Les animes de l’hiver 2015
Avant toutes choses, je tiens à vous souhaiter une belle et heureuse année 2015. Une année qui n’aura pas débuté de la manière la plus sereine qui soit, avec ces évènements tragiques qui ont secoué la France et le monde ces derniers jours. Nous vivons dans un monde méchant, où regarder des dessins animés japonais est un loisir futile ; et donc essentiel d’un certain point de vue. Ainsi, le staff d’Anime-Kun a réuni la fine fleur de ses contributeurs pour vous proposer sa traditionnelle sélection de la saison. Une saison pauvre, froide et sèche, mais qui n’entame en rien notre convivialité et notre habitude de rendre les devoirs en retard.
Deluxe
Death Parade – Bienvenue au Club
De l’Anime Mirai 2013, deux pépites avaient réussi à se distinguer : Little Witch Academia et Death Billiards. Et comme le hasard et les gros sous font bien les choses, je me retrouve du coup aujourd’hui à commenter la sortie prochaine de Death Parade, la série créée à partir de ce court métrage.
Rappelons les faits : deux personnes anonymes se retrouvent transportées dans un étrange bar où elles devaient jouer à un jeu de billard dont l’enjeu estleur vie. Pour le peu que j’en connais, il y a là pas mal de ressemblances avec une autre série, la Fille des Enfers (Jigoku Shôjo). En 25 minutes, Death Billards pose une véritable atmosphère et distille soigneusement détails et spéculations sur ce qu’il se passe à l’écran…
Du coup, que peut-on espérer pour la série ? Tout d’abord, la même atmosphère anxiogène et feutrée, et un anime déroutant et mystérieux. La bonne nouvelle, c’est que l’équipe de la série est exactement la même que celle du court métrage : c’est toujours une production Madhouse réalisée par Yuzuru TACHIKAWA, qui a bossé sur pas mal de hits de ces derniers temps, comme L’Attaque des Titans ou encore Kill la Kill et Mine Fujiko to iu Onna. L’animation et le chara-design seront aussi pris en charge par la même équipe, et les doubleurs devraient être de retour également.
Même si j’ai peur que le mystère révèle comme souvent une conclusion décevante, je reste curieux d’en apprendre plus sur ces mystérieux personnages et leur bar énigmatique. Pour finir le trailer laisse quant à lui une excellente impression avec une musique notamment assez éclectique mais qui colle plutôt bien.
Du coup, je vais oser supputer que l’anime sera aussi bon que le court métrage, et espérer que j’aurai quand même quelque chose à regarder cette saison. Sauve-moi, Madhouse !
Zankaze
Assassination Classroom – Mon prof le poulpe psychopathe
Avec la fin de Naruto et celle à venir de Bleach, le Weekly Shonen Jump, plus célèbre magazine de prépublication de mangas au Japon, est à la recherche de nouvelles locomotives pour accompagner l’indémodable One Piece. Les récentes adaptations de séries sportives (Haikyuu, Kuroko’s basket) ont connu un franc succès mais c’est mal connaître la Shūeisha que s’imaginer qu’ils vont s’arrêter en si bon chemin. Assassination Classroom (Ansatsu Kyōshitsu pour les puristes) est le dernier manga de Yusei MATSUI (Neuro) qui truste régulièrement le haut des sondages de popularité au Japon ; il semble d’ailleurs avoir rencontré son public en France où il est publié chez Kana. C’est donc sans surprise qu’une adaptation va voir le jour cet hiver.
L’histoire s’annonce pour le moins barrée. Après avoir croqué un bout de la Lune, l’alien/poulpe Koro-sensei a annoncé vouloir détruire bientôt de la Terre. Notre seule chance ? Il sera le professeur principal d’une classe de collège et ses élèves devront parvenir à le tuer. Bien sûr, il a des pouvoirs à faire pâlir Superman sinon c’est pas drôle.
Alors que la coutume désormais est de confier les adaptations de manga à succès à des studios bien implantés, la Shūeisha a choisi presque des inconnus, Lerche, à qui on doit quand même le déjà déjanté (et thématiquement proche) Danganronpa The Animation. C’est d’ailleurs le réalisateur Seiji KISHI qui a été reconduit pour l’occasion. Il travaillera avec le chara-designer Kazuaki MORITA (Persona 4 : The Animation), le directeur artistique Ayumu MIYAKOSHI, les directeurs de l’animation Keiko KUROSAWA (Re: Hamatora) et Kouji YAMAGATA. Seule véritable figure de poids dans le casting : le compositeur Naoki SATO à qui l’on doit les bandes originales de Eureka Seven et X. Difficile de dire si la tambouille va prendre mais on peut déjà affirmer que ça devrait être assez atypique.
