MECHAS — Grandeur et décadence du robot anime
« A la découverte de » est une nouvelle série d’articles du Webzine d’Anime-Kun qui revient sur quelques-uns des genres emblématiques du manga et de l’animation japonaise. Et comment mieux commencer qu’avec le genre le plus ancien, le plus noble et le plus important de notre culture favorite.
L’anime de mechas, ou de robots géants, est le genre le plus ancien et le plus emblématique de l’animation japonaise. Si les super-héros ou la fantasy sont des thèmes répandus à travers le monde, la fiction de robots géants est propre à la pop-culture japonaise et n’existe nulle part ailleurs. Doté d’une histoire riche et variée, le genre a influencé tous les tournants majeurs de l’industrie et produits certaines des œuvres les plus significatives du média. Le présent texte n’a pas pour prétention de retranscrire toute cette richesse artistique, mais de simplement esquisser les grandes lignes de cette évolution et de présenter au plus grand nombre un échantillon de ce coffre au trésor.
Les fondations historiques des années 60-70
Si l’on doit rechercher les origines historiques de l’anime de robots géants, il faut remonter jusqu’à une époque qui précède l’animation japonaise telle que nous la connaissons aujourd’hui. On retrouve en effet des traces de fictions mettant en scène des robots géants dans des productions d’avant-guerre, par exemple dans un court manga de 1940 intitulé Denki Dako (Poulpe Electrique) qui raconte l’histoire d’un garçon qui commande une pieuvre mécanique géante. Comme beaucoup d’autres à l’époque, ce manga est un produit de commande du gouvernement impérial japonais qui s’en sert comme outil de propagande ; les robots géants sont une allégorie de la supériorité de la technologie japonaise sur le reste de l’Asie Pacifique. Un autre exemple est le manga ouvertement propagandiste Kagaku Senshi New York ni Shutsugensu (1943) qui raconte la destruction de New York par un gigantesque robot – on rappelle qu’à l’époque le Japon avait déclaré la guerre aux Etats-Unis. Ainsi dans son origine, l’esthétique du robot géant japonais avait un objet d’abord et avant tout politique.
Après la défaite et la reconstruction du pays, la science-fiction japonaise va évoluer grâce à plusieurs auteurs qui vont chacun marquer de leur empreinte l’histoire du média. Osamu Tezuka explore le thème du robot avec Tetsuwan Atom (Astro Boy) qui va propulser la longue et riche carrière de mangaka de légende. Shôtaro Ishinomori va également s’intéresser à ce thème avec Cyborg 009, qui va inaugurer le récit de super-héros à la japonaise. Quant à Mitsuteru Yokoyama, il va publier à partir de 1956 le manga Tetsujin-28, qui sera adapté en série d’animation en 1963 – ce qui en fait non seulement une des premières séries d’animation télé (elle suit celle de Astro Boy de quelques mois) mais surtout le premier anime de robot géant.
Tetsujin-28 raconte l’histoire d’un jeune garçon qui hérite de son père un robot immense télécommandé, et dont il va se servir pour combattre les méchants. L’idée est venue à Yokoyama en se souvenant de son propre passé de soldat durant la Seconde Guerre Mondiale, mais également du film Frankenstein de 1931, qui mettait en scène un monstre créé par l’homme. On retrouve ici les thèmes centraux du genre, notamment l’idée que le robot n’est finalement que le prolongement de son pilote qui décide s’il va le piloter pour le bien ou pour le mal. Le robot n’est qu’un outil, ce qui compte c’est la manière avec lequel il sera utilisé ; un thème qui est évidemment à rapprocher de la question de l’utilisation des armes nucléaires, très sensible au Japon, et est également traité dans des franchises telles que Godzilla qui sont également nées à cette époque.
