Les animes de l’automne 2019

Le vent souffle, les feuilles sont déjà dans les rues et nous sommes de notre côté sur le pied de guerre pour vous parler des sorties de cet automne. Un titre retient votre attention ? Un anime que vous adorez manque à l’appel ? A vous la parole !

Mugen no Jûnin Immortal	Beastars	Kabukicho Sherlock
Chihayafuru S3	Hôkago no Saikoro Club	Keishichō Tokumu-bu Tokushu Kyōaku-han Taisaku-Shitsu Dai-Nana-ka -Tokunana-
No Guns No Life	Hoshiai no Sora	Ahiru no Sora
Pet	Azur Lane	Babylon
Africa no Salaryman	Sora no Aosa wo Shiru Hito yo	LISTE DES ANIMES DE L’AUTOMNE 2019

Mugen no Jûnin Immortal – Vivre par L’épée

Dans la catégorie Seinen, il y a pour moi 3 monstres indétrônables. Berserk, d’abord, qu’on ne va plus présenter. Vinland Saga ensuite, qui fait le pari audacieux de l’historique sur un sujet très méconnu au Japon, avec des personnages lumineux et audacieux, et qui bénéficie en ce moment même, chose incroyable, d’une adaptation de qualité. Et il y a Mugen no Jûnin (L’Habitant de L’Infini).

Le manga se démarque immédiatement des deux autres : là où Berserk et Vinland Saga sont le produit de deux auteurs biberonnés au manga très tôt et ayant intégré beaucoup de ses chartes graphiques dans leurs œuvres (ce qui n’est en rien une critique, hein) MnJ, commencé en 1993, lui, est le premier manga de Hiroaki SAMURA, qui étudiait à l’époque l’art et la peinture à l’huile.

L’auteur change de style graphique avec brio d’une page à l’autre, entre crayonnés stylisés mais extrêmement dynamiques et doubles pages ultra détaillées, et chaque tome est une splendeur. Les proportions, visages, et décors sont de plus en plus réalistes au fil du manga, les ombres de plus en plus complexes, les mouvements naturels, jusqu’à se transformer au détour d’une page en véritables tableaux sanglants.

Car oui, Manji, le héros, ne fait pas dans la dentelle. Ancien officier de police en fuite ayant trahi son seigneur corrompu mais tué nombre d’innocents dans sa fuite, il héberge dans son corps un étrange ver qui le rend immortel. En échange, il s’est engagé à tuer mille scélérats pour gagner sa rédemption. Et quand une jeune fille vient le voir pour qu’il lui serve de garde du corps dans sa quête de vengeance contre une école de sabre ayant assassiné ses parents, les têtes vont voler drues…

L’Habitant de l’Infini a été deux fois adapté par le passé. En 2008 une série réalisée par Bee Train a vu le jour, qui tronçonnait l’histoire (13 épisodes, c’était à peine suffisant pour adapter le prologue) et graphiquement était trop simplifié et propre. Une adaptation live est aussi sortie en 2017, réalisée par Takashi MIIKE. Il suffira de dire que c’est une adaptation live japonaise, et que je l’ai regardée alcoolisé lors d’une soirée nanard d’Anime-Kun.

Celle qui intéresse aujourd’hui est le produit du studio Liden Films, célèbre pour avoir massacré l’adaptation d’Arslan Senki à grand coup de truelle de CG mal employée. D’ordinaire, je hurlerais déjà au loup, mais il se trouve que le trailer augure réellement du bon, avec une  animation très réaliste et soignée, et des graphismes à la fois crades et très détaillés, tout à fait adéquats.

Reste à savoir comment le studio saura, je cite « réaliser une adaptation complète » selon leur propres mots. 24 épisodes, ça fait maigre pour 30 tomes. Y aura-t-il plusieurs saisons ? Une histoire taillée dans le vif ? A quel point la censure sera-t-elle présente ? En attendant, une chose me donne espoir en particulier : Hiroshi HAMASAKI, le réalisateur, a aussi réalisé Shigurui, dont l’ambiance est parfois très proche, dans le genre anime de samouraïs crade et malsain.

