Les animes de l’hiver 2019
En cette période de fêtes, je vous filerais bien une métaphore sur les cadeaux et le retour aux traditions mais je n’aime pas cette période de l’année. En revanche, j’aime l’animation, même si elle ne me le rend pas tous les jours. L’équipe et moi nous sommes donc décarcassés pour vous concocter quelques présentations sur les sorties à venir cet hiver.
City Hunter : Shinjuku Private Eyes — Surtout quand la fille est mignonne
Parmi les retours inattendus de ce début d’année, City Hunter est peut-être celui qui fait le plus plaisir. Le manga original de Tsukasa HÔJÔ, publié dans le Shônen Jump au cours des années 80, a donné lieu à un des animes les plus célèbres au monde et pas seulement grâce à son étrange adaptation française sous le titre Nicky Larson. Des films, des spin-offs… La franchise a longtemps été alimentée avant finalement de tomber dans une relative désuétude au tournant du siècle, le dernier téléfilm animé datant de 1999, il y a exactement vingt ans donc.
C’est donc avec bienveillance que l’on accueille Shinjuku Private Eyes, un tout nouveau long-métrage animé relatant les aventures de Ryo Saeba et sa bande. Pour rappel, Ryo est un « nettoyeur » qui, armé de son fidèle Colt Python, exécute les basses œuvres de ses clients dans les quartiers les plus chauds de Tokyo. Ryo a toutefois une tendance à bien choisir ses commanditaires, en général des jolies filles qu’il n’hésitera jamais à courtiser entre deux fusillades. Ce nouveau film reprendra tous les personnages emblématiques de la série, mais se déroulera cette fois dans le Shinjuku contemporain.
En revanche pour ce qui est du staff, le studio Sunrise a décidé de revenir aux sources puisque le réalisateur est Kenji KODAMA, qui était déjà à ce poste à l’époque de la première série en 1987. L’autre pointure est le compositeur Taku IWASAKI, connu notamment pour la bande-son de Gurren Lagann, et qui s’était fait assez discret ces derniers temps. La bande-annonce du film laisse entrevoir une animation de haute qualité qui sert un design fidèle à l’original. Les fans de la licence seront donc bien au chaud dans leurs pantoufles, et les autres prennent le risque de se confronter au retour gagnant d’une licence culte. Shinjuku Private Eyes sortira le 8 février au Japon et on l’attend ici avec gourmandise.
Deluxe
Boogiepop Never Laughs — Résurrection sérieuse
Shingo NATSUME ne se lasse pas d’essayer de ressusciter le cadavre pourrissant de Madhouse. Avec l’aide du scénariste Tomohiro SUZUKI, il donne l’image d’un utopiste errant dans les ruines du studio : certes, nous devons au couple One Punch Man, mais aussi et surtout ACCA, qui réunissait tous les éléments d’une série audacieuse et exigeante comme Madhouse ne semblait plus pouvoir en produire depuis des temps antédiluviens.
Cette fois-ci, la résurrection est plus audacieuse encore. La célèbre série de light novel Boogiepop, qui date de l’époque où le genre n’était pas encore systématiquement maudit, n’avait connu qu’une seule adaptation animée, au sein-même du studio Madhouse en l’an 2000. Si on est content de ne pas assister au retour à la réalisation de Takashi WATANABE, – qui officie depuis chez J.C. Staff avec l’exigence de qualité que l’on connaît à ce studio – on regrettera l’esthétique post-Lain, le filtre sépia dégoulinant et la vieille odeur nostalgique d’une animation disparue. On craindra surtout que la série ne sache se hisser à la hauteur de la première du nom, qui avait durablement marqué le paysage de l’animation japonaise au tournant du millénaire.
Cette série, qui n’est ni une suite, ni une remise au goût du jour de la série de 2000, est plutôt l’adaptation d’un autre roman de la franchise. Cependant le scénario gravite toujours autour de Boogiepop, figure mystérieuse connue à travers des légendes urbaines. Elle aurait la capacité de délivrer les âmes en peine de leur souffrance, mais représente à la fois un vif objet de curiosité et un danger péremptoire pour un groupe lycéen.
Si on peut espérer de Shingo NATSUME et Tomohiro SUZUKI un résultat propre et satisfaisant, on peut en revanche compter sans réserve sur la musique du génial Kensuke USHIO, qui avait participé pour notre plus grand bonheur aux deux dernières séries de YUASA : Ping Pong et Devilman Crybaby. Il n’est cependant pas certain que sa musique remplace tout à fait le sépia lainiesque et nostalgique mais à défaut, elle fournira au moins une bande son de choix à écouter.
Minuit
Dôkyonin wa Hiza, Tokidoki, Atama no Ue – Nyancat, the Animation
Ne vous fiez au sous-titre mensonger issu de mon manque d’inspiration. Nous sommes tous plus ou moins fatigués en cette période de fin d’année, et pour ma part, cela se traduit par une plume moins imaginative. J’ai donc besoin de réconfort. Et d’inspiration. Tiens, comme le protagoniste de cette série. Comme ça tombe bien.
Un écrivain de romans policiers plutôt réservé, Subaru Mikazuki, fait face à la plus grande peur de tout rédacteur : la page blanche. N’étant pas à l’aise en société, il évite ses contemporains comme la peste et s’enferme dans son monde. Mais au détour d’une ruelle, il tombe sur un chat de gouttière un peu sauvage. Curieusement la vue de l’animal lui redonne de l’inspiration, et il le ramène donc chez lui. La cohabitation commence alors, et il n’est pas au bout de sa peine.
Pour donner son, lumière, couleur et animation au manga de Minatsuki et Asu FUTATSUYA, le studio Zero-G a appelé Kaoru SUZUKI (DIVE!!), un nom ma foi pas très inspirant. Les personnages (dont le chat) ont été confiés à Masaru KITAO, plus connu pour son travail en tant que directeur de l’animation habituellement, mais qui a déjà prouvé ce qu’il valait à ce poste (Death Note). Le script sera l’œuvre de Deko AKAO, qui n’en est pas à sa première adaptation (3D Kanojo – Real Girl) et la musique composée par Kotoringo, pour qui c’est une première. On ne va pas se mentir : la révolution de l’animation n’aura pas lieu avec cette série, mais la bande-annonce montre quelque chose de correct et dans le ton (hormis pour les personnages féminins qui ont des yeux disproportionnés).
