Paris Manga 10 – Edition de la honte
Après un dernier Paris Manga (PM) plus que suffoquant dans le trop petit espace que représentait l’espace Champeret, la convention a déménagée vers l’espace de Viparis, à proximité de la porte de Versailles. Ce changement d’espace aurai dû, normalement, s’accompagner de la prise en compte des différentes critiques faites par la plupart des visiteurs avec, en tête, l’organisation plus que fumeuse de certains événements, la gestion du planning et la ponctualité. Car oui, qu’on se le dise, Paris Manga n’est pas une convention parfaite dans les matières citées ci-dessus : c’est un véritable capharnaüm. En février dernier, alors que l’événement se situait encore dans l’espace Champeret, les visiteurs avaient eu la bonne surprise de découvrir, en plus de différents invités ayant un lien douteux avec le Japon, qu’il n’y avait pas de sortie temporaire afin de s’approvisionner en denrées au fast-food du coin, spécialement redécoré pour l’occasion. Désormais, il est bon de noter que Paris Manga a su, au moment critique, prendre son envol et agrandir ses locaux d’accueil tout en prenant de l’ampleur en accueillant, par exemple, l’une des deux sélections françaises de l’Eurocosplay, le championnat d’Europe de cosplay se déroulant prochainement à Londres. Et c’est ainsi que durant le week-end du 18 au 19 septembre, une multitude d’otakus, de cosplayeurs et autres geeks se sont donnés rendez-vous dans un tout autre lieu, plus grand et avec un nouveau regard sur l’événement.
Premières impressions
Après quelques divagations dans le grand espace que représente le parc des expositions de la porte de Versailles, je, Spinster, me retrouve enfin devant les portes du hangar 2.1. A ma grande surprise, aucune barrière n’est présente pour réguler la future file d’attente qui va se créer et, pire, aucune distinction n’est faite entre les détenteurs du sésame qu’est le billet d’entrée, de ceux qui ne le possèdent pas encore. Mon cosplay de clown psychopathe sur les bras, j’observe la file qui grandit, grossit, parasite les activités des employés du parc… La journée commence mal.
En fait, elle s’annonçait déjà mal, car en observant les horaires d’ouverture du salon, j’ai observé une diminution du temps de la convention d’une demi-heure par rapport à l’édition de février tout en ayant augmenté le prix d’entrée. Bref, ça sent très mauvais. A l’ouverture des portes, une chose extrêmement étrange se produit. Outre les bousculades pour arriver devant les fameux vigiles qui valident votre entrée, postés à l’extrémité d’une série de serpentins, la file se sépare en deux et les « sans-billets » se retrouvent dans un autre serpentin à attendre l’arrivée des caissiers, prévue une heure après l’ouverture des portes. Pour vous aider à vous figurer la scène, imaginez-vous devant l’objet de vos désirs, vous n’avez qu’à tendre le bras pour l’obtenir mais, malheureusement, une barrière vous empêche de profiter de cet objet tout en vous offrant le luxe de voir d’autres personnes ayant, eux, accès à ce même objet. Je pense que vous êtes tous frustrés maintenant. Torture mentale ou mauvaise organisation, toujours est-il que je file vers les vestiaires pour enfin enfiler ce mog géant qui me faisait tant envie. Mais en chemin, l’étrange organisation me saute au yeux: en l’espace de dix mètres, j’ai croisé la scène principale, occupée par l’association Sohei, et une seconde scène, appartenant à Gong, armées d’engins tels qu’on les voit dans les concerts de rock. Pour séparer ces deux scènes ? Le simple vestiaire réservé aux participants du concours cosplay de l’après–midi. A cette future vision d’horreur cacophonique, j’ajoute trois derniers éléments. En l’espace de cinq mètres, en face de la scène Gong, j’ai eu la chance de croiser un ring de catch, des bornes de jeux de danse et, emprisonné entre toutes ses activités bruyantes, l’espace réservé aux jeux de réflexion comme le go ou le mah-jong. Je ne sais pas qui avait créé ce plan, mais il ne devait pas fumer que du tabac ni boire que du café…
Science-fi Show ou l’art d’être là sans être là
Ailes vissées dans le dos, pompon sur la tête et premier maquillage sur le visage, c’est ainsi que je déambule dans les allées confuses de Paris Manga, nouvelle génération. Entre les goodies, les mangas et autres DVD se greffe une convention au thème tout autre que les mangas, j’ai nommé Science-fi Show. A la base, cette convention, encore jeune, s’est greffée à Paris Manga par commodité et ajoute quelques stands sympathiques à la convention comme la célèbre 501ème légion : un groupe assez important de cosplayeurs cherchant à recréer l’univers de Star Wars ou une reproduction grandeur nature de la porte des étoiles (Stargate). De nombreux invités étaient eux aussi présents comme Kenneth George Baker, acteur de R2-D2 dans cinq des six films Star Wars ou encore Clint Langley, illustrateur de plusieurs couvertures de comics pour la firme Marvel. Ce florilège d’invités aurait dû ravir les fans du genre mais je constate encore une fois la mauvaise campagne d’information des organisateurs de PM avec par exemple l’annulation non communiquée de Ian Whyte, acteur dans la saga Predator. Il sera symboliquement désigné par une place vide sur la table des dédicaces et le mot ANNULE, écrit au stylo noir, barrant la photo de l’acteur. De plus, j’ai eu la surprise de découvrir qu’une simple signature sur un morceau de papier coûtait 25 euros… Un filon à puiser je pense. Autre constatation, l’espace adressé à cette micro convention était ridiculement petit par rapport au reste de la convention. Après deux ou trois photos devant la porte des étoiles, un petit coucou à des amis et le sacrifice d’une boite de biscuits au nom du dieu de la faim, me voici plongé dans le paradis de tout otaku, les goodies.