Pour toi qui ne connais pas le manga, je t’incite dans tous les cas, série ou pas, à te lancer pour découvrir un chef d’œuvre de cet art. Pour les autres, j’ai appris en écrivant cet article qu’une sequel démarrée en mai a vu le jour à l’époque Bakumatsu, sans l’auteur original au dessin, mais présent comme collaborateur. Et ça a l’air fidèle. La série sera dans tous les cas disponible sur Amazon prime. Avis aux vrais.

Zankaze

Beastars – Beasts & Furryous

Imaginez un monde où tous les humanoïdes seraient des animaux et volatiles. Oui, des chiens, des chats, des poulets, des cerfs et même des lions ! Imaginez qu’ils parlent comme nous, qu’ils vivent comme nous, qu’ils développent une société comme nous… et vous voilà devant Beastars ! Beastars, c’est le nom donné au symbole de l’Académie Cherryton. Académie où les carnivores comme les herbivores se côtoient et tentent de se supporter et d’éviter que leurs instincts primaires ne se réveillent pour les premiers. Car oui, la vie n’est pas toujours facile quand on est un simple herbivore face à des loups et autres bêtes adorant la viande. Et la vie est encore moins simple quand les sentiments s’en mêlent sans forcément les comprendre. Est-ce un désir charnel ? Ou alors l’instinct du carnivore ? La vie de Legoshi le loup n’est pas des plus faciles.

Beastars, c’est un manga reconnu unanimement comme l’un des « grands » de ces dernières années. Avec plusieurs prix bien mérités, le manga en est déjà à plus de quatorze volumes au Japon et six pour nous. Avec un panel de personnages des plus mémorables et marquants, chacun ayant son propre caractère bien mis en avant, Beastars se permet d’étudier en profondeur les relations non pas seulement entre deux mondes si différents que sont celui des carnivores et celui des herbivores mais aussi les relations individuelles, comme entre Haru la lapine et Legoshi le loup.

Pour le studio, c’est Orange qui s’y colle, studio à qui on doit l’adaptation animée de Dimension W parmi tant d’autres. Plus adepte de la CGI en 3D, le studio est néanmoins derrière la production de la série. Les deux seiyuus seront Chikahiro Kobayashi (Shinriji dans Blade of the Immortal) pour Legoshi et Sayaka Senbongi (Mumei dans Kabaneri of the Iron Fortress) pour Haru. Il est bon de préciser que Netflix se chargera de diffuser l’animé mais pour l’instant seulement dans quelques pays pour le moment, bien qu’il n’y ait aucune raison que ça ne soit pas le cas chez nous.

Beastars est une adaptation qui était attendue au tournant. Version animée d’un manga reconnu et apprécié à sa juste valeur, certains sourcils se sont levés devant le parti pris graphique durant les trailers mais si le trait principal est gardé, cela devrait alors passer. Il faut néanmoins voir jusqu’où s’arrêtera l’adaptation en vue du nombre déjà important de tomes et surtout si l’adaptation sera fidèle au manga. Il ne sera pas simple de reproduire les émotions du manga si le doublage n’est pas à la hauteur. Néanmoins, tout semble bien parti pour un animé réussi !

ShiroiRyu

Kabukicho Sherlock – Élémentaire mon cher Watson-kun

Les séries policières font partie de l’ADN du studio Production IG depuis près de trente ans. De la licence Patlabor jusqu’à Psycho-Pass en passant évidemment par Ghost in the Shell, c’est un genre auquel le studio n’a cessé de revenir quelle que soit l’époque. C’est donc avec un certain plaisir que l’on voit Production IG proposer une série originale sur le thème des détectives, Kabukicho Sherlock.