S’il suffisait d’un chat pour retrouver l’envie d’écrire, j’en aurais déjà recueilli douze. Blague à part, le fait que la série adoptera à la fois le point de vue de l’humain et celui du chat a piqué mon intérêt, et j’ai bien envie d’une tranche de vie paisible. Puis soyons honnêtes : j’aime les chats. Autant dire que la tête toute mignonne du félin a eu raison de moi sans aucune difficulté.
Rydiss
Mob Psycho 100 II – 10000%
Ah, je me souviens comment a débarqué Mob Psycho 100 en cet été 2016. Arrivé un an plus tard que One Punch Man, un mélange d’intrigue pour « l’autre manga de ONE » et de condescendance pour ce qui s’annonçait un spin off pour surfer sur le succès de son aîné. Aujourd’hui, c’est la deuxième saison de Mob qui débarque avant la suite des aventures de Saitama prévue pour ce printemps et j’oserai le crime de lèse-hype en affirmant que si on ne compare que les séries d’animations, c’est bien celle de Mob Psycho 100 qui tient la dragée haute.
Avec son cadre typiquement japonais, son anti-héros qui ne se cantonne pas au rôle d’archétype (celle-là elle est pour toi le mec en spandex jaune), sa direction artistique assumée et cette putain de bande son qui déchire sa mère, Mob Psycho était une sacrée prise de risque ; une œuvre bizarre et bariolée dans tous les sens du terme. Le staff en charge prend son pied et on s’éclate avec eux. Comme de bien entendu, on ne change pas une équipe qui gagne et tous les postes clés ont été conservés ; que ce soit le réalisateur Yuzuru TACHIKAWA ou le scénariste Hiroshi SEKO. Surtout, j’attends de pied ferme le retour du chara-designer Yoshimichi KAMEDA et du monstrueux Kenji KAWAI à la musique.
Je vous laisse attendre votre sucrerie, je sais ce qui me tiendra chaud cet hiver.
Afloplouf
W’z – Dessine-moi une poubelle
Je ne sais pas si GoHands me met en colère ou s’il suscite juste en moi une vive incompréhension. Le studio rassemble indéniablement beaucoup de savoir-faire ; en témoignent l’aspect technique irréprochable de leurs productions, leur maîtrise des effets numériques et de la composition. Que l’on adhère ou non au style, visuellement, ils savent y faire : c’est baroque, fouillis, mais indéniablement propre. Leur nouvelle production n’échappe pas à la règle. D’ailleurs, elle propose tant de similitudes avec leurs précédentes séries qu’on se demande même pourquoi elle n’a pas été présentée comme le spin-off ou la suite d’une franchise existante.
Dans une ville futuriste fournie de gratte-ciels, un jeune adolescent entreprend de conquérir le monde de la musique en tant que disc-jockey. L’argument est pour le moins original ; mais GoHands a surtout cherché un moyen de réinvestir tout ce qu’ils avaient mis au point techniquement sur leurs précédentes productions, notamment Mardock Scramble, K Project et l’immonde Hand Shakers. On retrouve donc les couleurs fantaisistes, les combats d’épée dans un environnement numérique et les effets de caméra divers et avariés.
La série s’annonce insipide et je n’avais en réalité pas souhaité en parler pour elle-même. En fait, il n’y a pas grand-chose à dire strictement au sujet de la série. Ce qui l’entoure est autrement plus intéressant ; et alarmant.
W’z, que la série soit plus ou moins réussie, est le produit d’une industrie rongée par un cancer immonde. C’est exactement le genre de projet qui démontre le pouvoir dégoûtant et les limites du système de production actuel. La série cible, et a d’ailleurs commencé par communiquer à ce sujet, la nouvelle poule aux œufs d’or de l’animation japonaise : la masse féminine, qui est prête à sortir frénétiquement le porte-monnaie là où le public otaku n’est plus assez rentable. Pour expliquer comment GoHands a imaginé un tel concept et a pu mobiliser une telle valeur de production, il n’y a qu’à prêter attention aux informations pour l’heure annoncées : le thème de la série étant la musique, la production a établi une somme colossale de partenariats avec une trentaine d’artistes actuellement dévoilés ; les communicants se sont également précipités pour aligner les doubleurs. Évidemment, des quantités infinies de produits dérivés, à commencer par les diverses chansons, sont déjà disponibles en précommande ou sont au moins présentés sur le site officiel.
En somme, si l’on devait donner un exemple-type d’une production capitaliste à l’extrême, W’z serait presque le candidat trop parfait tant il semble caricatural. Honte à tous ces gens qui contribuent à cette sous-animation, à cette animation de poubelle qui ne survit que d’éjaculats immondes d’un public sclérosé, pris le couteau sous la gorge par l’Algèbre du besoin, comme des drogués en chaleur. J’ai presque envie d’en rire tellement c’est lamentable. D’ailleurs, devinez un peu ce qui est le plus drôle dans tout ça ? À trois semaines de la diffusion du premier épisode, il n’y a toujours pas le moindre membre du staff annoncé.
Minuit
Code Geass : Lelouch of the Resurrection – Le Dernier Trainwreck
C’est un serpent de mer qui courait au sein du fandom depuis des années : la suite de Code Geass, objet de nombreuses rumeurs et spéculations. La série originale était composée de deux saisons diffusées entre 2006 et 2008, et avait été suivie par tout un tas de mangas et cinq OAVs dont personne n’a rien eu à battre. Ce que les gens voulaient c’était la suite de la série, ni plus ni moins.
Sunrise a fini par lâcher et proposera en février prochain Fukkatsu no Lelouch (La Résurrection de Lelouch), qui ne sera pas une nouvelle série mais un unique long-métrage qui selon le studio apportera le point final à l’histoire. Ce qui est en soi assez étrange étant donné que le point final a déjà été apporté à la fin de la saison 2 de la série et qu’il n’y avait plus grand-chose à raconter dans cet univers, comme l’ont démontré les OAV Akito the Exiled qui, sans être mauvais, étaient complètement vains. Mais l’insistance des fans et l’intérêt que porte Sunrise à cette chose appelée Le Profit les aura poussés à revenir sur cette franchise que l’on pensait enfin mettre derrière nous.
