Lupin III : Mine Fujiko To Iu Onna – l’anime de la tentation
« Pour regarder Lupin The Third, est-ce qu’il faut avoir vu les deux autres avant ? »
Telle est la question qui m’a un jour été posée par une collègue du forum d’AK, que je salue au passage, et qui est symptomatique de l’état des connaissances du public occidental sur cette licence pourtant culte qu’est Lupin III. Agée de plus de quarante ans, et ayant vu passer toutes les époques et tous les grands noms de la japanimation, la franchise Lupin III est porteuse d’un héritage considérable, presque trop lourd d’ailleurs car cela fait un moment qu’elle ne vivait plus que sous perfusion de téléfilms annuels anecdotiques.
C’est alors que le studio TMS, qui produit les animes de Lupin III depuis ses débuts, décide comme sur un coup de tête de sortir la licence du coma et de produire un des animes les plus marquants de ce premier semestre.
Entre 1978 et 2012, Fujiko Mine n’a pas pris une ride.
Mine Fujiko To Iu Onna (la femme que l’on appelait Fujiko Mine), c’est avant tout l’association de deux talents. D’un côté nous avons la réalisatrice Sayo YAMAMOTO, première femme à ce poste pour un Lupin III. Connue pour avoir réalisé Michiko to Hatchin, elle a également collaboré de nombreuses fois avec Dai SATO sur Samurai Champloo, Eureka Seven ou encore Ergo Proxy. Dernièrement on l’a aperçue au générique de Panty & Stocking et de Redline.
Transition toute trouvée puisque l’autre tête pensante de ce projet n’est autre que Takeshi KOIKE. Après avoir fait ses classes auprès de Yoshiaki KAWAJIRI au studio Madhouse, ce designer et animateur prend son envol en réalisant la séquence animée de Kill Bill, l’opening de Samurai Champloo, et un segment du projet Animatrix. Et bien sûr, c’est lui qui a écrit, réalisé et animé Redline.
La mention de ces curriculums n’est pas anodine. Tous ceux qui connaissent Samurai Champloo, ou même Cowboy Bebop, ressentiront une certaine familiarité avec Mine Fujiko to Iu Onna. Une série qui se compose d’épisodes semi-indépendants, chacun offrant une histoire dense et portée par des personnages hautement charismatiques, le tout saupoudré d’un humour résolument adulte. Le fil conducteur choisi pour le moment est de nous raconter comment Fujiko Mine, femme fatale, voleuse et escroqueuse, va rencontrer les différents personnages qui composent la petite famille de Lupin III. Très intelligente, cette volonté de reprendre la licence de zéro permet d’une part d’accrocher un nouveau public (notamment occidental), et aux scénaristes d’adapter Lupin III à leur sauce. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la sauce en question se veut… aphrodisiaque.
Car Mine Fujiko To Iu Onna est une série féminine, sensuelle et sexuelle. Dès le générique de début, le ton est donné sur l’orientation adulte de la série. Le sexe est omniprésent, et dans toutes ses composantes. Le sexe pour s’attirer les faveurs, pour corrompre, pour frustrer, pour aimer. Chaque personnage se déterminera notamment par son attitude envers Fujiko Mine ; certains la repousseront, mais la plupart n’y résisteront pas. Notre héroïne est désirable et elle le sait, elle utilise son corps comme une arme. Manipulatrice et usurpatrice, Fujiko Mine incarne parfaitement ce stéréotype de la femme vénale et cynique, presque immorale. Mine Fujiko To Iu Onna n’est cependant pas une série vulgaire pour autant ; bien au contraire elle se situe dans ce créneau de plus en plus restreint des animes qui savent faire la différence entre érotisme subtil et fan-service racoleur.
Les quatre premiers épisodes permettent aux néophytes de se familiariser avec les cinq personnages de la série : Fujiko, Lupin, Jigen, Goemon et Zenigata. On notera la présence d’un petit nouveau nommé Oscar, qui semble être le nouvel assistant de ce dernier. Une présentation efficace mais qui m’a semblé traîner en longueur. Les fans le savent, ce n’est que lorsque ces personnages au charisme monstrueux seront associés que la série s’élevera vraiment.
Ainsi, j’ai le sentiment qu’à l’heure où j’écris ces lignes, la série n’a pas encore véritablement commencé. Elle a déjà pas mal d’atouts à faire valoir et vole largement au-dessus du reste de la production du moment, mais on attend de voir comment les pièces du puzzle vont s’emboîter. Ce n’est que là que l’on verra si l’on tient un simple coup d’éclat ou un vrai chef-d’œuvre.
NB : le chara-designer de la série, Takeshi KOIKE, met régulièrement à la disposition du public des artworks dans cette galerie en ligne. Je vous invite à y jeter un oeil pour apprécier d’autant mieux le travail artistique conséquent qui a été effectué sur ce projet.
4 commentaires
Prêt pour la postérité ? Ha ha c'est beau Lupin III.. Cet article + les 3 épisodes que j'en ai vu ne sont pas en mesure de m'oter le droit de RÊVER...^^. Thank c'était plaisant.
Mais pour l'instant au moment où je souhaite me lancer dans la série, cette brève présentation est un argument de plus. Ce qui m'attire c'est surtout ce visuel et ce sensuel féminin omniprésent dont on parle. En espérant que ce ne soit pas une énième série surévaluée, ni "un simple coup d'éclat" mais quelque chose qui me donnera envie de plonger dans la licence.