Comme son nom l’indique Kabukicho Sherlock s’inspire librement du personnage inventé par Arthur Conan Doyle au XIXe siècle, toutefois l’action ne se déroule pas à Londres cette fois mais à Tokyo, et plus précisément dans le quartier de Kabukicho à Shinjuku, lieu connu mondialement pour les activités interlopes qui s’y déroulent et son affiliation avec la pègre japonaise. C’est dans cet endroit que devra enquêter le détective Holmes et son acolyte le docteur Watson, sur une série de crimes mystérieux…

On n’en sait pas beaucoup plus sur l’histoire et c’est tant mieux, l’intérêt d’un tel récit c’est de garder la surprise jusqu’au bout. En revanche on en sait pas mal sur le staff de production et il y a de quoi donner confiance. Si le trailer vous fait fortement penser à Joker Game, aussi produit par IG, c’est bien normal puisqu’on retrouve le chara-designer Toshiyuki YAHAGI, qui occupera également le poste de directeur de l’animation ; autant dire que ceux qui comme moi apprécient le style d’animation réaliste et détaillé du studio seront servis. Plus important encore, le scénario est écrit par Taku KISHIMOTO, qui avait justement géré l’adaptation de Joker Game, mais qui était également l’auteur des séries Erased et 91Days. Un CV très solide donc qui contribue à élever nos attentes.

Il ne fait pas de doute que Kabukicho Sherlock sera à tout le moins un produit regardable, mais ce genre d’anime se repose d’abord et avant tout sur son écriture. On a déjà vu des séries de ce type superbement réalisées mais qui se plantent à cause d’un scénario loupé (Zankyo no Terror…) et on espère que Kabukicho Sherlock saura vite nous rassurer. La série aurait dû être diffusée au printemps dernier mais a été repoussée, peut-être est-ce le signe que le studio a voulu soigner son travail vu la qualité.

Deluxe

Chihayafuru Saison 3 – Je suis passé chez Sosh

On va pas se mentir, si vous avez déjà vu les deux premières saisons de Chihayafuru, vous savez déjà si vous allez regarder la troisième, parce que honnêtement il n’y a pas grand chose qui change pour cette saison. Laissez-moi juste vous dire, si vous ne lisez pas le manga, que vous n’êtes pas prêts pour ce qui nous attend. Mon but ici va plutôt être de convaincre ceux qui n’ont pas touché à Chihayafuru de rattraper leur retard à l’occasion de cette troisième saison.

Reprenons depuis la base : Chihayafuru est l’adaptation d’un josei manga de sport, très populaire au Japon (et qui malheureusement bide en France, snif). Le manga porte sur une activité sportive peu connue : le karuta compétitif. Le karuta est un jeu de carte traditionnel japonais basé sur une compilation de 100 poèmes classiques de l’ère Heian. Lors du jeu, la première moitié d’un poème est lue et le but est de trouver et d’éjecter du terrain de jeu, où les deux joueurs ou joueuses se font face, la carte sur laquelle figure la seconde moitié. Assez exotique au premier abord, c’est un jeu qui, pratiqué de façon compétitive, mêle réflexes, rapidité, endurance, mémorisation et concentration, et se révèle absolument passionnant à regarder. Bien sûr, cela est aussi du au talent pour la mise en scène des matches de la mangaka Yuki SUETSUGU, qui parvient à nous faire haleter face à la tension qui s’en dégage, et de l’adaptation remarquable de l’équipe de chez Madhouse.

Chihayafuru est donc un très bon manga de sport dans son aspect purement compétitif, mais il figure aussi un casting de personnages absolument merveilleux, avec en tête de fil son personnage principal Chihaya qui est fabuleuse. Outre le fait qu’ils soient tous attachants, ces personnages évoluent beaucoup au cours de l’histoire et à travers leur pratique du jeu. Je n’en dis pas plus, ce n’est pas une critique, mais je vous conseille de tout mon coeur de vous mettre à Chihayafuru : je ne peux pas garantir que cela fonctionnera pour vous, mais cet anime est capable de faire brûler en certains une passion insoupçonnable, et vous ne voudriez pas passer à coté de ça ?