Pour l’occasion le staff annoncé sur le film est exactement le même que celui des séries, avec notamment Gôro TANIGUCHI à la réalisation. Cela va le changer de réaliser un anime que des gens vont regarder, lui qui a passé la dernière décennie sur des productions en CG sans intérêt. Ichiro OKOUCHI reprend (malheureusement) son rôle de scénariste, tandis que CLAMP est de nouveau crédité au design et Kôtaro NAKAGAWA à la musique. La bande-annonce du film, qui a passé le million de vues sur Youtube, laisse entrevoir le ton familier de Code Geass : du grand n’importe quoi déguisé en drama militaire, avec des plot-twists bien débiles et des dialogues de série B déclamés par des doubleurs qui en font des caisses. Rien que pour la rigolade et pour en finir avec cette licence, on est prêt à rembarquer une ultime fois sur le train de la hype.
Deluxe
The Price of Smiles – Souriez, vous êtes massacrés !
Vous connaissez Tatsunoko Productions ? Non ? Alors c’est que vous êtes néophyte dans le milieu de l’animation japonaise. Car c’est un studio qui a 55 ans et a donné un sacré paquet d’œuvres (les Gatchaman, les Beyblade…). Mais ce n’est pas grave. Vous aurez l’occasion de découvrir son travail avec cette production originale réalisée pour fêter son anniversaire, emplie de mecha ! Et de moe ! Youhou !
Forcément, tout cela se déroule dans l’espace, loin de la Terre, et on a droit à notre petite géopolitique : d’un côté, nous avons le royaume de Soleil et sa princesse Yuki, qui semble être une idol dans son pays. Âgée de 12 ans, elle vit sans se soucier du lendemain et rit, pleure, se met en colère… De l’autre, nous avons l’Empire Grandiiga et Stella, un soldat de 17 ans de l’escadron Burger (j’ai ri). Incapable d’exprimer ses sentiments, elle affiche constamment un sourire de façade. Le conflit naissant entre leur deux nations va les amener à se rencontrer et à apprendre l’une de l’autre.
Difficile d’en penser quoique ce soit tellement cela semble cousu de fil blanc, niais et classique. On espère que Toshimaza SUZUKI, le réalisateur (Rinne no Lagrange), arrivera à nous sortir quelque chose de potable avec ce point de départ pas très emballant. C’est Shinichi INOTSUME qui a la charge de mener l’histoire à bien, et disons qu’il est capable de tout (Gangsta, Personna 5). Naoto NAKAMURA (High School Fleet) se chargera d’adapter le chara-design original de NOB-C et Tsubasa ITO, un animateur, se reconvertit en musicien pour composer la bande-son.
Bon, disons que si vous êtes en manque réel de mécha (genre vous tremblez et devenez agressif), vous pouvez tenter l’aventure. De mon côté, j’aimerais donner une chance à une création originale. Les deux personnages principaux ne m’inspirent pas tellement, mais le casting autour pourrait valoir le coup. Allez, on va lui laisser l’occasion de faire ses preuves.
Rydiss
Révisions – Tous les 20 000km en moyenne
En ayant terminé avec la fac depuis maintenant plusieurs années, je pensais être à l’abri de ce genre de chose, mais autant l’accepter, ça n’en finira probablement jamais.
En attendant, Révisions ressemble à un anime typique de la Japanimation actuelle. Des lycéens ? Check ! Ça se passe à Tokyo en centre-ville ? Check ! Dans le futur ? Check ! Il y a des robots et le héros est annoncé comme « l’élu » par une jeune fille pour en piloter un en particulier ? Check ! (soyons honnête, ce n’est plus nouveau depuis Evangelion, je veux bien l’admettre). On me souffle également la présence d’une mystérieuse menace extraterrestre, mais arrêtons là la liste, elle pourrait continuer longtemps. Pire, tout ceci se déroulera en CGI. Vous avez bien lu.
J’aurais donc jeté ce synopsis à la poubelle depuis bien longtemps si une chose n’avait pas attiré mon attention. A la réalisation, nous retrouvons Goro TANIGUCHI. Oui, le monsieur de Code Geass, Gasaraki (pardon Deluxe pour ce clickbait shameless), Gun x Sword, G Gundam et j’en passe ! Parce qu’après tout, quitte à faire du mécha, autant prendre quelqu’un qui sache quoi faire avec. Enfin bref, à voir le reste de l’équipe, mais je ne suis pas sûr que cela sauve grand chose. Azusa KIKUCHI à la musique est sur son tout premier travail, Takamitsu HIRAKAWA en charge de la CGI également, et le peu que j’ai vu du teaser ressemble à une mauvaise cinématique de PS2. On ne dit pas vraiment bravo au studio Shirogumi, qui n’a d’ailleurs pas apporté grand chose à la japanimation à part Moyashimon.
Je devrais probablement essayer de communiquer un peu d’enthousiasme sur ce projet, mais la seule chose qui me vient à l’esprit est la question de ce qu’est venu faire Goro TANIGUCHI dans cette galère moche et quelconque. Fuyez, pauvres fous.
Zankaze
Psycho-Pass SS – CAUSE I FEEEEEEEEEEEEL
Quelqu’un se souvient-il encore de Psycho-Pass ? Cette série d’anticipation produite par le studio Production IG avait fait parler d’elle vers 2012, principalement à cause de son scénariste Gen UROBUCHI. Auréolé du succès de Fate/Zero et de Madoka Magica, Gen était considéré comme un dieu vivant pour le fandom et ce qu’il touchait semblait systématiquement se transformer en or. Aujourd’hui tout le monde s’en fiche de UROBUCHI, et par conséquent tout le monde s’en fiche de Psycho-Pass. La série avait eu droit en 2014 à une seconde saison écrite par Tow UBUKATA, qui était tellement mauvaise qu’elle a tué la licence sur le coup. Un film écrit par UROBUCHI lui-même était venu tenter de sauver l’affaire quelques mois plus tard en 2015 mais rien à faire, Psycho-Pass avait fait son temps.