La série sera disponible en simulcast sur ADN.
Afloplouf
Yuri Kuma Arashi – Ours, lesbiennes et folie douce
Quatre ans « seulement » après avoir gratifié l’animation japonaise de Mawaru Penguindrum, Kunihiko IKUHARA est de retour et ses fanboys ne tiennent déjà plus en place.
Il y a fort longtemps, une pluie de météores originaire de la planète Kumaria s’est abattue sur la Terre, causant un inexplicable soulèvement des Ours à travers le monde et un vaste conflit entre Ours et Humains. De nos jours, un mur gigantesque sépare les deux peuples qui vivent dans une paix relative. L’histoire se concentre sur deux jeunes filles amoureuses l’une de l’autre alors que des ours déguisés infiltrent le monde des humains…
A la vue d’un tel synopsis, respirant une fois de plus la folie douce et qui fera peut-être fuir les profanes, le fan d’IKUHARA lui ne peut avoir qu’une seule réaction : ça va être fabuleux.
Le manga est publié depuis février dernier, mais on ne peut réellement parler d’adaptation puisqu’il est écrit par IKUHARA lui-même et que, connaissant ce dernier, soit la série divergera fortement du manga, soit le manga sera réduit à un storyboard glorifié de la série. Si l’on peut s’inquiéter de ce que la longueur des animes que l’on confie à IKUHARA se réduise de plus en plus, ou de sa tendance à afficher plus ouvertement du fan-service, il nous a tout de même prouvé précédemment que les douze ans qui séparent le film d’Utena et Mawaru Penguindrum n’avaient pas porté atteinte à sa créativité ni atténué son excentricité. Je préfère donc être optimiste et penser qu’il sauvera une fois de plus l’animation japonaise.
IKUHARA sait s’entourer et dénicher les futurs talents, comme le prouvent les travaux de la décennie passée de nombre de ses collaborateurs sur Utena. Aussi voudra-t-on probablement garder un œil sur Tomohiro FURUKAWA, animateur clé et storyboarder sur MawaPen qui se voit promu au rang d’assistant-réalisateur, ou sur Etsuko SUMIMUTO qui assure le chara-design et qui a déjà connu un premier gros rôle récemment en étant directeur de l’animation sur Madoka Rebellion. On retrouve aussi certains de ses anciens collaborateurs, tel que Takayo IKAMI (Penguindrum) au script ou Chieko NAKAMURA (Penguindrum, Utena) à la direction artistique.
Les trailers sortis jusqu’ici transpirent le style d’Ikuhara à n’en plus finir, et si il est bien trop tôt pour crier au chef-d’œuvre, je pense ne pas être trop optimiste en disant que Yuri Kuma Arashi a les armes nécessaires pour devenir un anime majeur de l’année à venir.
La série sera disponible en simulcast sur Crunchyroll.
Down
Maria ~ Sorcière de gré, pucelle de force – Maria Magdalena chantait dans tes bras ♪ …
Certains ont dû s’en rendre compte après avoir regardé une multitude d’animes : les Japonais adorent Jeanne d’Arc. Le nombre de personnages qui s’en inspirent, ou bien même les animes qui la mettent en scène pour ce qu’elle est, sont maintenant trop nombreux pour tous être cités. Par contre, il est extrêmement rare que notre Jeanne nationale soit mise en scène dans son contexte historique : la fameuse Guerre de Cent ans. Alors que bon Dieu, ça donnerait un anime historique au long court tout simplement géniallissime. Imaginez : la bataille d’Azincourt, le siège d’Orléans… Où sont les scénaristes bordel ? Eh bien ils sont sur Maria ~ Sorcière de gré, pucelle de force. Une série qui se déroule pendant la Guerre de Cent ans. Mais qui ne met pas en scène Jeanne d’Arc. Et qui s’apparente plus à de l’heroic fantasy qu’à de l’historique. Snif. Monde cruel.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras. Car l’affiche est tout de même alléchante avec sa troupe de soldat moyenâgeux. On va en avoir des batailles. Bref, nous voici en compagnie de Maria, une sorcière qui vit dans une forêt en France. La guerre qu’elle hait tant fait rage, et pour protéger le village voisin, elle n’hésite pas à prendre part au conflit avec ses familiers et ses sorts. Cela attire l’attention de l’Archange Saint Michel, qui n’apprécie guère que ses plans soient perturbés par ses interventions. Ce dernier pose une condition : le jour où elle perdra sa virginité, elle pourra dire adieu à ses pouvoirs. Et pour être sûr qu’elle n’en abuse pas, il envoie l’ange Ezekiel s’assurer de son bon comportement.