Down

Hôkago no Saikoro Club – Plaisir coupable

Je ne ferai pas le coup de « pour les deux du fond… » vu le phénomène massif. Soutenu par une génération qui a intégré que le jeu n’est pas réservé pour les enfants et en quête de sociabilité, le jeu de plateau connaît un véritable âge d’or. De fait, il est presque étrange que cette rencontre ne soit pas arrivée plus tôt. Vous connaissez les sempiternelles séries d’animation avec les clubs de lycéennes ? Cette fois-ci, je vous le donne en mille Emile, elles feront du jeu de société. Et entre la nouvelle étagère que j’ai achetée la semaine dernière pour pouvoir accueillir toutes mes boites et mon cri de fan hystérique en voyant Terraforming Mars à l’arrière plan lors de la bande annonce, je crois être un chouia dans le cœur de cible de Hôkago no Saikoro Club.

Ceci étant dit, si le sujet est ma passion, je ne suis pas certain que cette série soit autre chose qu’un plaisir coupable. Ce genre de clubs lycéens, a fortiori exclusivement féminins sont dans une catégorie assez clivante : soit c’est chiant comme la mort soit c’est bien meilleur que ce qu’on pourrait croire. Et malheureusement, j’ai le sentiment que Hôkago no Saikoro Club appartiendra à la première catégorie.

Si le studio Liden, assez hétéroclite, ne me donne aucune piste, le choix du réalisateur Kenichi IMAIZUMI n’est pas spécialement pour me rassurer. Si Reborn était un manga assez inégal, son adaptation a été franchement médiocre. Si le scénariste Atsushi MAEKAWA a quelques bons titres à son actif, c’est toujours dépendant du matériel de base et je ne connais pas le manga de Hirô NAKAMICHI. Hôkago no Saikoro Club est par ailleurs son premier titre. M’enfin, au pire j’aurai des nouvelles idées pour remplir mes étagères.

Afloplouf

Special Crime Investigation Unit Special 7 – Tout sauf le Magyar à pointes !

La série Keishichō Tokumu-bu Tokushu Kyōaku-han Taisaku-Shitsu Dai-Nana-ka -Tokunana-, qu’on va plutôt appeler Special Crime Investigation Unit Special 7, prévue pour le 6 octobre, est une série policière centrée sur le département des « Affaires Spéciales ». Par affaires spéciales, nous n’entendrons pas par-là les meurtres non résolus, mais plutôt des affaires de dragons. Oui, vous avez bien lu, des dragons. Il y a bien longtemps de cela, les dragons géraient le monde, alors peuplé d’humains, de vampires, d’elfes, de nains et consort, qui vivaient en harmonie. Les dragons sont aujourd’hui la seule espèce à avoir disparu, point auquel l’organisation Nine souhaite remédier et que notre unité spéciale va chercher à contrer.

Que du beau monde au staff, où beaucoup ont déjà pu s’exercer sur des précédents animes. On doit tout d’abord le charadesign original à la mangaka Nanae CHRONO (Peace Maker Kurogane, Vassalord), qui sera épaulée par Hiroya IIJIMA (Afro Samurai, Chronos Ruler, Mazinger Z : Infinity) pour son adaptation animée. Takayuki KURIYAMA (Angolmois) est à la réalisation, Ryô TAKAHASHI (Acca, Citrus, Code : Realize) à la musique et Yasunori EBINA (films Digimon Adventure Tri., Ghost Hunt, Naruto, Promare, Trinity Seven) à la direction du son, pour ne citer qu’eux.

Moi qui m’attendais à des enquêteurs terre-à-terre et des meurtres tout ce qu’il y a de plus normaux et sauvages, je suis quelque peu désappointée. Le nombre d’épisodes n’a pas encore été annoncé mais il faudra sûrement tabler sur une série assez courte, le scénario étant au global plutôt réduit.