C’est pour cela qu’il est d’autant plus étrange de voir que Production IG persiste avec cette marque en annonçant pas moins de trois films intitulés « Psycho-Pass SS – Sinners of the System ». Ces films, qui paraîtront tous au Japon entre janvier et mars 2019, reprendront certains des personnages de la série et se dérouleront à diverses périodes de l’histoire. Le réalisateur de ce triptyque est Naoyoshi SHIOTANI, qui avait officié sur les séries télé, et certains autres membres du staff sont également des vétérans de la licence tels que Makoto FUKAMI, co-scénariste sur les deux saisons.
Mais il manque un nom à l’appel : Gen UROBUCHI, qui comme à son habitude ne rempilera pas. Dès lors on peut difficilement dire que l’on a une quelconque excitation pour ces spin-offs, qui arrivent assez tard sur une licence dont plus grand-monde attend quoi que ce soit. Production IG est l’un des meilleurs studios d’animation en activité, mais s’ils espèrent encore faire de Psycho-Pass un pilier de leur catalogue au même titre que Ghost in the Shell par exemple, autant dire qu’ils courent après l’indifférence.
Deluxe
Kaguya-sama Wa Kokurasetai – Je t’aime moi non plus
Quand on fait partie de l’élite d’un lycée des plus prestigieux, il est toujours bon de savoir sauver les apparences. C’est le cas de Kaguya Shinomiya et Miyuki Shirogane, deux génies parmi l’élite, mais aussi deux membres du conseil des élèves. En un seul mot : ils sont au sommet des sommets. Il y a juste un problème « majeur » chez ces deux élèves : ils sont amoureux l’un de l’autre et sont trop fiers pour déclarer leur flamme, considérant qu’avouer ses sentiments est une marque de faiblesse. Ainsi, chaque jour est une nouvelle tentative de l’un pour faire avouer à l’autre ses sentiments et donc le considérer comme « perdant » dans ce jeu de l’amour.
Comme il est aisé de le remarquer, Kaguya-Sama wa Kokurasetai est une comédie romantique lycéenne. Ne vous attendez pas à de l’érotisme de bas étage (il y a un spin-off pour ça !) ; ici, il est question de stratagèmes et de pièges pour forcer l’un et l’autre à se déclarer. Malheureusement, comme il est possible d’en douter, cela ne sera pas simple et se retournera contre eux. Puis bien entendu, qui dit conseil des élèves, dit autres personnages. Et il en est de même pour quelques personnalités du lycée qui les considèrent comme « intouchables », mais est-ce bien le cas ?
Avec onze volumes à son actif en tant que manga, Kaguya-Sama wa Kokurasetai est le fruit d’Aka AKASAKA qui se charge du dessin comme du scénario, connu pour le manga de Sayonara Piano Sonata et Instant Bullet. 11 volumes, c’est déjà pas mal comme base, rajoutons à cela un spin-off qui se veut « exprès » ecchi et vous avez là un contenu loin d’être déplorable. Pour l’animé, A-1 Pictures est le studio chargé de donner vie aux personnages, connu pour Black Butler et Sword Art Online. Les seiyuus principaux, quant à eux, sont Aoi KOGA (Hanabi de Naria Girls) pour notre héroïne Kaguya Shinomiya et Makoto FURUKAWA pour notre héros Miyuki Shirogane (Rider of Red de Fate/Apocrypha).
Au final, comme bon nombre d’animés qui se basent sur ce genre d’histoire, Kaguya-sama fait partie des « ça passe ou ça casse ». Oui, soit on est plus ou moins réceptif à cet humour et au fait que cela va être un peu répétitif, soit on s’en lassera très vite, quitte à passer notre tour pour d’autres séries cette saison au Japon. Dans tous les cas, Kaguya-sama restera un bon divertissement pour ceux et celles qui se laisseront tenter par un tel concept.
ShiroiRyu
Rinshi!! Ekoda-chan – Free the animated nipple
Rinshi!! Ekoda-chan est à l’origine un yonkoma, c’est-à-dire un manga qui repose sur des effets comiques en quatre temps, décrits seulement en quatre cases, qui raconte les mésaventures amoureuses et sexuelles d’Ekoda-chan, double cynique de l’autrice. Cette jeune femme de vingt-quatre ans un brin exhibitionniste, que tout le monde n’arrête pas de juger plus âgée qu’elle ne l’est, travaille en tant qu’hôtesse la nuit, simple employée le jour. Autant dire que sa vie ne lui plaît pas beaucoup : elle n’attire aucun garçon à son goût, doit sans cesser lutter contre toutes les « dindes » qui gravitent autour d’elle, et globalement passe l’essentiel de son existence blasée.
L’excellent humour, corrosif à souhait, avait déjà inspiré une première série en 2011 réalisée par Benpineko, qui exploitait parfaitement, en dépit des moyens très rudimentaires de la série, le dialogue entre le spectateur et le personnage d’Ekoda-chan. Ces épisodes de cinq minutes environ exacerbaient une vision extrêmement critique de la société contemporaine japonaise, assez proche dans le fond de certaines productions américaines comme Daria.
Mais pourquoi parler de cette nouvelle adaptation ? Tout d’abord parce que la première série était tout bonnement hilarante, et pour dire ; elle se passait même souvent volontiers de sous-titres. Cependant, c’est surtout le dispositif très particulier de la série qui attire mon attention aujourd’hui. En effet, l’adaptation s’annonce comme une œuvre collective, à l’image des anthologies de manga qui sont monnaie courante au Japon. Douze réalisateurs de renom vont chacun réaliser, avec une équipe différente, un épisode avec une liberté de ton, de style et de contenu totale.
