan no Shana) qui s’occupe de cette série. Nous mettant Shinya HASEGAWA au chara-design (Ikki Tousen) qui, selon le trailer, nous livre de beaux personnages aux lèvres, joues et yeux très très brillants, des cheveux parfaits pour des pubs L’Oréal et j’en passe. La direction est confiée à Chiaki KON, déjà rencontré sur le très shojo Hanasakeru Seishonen tandis que la composition de la série revient à un nom connu à travers Kuroshitsuji : Mari OKADA.

Déjà que je ne suis pas très friande des filles-renardes, j’avoue que la façon dont leurs oreilles sont intégrées à leur tête ne m’aide guère non plus, ils auraient au moins pu mettre de vraies oreilles. De plus le design à la sauce shojo comme il faut me donne la chair de poule, autant dire que c’est mal parti de mon côté. Mais il se pourrait que les filles-renardes d’Otome Youkai Sakuro finissent par en séduire certains.

My Little Sister Can’t Be This Cute

Titre accrocheur n’est-il pas !

Sous ses airs de série perverse avec un titre qui semble explicite comme il faut, Oreimo (contraction de Ore no Imōto ga Konna ni Kawaii Wake ga Nai, le titre original) va décevoir tous les lolicons pervers qui se seront approchés. Eh oui, au final le scénario ne nous racontera pas les envies incestueuses d’un grand frère pour sa mignonnette et naïve petite sœur. Mais plutôt un scénario de la taille d’une ligne sur un post-it : Kyōsuke Kōsaka, 17 ans, ne s’entend pas du tout avec sa petite sœur, Kirino, 14 ans. Elle l’a toujours regardé avec mépris, et cela aurait pu durer une éternité si… Si Kyōsuke n’avait pas trouvé dans l’entrée de leur maison un DVD d’anime moe. Il finira par découvrir que ce dernier appartient à sa sœur mais les surprises ne s’arrêteront apparemment pas là. Bah au moins, les lolicons seront servis nan ?

Cela ne vous étonnera pas si je vous informe qu’Oreimo est à la base une light novel (pour résumer vite fait, un style japonais de nouvelles ciblant les jeunes étudiants) écrite par Tsukasa FUSHIMI et illustrée par Hiro KANZAKI. Sortie en août 2008 chez Dengeki Bunko de ASCII Media Works, six volumes existent désormais. S’en est suivie une adaptation en manga par Sakura IKEDA publiée dans le magazine Dengeki G’s Magazine appartenent à ASCII Media Works évidemment. Deux volumes reliés sont déjà disponibles. C’est donc naturel de voir la série animée suivre le courant, et même un jeu vidéo prévu pour la PlayStation portable développé par Bandai Namco Games.

Revenons à nos moutons, la série sera produite par Aniplex et c’est AIC qui aura la charge de l’animation comme sur le transcendant (c’est ironique !) Pumpkin Scissors. Hiroyuki KANBE portera la casquette du réalisateur comme sur Viper’s Creed (oh yeah !). La composition de la série et le scénario seront menés de front par Hideyuki KURATA que l’on retrouve en composition sur Now and Then, Here and There et au scénario sur quelques titres tels que Bamboo Blade ou Asu No Yoichi. Le chara design sera la première expérience à ce poste de Hiroyuki ODA, plus habitué à des postes en rapport avec l’animation en tant que telle. Cela dit, après avoir vu le trailer, le chara design est mignon à souhait comme j’aime bien, et je pense bien que cette série avec 12 épisodes prévus fera le bonheur de certains. De plus, Kirino a de bonnes prédispositions pour être trop kawaïïï (mettre autant de « ï » que vous le désirez)

Bakuman

Oda, Kubo et Kishimoto n’ont qu’à bien se tenir !

Bakuman est le nouveau manga du duo des auteurs de Death Note Takeshi OBATA (Dessins) et Tsugumi OHBA (Scénario). Les lycéens Moritaka Mashiro et Akito Takagi décident de s’unir comme mangakas sous le pseudonyme d’Ashirogi et de partir à l’assaut du fameux magazine de prépublication le Weekly Shonen Jump, celui-là même qui édite One Piece, Bleach et Naruto, entre autres. Ce sera l’occasion de voir de l’intérieur la confection d’un manga mais aussi le monde impitoyable du Jump. Bienvenue dans les sombres coulisses de la gloire. Bakuman dépeint un tableau sans concession de l’envers du monde du manga même si on peut regretter qu’il justifie les choix parfois court-termistes et étroits du Jump ; c’était peut-être la condition nécessaire pour que ce manga voit le jour.