Sacrilège

No Guns Life – Headshot

Plus j’en apprends sur No Guns Life, et plus je suis intéressé. Pensez donc, mon premier contact avec l’œuvre de Tasuku KARASUMA s’était limité à une jolie couverture chez Momie manga et à un début d’histoire qui ne m’avait pas motivé suffisamment maintenant pour que j’aille plus loin. J’espère m’être trompé parce qu’en dépit des lieux communs qui parsèment ce que j’apprends à son sujet, je reste curieux.

Certes, le héros est un cyborg vétéran d’une guerre qui vient de se terminer et vit au jour le jour dans une grande ville en résolvant apparemment des cas concernant des gens de son espèce comme détective privé. Oui, il protège un gamin qui lui a laissé sans instruction un de ses anciens potes. Qui est de plus recherché par tout un tas de types et de corporations louches. Mais on lui a aussi greffé un revolver géant en guise de tête (?) et il est surtout à la recherche de qui et pourquoi a bien pu lui faire un coup pareil.

Il y a quelque chose de bien attirant chez les graphismes corrects du trailer et surtout l’ambiance « détective noir blasé » qui me fera toujours adhérer. Il y a aussi quelque chose qui rappelle les meilleurs moments de Gangsta, un manga et anime au potentiel malheureusement gâché.
Toutefois, le meilleur est à venir : No Guns Life est réalisé par Madhouse. Certes le studio a bien chuté, et son nom synonyme de poids lourd animesque est désormais un parmi d’autres, mais comme pas mal d’animes sortis ces dernières années l’ont prouvé, le talent et l’expérience existent toujours chez eux malgré les accidents de parcours. Sans compter que de l’urbain, du noir, c’est une adaptation pour eux, c’est certain.

Pour diriger tout ça, Naoyuki ITÔ, qui travaillé notamment sur pas mal de choses, mais notamment le film Garô Divine Flame, Chihayafuru, et un peu aussi sur Hellsing Ultimate. A la composition Masanori SHINO est lui un vétéran de Black Lagoon, Redline et Gungrave. I want to believe. Le reste du staff n’a que peu filtré, mais on sait également que Kenji KAWAI sera à la musique. Ce qui est au moins un gage de qualité pour la bande-son, à défaut peut-être d’originalité.

Je ne sais honnêtement pas trop à quoi m’attendre au sujet de l’histoire, mais j’ai bien envie de croire dans cette fine équipe et de donner une chance à No Guns Life. Voire peut-être même de me mettre au manga si l’anime est un succès. Rendez-vous dans tous les cas en octobre pour en avoir le cœur net.

Zankaze

Hoshiai no Sora – Tennis Boys

Les séries de sport pullulent et il devient difficile de se faire remarquer, à moins d’y aller à fond dans le fan-service (pour messieurs ou pour mesdames) ou de profiter de l’aura d’une personnalité au staff. Dans le cas de Hoshiai no Sora, on serait plutôt dans la seconde catégorie.

L’anime a pour thème le soft tennis, qui est une variante du tennis pratiquée au Japon. Les règles sont similaires au tennis classique sauf que les balles sont en caoutchouc mou et que les matchs se jouent surtout en doubles. En gros c’est du tennis pour gamins, et c’est pour cela que l’anime se déroule dans un club de soft tennis de collège. Lorsque le protagoniste Katsuragi arrive le club est sur le point de fermer, mais comme il est très fort le club va renaître etc. vous connaissez le truc.

Ce qui est intéressant avec cette série, c’est qu’il s’agit d’un anime original réalisé par Kazuki AKANE. Ce vétéran de l’industrie est principalement connu pour ses travaux dans les années 90-2000 parmi lesquels les séries cultes Escaflowne (1996) et Noein (2005). Plus récemment il avait réalisé les OAV de Code Geass Bokoku no Akito mais on ne le voyait plus trop à la télévision. Le retrouver ici sur un anime complètement éloigné de son style habituel a de quoi intriguer, d’autant qu’il est non seulement le réalisateur mais aussi le scénariste ; il s’agit donc d’une histoire qu’il avait vraiment envie de raconter.