Parmi les réalisateurs invités, on trouve ainsi Akitarô DAICHI (Fruits Basket, L’Autre Monde) et Osamu KOBAYASHI (Beck) qui est allé voir à plusieurs reprises du côté de 4°C. Shin MISAWA est un réalisateur vétéran et Masayuki KOJIMA est derrière Monster. Kôji MORIMOTO est le fondateur du studio 4°C tandis que Tomomi MOCHIZUKI a travaillé sur House of Five Leaves et Je peux entendre l’océan. Akira SHIGINO est un réalisateur vétéran de séries familiales, dont la série Osomatsu-kun de 1988. Hiroshi NAGAHAMA s’est fait remarquer avec Les Fleurs du Mal et Mushishi et Gisaburô SUGII est un collaborateur historique de TEZUKA (Hidamari no Ki). Ryôsuke TAKAHASHI est considéré comme un des créateurs du real robot (Armored Trooper Votoms, Hi no Tori, Flag) alors que Takeo TAKAHASHI (Spice and Wolf) et YONETANI Yoshitomo (Food Wars) sont des figures plus récentes.
Dans une industrie morose où la liberté artistique se réduit de plus en plus souvent aux injonctions péremptoires de l’économie, un tel ovni apparaît comme un moyen efficace de permettre à des réalisateurs de dépasser la simple place de chef de chantier. L’initiative n’est pas sans rappeler celle d’un Space Dandy ; on peut cependant parier que le ton sera foncièrement différent et profondément cynique. Il faut dire que l’animation japonaise en a particulièrement besoin. Après tout, il vaut mieux bien en rire que mal en pleurer.
Minuit
Kôya no Kotobuki Hikôtai – Les « bigres » volants
« Oh, un anime d’aviation ! Le studio Gemba ? Je connais pas, qu’est-ce qu’ils ont fait ? (fouille dans les internets) Ber(k)serk 2016… Seigneur, pourquoi m’as-Tu abandonné ? »
Voilà plus ou moins ce qui m’est passé par la tête quand j’ai commencé le briefing. Pourtant, la mission partait bien, avec un super synopsis à base d’escadron de pilotes mercenaires sur une planète désolé, qui mettait du beurre dans les épinards en servant de gardes du corps aux convois de marchandises… Et surtout, dans des chasseurs Ki-43 Hayabusa de la seconde guerre mondiale. Pourquoi, on se saura jamais, mais franchement, ça sentait les médailles et la gloire. Enfin à présent, vus l’affiche et le teaser, je suis maintenant résigné à un énième Girls and Panzers/Kancolle/Azur Lane/Girls Frontline et j’en passe, à savoir des filles mignonnes et du matériel militaire. Et tout ça… En CGI, évidemment. Oui, ça sent vraiment la mission suicide.
Le Studio Gemba lui-même n’est pas vraiment un as, cet anime étant visiblement sa deuxième série après avoir bossé sur les décors de films exécutés par d’autres, comme Psycho Pass ou encore Phantom of the Kill. Le chara designer, Sugai SHÔ, est sur sa première sortie, tout comme le directeur de l’animation Shôta UENO. Seul le chef pilote Tsutomu MIZUSHIMA, a semble-t-il un peu d’expérience comme réalisateur ou au story board, récemment sur Another, Prison School et Shirobako. L’homme était aussi aux manettes des OAV’s Hare+Guu Deluxe, tout n’est peut-être pas perdu. Enfin, on ne m’ôtera pas de l’idée que cet anime est un ticket sans retour.
Symptomatique de la mode du cross plate-forme ces dernières années, Bandai Namco Entertainment a également commencé à faire de la propagande pour un jeu IOS et Android baptisé « Take Off Girls! » inspiré de l’anime, ce avant même sa sortie. Je ne suis pas vraiment adepte de jeu sur mobile, mais que ça ne vous empêche pas, vaillantes têtes brûlées, d’aller en reconnaissance si le cœur vous en dit. Pour ce qui est de l’anime en tout cas, rendez-vous le 13 janvier pour le décollage histoire d’en avoir le cœur net.
Zankaze
Magical Task Force Asuka – Magical Girls contre Aliens
Depuis quelques années, les Magical Girl ont le vent en poupe dans nos frontières. Oh attention, on ne parle pas de Creamy, Doremi ou Card Captor Sakura. Non, on parle de Magical Girls avec une histoire un peu différente. Difficile d’ignorer la popularité de Madoka Magica ou Lyrical Nanoha. D’ailleurs, il existe plusieurs vagues de Magical Girls. Lyrical Nanoha fait partie des Magical Guntai, c’est à dire d’une « armée » de Magical Girls tandis que Madoka Magica prône plus le style « horreur » comme le serait Magical Girl of the End, édité chez nous chez Akata. Pour Magical Task Force Asuka, il est facile de voir dans quelle catégorie l’animé est rangé rien qu’à son nom.
Ainsi, l’histoire d’Asuka est on ne peut plus simple. Il y a de cela cinq ans, Asuka était l’une des cinq survivantes lors du combat contre une créature extraterrestre nommée Disas qui avait décidé de vouloir réduire l’humanité à néant. Bien décidée à oublier ces traumatismes d’antan, Asuka veut mener une vie normale. Mais voilà, une attaque terroriste décide de lui montrer qu’elle ne peut pas échapper à son passé. Sera-t-elle obligée de reprendre les armes malgré tout ?
Derrière ce manga, deux noms : Makoto FUKAMI en tant qu’auteur, ayant travaillé sur Young Gun Carnaval, et Seigo TOKIYA comme artiste (que l’on connaît chez nous pour le manga Crimezone, anciennement licencié chez Panini). L’animé, quant à lui, est produit par le studio Liden Films, qui s’occupe de l’actuel animé As Miss Beelzebub Likes, très mignon au demeurant. Pour le personnage principal, c’est Aya SUZAKI (Kaede Kayano dans Assassination Classroom) qui doublera Asuka Ôtorii.
Attendre MTFA ? Pourquoi pas ! Les Magical Girl courtes vêtues, c’est toujours très plaisant et les couvertures des différents tomes du manga ont le mérite d’attirer le regard. Après, vu qu’il ne s’agit pas d’un Magical Girl typé « horreur », il ne faudra pas s’attendre à un Madoka Magica en terme d’histoire. Non, plutôt à un déchargement de nombreux combats contre de vilains aliens pas très beaux avec des demoiselles très charmantes. Ainsi, on pourra peut-être y jeter un coup d’oeil voir se rincer ce dernier, qui sait ? Les Magical Girls, cela dépend toujours de la « sauce » qui les accompagne.