Le genre mecha est donc né, mais il faudra attendre une bonne décennie avant qu’il ne connaisse sa première grande évolution. Elle viendra du célèbre auteur Go Nagai, qui était fan du travail de Tezuka sur Astro Boy et de Yokoyama sur Tetsujin-28. Son ambition était d’écrire un manga dans la même veine mais il ne trouvait pas d’idée suffisamment forte pour se démarquer de ses inspirations. Un jour, coincé dans sa bagnole au milieu des embouteillages, il imagine à quel point se serait cool de pouvoir voler au-dessus du trafic aux commandes d’un robot géant. C’est là que lui vient l’éclair de génie ; pourquoi ne pas raconter l’histoire d’un robot piloté de l’intérieur ? Il soumet l’idée à son éditeur et c’est ainsi qu’en 1972 débute la publication dans le Weekly Shônen Jump de Mazinger Z, dont l’adaptation en 1973 constitue un des animes les plus célèbres de tous les temps.
Mazinger pose les codes du genre mecha tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec cette histoire de robot gigantesque construit par les gentils japonais pour repousser les forces du Mal. La série connaîtra un succès énorme et développera son propre univers avec une suite, Great Mazinger (1974) ainsi qu’un spinoff très connu, UFO Robot Grendizer (1975) que vous connaissez peut-être mieux sous le titre Goldorak. Mais surtout, Mazinger va inspirer d’autres créateurs qui vont contribuer au genre avec d’autres animes célèbres, parmi lesquels Brave Raideen (1975), Gaiking (1976) ou encore Zambot 3 (1977). Cet ensemble de séries vont former un genre de mecha bien spécifique que l’on appellera plus tard « Super Robot » en référence au jeu vidéo Super Robot Taisen (1991) qui distinguait d’un côté les robots immenses et surpuissants de l’autre les robots plus « réalistes », qui vont faire leur apparition à la fin des années 70.
La popularité des mechas explose et aiguise rapidement les appétits mercantiles. En effet, les studios d’animation avaient pris l’habitude de faire sponsoriser leurs séries par des fabricants de jouets et autres produits dérivés, afin d’alléger les coûts de production. En échange des produits dérivés étaient vendus à l’effigie des robots vus à la télé, ce qui créé un cercle commercial vertueux. La machine est bien huilée et les robots saturent aussi bien les écrans que les étagères des magasins, ce qui poussent certains studios à tenter de faire évoluer le genre pour se démarquer de la masse.
Un des animateurs principaux de la série Gaiking (1977) fut Yoshinari Kanada, un artiste de légende qui a fortement influencé les méthodes de travail et le développement du style de l’animation japonaise contemporaine
Les années 80 ou l’Âge d’Or du mecha anime
Cette nouvelle étape du genre viendra en 1979 avec la diffusion de Mobile Suit Gundam, produit par le studio Sunrise et réalisé par Yoshiyuki Tomino. Gundam raconte l’histoire d’une guerre entre la Terre et des colonies de l’espace qui ont proclamé leur indépendance, le tout sur fond de manigances politiques et de combats de robots. Ce qui distingue Gundam des séries de l’époque, c’est que le récit se veut beaucoup plus sérieux. Là où le scénario d’un Mazinger est une vaste blague dans le style burlesque de Go Nagai, une série telle que Gundam propose un récit de guerre plus sombre, largement inspiré de l’histoire du XXème siècle, et avec un style plus concret. Les mechas ne sont pas des immenses machines dotées de pouvoirs quasi-divins, mais des machines plus plausibles et liées par des contraintes qui les ancrent dans une forme de vraisemblance.
Gundam introduit ainsi une nouvelle esthétique qui désarçonne le public, au point que la série originale se verra annulée dix épisodes avant la fin faute d’audience. Cela n’empêchera toutefois pas d’autres créateurs de s’engouffrer dans la brèche et de proposer d’autres animes dans ce style « Real Robot » naissant. En 1982, Super Dimensional Fortress Macross reprend ainsi une histoire de space-opera où l’humanité lutte contre les envahisseurs aliens mais propose des robots géants convertibles, les Valkyries, qui peuvent alterner entre un mode avion et un mode humanoïde. De l’autre côté, le réalisateur Ryôsuke Takahashi produit en 1983 la série Armored Trooper Votoms, qui oriente le genre vers un style de plus en plus hardcore. Les robots ne sont ici pas plus élaborés que des tanks bipèdes, il n’y a pas de transformation ou de gimmick compatible avec la vente de jouets pour enfants. Le récit raconte le parcours d’un soldat seul contre tous au cœur d’une guerre galactique perpétuelle, avec un ton sombre et radical assez marquant pour l’époque.