Le reste du staff au sein du studio 8bit est moins notable, en dehors peut-être du chara-designer et directeur de l’animation Yuuichi TAKAHASHI qui est lui aussi un vétéran ayant bossé sur Macross Frontier, Tsuritama ou plus récemment les OAV de FLCL Alternative. Le trailer laisse voir un anime au style certes mignon quoique banal, on est pas dans le Ping Pong de YUASA ou le Yuri on Ice de YAMAMOTO ça c’est sûr. Est-ce que cet Hoshiai no Sora parviendra à tirer son épingle du jeu ? Premier service en octobre.

Deluxe

Ahiru no Sora – Little Giant

Un ado arrive fan de sport débarque pour la première au lycée ? / Un ado fan de sport qui débarque pour la première fois au lycée ? Check. Il est tout petit et a jeté son dévolu sur un sport qui favorise les grands ? Check. Le club de l’école est démantelé ou sur le point de l’être ? Check. Les autres joueurs délaissent le sport pour jouer aux caïds mais au fond de leur cœur ils sentent un vide ? Je prends les paris.

Ahiru no Sora remplit tous les clichés sur les mangas sportifs donc je suis par avance fan. Néanmoins, si l’adaptation surfe d’évidence sur la vague, l’œuvre originale a commencé il y a plus de 10 ans. Doit-on en penser que le petit studio Diomedea a raclé les fonds de tiroirs ? Possible mais le trailer m’a rapidement tapé dans l’œil. L’annonce d’une chanson de The Pillows pour le générique est un appel du pied peu subtil mais surtout, j’ai accroché aux gueules des personnages. Le coup de crayon de Takeshi HINATA en est responsable en grande partie mais le travail de Yoshino HONDA (Fuuka) est à saluer : j’y vois une belle synthèse entre un style un peu ancien et moderne à la fois.

Globalement la direction artistique de Maho TAKAHASHI est à l’avenant. Ce qui scelle le souvenir des séries sportives est l’animation, une scène sur laquelle les sakuga fans peuvent pratiquer l’onanisme et à ce jeu là, ma boule de cristal reste muette. Mais dans tous les cas je ferai parti du public dans le stade. Ah, le sport en question vous dites ? C’est du basket mais on s’en fout autant que la couleur des uniformes.

Afloplouf

Pet – L’anime qui ne se lâche pas

Geno Studio est de retour cette saison, et encore une fois on le retrouve hors des sentiers battus. Pour rappel, ce studio, construit sur les ruines de feu Manglobe, a été monté en 2017 par d’anciens producteurs de Noitamina afin de terminer le film Genocidal Organ, d’où son nom. Par la suite le studio s’est spécialisé dans l’adaptation de mangas seinen assez pointus, avec Kokkoku et surtout Golden Kamui en 2018.

Pet est au départ un manga en cinq volumes écrit par Ranjô MIYAKE entre 2002 et 2003. Il raconte l’histoire d’un groupe de personnes ayant la capacité d’infiltrer l’esprit des gens et de manipuler leurs souvenirs ; un pouvoir très utile pour cacher des crimes et autres méfaits. Seulement, ce pouvoir peut se retourner contre l’utilisateur qui risque de sombrer lui-même dans la folie.

Ce thème de la manipulation des souvenirs est assez commun, et lorsqu’il est bien employé cela peut donner des choses amusantes à l’image du film Inception par exemple. Toutefois ce qui est intéressant avec Pet c’est de voir Geno Studio aller chercher un manga inconnu datant de 2003, soit il y a plus de quinze ans, pour lui offrir une adaptation moderne. Ce genre de projet est devenu fréquent, et a donné lieu à des réussites (Ushio to Tora) et des échecs (Banana Fish). On a confiance dans le choix de Geno Studio et leur capacité à mettre en scène cette histoire, tout en restant méfiant ; si ce manga est passé sous le radar de tout le monde depuis quinze ans c’est peut-être qu’il y a une raison.