ShiroiRyu
Love X Dilemma — Combo
Adapté du manga éponyme avec neuf tomes déjà parus en France aux éditions Delcourt/Tonkam, Love X Dilemma (Domestic na Kanojo dans sa version originale) est un anime novateur, à fort degré de suspense et aux rebondissements étonnants. A moins que je ne me trompe et qu’il soit ici question d’une comédie sentimentale éculée, mais on ne va jamais aller contre une recette qui fonctionne.
Jeune lycéen, Natsuo est amoureux de la jolie Hina, qui a tout pour elle. Mais Natsuo en est amoureux secrètement puisque Hina n’est autre que sa professeure d’anglais ! Pas si timide que cela, Natsuo se laisse tout de même aller à rencontrer des jeunes filles de son âge, dont Rui qu’il rencontre en boîte de nuit. Tous les deux couchent ensemble plutôt par dépit : le premier, pour tenter d’oublier Hina, la seconde pour perdre sa virginité avec quelqu’un de potable.
Tout va bien me direz-vous, jusqu’à cette diablerie de retournement de situation, nous apprenant que le père de Natsuo va bientôt se remarier avec une dame ayant déjà deux filles et qu’ils vont tous vivre sous le même toit (les filles étant, ô surprise) : Hina et Rui. Tout cela me donne bougrement envie d’ajouter le tag « inceste » à la fiche sur le site.
Un triangle amoureux familial, n’est-ce pas romantique ? C’est donc Diomedia et son CV plutôt éclectique qui a décidé de se coller au scénario né du cerveau de Keiko SASAKI (aussi connue sous le nom de Kei SASUGA) à qui l’on doit également le manga Good Ending, où on y parle aussi d’amour secret à l’école, ben tiens. Le chara-design sera effectué par Naomi IDE (qui avait jusque-là surtout évolué dans l’animation-clé), la composition de la série sera assurée par Tatsuya TAKAHASHI (qui a un beau palmarès à son actif, rien qu’en mentionnant Idolm@ster) et nous pouvons également citer Shôta IHATA à la réalisation (Girlish Number au même poste, et pléthore d’animes plutôt connus en tant qu’animateur clé ou assistant réalisateur).
Diffusée à partir de janvier prochain, la série Love X Dilemma s’est fait mettre le grappin dessus par Amazon pour la diffusion en simulcast nationale et internationale, bien que nous ne sachions pas à l’heure actuelle combien d’épisodes composeront la série.
Sacrilège
Cannon Busters – Le weeb qui tire plus vite que son ombre
LeSean THOMAS a toujours eu un œil tourné vers le Japon. Réalisateur, producteur et auteur de plusieurs œuvres aux Etats-Unis, son style est doublement influencé par le style tonitruant et décalé issu de l’animation japonaise et le schéma plus occidental de la série pour adulte, critique et acidulée à la Cartoon Network. Cannon Busters est à l’origine une série de comics ; pourvue de seulement deux volumes, la série n’a pas connu de suite et le projet semble avoir été suspendu durant un temps. Mais en 2014, LeSean THOMAS lance un Kickstarter pour financer un épisode pilote d’une prochaine série. C’est de cette série, reprise et produite par Netflix et le studio Satelight, dont il est actuellement question.
Le pilote n’a malheureusement été distribué qu’aux personnes ayant participé à son financement. Cependant, les divers extraits qui avaient été mis à disposition au cours de la campagne montrent un univers hybride, entre animation japonaise futuriste et Far West. L’humour omniprésent rappelait d’ailleurs toute une part du western spaghetti au meilleur de son potentiel comique. Le pilote mettait en scène S.A.M, une androïde assez déconnectée de la réalité, accompagnée de Casey, un autre robot, et surtout par l’explosif Philly, criminel recherché et casse-cou. LeSean THOMAS avait d’ailleurs également réalisé et écrit un court métrage en collaboration avec Crunchyroll en 2017 : Children of Ether. Le court était une collaboration assez réussie, quoiqu’aux airs regrettables de pilote, entre des équipes américaines, françaises et japonaises. De quoi ouvrir grand les bras à Netflix et ses tentations actuelles.
LeSean THOMAS est accompagné par le français Thomas ROMAIN (créateur original avec Tania PALUMBO de la série Code Lyoko, mechanical designer pour Space Dandy), artiste notable du studio Satelight depuis plusieurs années, qui était chargé dès le début de la campagne Kickstarter de divers éléments de design, en passant du mechanical au character. L’excellent directeur de l’animation Takako SHIMIZU (Samurai Champloo, première série JoJo’s Bizarre Adventure) saura certainement contribuer positivement à une production qui a tout pour se montrer savoureuse et explosive ; à condition qu’elle ne suive pas la voie malheureuse de la plupart des précédentes productions Netflix. Netflix qui semble par ailleurs avoir un petit faible pour LeSean THOMAS, puisque le distributeur a également révélé il y a peu avoir confié au réalisateur la série Yasuke, produite chez MAPPA, qui devrait raconter les aventures d’un esclave africain dans le Japon féodal.
Minuit
Hero Mask – Netflix, de héros à zéro de l’animation
Cela va faire deux ans maintenant que Netflix est arrivé sur le marché de l’animation japonaise en tant que producteur, et non plus comme simple diffuseur. Si un bilan était à faire, il pourrait tenir en un mot : déception. Netflix, avec les moyens qui sont les siens, s’est cantonné (dans la grande majorité des cas) à nous sortir des séries soi-disant calibrées pour le public occidental : surnaturel, mystère, ambiance « sombre » …
Cette redite dans les thèmes, à deux ou trois exceptions près, met surtout en évidence un manque flagrant de prise de risque. On ne parlera même pas de la qualité globale des séries, loin d’être marquantes (pour ne pas dire « mouaif, bof » comme tout bon Français aigri qui se respecte).