Si l’histoire a l’air sympathique, il faut avouer que le staff autour l’est tout autant. Pas de grosses pointures, certes, mais nous avons des gens qui ont clairement fait leur preuve. Déjà, le studio en charge est Production IG (Ghost in the Shell : SAC, Psycho Pass…). Plus la peine de le présenter. La réalisation a été confié à Goro TANIGUCHI, le type derrière Code Geass, Planètes ou S-CRY-ed. On a connu bien pire comme CV. Pour le scénario, il a appelé un ami : Hideyuki KURATA. Vous lui devez Kamichu, Hellsing Ultimate ou encore Samurai Flamenco. Au character-design, pareil, une amie : Yuriko CHIBA, plus connue pour son travail en tant que directrice de l’animation (Code Geass, Berserk). Quant à la direction artistique (très colorée par ailleurs), c’est un vétéran qui s’en occupe en la personne de Shigemi IKEDA (pêle-mêle : Library War, Afro Samurai, plein de Gundam…). Et pour la musique, nous avons Masato KODA qui s’était bien débrouillé sur Arpeggio of Blue Steel.
En plus de son contexte historique et de son staff, il y a encore un argument qui joue en la faveur de Junketsu no Maria. Le manga dont est tiré l’anime (de Masayuki ISHIKAWA, auteur aussi de Moyashimon) est fini depuis 2013. On est donc certain d’avoir une fin. Pour ma part, je serai devant le premier épisode. Juste pour le fun de voir apparaître un dragon en pleine Guerre de Cent ans.
La série sera disponible en simulcast sur ADN.
Rydiss
Saenai Heroine no Sodatekata – Bonne année, bon harem
La promesse de la chaîne Fuji TV de sauver l’animation japonaise avec sa case Noitamina s’est vite avérée n’être qu’une usine à gaz de plus, dans ce marché verrouillé par les otakus où la différence est sanctionnée par l’indifférence. Cela n’a pas empêché les producteurs de sortir quelques animes risqués et intéressants en 2014 (Ping Pong et Terror in Resonance pour ne pas les citer), une bonne initiative qui sera évidemment balayée dès 2015 avec, pour commencer, l’adaptation de Saenai Heroine no Sodatekata.
C’est l’histoire de Tomoya, un jeune lycéen qui bosse à temps partiel pour se payer ses animes et ses JV. Lorsqu’il rencontre Megumi, sa jolie camarade de classe, il décide de la prendre comme modèle pour son projet de jeu de drague amateur. Espérant faire succès au Comiket (la plus grande convention de doujins du Japon), il réunit dans son école une équipe d’otakus pour travailler avec lui. Équipe entièrement féminine, évidemment.
Difficile d’attendre quoi que ce soit de ce pitch écœurant, ostensiblement destiné à flatter l’ego des grotakus qui fréquentent les cercles amateurs japonais. Encore plus écœurant, c’est le studio A-1 Pictures (Aldnoah Zero, Sword Art Online) qui se chargera de la production. Le réalisateur Kanta KAMEI, qui nous a fait croire un moment qu’il oserait adapter des mangas sociaux un peu difficiles (Usagi Drop) s’est finalement rangé auprès de la masse avec des séries de rom-com oubliables et oubliées (OreShura, Nanana’s Buried Treasure, tous chez A-1 Pictures). Le scénariste n’est autre qu l’auteur du LN original, Fumiaki MARUTO ; vu que les auteurs de LN ne sont que des plumitifs rêvant de se faire adapter en anime, autant les embaucher directement. Quant à la musique, elle sera composée par le gars qui s’est occupé de celle de K-On. Ouh, ça va être épique.