Deluxe

Azur Lane – Il était un petit navire

Oh, les joies de l’humanisation, c’est que cela donne parfois des résultats vraiment très appréciables. Vous savez, quand il est possible de donner une forme humaine à une arme, un tank, un Gundam (qui sont déjà « humanisés » physiquement) ou même des programmes d’ordinateur comme Firefox, rien n’empêche de continuer sur cette voie. Et Azur Lane a pris celle des océans ! Oui, les nombreuses jolies demoiselles que l’on peut apercevoir dans les différents trailers de présentation sont en fait des représentations humanisées de nombreux navires militaires ayant existé durant la seconde guerre mondiale voire un peu avant. Enterprise, Belfast, Hood, Tirpitz et autres sont donc magnifiques mais meurtrières et Azur Lane se permet de retranscrire l’histoire de cette guerre d’une autre façon.

Azur Lane est un jeu mobile chinois sorti il y a environ deux ans pour contrer Kantai Collection (qui a eu aussi sa version animée). Basé sur le même principe « d’humaniser » les navires les plus célèbres et les faire se combattre, Azur Lane était donc la réponse chinoise à Kantai Collection. Mais là où Kantai Collection est resté ancré au Japon, Azur Lane a eu la bonne idée de s’exporter au point même qu’une version européenne, non prévue à l’origine, est sortie moins d’un mois après la version américaine.

L’animé a été confié au Studio Bibury Animation Studios qui a souvent servi de « second couteau » à différentes séries comme Fire Force, Ace Attorney saison 2 et autres. Pour le doublage, les fans du jeu seront ravis d’apprendre que les seiyuus japonaises seront de retour pour la version animée. Ainsi, pas de surprise à entendre Mai Nakahara en tant qu’Akagi et Yui Ishikawa pour Enterprise. Et il semble en être de même pour les histoires. D’après les premiers aperçus, il semblerait que l’histoire se focalisera sur les trois nations suivantes : Sakura Empire (Japon), Royal Navy (Royaume-Uni) et Eagle Union (États-Unis). Pour les amateurs des Ironblood (Allemagne), il faudra donc prendre son mal en patience !

Même si l’animé va sûrement servir de vitrine au jeu mobile, Azur Lane sera l’un de ces animés que l’on pourra regarder sans trop à avoir à réfléchir, ce qui est une excellente chose. Avec de bien jolies demoiselles, et pour tous les goûts que cela soit physique ou alors dans le caractère, le choix n’en sera que plus difficile pour les amoureux des beaux bateaux. Dans tous les cas, Azur Lane sera une valeur sûre pour ceux qui veulent passer un moment tranquille et qui espèrent qu’une seconde saison pointera le bout de son nez plus tard !

ShiroiRyu

Babylon – Parquet National Financier The Animation

Parmi les bizarreries de la saison, Babylon se situe dans le haut du panier. Cette série a pour protagoniste un procureur du Tribunal de Tokyo qui enquête sur les agissements illicites d’une société pharmaceutique, et qui tombe alors sur un complot politico-financier visant à l’établissement d’une zone autonome à l’ouest de l’agglomération par le biais d’élections truquées.

Ce genre d’histoire qui ferait plus penser à une série originale Canal+ qu’à un anime japonais est adaptée d’un roman thriller de Mado NOZAKI, qui s’était déjà fait remarquer des amateurs de science-fiction (ou pas) il y a quelques années avec Seikaisuru Kado. L’adaptation elle-même est produite par Revoroot, un studio complètement inconnu qui jusque-là ne s’occupait que de sous-traitance. En général quand un studio se lance dans la production de séries cela peut aller dans deux directions différentes ; si le staff est sérieux ils vont vouloir montrer ce dont ils sont capables et s’efforcer de fournir de la qualité. En revanche si les mecs ne sont là que pour empocher le fric des ayants-droits, ils vont faire de la merde pas chère pour attirer d’autres clients peu regardants sur la valeur du produit.