Malheureusement, face à ce constat amer que n’importe quel amateur d’animation japonaise est capable de faire, Netflix ne se remet absolument pas en question et persiste dans sa démarche. Voici donc Hero Mask, une énième variation de « série mature » issue de l’algorithme moisi du géant américain.
Je n’ai pas envie d’en parler en fait. Sachez juste qu’un département de la police, le SSC, est attaqué par un inconnu porteur d’un masque lui donnant des pouvoirs surnaturels. A cela s’ajoute une série de crimes réalisée par d’autres porteurs de masques que le procureur Sarah Sinclair va tenter de résoudre avec l’aide de James Blood, un agent du SSC. Et voilà, c’est parti.
Autant dire que les premiers retours sur la série sont loin d’être bons. Et je comprends. Après avoir vu des extraits assez épileptiques, on peut dire que Hiroyasu AOKI s’est un peu planté niveau réalisation (surtout les scènes d’actions, illisibles). Dommage, le design des personnages, œuvre de Takahisa KATAGIRI, n’était pas trop mal. Beaucoup de critiques sont aussi faites sur le déroulement de la trame et les dialogues, autant dire qu’on est servi… Bref, devant ces échos négatifs, je ne vais pas prendre de risque et passer mon chemin. J’ai assez donné de mon temps aux créations de Netflix, pour peu de surprises. Je ne peux donc que vous conseiller de m’imiter et d’aller voir ailleurs.
Rydiss
Rising of the Shield Hero — Le bouclier plus fort que la lance
Aaaah les Isekai ! La belle vie que celle d’un jeune paumé qui finit dans un nouveau monde où il se retrouve doté de capacités surpuissantes. Avec ces pouvoirs, le voilà l’égal des dieux ou presque ! Dans le cas de Naofumi, la joie se transforme très vite en désespoir. Appelé en même temps que trois autres personnes, il ne lui sera donné comme objet qu’un bouclier sacré. C’est ainsi que, contrairement à ses compagnons, les capacités de Naofumi se retrouvent limitées. Comment progresser alors qu’on ne peut s’équiper aucune arme ? Pris de haut, conspué, bafoué et rejeté, Naofumi est tout simplement livré à lui-même dans ce monde qui lui est entièrement hostile. Dévoré par la haine, il prendra alors comme compagnon une jeune esclave tanuki du nom de Raphtalia, seul moyen pour lui d’évoluer. Mais peut-être est-ce là la lumière qui lui permettra de ne pas sombrer définitivement dans les ténèbres ?
Tate no Yūsha no Nariagari (le nom japonais) est tout d’abord un web novel, ces romans qui paraissent d’abord sur internet. Ensuite, ce fût un light novel et un manga, ce dernier étant disponible chez Doki-Doki. Avec 19 volumes au compteur, ce qui en fait l’un des isekais les plus longs sur la durée, l’attente de l’animé se faisait désirer puisque ce dernier a été évoqué en juin 2017, il y a donc de cela plus d’une année et demie.
Le studio chargé de l’adaptation animée est Kinema Citrus, que l’on connaît pour Barakamon et Made in Abyss. Les deux rôles principaux, quant à eux, sont donnés à Kaito ISHIKAWA pour Naofumi, le seiyuu doublant Tenya Iida dans My Hero Academia et Genos dans One Punch Man. Pour Raphtalia, il s’agit d’Asami SETO, doubleuse d’Ayaka Kagari dans Witch Craft Works et Aoi Tomosato dans la licence Symphogears.
Dire que Tate no Yuusha est attendu par votre serviteur serait un euphémisme. Comme pour beaucoup de personnes en France, Rising of Shield Hero est l’un des premiers isekai arrivés chez nous mais surtout l’un des plus connus. Ainsi, l’attente de la version animée de différentes scènes provenant du manga se fait de plus en plus difficile. Ça et le fait que Doki-Doki, l’éditeur de ce dernier chez nous, ne veut pas se lancer dans le light novel. On peut toujours espérer que Kurokawa prenne les devants vu leur travail accompli sur Goblin Slayer, qui a été un joli coup de maître.
ShiroiRyu
Kemurikusa – Le micro-entrepreneur de l’animation
TATSUKI est un réalisateur devenu célèbre il y a peu grâce à une série phénomène au succès monstrueux (et que je n’ai pas vu) : Kemono Friends. Mais avant ce grand triomphe, TATSUKI avait réalisé en autonomie une première série, Kemurikusa premier du nom. Toute en 3D CGI, il s’était attaché les services de quelques autres personnes pour former le collectif « irodori », avant de la diffuser sur Internet entre 2010 et 2012. Puis, il est parti sur Kemono Friends. Puis, avec les aléas de la vie, il a choisi de se remettre à bosser presque seul. Il doit avoir un sacré caractère le bonhomme.
Bref, la série est donc un reboot de son premier bébé, aussi bien au niveau de l’univers que des personnages. On y conte l’histoire d’un groupe de jeunes filles aux cheveux rouges qui vivent dans un monde recouvert d’une brume crépusculaire. Elles y combattent des entités étranges nommées Mushi, dont on ignore beaucoup : d’où viennent-elles ? Pourquoi s’attaquent-elles à l’humanité ?
La réalisation subit aussi un reboot mais reste dans le même ton : on aura droit à de la 3D, en plus moderne. Mais le peu vu montre surtout une animation minimaliste, et pas franchement agréable à l’œil. La direction artistique est cependant jolie et est gérée par Yuko SHIROMIZU (Kemono Friends).
Difficile de se faire une idée à ce stade du développement, mais je reconnais être intriguée. La réputation du travail fait par le collectif irodori sur Kemono Friends, l’univers présenté et surtout l’atmosphère qui se dégage des premières images me tentent bien. Je reste sceptique devant l’animation et les personnages, mais je lui laisse volontiers une chance.
Rydiss
Promised Neverland – Les enfants à table !
Promised Neverland est l’un des nouveaux titres de l’indéboulonnable Weekly Shonen Jump qui fait figure de fer de lance pour la prochaine génération. A première vue, il remplit toutes les cases du magazine. Une bande d’orphelins vit joyeusement dans une grande maison maternée par une gentille sœur qu’on ne voit que dans les dessins animés. La dessinatrice Posuka DEMIZU a même choisi un trait tout en douceur comme on en retrouve dans les livres pour enfants. Bien entendu, vous vous attendez au « mais » et il est effectivement de taille. De ce fait, je ne vais pas gâcher la surprise pour les chanceuses et les chanceux qui ne connaîtraient pas encore. Disons qu’il y a un envers du décor dépeint avec brio par le scénariste Kaiu SHIRAI.
