Monju, au service de la justice, de Hiroki Miyashita – Tomes 1 et 2
Monju est un robot ultra-sophistiqué que l’on vient de reléguer au placard dans un commissariat de campagne. Dépité, ce dernier ronge son frein en espérant être muté un jour à Tokyo. Il est d’autant plus déprimé d’avoir été relégué qu’il doit faire équipe avec Yamagishi, un policier laxiste et un peu obsédé qui parvient bien mal à cacher qu’il a un cœur d’or. Les choses vont se corser par la suite avec l’arrivée de Kamiya, chargée de surveiller Monju et de le faire démanteler à la moindre incartade…
Imaginez Briaeros d’Appleseed en plus gros, plus lent, plus dépité, et vous aurez à peu près l’image de Monju, héros très réussi de ce manga d’une qualité absolument exceptionnelle. Kana nous propose ici, avec Me and the Devil Blues, un titre qui rehausse considérablement le niveau des publications actuelles. Le scénario pourrait privilégier l’action, l’érotisme et l’humour débridé, mais il n’en est rien : le jeune mangaka Miyashita maintient en permanence la balance, et ne laisse jamais le scénario partir à la dérive. Ici, les choses avancent, et elles avancent vite, les péripéties se multiplient et la situation se corse de plus en plus pour Monju. L’humour est toujours mesuré, l’érotisme inexistant, et l’action toujours utilisée à bon escient. C’est pour cela que le mangaka est souvent qualifié de « réaliste » : le quotidien, les personnalités hautes en couleurs mais crédibles, tout cela contribue à faire de Monju un titre au ton inédit chez nous. Terminons en évoquant la beauté des dessins, et la capacité extraordinaire qu’a Miyashita de proposer des planches harmonieuses et des postures physiques d’une variété et d’une justesse à couper le souffle.
Un titre que l’on ne doit pas ignorer.
Tomes 1 et 2 chez Kana, collection « Big ». Prix : 7,35 euros.
Les images de cet article proviennent du site de Kana
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