Pire, alors que Tsugumi OHBA est supposée être une femme d’après son pseudonyme, Bakuman donne le doute avec des passages frappés du sceau de la misogynie. Autant vous prévenir mesdemoiselles, le filles sont des cruches dans ce manga, et encore c’est méchant avec les cruches. Ce qui avait été une tendance marquée dans Death Note ne se cache plus. Enfin, histoire de conforter mon image de macho, je dirais que Tsugumi OHBA rappelle ses consonances féminines dans sa description des rapports amoureux. En effet, pour contrebalancer ses virils affrontements des mangakas, le ou la scénariste s’est décidé(e) à reposer tantôt le rythme avec des déboires sentimentaux. Et j’aime autant dire que les shojos les plus niais font figure d’œuvres finement ciselées en comparaison.

Enfin, malgré ces quelques défauts, le caractère atypique de la série lui garantit un certain succès plutôt mérité et il n’est pas étonnant de voir arriver une adaptation. C’est ici le studio J.C. Staff capable du pire (Zero no Tsukaima, Shakugan no Shana) et du meilleur (Honey&Clover, Nodame Cantabile) qui s’y colle. Peu d’informations nous sont parvenues pour l’instant, pas même un trailer. Le duo de réalisateurs a quand même été annoncé : Kenichi KASAI qui a entre autres joué ce rôle sur la première saison de Honey&Clover, et Noriaki AKITAYA qui n’a pour l’instant révélé ue son talent sur des épisodes isolés. Le scénariste chargé de l’adaptation est aussi annoncé : l’expérimenté (Jyu Oh Sei, K-ON!, REC, Romeo X Juliett, Shinigami no Ballad) Reiko YOSHIDA.

Le nombre d’épisodes n’a pas été annoncé non plus. On prie pour qu’ils se retiennent de nous bricoler une fin bancale à leur sauce. Je leur demanderais bien aussi d’édulcorer les passages niais mais ça serait trop demander. Sans prendre trop de risque Bakuman peut prendre les paris d’une bonne adaptation. Nulle surprise à attendre mais une série solide qui saura toucher un large public.

Panty & Stocking With Garterbelt

Il ne manque plus que Bra

Derrière ce titre grivois – littéralement « Petite culotte et Bas avec Porte-jarretelles » – se cache le dernier-né du studio Gainax. Mieux, l’équipe derrière cette série n’est autre que celle qui s’est occupée il y a trois ans d’un petit truc sur des grosses boîtes conserve, un machin du nom de Tengen Toppa Gurren Lagann. Le réalisateur Hiroyuki IMAISHI pourra compter sur l’assistant de luxe et vieux compagnon Masahiko OTSUKA. Les deux se sont par exemple aussi trouvés sur FLCL. Le chara-design est confié à Atsushi NISHIGORI qui est surtout connu pour ses talents d’animateur clé ce qui nous promet des personnages très stylisés. Le directeur artistique Masanobu NOMURA a déjà montré l’étendue de sa palette sur Now and Then, Here and There ou sur les OAV Tsubasa Tokyo Revelations. N’oublions pas le directeur de la photographie Fumihiko MOROHASHI qui a aussi travaillé sur Shikabane Hime. Le scénariste responsable du synopsis improbable est désigné sous le pseudonyme Geek Fleet dont je soupçonne qu’il désigne le collectif des différents animateurs de la série.

Synopsis improbable me demandez-vous ? Jugez sur pièce : Panty, une gamine blonde qui aime le sexe (c’est pas moi qui le dit), et une gothic-lolita brune, Stocking sont deux anges jetées du paradis pour leur mauvais comportement et chargées de botter les fesses de fantômes dans la ville de Daten City. Rajoutez sur ce scénario des premiers visuels où on voit les héroïnes transformer leurs sous-vêtement en armes, ça ne s’invente pas. Mais le remake des Super Nanas s’est transformé en résurrection de Dead Leaves (que IMAISHI a réalisé, comme par hasard) avec le trailer. Il y a un côté surréaliste à voir une fille faire des bulles de chewing-gum en forme de pénis pendant qu’on voit quelqu’un vomir ; le tout sur un fond sonore mélangé d’une femme qui jouit et de salsa. Non, non j’ai pas pris de la drogue.