« Paris Manga, c’est Japan Expo en plus petit et sans les rabais » – Al, cosplayeur
Force est de constater que Paris Manga n’est qu’une grosse masse d’argent prenant ses visiteurs pour de simples vaches à lait. Dans le pire des cas, il m’est arrivé de voir des prix plus hauts que dans le commerce… Alors oui, je sais, c’est une mine d’or pour les collectionneurs et autres fans mais voir des prix passer du simple au double en nous assurant que l’article proposé est plus cher dans le commerce, c’est une très mauvaise stratégie commerciale. Pourtant, je n’ai plus compté le nombre de sacs remplis de figurines, mangas et autres DVD. D’ailleurs, il est bon de rappeler que le choix était limité car hormis les séries phares comme Full Metal Alchemist, Vocaloid et autre Evangelion, il y avait très peu de nouveautés ou de goodies bien décalés… A vrai dire, seuls les DVD étaient une affaire avec, dans le meilleur des cas, une série complète de 26 épisodes pour 20 euros. Mais là encore, un choix limité aux séries anciennes du club Do’ et autre productions qui ont fait leur temps ne m’ont pas plus attiré que ça.
Planning, vous avez dit planning ?
Toute bonne convention se doit d’avoir un bon planning. Ce n’était pas le cas de ce Paris Manga. En effet, même en occultant le fait que deux scènes équipées comme pour recevoir des concerts sont situées l’une à côté de l’autre, la gestion des plannings a été catastrophique. Par exemple, lors du concours cosplay du dimanche, véritable aimant à visiteurs, la scène Gong a programmé un concert de rock japonais au même instant. Ainsi, les deux scènes se sont parasitées et les spectateurs comme les cosplayeurs se sont retrouvés au dépourvu devant l’avalanche de décibels imposée par le concert. De même, les dédicaces se déroulaient toutes au même moment : ainsi, si je voulais un autographe d’un auteur X de manga et d’un acteur, il fallait que je fasse deux fois la même queue, sans assurance d’avoir la seconde signature, car l’heure, c’est l’heure.
Comme vous pourrez le constater, Paris Manga m’a laissé un très mauvais souvenir et je ne peux m’empêcher de vous déconseiller cette convention. Entre organisation foireuse, foutage de gueule et surtout mal de crâne horrible, je me demande sincèrement si je refoulerai le sol de cette convention. Cet événement a subi un énorme retour en arrière, en gâchant certains acquis qu’il pouvait faire valoir par rapport à d’autres. Au passage, je tiens à féliciter Mathoz, vainqueur de la seconde sélection française de l’Eurocosplay et lui souhaite un passage remarqué et récompensé à Londres pour la finale de ce championnat européen. Pour votre information, ce dernier était cosplayé en Big Daddy, de la série de jeux vidéo Bioshock.
13 commentaires
On peut faire pire que les autres éditions ?
Tu as dû passer un mauvais moment spinster, mais aujourd'hui les conventions...
Je n'étais pas là cette année car le seul élément positif de la convention a disparu : sa proximité. J'habite à coté de l'espace Champeret, et c'est ce qui m'a beaucoup aidé à y aller 2 fois dans ma vie. Deux journées à moitié perdus.
En même temps, avec le "boom" des mangas, ce n'est pas étonnant que toutes les conventions ne soient pas au même niveau...
Yuki > Ah mais là c'était un bout de papier... Tous les autres supports étaient interdis
A ceux qui fréquentent assez régulièrement ce genre de rassemblement de masses (et le mot est faible), ça sert à quoi d'aller là-bas ? Qu'est-ce que ça a d'attirant ?
Après c'est sûr que l'aspect commercial est omniprésent, tout comme un certain manque d'organisation dans le planning, mais si on creuse bien le programme et si on est un minimum curieux, on trouve largement de quoi faire. Donc bon, comprenez que balancer qu'une convention est "inutile" (déjà le monde même qui s'est développé autour du manga et de la japan-culture est inutile, c'est un loisir...), ça me dérange un peu...
Sinon, spinster, tu m'a absolument pas donné envie de tester cette convention un jour. Toute façon je suis pas dans la région parisienne, alors le problème est réglé...
Par contre j'ai découvert en mars un salon vraiment chouette, conviviale et tous ce que j'espère avoir et que je ne trouve plus à JapanExpo... Et ce n'est pas en France mais c'est en Belgique: le salon Made In Asia ! Une copine bruxelloise m'a invité sur place et j'étais vraiment surprise... Il y a des salons chez nous qui devraient moins se faire de fric et penser aux activités... A Made In Asia en plus ils font même une soirée d'ouverture gratuite pour le public... Impensable chez nous^^