Revenge Classroom – La vengeance est un plat qui se venge froid

Revenge Classroom est le genre de manga dont je n’attends pas grand­-chose à la base. Couverture jolie, style de dessin plaisant et charmante héroïne. Le sujet, lui, avait de quoi m’amuser : la vengeance dans un lycée. Je pensais trouver là quelque chose de basique. En même temps, difficile de ne pas avoir le sourire lorsque les premières pages montrent des portraits de tous les élèves de la classe avec leur nom et leur numéro… les faisant apparaître comme quantité négligeable, de cette façon qu’ont certains mangas de signifier d’une simple croix qu’un personnage vient d’être mis hors course.

L’auteur, Karasu YAMAZAKI signe là son premier manga. C’est pourquoi, comme pour A Silent Voice, je me contenterai de juger les efforts produits pour sa première publication. L’histoire est simple : une lycéenne du nom d’Ayana subit des brimades de la part de ses camarades.

Attention, on parle ici non seulement d’insultes, mais également de violences physiques. Jusqu’au jour où à force de surenchère, elle se retrouve poussée sur la route. Ayant survécu à son accident, elle décide alors de ne plus se laisser faire. Chaque élève de sa classe, sans distinction, subira son courroux et sa vengeance.

Voilà la trame principale de Revenge Classroom. Chaque chapitre porte le nom de « Sujet » et chacun est associé à un élève même si parfois plusieurs élèves sont ciblés dans un même chapitre. On nous présente à chaque fois une méthode différente pour arriver à la même finalité : faire souffrir ceux qui on fait souffrir Ayana. Oeil pour œil, dent pour dent. Tous les actes sont calculés de telle façon que la personne qui en est victime n’osera plus remettre le pied au lycée ou alors sans guère plus de joie ou d’espoir…

Mais si le manga se résumait uniquement à cela, ce serait vraiment dommage. C’est pourquoi chaque Sujet révèle un indice se rapportant à la question principale que souligne l’intrigue : qui se trouve derrière tout ça ? L’individu responsable des malheurs d’Ayana, chef de classe officieux dont les paroles ont valeur d’évangile… et peu à peu, l’étau se resserre autour de lui.

Certes, la vengeance, c’est bien. Mais attention à ne pas faire trop de zèle ou à commettre des impairs. Car oui, Revenge Classroom a la bonne idée de nous montrer que les actes d’Ayana ont de réelles conséquences. Des conséquences parfois dramatiques, comme le dévoilent les dernières pages de ce premier volume qui a réussi à éveiller un intérêt certain à mes yeux. On aurait pu se dire : ça va être manichéen, l’héroïne est juste un personnage torturé, les salopards
de sa classe méritent tous le sort qui les attend. Oui mais… au final, non. C’est plus subtil que ça.

Revenge Classroom : j’ai acheté ce premier volume pour la découverte, je continuerai pour le plaisir. Je n’insinuerais pas que pour un premier coup d’essai de la part du mangaka, c’est un coup de maître, mais on peut évoquer une belle réussite.  Bien que je n’imagine pas ce manga durer très longtemps, moins d’une dizaine de volumes ­  sauf si twist permettant de rallonger l’histoire ­ Revenge Classroom se classe dans cette catégorie d’œuvres qui offrent un plaisir bref et un peu d’une appréciable fraîcheur. Sans être toutefois doté d’une originalité à toute épreuve, le manga de YAMAZAKI est digne de votre intérêt.

Disponible depuis le 11 mars 2015 aux éditions Doki­Doki. Prix : 7,50€