Dans le cas présent, difficile de voir où l’on se dirige ; le récit de Babylon est suffisamment inconventionnel pour croire que le studio ne va pas juste bâcler le travail, mais dans le même temps le staff composé d’inconnus complets et des trailers peu convaincants ne nous excitent pas outre mesure. Toutefois, une telle histoire ne peut pas être ignorée et on sera là en octobre pour voir de quoi il en retourne.

Deluxe

Africa no Salaryman – La loi de la jungle

Adapté du manga du même nom paru en 2014, Africa no Salaryman n’arrive pas avec son lot d’informations. En effet, peu ont filtré quant au staff et aux détails généraux. Créé par Gamu (à qui l’on doit juste un autre ouvrage, qui n’est pas listé dans notre base car plutôt olé olé), le manga avait déjà bénéficié d’une première adaptation en 2017, via dix ONA de trois minutes chacun. Gamu s’occupant du dessin, comme du scénario, on peut logiquement s’avancer en pensant qu’il en sera de même pour la série animée.

L’histoire est centrée sur trois employés de bureau un peu spéciaux : un lion, un lézard et un toucan. Venus de la savane et exerçant maintenant au Japon, ce sont les différences culturelles qui vont être ici mises en avant avec humour. L’anime est principalement porté par un second homme, Tetsuya TATAMITANI (à qui l’on devait jusqu’alors l’animation de clips musicaux), qui s’occupe à lui tout seul de la photographie, des couleurs, de la réalisation et de la direction artistique.

Après avoir découvert Vatican Miracle Examiner, je me suis rendu compte que les réalisateurs et scénaristes étaient capables de tout. A voir donc si Africa no Salaryman bénéficiera d’un traitement de faveur ou sera gonflé de blagues passables, voire profondément choquantes.

Sacrilège

Sora no Aosa wo Shiru Hito yo – Veuillez pleurer s’il vous plaît

Alors les filles, prêtes à pleurer de nouveau ? Sora no Aosa wo Shiru Hito yo marque le retour sur grand écran de Mari OKADA accompagnée du réalisateur Tatsuyuki NAGAI, pas pour des gros robots cette fois mais bien pour un film dans le style qui les a rendus célèbres avec AnoHana et Anthem of the Heart, c’est-à-dire du bon gros mélodrame bien dégoulinant.

Le récit a pour protagoniste une jeune femme qui a abandonné son rêve de monter à Tokyo pour devenir musicienne, et est restée en province pour s’occuper de sa petite sœur, leurs parents étant évidemment décédés dans des circonstances dramatiques. C’est alors que son fiancé de l’époque revient dans sa vie, plus de treize ans après qu’ils se soient séparés. Au même moment, un garçon débarque en ville qui est en quelque sorte la réincarnation de ce fiancé lorsqu’il était gamin ; et lui va démarrer une relation avec la petite sœur. Drama ensues.

Dire que Mari OKADA est une scénariste qui divise serait un doux euphémisme. Certain(e)s apprécient son style larmoyant à l’extrême tandis que d’autres y voient une prise en otage émotionnelle du public. Son dernier film qu’elle a réalisé elle-même, Maquia, n’a pas été particulièrement bien reçu sur ce point. C’est peut-être pour cela qu’elle revient avec NAGAI, avec qui elle a collaboré à de nombreuses reprises et souvent pour le meilleur. Le film est réalisé chez A-1 Pictures comme d’habitude, et le trailer laisse entrevoir un style complètement similaire à Anthem of the Heart au point où parler de resucée ne serait pas excessif. Ce n’est toutefois pas l’important avec ce genre de long-métrage, ce qui compte c’est de penser à emporter son paquet de mouchoirs au cinéma à partir du 11 octobre au Japon, et peut-être plus tard en France.

Deluxe

Liste complète des animes de l’automne 2019