Me and the Devil Blues, de Akira Hiramoto – Tome 2
Akira Hiramoto poursuit dans ce second volume de Me and the Devil Blues sa biographie fictive de Robert Johnson, authentique bluesman ayant vécu dans les années trente et décédé après avoir enregistré 29 morceaux : après avoir conclu un pacte avec le diable, le jeune RJ se trouve embarqué malgré lui aux côtés de Clyde Barrow, avant de se faire assommer par des membres du Ku Klux Klan…
Un manga exceptionnel ! Kana prend des risques énormes en éditant cette histoire qui n’a a priori pas grand-chose pour attirer le grand public. Quoi qu’il en soit, Hiramoto enchaîne sans fausses notes sur ce tome 2 qui n’en finit plus de surprendre : il semblerait que le mangaka ait décidé de se servir de ce grand personnage de l’histoire du jazz pour mettre en scène une histoire fantasmée des Etats-Unis. Blues, prohibition, KKK et gangster se mélangent avec un rare bonheur dans cette histoire maîtrisée de bout en bout, tant au niveau des dessins fantastiques que de la structure des planches. Le souci de toujours présenter les personnages sous leur angle le plus ambigu possible évoque parfois un peu des séries telles que Homunculus, le sordide en moins… pour l’instant ! Vivement le tome 3.
A noter que Kana fait très bien les choses en proposant en fin de tomes des traductions de textes écrits par des musiciens. Le lecteur peut ainsi appréhender sans problème ce personnage mystérieux qu’était Robert Johnson, qui est à l’origine de la légende selon laquelle certains bluesmen auraient conclu un pacte avec le diable pour jouer parfaitement de la guitare (voyez par exemple Oh Brother ! des frères Coen où le mythe est détourné).
Edité par Kana, collection « Big », disponible octobre 2008
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