Ces trois séries légendaires (Gundam, Macross et Votoms) forment le socle de l’Age d’Or du mecha anime à partir des années 1980. De nombreuses séries suivront en très peu de temps : Dougram (1981), Xabungle (1982), Mospeada (1983), Orguss (1983), Southern Cross (1984), L-Gaim (1984), Giant Gorg (1984), Layzner (1985), Dragonar (1987), sans oublier que le Super Robot continue de vivre avec des franchises telles que Ideon (1980) ou les J9 Series (1981-1984). La cerise sur le gâteau viendra avec la diffusion de Zeta Gundam (1985), qui voit Tomino prendre sa revanche avec sa franchise qui est entre-temps devenue culte. Contrairement à l’original, Zeta Gundam connaîtra cette fois un succès immédiat et touchera un large public ; près de 30% des spectateurs sont des spectatrices. Cela permettra surtout à la licence Gundam de s’assurer un futur et de prospérer pour les années et décennies à venir.
Cette explosion de la production permet au mecha de devenir le genre dominant dans l’animation japonaise, et également de s’émanciper du manga ; ce sont désormais les séries d’animation qui mènent la dance dans le domaine des robots, les mangas étant relégués au rang de produits dérivés. Mais là aussi, il ne faut pas attendre longtemps avant qu’une nouvelle étape soit franchie pour faire évoluer le genre.
Layzner (1985) est considéré comme une des séries les plus abouties techniquement de cette période. La scène ci-dessus a été animée par Hiroyuki Okiura, futur réalisateur du film « Jin-Roh »
La recherche de maturité dans les années 90
Jusqu’à présent l’animation japonaise existait sous deux formats ; les séries télévisées et les long-métrages diffusés au cinéma. Les séries télé permettent de toucher un large public et surtout de faire la publicité des produits dérivés qui sont essentiels à la viabilité économique de l’industrie. Les longs-métrages sont quant à eux réservés aux productions de haut calibre, orientées vers un public plus mature ou spécialisé. Parmi les films de mecha les plus célèbres de cette époque figurent Macross Do You Remember Love (1984), une sorte de version alternative de Macross qui fut un énorme succès et reste encore aujourd’hui un des longs-métrages d’animation les plus importants jamais produits. On peut également citer Char Contre-Attaque (1988), qui se veut être la conclusion épique de la saga Gundam au cinéma.
Toutefois au cours des années 80 le marché de la vidéo se développe avec la démocratisation des magnétoscopes. Cela ouvre un nouveau type de format, celui des animes qui ne sont ni diffusés à la télé au cinéma, mais distribués directement en cassettes. En animation cela s’appelle l’Original Video Animation (OAV). Cet format présente un certain nombre d’avantages, notamment la possibilité de produire des animes de qualité supérieure à ceux produits en masse pour la télévision, tout en échappant à la censure et au formatage commercial. Un des premiers OAV à connaître un vaste succès est Megazone 23 (1985) qui relève plus du cyberpunk que du mecha. Mais notre genre favori ne tardera pas à s’y mettre également.
Ainsi en 1988 sort Gunbuster, produit par Gainax et réalisé par Hideaki Anno. Issu de ce que l’on appelle alors le milieu « otaku », l’équipe de Gainax produit ici un anime conçu pour un public de spécialistes : un robot gigantesque piloté par de jolies jeunes filles qui défendent la Terre contre les aliens dans un combat qui transcende l’espace et le temps. Resté célèbre notamment pour sa fin incroyable, Gunbuster est le symbole de cette nouvelle étape du genre mecha qui s’oriente vers une nouvelle génération en quête de productions audacieuses. Gainax et Anno transformeront l’essai quelques années plus tard avec une autre certaine série de mecha que vous connaissez probablement.