J’ai l’air d’un vieux con aigri ? Imaginez ce que c’est de devoir présenter une série qui ne vous intéresse pas et qui représente un peu tout ce qui vous dégoûte dans l’animation japonaise. Heureusement, si je suis tenu d’en parler, rien ne m’obligera à la regarder. Et vous non plus.
La série sera disponible en simulcast sur Crunchyroll.
Deluxe
Bôei-bu Love! – IIIIIIIH ! So Kawaii Desu !
Est-ce que mon japonais est aussi nul que mes goûts ? Nul ne le sait. Mais la seule chose qu’il est possible de connaître, c’est que Bôei-bu Love risque de faire des émules cette saison. La raison est toute simple : vous connaissez Magical Doremi, Pretty Cure, Sailor Moon ? Bref, toutes ces séries où un groupe de jeunes filles, parfois adolescentes, obtiennent des pouvoirs magiques et des tenues à froufrous grâce à une petite bête dotée de la parole ? Et bien entendu, elles combattent les méchants qui volent la joie, le bonheur, l’amour du monde entier car ils sont méchants ? Et bien, Bôei-bu Love c’est exactement pareil mais en en échangeant les sexes.
Pour le studio derrière cette production, il s’agit de Diomedea. Pas forcément des plus connus, ils s’illustrent principalement derrière des animés à caractère « harem » ou avec de jolies filles. Ainsi, Akuma no Riddle, NouCome ou alors Ika Musume (pour différencier des deux genres cités auparavant). Ce ne sont pas forcément parmi les meilleurs du genre mais Ika Musume avait le mérite de faire sourire bêtement devant l’idiotie de son héroïne. Mais ne nous soucions pas que du studio. Le directeur chargé de faire briller cet animé est un « grand » du monde l’animation japonaise : Shinji TAKAMATSU ! L’homme derrière les épisodes de Gintama et Ixion Saga, accompagné par Michiko YOKOTE au scénario, autant dire qu’il faudra s’attendre à du lourd. Quant aux seiyuus, faire une liste pour chacun prendrait trop de temps mais dans leur globalité, ce sont tous de jeunes débutants : ils n’ont obtenus que peu de rôles, souvent guère importants. C’est peut-être alors l’occasion pour eux de briller dans ce nouvel animé.
Alors, on en attend quoi ? QUE DU BONHEUR ! Ne nous leurrons pas. Peut-être que les voix risquent de nous perturber car nous ne pourrons les affilier à aucun personnage d’une série plus connue. Peut-être que la musique, faite par un illustre presque inconnu (yamazo) risque de nous déplaire. Avec des peut-être, on ne regarde plus aucun anime car tout sera merdique. Mais non, cette saison ne m’intéresse guère ou presque. Bien que je n’ai jamais vu l’adaptation animée de Gintama (on évite le lynchage) et que j’ai à peine lu le manga, j’ai tout simplement adoré Ixion Saga DT pour son humour décalé. Ainsi, si Bôei-bu Love joue parfaitement sur son côté parodique lié aux Magical Girls, nous pourrons alors obtenir la meilleure surprise de ce début d’année 2015. Et le meilleur dans cette histoire, c’est qu’il y aura nulle honte à venir se cosplayer en nos héros. Car oui, les cosplayers barbus de Sailor Moon, ça va un moment.
La série sera disponible en simulcast sur Crunchyroll.
Shiroiryu
Koufuku Grafitti – Quand l’appétit va…
Considérés pendant un temps comme les rois du pétrole grâce aux immenses succès de Bakemonogatari et Madoka Magica, le studio Shaft n’a cependant jamais réussi à décoller de son statut de fournisseur régulier de séries cheap pour otakus peu exigeants. Adaptations de LN moisis et de mangas de troisième zone constituent désormais l’essentiel de la production du studio ; sans parler de la surexploitation de la licence Monogatari de Nisioisin, qui bizarrement ne fait plus autant le buzz qu’avant.
Allons droit au but : Koufuku Graffiti est une adaptation de yonkoma (manga en quatre cases à l’intérêt narratif limité) qui se propose de mettre en scène les repas de trois collégiennes dans un ton forcément très mignon et tendancieux. On se souvient qu’un autre yonkoma appelé K-On avait fait son succès avec des lycéennes qui mangent des gâteaux, on ne se surprend donc pas de voir des imitateurs pointer çà et là, même plusieurs années après la bataille.