Alors oui, j’entends déjà le scepticisme de certains qui craignent le mauvais goût mais, primo, j’ai envie d’applaudir des pieds et des mains quand je vois qu’un projet aussi dingue voit encore le jour et, secundo, vu le pedigree du staff réuni, je pense qu’ils méritent au moins le bénéfice du doute, pour ne pas dire plus. Les animateurs ont encore le pouvoir qu’on se le dise, en tout cas chez Gainax.

Mardock Scramble

Le phénix de cet automne

Il était une fois en 2005, le studio Gonzo qui décide de se lancer dans un projet d’OAV fort ambitieux. En effet il s’agissait d’adapter la série de 3 romans de Mardock Scramble écrit par To UBUKATA en 2003. Mais ces OAV confiées à Yasufumi SOEJIMA seraient intégralement en 3D ! Et avec de bonnes têtes dans le staff comme Range MURATA au chara-design, Shigeto KOYAMA au mecha-design et Mahiro MAEDA au weapon-design, c’était alléchant dites-moi ! Ils ne vécurent pourtant pas heureux et n’eurent pas beaucoup d’OAV. Le projet fut finalement jugé trop coûteux et avorté officiellement le 21 décembre 2006, un an après son lancement, malgré que le roman ait eu droit à une suite en trois parties à ce moment-là.

Mais avec le succès du roman d’UBUTAKA, il ne fallait pas s’attendre à ce que ça en reste là. C’est donc en mars 2010 ,au Tokyo International Anime Fair, que l’on a appris que le studio qui reprend le projet est le jeune GoHands. 3 films sont prévus, le premier s’intitule Mardock Scramble : The First Compression et est prévu pour cet automne dans les salles japonaises.

Dans un futur lointain, la technologie s’est grandement développée pour finalement subir de lourdes restrictions. Dans la cité de Mardock, Rune Balot a 14 ans, elle a été reniée par ses parents et survit en se prostituant. Après tant de malheurs, elle rencontre Shell Septinos, le gérant de plusieurs casinos en ville qui la sort de ce monde vicieux et la couvre de présents. En cherchant à le remercier, elle découvre accidentellement les activités douteuses de Shell. Il essaiera de la tuer en faisant exploser sa voiture. Cependant Rune survit, aidée par une petite souris de couleur or possédant d’étranges capacités. Son corps calciné est régénéré par le docteur Easter, Rune s’apprête à changer radicalement de vie…

GoHands est un jeune studio, comme je disais, créé en 2008. Ils font beaucoup de sous-traitance mais ont quand même donné naissance à deux projets : Cheburasha Arere? (une petite série pour enfants de 26 épisodes de 3 minutes) et Princess Lover!. Bien que ce dernier ne soit pas transcendant au niveau de l’histoire, il faudra y retenir l’animation, car pour Mardock Scramble, le scénario est pris en charge par To UBUKATA lui-même. Susumo KUDO s’occupera de la réalisation comme c’était le cas pour Cheburasha Arere? de GoHands. La direction de l’animation et le chara-design est l’affaire du duo Jun NAKAI (Tokyo Majin) / Shingo SUZUKI (Baccano!). Au vu du trailer, ce staff nous donne un aperçu plus qu’alléchant, je dois dire. De plus, pour nous attirer encore plus, ce sera à Megumi HAYASHIBARA de prêter sa voix à Rune, comme elle l’avait déjà fait pour nos chères Rei Ayanami, Faye Valentine, Paprika (du film de Satoshi Kon) et j’en passe tellement cette jeune fille a un bon palmarès à son actif.

Les animes suivants n’ont pu être traités (les liens mènent aux fiches AK correspondantes) : Ironman, Soredemo Machi wa Mawatteiru, Shinryaku! Ika Musume, Hyakka Ryôran Samurai Girls, Yosuga no Sora, To Aru Majutsu no Index II, Sora no Otoshimono: Forte, Motto To Love-Ru -Trouble-, MM!, Fortune Arterial: Akai Yakusoku, Tantei Opera Milky Holmes, Super Robot Taisen OG: The Inspector, Pokemon – Best Wishes, Battle Spirits Brave, Karl To Fushigi no Tou.

Ont participé à la rédaction de ce dossier : le duo de choc, Afloplouf et Emilie