Avant d’en arriver là cependant, le mecha va continuer de prospérer sur le marché de l’OAV. On pourrait citer Hades Project Zeorymer (1988), qui applique au style Super Robot ce nouveau ton sombre et torturé permis par le format vidéo. Mais celui qui va durablement marquer le genre est Patlabor (1989), réalisé par Mamoru Oshii et une équipe qui deviendra peu après le studio Production IG. Cette série se déroule dans un futur où les robots géants sont employés comme outils dans le quotidien du Japon moderne, et on y suit une brigade de police dotée de leurs propres robots. Cet anime en particulier pousse la notion de « Real Robot » dans ses retranchements avec un univers en tous points similaire à notre monde, les robots géants étant intégrés avec fluidité dans notre réalité. La franchise connaîtra un vaste succès et aura droit à de nombreuses suites, y compris des séries live-actions récentes.
Le format de l’OAV connaîtra son apogée dans les années 90 avec de nombreuses productions de haut niveau dans des genres variés. En ce qui concerne le mecha, il s’agira surtout pour les studios de proposer une démonstration technique et de pousser le talent des animateurs et designers dans leurs retranchements. On peut ainsi noter des OAV marquants tels que Five Star Stories (1988), War in the Pocket (1990), Giant Robo (1992), Stardust Memory (1992) ou encore l’incroyable Macross Plus (1994) réalisé par Shinichiro Watanabe.
Cette scène de la version cinéma de Macross Plus (1995) contient un des plus célèbres exemples de « Itano Circus », du nom de l’animateur Ichiro Itano qui a développé cette technique d’animation des combats aériens.
Le tournant des années 2000
C’est durant cette période d’apogée technique et artistique du mecha anime que va avoir lieu l’impact majeur qui va bouleverser le genre et l’industrie dans sa globalité. En 1995, Gainax et Hideaki Anno produisent Neon Genesis Evangelion, une série qui raconte le combat d’un jeune garçon introverti forcé d’affronter des entités ésotériques qui menacent de précipiter la fin du monde. Comme déjà expliqué dans cet autre article publié il y a quelques années, Evangelion marque un tournant dans le milieu car il apporte la qualité technique et l’audace artistique propre au format OAV auprès du public large de la série télévisée. Non seulement la série est d’une beauté inédite à l’époque, mais son histoire qui raconte la lutte désespérée de l’Humanité au bord de l’anéantissement à travers le parcours d’adolescents qui s’enfoncent progressivement dans la névrose captive le public qui n’était forcément préparé à voir de l’horreur psychologique dans leur série de robot géants.
En parlant de robots, l’autre apport de Evangelion est de transcender les styles en proposant une esthétique détaillée dans la veine du Real Robot tout en s’inspirant largement des séries de Super Robot et de tokusatsu telles que Ultraman et Godzilla. Le twist majeur de la série est que les robots pilotés par les personnages ne sont pas des machines mécaniques mais des créatures organiques, ce qui les rapproche plus du cyborg que du robot. Cette manière de piocher dans tous les genres pour finalement créer une nouvelle esthétique unique va propulser Evangelion comme un des animes les plus marquants de tous les temps, et va entraîner dans son sillage tout un flot de productions que l’on pourrait surnommer « Eva-like »
On peut ainsi citer Gasaraki (1998) réalisé par Ryôsuke Takahashi qui reprend le modèle de NGE pour y appliquer un récit fortement politique, inspiré par la Guerre du Golfe et de l’effondrement de la bulle économique japonaise à la fin des années 90. Moins sombre mais tout aussi abouti, RahXephon (2001) est la première série majeure du studio Bones, et qui est pour ainsi dire une réécriture de Evangelion avec un côté mystique plus appuyé et une qualité technique de très haut niveau. Le même studio produira quelques temps plus tard Eureka Seven (2005) qui demeure une référence dans le domaine de la science-fiction animée. Bien d’autres séries seront produites en peu de temps, telles que Brain Powered (1998), Infinite Ryvius (1999), Argento Soma (2000), Geneshaft (2001), Full Metal Panic (2002), Sokyû no Fafner (2004), Bokurano (2007)…
Outre le mouvement initié par Evangelion, c’est toute la sphère mecha qui va bénéficier de ce regain d’intérêt pour le genre. La saga Gundam, en perte de popularité depuis une dizaine d’années, renoue avec le succès de masse avec Gundam Seed (2002) qui reprend la structure du Gundam original et en l’adaptant à un nouveau public, notamment féminin. D’autres franchises marquantes vont apparaître à cette période, notamment Code Geass (2006) qui mélange le récit de guerre de robots géants avec un affrontement psychologique mâtiné de surnaturel façon Death Note. Cette dernière période dorée du mecha qui avait démarré avec Gainax se termine par Gainax avec la diffusion en 2007 de Tengen Toppa Gurren Lagann, réalisé par Hiroyuki Imaishi. Cette série tranche avec ce qui précède en se plaçant dans le genre du Super Robot, à ce moment assez largement tombé en désuétude, avec un style cartoonesque audacieux et un récit passionné qui captivera le public. La série sera un énorme succès qui catapultera la carrière de Imaishi et son équipe qui iront fonder le studio Trigger quelque temps plus tard.