La réalisation est confiée à Naoyuki TATSUWA, spécialiste des comédies chez Shaft – il y a réalisé Nisekoi l’an dernier – avec une équipe réunissant la fine fleur du studio. Mais la surprise du jour est de voir que la scénariste n’est autre que Mari « tire-larme » OKADA, dont la dernière série en date (M3 Sono Kuroki Hagane) s’est terminée dans l’indifférence générale et a fait un grave flop au Japon. Pas sûr que ce soit cette série qui la réhabilitera, mais bon, il faut bien gagner sa croûte.
Les premiers visuels et le court trailer diffusés par Shaft ne donnent pas vraiment l’eau à la bouche, mais il paraît qu’il faut toujours goûter avant de dire que l’on n’aime pas. Dans un festin d’hiver plutôt frugal, toute la question sera donc de laisser une place à ce dessert modérément alléchant.
Deluxe
Fafner: Exodus – Faîtes pas les cons
Il y a de cela dix ans, un jeune studio, Xebec, cherche à s’émanciper et se faire un nom. Comme beaucoup de ses petits copains de l’époque, ils sortent un Eva-like : Fafner. Pour les jeunes impertinents qui n’auraient pas connu les années 90, on qualifie d’Eva-like les séries d’animation qui suivent le schéma de l’immense succès de l’époque : Evangelion. Pour faire très court, ce sont donc des séries « mécha » où des jeunes pilotes combattent à bord de robots géants des aliens étranges, le tout sur fond de discours philosophiques. Celui qui se sera le mieux approché de la formule est à mes yeux Fafner. J’oserai même le blasphème en affirmant que son histoire était mieux troussée que celle de son modèle sorti des fourneaux de Gainax. L’univers était bien exploité, sans zone d’ombre et avec une fin complète.
Et c’est là que ma première inquiétude pointe. Vous vous en serez doutés ; si je vous ai sorti cet historique, c’est bien parce qu’à l’occasion de l’anniversaire de la série, Xebec nous prépare la suite : Exodus. Or, je ne vois pas forcément ce qu’il y a de plus à raconter dans cet univers. La dernière fois que j’avais ce doute c’était devant Eureka Seven Ao et je viens seulement de me remettre de ce traumatisme. Je croise très fort les doigts pour que Xebec ne commette pas les mêmes erreurs. Au mieux, ils auront appris du film Heaven & Earth sorti en 2000, passablement ennuyeux.
La bande-annonce donne quand même quelques motifs d’espoirs puisque si on n’y apprend pas chose, on voit que la moyenne d’âge des personnages est plus élevée, y compris chez les pilotes de Fafner. On remarque aussi que le studio a gardé, au grand dam de certains, deux marques caractéristiques : le mecha-design en 3D (avec un petit coup de jeune quand même) et le chara-design reconnaissable entre tous de Hisashi HIRAI (Gundam Seed) alias monsieur petits traits sous les yeux. De fait, Xebec reconduit pas mal de membres de la série de 2004 avec le réalisateur Takashi NOTO (qui était alors l’un des producteurs), le mecha-designer Naohiro WASHIO (qui s’est fait la main sur Gundam 00 entre temps), le compositeur Tsuneyoshi SAITO (Dennô Coil) et Takashi AOKI à la photo. Seul changement : le directeur artistique Toshihiro KOHAMA mais ils ne sont pas allé chercher très loin car il a travaillé sur Heroic Age.
Point crucial s’il en est, le scénario est confié à Tow UBAKATA qui avait déjà bossé sur la deuxième partie de la série de 2004. Il a été particulièrement sollicité ces temps-ci entre la deuxième saison de Psycho-Pass et les OAVs Ghost in the Shell: Arise. Le type est compétent mais inconstant, je l’attends au tournant. Fan – vous l’aurez compris – de Fafner, j’allume des cierges depuis l’annonce d’Exodus. Mais depuis la déception que m’a infligée Bones, si on rajoute ma confiance en Xebec toute relative, je sens que je vais me prendre très vite le mur de la réalité dans la tronche. Néanmoins comme un gamin devant une boîte de chocolats, j’espère un beau cadeau d’anniversaire. Pourvus qu’ils ne soient pas fourrés à l’alcool.
