Pokémon – Détective Pikachu : La Fièvre Jaune
Il est enfin arrivé ! A grand renfort de marketing viral et de promotion, la vague soulevée par toutes les publicités a-t-elle porté ses fruits en déposant dans nos salles de cinéma un Pikachu tout moelleux et plus photogénique que Sonic ?
Sorti le 3 mai au Japon, il est apparu dans les salles obscures françaises depuis ce 8 mai, avant de finalement débarquer sur le territoire américain deux jours plus tard. Qu’en est-il de ce film où Ryan Reynolds n’est pas l’acolyte de Pikachu comme on pourrait le croire, mais bien sa voix principale (et la capture de mouvement) dans la version originale ? A savoir que l’adaptation française est du même acabit et donc que Pikachu a bien en France la voix de Deadpool, celle de Pierre Tessier. Rassurez-vous, quand j’écrirai DP, c’est pour parler de Détective Pikachu.
Remontons quelque peu dans le temps pour comprendre d’où est sorti ce projet, pouvant passer comme un renouveau ou une grosse bêtise. Depuis 2016, il est déjà question d’un film Pokemon en prise de vues réelles, ce qui semble être à la mode depuis quelques années. Pourquoi 2016 ? Car c’est également la date de sortie au Japon du jeu vidéo spin-off de l’univers Pokémon : Détective Pikachu, où ce dernier endosse le rôle d’un tout mignon Professeur Layton. Le scénario sera inspiré de ce jeu, tout en se permettant certaines largesses, collant au monde cinématographique. A partir de là tout s’enchaîne, la distribution des personnages principaux se confirme en 2017 avant de tourner le film l’année suivante, sur quelques mois. Fini d’être tourné il y a plus d’un an maintenant, le film a pu profiter de cette année pour peaufiner ses effets visuels et abreuver le monde entier de publicités.
Tim Goodman est un jeune homme qui travaille dans une compagnie d’assurance et qui a depuis bien longtemps mis sous le tapis ses rêves d’être un dresseur Pokémon. A tel point qu’il ne semble pas vraiment les porter dans son cœur. A la suite d’un accident, on lui apprend que son père, œuvrant dans la police, ainsi que son coéquipier, sont tous les deux décédés. N’étant pas réellement proche de lui, Tim va tout de même récupérer les affaires de son père à Ryme City, ville où les humains et les petits monstres vivent dans l’entraide et où les combats de Pokémon sont interdits. Il y fait alors la rencontre de Pikachu, qui était le coéquipier en question et tous les deux soulèvent des doutes quant à ce qu’il a pu advenir du père de Tim.
Dès la première scène, nous sommes plongés dans nos souvenirs du tout premier film Pokemon. Les allusions et clins d’œil sont présents tout au long du film, mais sans que cela ne soit trop forcé ou flagrant. Ce qui attire le regard dans ce film est bien évidemment le look du Pikachu et de ses comparses. Qu’on le trouve moche ou qu’on ait envie de lui faire des câlins, il faut tout de même avouer que le design de Pikachu est particulièrement léché. Il en va de même pour les autres Pokémon, bien que je trouve que certains semblent plus « naturels » que d’autres. On sent un réel travail de précision et une volonté de rendre hommage au matériau original. Ce long-métrage met en avant le virage que les derniers films d’animation avaient amorcé, c’est-à-dire le mélange entre l’existence des Pokémon et notre société actuelle. Les répliques acerbes de Pikachu sont d’ailleurs là pour raccrocher le plus possible le film à la réalité. Pour ce qui est de ses remarques, j’en retiens des gags aussi bien pour les adultes que pour les enfants, mais sans chercher à faire rire à tout prix. Le public de la salle où j’étais (pleine à craquer, avec 90% d’enfants, mais bien calmes) a d’ailleurs assez bien réagi aux propos comiques (et aux situations, comme la séquence dédiée à M. Mime), même si je trouve que les dialogues représentent le pire de ce film.
Entre répliques banales et échanges tout aussi fadasses, DP ne brille pas par ses laïus haut de gamme. Egalement, le scénario semble être écrit par Dan Brown tellement les rebondissements pour nous faire courir après tel ou tel méchant sont flagrants. Et pour mentionner le dernier point qui m’a fait tiquer, on assiste à de grandioses scènes d’action, mais qui sont parfois surévaluées, comme si une bagarre avec un Osselait pouvait causer autant de dégât qu’un combat de Transformers. J’avais également l’impression de déceler quelques incohérences mais au final (presque) tout trouve ici son explication, qu’elle soit rationnelle ou non. Petite précision également, l’ayant vu en VF 2D, je ne peux pas juger de la qualité de la 3D sur ce film.
Bonne adaptation partant d’un jeu vidéo, le film ne fait pas dans la demi-mesure mais apporte un résultat plus que satisfaisant, pour tous les publics, prêtant à sourire comme ravivant les souvenirs que tout un chacun peut avoir de sa propre expérience avec la licence Pokémon.
Sacrilège
4 commentaires
Merci pour ce bel article ! Ceci dit, pour moi la question reste entière : pourquoi avoir rendu les Pokémon si effrayants ? ‘^’
Ils n’étaient pas pour moi effrayants mais plutôt réels. C’est sûrement notre imagination et la façon dont nous avions l’habitude de les voir en anime, ou l’idée qu’on s’en faisait sur les écrans de console qui peuvent donner cette impression. Je l’expliquerai par cette incrustation dans un univers réel qui les distingue vraiment de l’image qu’on en avait. Ils font plus réalistes que d’habitude, c’est ce qui peut effrayer.
Je ne m’attendais pas à voir vous savez qui à la fin mais vu le dénouement de l’histoire j’aurais du le prévoir ^_^ Genre ma surprise cela n’avait rien à voir avec les pokémons ahah
Moi, en VOSTFR, je n’avais aucun enfant dans une salle malgré tout bien remplie.
Sinon, j’ai bien aimé, un assez bon film dans l’univers Pokémon. Les acteurs sont plutôt convaincants, les pokémons qui comptent sont là et l’histoire tient la route pour ce que c’est. Il me manquait un petit quelque chose de je ne sais quoi pour le trouver vraiment bien mais le film était à deux doigts de m’embarquer totalement.
Je sens que le film de Sonic va faire pitié à côté de ce Détective Pikachu.
Bref, cela vaut coup d’aller le voir et merci pour l’article ;)
Je te comprends tout à fait, et j’ai eu cette même (très) agréable surprise.
J’ai longuement hésité de parler de cette présence dans l’article mais ça flirte trop avec le spoil si on y réfléchit deux secondes, d’où le fait que je ne l’ai pas abordé.
Contente que mon avis soit partagé !