Gurren Lagann (2007) utilise un style d’animation inspiré par celui de Kanada dans les années 70. Cette séquence est signée Sushio, qui sera ensuite directeur de l’animation de « Kill la Kill »
Depuis les années 2010, le robot essoufflé
A partir des années 2010, le mecha commence à montrer des signes de fatigue. Des films, séries et OAV continuent d’être produits mais ce ne sont plus réellement les robots qui constituent le centre névralgique de l’industrie de l’animation japonaise. Les succès populaires se nomment Madoka Magica (2011), L’Attaque des Titans (2013) ou encore Demon Slayer (2019), des séries qui captivent une large audience mais qui n’a plus rien à voir avec les amateurs de robots géants.
Le studio Sunrise, qui appartient depuis trente ans au fabricant de jouets Bandai, concentre tous ses efforts pour maintenir en vie la saga Gundam en produisant un grand nombre d’animes dans des styles variés pour conserver l’attention du public et vendre ses produits dérivés : Gundam Unicorn (2010), Gundam Build Fighters (2013), Iron-Blooded Orphans (2015) et dernièrement The Witch From Mercury (2022) pour n’en citer que quelques-uns. La plupart des autres grandes franchises de mecha ont disparu dans les limbes et les nouvelles séries, de qualité variable, ne parviennent pas à conquérir le jeune public qui n’a pas grandi avec le mecha lorsqu’il était à son apogée. De plus, la part grandissante des images de synthèse dans la production mène à une perte du savoir-faire dans l’animation traditionnelle des robots géants, qui devient l’apanage de quelques équipes spécifiques qui détiennent encore cette technique en voie de disparition.
Quelques œuvres marquantes parviennent malgré tout à émerger dans cette époque défavorable au genre. La série de films Rebuild of Evangelion (2007 – 2021) supervisée par Anno, reprend la série culte mais finit par l’emmener dans une direction complètement différente, proposant une œuvre nouvelle et à la réalisation impressionnante. Gundam The Origin (2015 – 2019) est une série d’OAV qui comme son nom l’indique raconte les origines de la saga Gundam, mais d’une manière particulièrement élaborée à destination des fans de space-opera. Quand à SSSS.Dynazenon (2021) du studio Trigger, cette série mélange le style régressif du Super Robot des années 70 avec une étude de la névrose adolescente toute moderne.
Même si les fans de mecha peuvent ici ou là trouver des séries récentes qui parviennent à honorer le genre, il n’y a pas eu depuis la fin des années 90 un anime de mecha à l’impact comparable à Evangelion qui permettrait au genre de s’imposer de nouveau auprès du public moderne comme peuvent le faire des genres tels que l’isekai ou le shônen. Et avec la disparition progressive du savoir-faire en matière d’animation de robots et la concentration des quelques équipes compétentes entre les mains de producteurs avides, nous assistons peut-être à la mort lente et silencieuse du genre le plus ancien et le plus marquant de l’animation japonaise.
Cette fabuleuse séquence en vue subjective de Gundam Thunderbolt (2015) prouve que l’esthétique du mecha anime, confrontée à des artistes ambitieux, peut encore proposer des choses nouvelles.