Afloplouf
The Rolling☆Girls – Elles sont loin d’être stones
Au milieu de toutes ces secondes saisons et autres adaptations, on trouve encore des studios qui nous sortent des créations originales. Certes, ils sont peu nombreux, mais ils existent. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que l’un d’entre eux soit celui qui nous a offert le dernier gros succès mondial de l’animation japonaise : l’Attaque des Titans. C’est donc l’occasion de vérifier que Wit Studio est capable de faire autre chose que des adaptations épiques de mangas.
Déjà un bon point pour cette série : on va parler moto, yeah ! Bref, nous voici dans un futur où les préfectures du Japon se sont désolidarisées du pays après la Grande Guerre de Tokyo pour devenir des nations indépendantes. Chaque préfecture est dirigée par un prophète nommé Mosa et qui a à son ordre une armée appelée Mob. Nous allons suivre quatre des Mobs de la préfecture de Saitama en la personne de Nozomi, Yukina, Ai, et Chiaya, en voyage (en moto of course) à travers tout le Japon sur ordre de leur Mosa, et ce pour être témoin des combats qui commencent à éclore entre les préfectures pour s’emparer des territoires.
Donc ça a l’air cool. Des filles, de la baston, du road movie et des motos. Comment ça pourrait louper, hein ? Puis quand en plus l’équipe sur le projet est pas dégueulasse, on peut se dire que l’on tient l’une des séries les plus prometteuses de la saison. A la réalisation, appelons Kotomi DEAI, qui a une longue expérience dans le story-board, mais pas grand-chose pour ce qui est de la réalisation : la deuxième saison de Silver Spoon. Bon, c’était bien, mais c’était limite un copié-collé du manga. C’est l’occasion d’exprimer son talent avec cette série originale. Au character-design, nous avons Katsuhiko KITADA (le film Hal et la conception du design des personnages de Guilty Crown) qui adapte le travail de tabu (Tari Tari). Les filles sont bien mignonnes, déjà ça de réussi. Intéressons-nous plutôt au directeur artistique, Seiki TAMURA, qui est responsable des belles couleurs pastel qui ont forcément attiré votre regard lors de la bande-annonce. C’est quand le même gars derrière Lucky Star, Haruhi et Lupin III : The Woman called Fujiko Mine. Ça va être beau. On finira par la musique, confiée à Masaru YOKOYAMA. Vous le connaissez, il bosse actuellement sur Your lie in April…
Quelque chose me dit que ça va être fun. La bande-annonce annonçait déjà une série colorée et déjantée, avec une animation agréable, mais le staff vient confirmer qu’on pourrait avoir quelque chose de franchement bon. Le scénario, à base de confrontations entre des régions, ne pourra que nous parler à nous Français attachés à notre terroir. Ah, et j’oubliais : il y a des motos. Vendu.
La série sera disponible en simulcast sur Wakanim.
Rydiss
Kuroko’s Basket (TV 3) – À nous le boss de fin
On était sûr de le voir débarquer un jour ; il ne manquait plus qu’à connaître la date. Ce sera donc pour janvier 2015 qu’arrivera dans nos foyers la suite des aventures de Kuroko et Kagami. Si vous ne connaissez pas déjà, arrêtez de lire ce texte et allez voir les épisodes précédents de cette série sur le basket avec des beaux gosses pour rameuter les fujoshis (et ça marche à plein en plus) mais qui n’en est pas moins viril. Maintenant que nous sommes entre nous, reprenons. Toujours dans le championnat national, Seirin doit bientôt trouver sur sa route, si j’ai bien compté, le seul joueur de la fameuse génération miracle, Akashi. Ancien capitaine de l’équipe des monstres, il arrive à faire peur à ses anciens coéquipiers qui ne sont pourtant pas des mijaurées. En plus, il a les cheveux rouges, ça fait peur, et ça fera ton sur ton avec Kagami . Si on compte en plus qu’on nous a alléchés lors de la saison 2 sans jamais le voir sur le terrain, il a intérêt à nous sortir des techniques de l’espace à rendre Kuroko visible (parce qu’il est transparent d’habitude, si je dois expliquer mes blagues c’est plus drôle). Bon il y aura certainement d’autres matchs pour nous mettre en appétit mais le plat de résistance est bien là.