Sorti il y a deux ans au Japon, cette année en France, une adaptation du manga n’a rien d’une surprise. Elle est confiée à la nouvelle filiale de A-1 Animations, Cloverworks, qui a récemment participé à la production de Darling in the FranXX. Ça leur fera bizarre de travailler avec un matériel de base de qualité. C’est le réalisateur du clivant La Mélodie du Ciel Mamoru KANBE qui est appelé à la barre. Le manga sera notamment porté à l’écran par le chara-designer Kazuaki SHIMADA et le scénariste Toshiya ONO,qui a bossé sur du Precure. J’avoue que je me serais attendu à un staff aux CV plus ronflants mais on va dire que ça reste dans le thème du renouvellement.
Une fois n’est pas coutume, je vais glisser un nom sur les comédiens de doublage retenus pour les personnages principaux. La résolue Enma sera interprétée par Sumire MOROHOSHI, qu’on a entendu dans le rôle de la timide Yachi Hitoka dans Haikyuu. Le gentil intellectuel Norman sera joué par Maaya UCHIDA (Hiyori dans Noragami), tandis que je ne peux me retenir à lancer des cris de joie avec le choix de Mariya ISE (Kirua dans Hunter x Hunter) pour le ténébreux Ray, un vrai rôle de composition pour elle.
J’attends la série d’animation au tournant. Avec mon petit chouchou de cette nouvelle vague qui ne débarquera que cet été, je croise tous les doigts y compris des pieds pour que Promised Neverland ait l’adaptation de qualité qu’il mérite et lance l’année sur les chapeaux de roues.
Afloplouf
Dororo – Tuer le père
Dororo est une œuvre qui me tient particulièrement à cœur. Si elle n’est pas la plus fameuse au sein de l’immense océan qu’a légué TEZUKA, elle n’en reste pas moins une des plus complexes et construites. MAPPA, après des collaborations fructueuses avec WATANABE, YAMAMOTO ou UCHIKOSHI, cherche pourtant encore l’anime qui légitimera sa place de grand sauveur de l’animation japonaise. Et quoi de mieux pour asseoir sa place que de s’inscrire dans une tradition plus ancienne ? Le studio avait déjà, avec Studio VOLN, ressuscité Ushio to Tora dans une adaptation honorable. Pendant que ce dernier entreprend périlleusement de porter à l’écran Karakuri Circus, MAPPA entend bien marquer cette fois très durablement l’animation japonaise en travaillant avec un manga extrêmement exigeant tant il repose sur d’innombrables subtilités.
L’histoire est assez simple au demeurant, et reprend la plupart des thèmes chers à TEZUKA. Hyakkimaru est le fils d’un père cruel qui, pour parvenir à ses fins, offre quarante-huit parties différentes du corps de son fils nouveau-né à des démons. Abandonné puis recueilli par un médecin, ce dernier dote le jeune mutilé de prothèses artificielles. Mais l’enfant est bientôt poursuivi par les démons qu’avait invoqués son père. Il est contraint de fuir, seul, destiné à affronter ses démons pour recouvrer peu à peu le corps qui lui a été dérobé.
Comme souvent chez TEZUKA, la référence à Pinocchio est omniprésente : véritable aventure initiatique, l’histoire originale est une discussion complexe autour de la liberté, du naturel et de l’artificiel. Ces thématiques sont propres à cette époque que fut la fin des années 1960, marquée évidemment par une collaboration étroite entre les milieux intellectuels japonais et les milieux intellectuels européens (et particulièrement français). Le traitement de ces dernières sera véritablement central dans la réussite de cette adaptation portée par Kazuhiro FURUHASHI, un vétéran à la carrière aussi longue qu’inégale, et qui compte notamment le récent et très fade Altair. En revanche, nous pouvons tout à fait faire confiance à Yasuko KOBAYASHI en matière de scénario : il s’est déjà illustré avec succès dans les successives adaptations de JoJo’s Bizarre Adventure et a travaillé sur la première et excellente série animée Garo. S’ajoute la contribution musicale très solide de Yoshihiro IKE, bien qu’on lui connaisse une porosité particulière avec la science-fiction ; en témoignent ses superbes bandes-sons pour Ergo Proxy et les trois films inspirés par l’œuvre de feu Project Itoh.
Les premières images montrent un mélange étonnant entre des palettes atones sorties de la décennie dernière et un chara-design résolument moderne. Elles exposent en tout cas une valeur de production considérable. Espérons que l’anime saura, en plus de sa virtuosité technique, briller par sa lecture riche de l’œuvre.
Minuit
Les mineurs de la BDD se sont mis au charbon pour une liste plus exhaustive.
Toute l’équipe du staff Anime-Kun vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année.
6 commentaires
Même si je ne suis pas tentée par énormément de choses (je vieillis), je dois dire que voir certains anciens animes remis au goût du jour fait bien plaisir !
Cannon Busters, Boogiepop wa Warawanai, Dororo, Mob Psycho 100 II, Rising of the Shield Hero, The Promised Neverland… Pour une fois, ça sera une p’tite saison pour moi (ça faisait longtemps). Pas grave, comme ces temps-ci je regarde moins d’animes.
Et comme d’hab’, merci pour l’article la team AK !
Grosse attente pour le film City Hunter pour ma part.
Merci la team pour ces articles !
Mob Psycho 100 S2 et Promised in Neverland m’intéressent particulièrement mais d’autres se rajouteront aux fils des semaines :)
Merci
Honnêtement pas grand chose qui me tente, peut-être l’écrivain à la page blanche, mais c’est toujours un plaisir de lire vos chroniques pré-saison !
Un avis sur Egao no Daika (daiko?) ? Un projet original pour fêter le cinquantenaire de la Tatsunoko, ça ne doit pas être rien, non?