Conclusion
Ce qu’il faut retenir de tout ceci, c’est que le mecha représente certes un genre à part entière, avec sa grammaire et son style propre, mais s’il a pu prospérer si longtemps c’est parce qu’il a été capable d’évoluer et de se réinventer. Avec plus de cinquante ans d’histoire, le mecha contient largement de quoi plaire à n’importe quel amateur d’animation japonaise quels que soient ses préjugés. Ce que tu aimes par-dessus tout ce sont les shônen de baston bien virils ? Essaie donc Mobile Fighter G Gundam (1994). Au contraire tu préfères les animes adultes et qui se prennent très au sérieux ? Va donc regarder le film Patlabor 2 (1993). Tu es plutôt du genre fan d’isekai et de fantasy ? Escaflowne (1996) est fait pour toi.
Il n’y a ainsi pas lieu à séparer les fans de mechas et les autres ; le mecha est une partie intégrante et indissociable de l’animation japonaise depuis son origine et dont l’influence se ressent encore aujourd’hui. Si tu es fan d’animes en général alors ça veut dire que tu es déjà fan de mecha, il ne te reste plus qu’à te lancer.
Deluxe
11 commentaires
Super article Deluxe !
Je ne suis pas un fin connaisseur du mecha et tu as répondu à la plupart des mes questions grâce à cet article :)
Bien ouej !
Arf, va falloir j’aille téma des animecha maintenant..
Merci pour l’article ! Macross Plus, c’est une dinguerie !
C’est amusant comme dans les faits, Goldorak, Mazinger, etc, je connais surtout de nom, sans avoir réellement regardé la série.
Mon premier « vrai mecha » était Gundam Wing qui passait sur M6 avec le générique bouffé par la voix-off !
Après cela, mon mecha que j’ai assumé beaucoup aimer, c’était Code Geass puis TTGL …
Et ensuite ? Hmm … J’ai eu des hauts et des bas, je pense marcher au coup de coeur !
Merci pour l’article !
Deluxe place Brain Powered dans l’article comme l’agent 47 place un cachet de cyanure dans le verre de sa cible.
Merci pour l’article. o/
J’ai découvert sur le tard car cela n’a jamais été mon genre de prédilection mais je garde un réel bon souvenir de Bokurano que tu cites à juste titre et TTGL, même s’il restait moins poignant pour moi.
Je ne sais pas si j’aurai le courage de me lancer dans des titres à rallonge mais il est toujours bon à prendre un listing de la sorte pour pouvoir se diriger dans ce qui a le plus de chances de plaire, merci !
Excellent article DeluxeFan , merci beaucoup.
D’ailleurs je profite de cet instant pour t’adresser mes remerciements pour toutes tes nombreuses reviews sur ce site. Cela fait maintenant des années (peut-être une dizaine) que je te lis sans jamais pouvoir te féliciter ni te remercier alors que tu auras été une des rare personne sur internet dont je considère sérieusement les avis et critiques.
A travers tes textes j’ai le sentiment d’avoir – non pas les mêmes goûts car ils sont propre à chacun – mais du moins la même vision de ce qui constitue l’excellence en matière d’animés japonais. Un bon nombre de fois j’ai eu la sensation d’enfin pouvoir mettre des mots sur ce que j’avais du mal a exprimer en te lisant. Encore aujourd’hui il m’arrive de revenir sur tes anciens textes pour avoir un avis pertinent sur des animés qui m’intéressent ou simplement pour comparer mes impression avec les tiennes que j’estime beaucoup.
En bref , un grand merci pour tout ton travail, continue.
Sensui
Merci Sensui pour ton soutien et ta fidélité.
– Deluxe
Incroyable je cherchais justement une compilation du genre Mécha ces 2 derniers jours et je tombe sur ce bijou.
Merci Deluxe pour tes articles de qualité. Même constat que Sensui pour la patience et l’abnégation dans les recherches et les références. Keep up the great work.
[…] par le staff d’Anime-Kun pour vous faire découvrir les différents genre d’anime. Redécouvrez l’article sur les Mechas de Deluxe […]