On retrouvera a priori aux manettes les mêmes individus qui ont opéré sur les saisons précédentes sur cette troisième (et dernière ?) saison . Le réalisateur Shunsuke TADA (storyboard du deuxième OAV de Ghost in the Shell: Arise), le chara-designer Yoko KIKUCHI, les directeur de l’animation Takayuki GOTO (troisième OAV de GitS: Arise) et le directeur artistique Shinya MITA (Aquarion Evol, nul n’est parfait). En panne d’inspiration, je vais une fois n’est pas coutume parler comédien de doublage avec celui de Akashi : Hiroshi KAMIYA. Sa voix vous sera probablement familière car il a interprété Levi dans L’Attaque des Titans. Les deux personnages principaux Kuroko et Tagami sont eux toujours doublés par, respectivement, Kensho ONO (Slaine dans Aldnoah Zero) et Yuuki ONO (Pin dans Kimi ni Todoke).
Ça risque de faire un vide si la série se conclut là dessus (je ne lis pas le manga) à moins qu’on ait droit à un bis sous la forme d’un All-Japan. Souhaitons en tous cas une fin en apothéose qui nous accroche à notre siège.
La série sera disponible en simulcast sur ADN.
Afloplouf
Hana to Alice Satsujin Jiken – A la recherche de soi.
Plus d’une décennie après la sortie de Hana & Alice, film live dont il a été le réalisateur, Shunji IWAI revient sur la scène de la japanimation avec Hana to Alice Satsujin Jiken, son nouveau projet. L’histoire de ce long métrage d’animation japonaise, qui se situe antérieurement à celle de son ainé, retrace la rencontre de Hana et Alice, deux adolescentes qui enfilent les costumes de personnages principaux.
Davantage habitué au cinéma live qu’à l’animation à proprement parler, IWAI n’en est cependant pas à son premier coup d’essai dans le milieu. En 2009, il fait ses premiers pas en tant que scénariste sur les films Baton qui se distinguent pour leur usage de la rotoscopie. Cette technique cinématographique semble le séduire puisqu’elle sera également utilisée sur ce film pour lequel on le retrouvera aux postes de réalisateur, scénariste et compositeur musical, rien que ça.
N’ayant pas vu le film parent, il m’est difficile de préjuger de la qualité de cette production assez discrète pour l’instant. Néanmoins, au vu de certains essais récents (notamment Aku No Hana), on peut espérer de cette conception une représentation qualitative de l’adolescence en eau profonde. Ceci est mon outsider hivernal.
Allbrice
Durarara!! (TV 2) – Une bonne raison de revoir la première saison
Le premier gros coup du studio Brain’s Base, la série qui lui a permis de se faire un nom chez les fans, a été Baccano en 2007. Malins, ils adaptent quelques années plus tard un nouveau light novel du même auteur, Ryohgo NARITA, qui garde l’idée de fantasy urbaine en troquant les années 30 pour un monde plus contemporain : Durarara. Bingo, la série est une nouvelle fois un franc succès critique. Elle souffre cependant d’un défaut important : l’absence d’un vrai fil rouge. Et devant un casting très fourni de personnages, certes pittoresques, qui s’entrecroisent sans qu’on ne distingue de véritable trame globale au-delà de la succession de petites histoires plutôt indépendantes. C’est un tel foutraque qu’aujourd’hui je serais bien en peine de vous raconter par le menus les différentes péripéties. Le spectateur reste dès lors sur sa faim à la fin de la série. Qu’à cela ne tienne car voilà qu’une deuxième saison est annoncée pour cet hiver !
Sans surprise, la même équipe qui a travaillé sur la première saison et sur Baccano rempile ici mais on va essayer de voir ce sur quoi ils ont bossé entre temps. Le réalisateur Takahiro OMORI a surpris son monde avec l’iconoclaste Samurai Flamenco. Le scénariste Noboru TAKAGI s’est entretenu sur Kuroko’s Basket. Le chara-design original de Suzuhito YASUDA (Yosuka Quartet) est toujours adapté à l’écran par Takahiro KISHIDA qu’on a vu à l’œuvre sur Haikyu récemment. Akira TAKATA (à qui on doit toujours OoFuri et qui est donc un argument ad hominem à lui seul pour regarder Durarara) a travaillé sur quelques épisodes de la deuxième saison de Psycho-Pass. Le directeur artistique Akira ITO s’est fait remarquer pour sa contribution à Aldnoah Zero. Enfin le compositeur Makoto YOSHIMORI a exercé ses talents sur Hamatora.
Bref, il y a du lourd, du très lourd et on est à peu près assuré d’avoir droit à un solide divertissement. Exigeants, on attendra de voir si les menus défauts de la première saison seront corrigés avec une véritable conclusion. Et de ce côté-là, c’est pas forcément bien embarqué puisque plus qu’une longue saison, elle devrait être découpée en trois arcs d’une douzaine d’épisodes chacun, diffusés en janvier, en juillet et enfin en janvier 2016. Autant pour la continuité mais c’est la différence entre du pop corn auquel on ne prête plus attention à la fin de la projection et la madeleine de Proust qui reste gravée dans nos mémoires.
La série sera disponible en simulcast sur Wakanim.
Afloplouf
Une liste plus exhaustive des nouveautés de la saison est disponible sur cette page.
8 commentaires
Cet hiver est la saison des sequels par excellence ;KNB 3, A/Z 2,Drrr 2,TG 2,JJBASC2,dd3,,Soukyuu no Fafner: Dead Aggressor- Exodus ect….donc ça représente le moment idéal pour attaquer les saisons précédentes et ensuite rattraper celles en cours .Concernant les nouvelles séries, rien à capter mon attention mais je vais comme même jeter un coup d’œil en espérant trouver une perle caché. Good job le staff AK comme d’hab vos présentations sont intrigantes. OVER AND OUT
L’article fait le tour de la plupart des séries intéressantes de cet hiver, même s’il manque un zeste de troll sur Aldnoah/Zero.
N’ayant pas grand chose à me mettre sous la dent cette saison, je ne vais surement suivre que Death Parade et Durarara, et laisser leur chance à Maria et Rolling Girls.
Faut tester le Magical Boy !
Je vous le dis. :)
bravo à tous !
C’est vrai que c’est un peu light mais l’essentiel c’est qu’on sente que vous ayez mouillé le maillot pour nous. Merci beaucoup pour cet article !
Cet hiver j’ai décidé d’embarquer pour les destinations qui me paraissaient les plus sûres, c’est à dire : Death Parade, Assassination Classroom et La suite de Jojo Stardust Crusaders (of course). Cependant, votre article m’a convaincu d’élargir mes horizons avec : Rolling Girls et Hana to Alice to Satsujin Jike. L’un à l’air typé et coloré à souhait, tandis que l’autre m’intrigue par son visuel et son usage de la rotoscopie.
Et Fafner Exodus me tenterait bien ! Mais pour ça il faudrait déjà que je puisse répondre à votre invitation au jeu du : « ‘Va-découvrir-la 1ère-saison-d’abord !' » :D J’ai aussi les KnB-S3 et Durarara-S2 qui m’attendent mais on verra ça plus tard, en hors saison. ~
Le premier épisode de Fafner me fait très peur. J’ai adoré la première série, mais là, je m’inquiète (et cette 3D plastique! une horreur)
Pour commencer, mes 2 « plaisirs coupables » (hum) sont Absolute Duo et Shin Maou no Testament. Faut dire que j’avais un peu « hypé » le 2nd par le passé en entendant parler de son existence pour la première fois, mais cette attente est finalement retombé à plat avant même que je visionne le 1er épisode…
Ensuite, j’ai aussi commencé la suite de KnB, de TG et celle de JBA: SC, ainsi que le fameux Assassination Classroom : des immanquables pour ma part (surtout l’avant-dernier).
Sinon, tout comme D.Star je vais également laisser une chance à The Rolling☆Girls, grâce aux dires de Rydiss plutôt convaincants ! ^^
Ah et sachant que j’ai bien apprécié l’OVA de Death Billiards, il est clair que je materai sa version en série TV !
Jolie présentation des principaux animes Hiver 2015.
Pour avoir visionné un grande partie des deux premiers épisodes des séries diffusées actuellement, je pense retenir : Assassination Classroom, Death Parade, Rolling Girls. Je continue de suivre les séries Yuri Kuma Arashi et Bôei-bu Love! pour voir où elles vont mener. Pour le reste, je vais pouvoir consacrer du temps pour me plonger dans de bons vieux crus !
Death parade m’a séduit après un death billiard en introduction. Fan d’anime sportif; je me dois de suivre la saison 3 de kuroko. Jojo viendra une fois toute la saison finie, j’aime avaler les saison de jojo je ne supporte pas d’attendre. Merci pour ces présentation.