Save me Pythie T1 – Je n’ai pas Pythie de toi !

Save Me Pythie a cette saveur particulière : celle d’un manga créé par une française. Ce n’est pas le premier à voir le jour et ça ne sera pas le dernier. Son auteure, Elsa Brants, n’est pas réellement connue dans ce domaine, plus appréciée pour son rôle de coloriste dans les bandes dessinées comme Weena et Okhéania. Son mari, Guillaume Lapeyre, est quant à lui plus dans le milieu depuis déjà quelques années avec City Hall aux éditions Ankama. Néanmoins, nous ne sommes pas là pour parler de lui mais bel et bien de la première œuvre de sa femme : Save Me Pythie.

Pour ceux qui étudient ou connaissent un peu leur mythologie grecque, le nom de Pythie ne leur doit pas être inconnu. Oracle du temple d’Apollon, elle doit son nom à Python, le serpent gigantesque qui fût terrassé par Apollon aux alentours du Mont Parnasse. Ici, le nom de Pythie donne lieu à une jeune et jolie demoiselle qui se retrouva maudite par le dieu de la lumière Apollon (et non du Soleil qui est Hélios). La raison ? Tout simplement le refus de la jeune femme de coucher avec le dieu à la beauté plus que certaine. Sa malédiction ? Prévoir l’avenir… mais seulement sur des choses plus que funestes.

Mais voilà, une héroïne sans ses acolytes n’est pas une héroïne et de ce côté, on a le droit à quelques personnages haut en couleurs. Cassandre, la vieille dame, oracle elle aussi, maudite elle aussi par Apollon bien que ses prédictions ne seront jamais crues. On peut aussi rajouter un poulet qui parle dont la véritable identité est nulle autre que Zeus, le Roi des Dieux. Et enfin, on termine par Xanthe, fils illégitime de Zeus (comme tant d’autres) mais aussi futur héros en devenir qui est lui aussi atteinte d’une malédiction mais par Héra : il ne lui arrivera que des pépins. Ainsi, la rencontre de Pythie et Xanthe était prononcée : la première prévientt le second des dangers qui l’attendent !

Maintenant, à quoi s’attendre avec Save Me Pythie ? Dès les premières pages, on ne nous le cache pas : l’humour est omniprésent dans ce tome. Bien entendu, certains pans de la mythologie ont été modifiés : Cassandre n’est pas morte et Xanthe n’existe pas au départ. Mais voilà, le trait est assez joli bien que les cases ne soient pas forcément très remplies, ce qui est une bonne chose en soi. Au terme des rares scènes d’action, elles sont plutôt simples mais là encore, n’étant pas le but du premier de ce manga, on peut pardonner cela. Ce manga se veut comique et sur le fond comme sur la forme, il y arrive. Petite mention aux deux « formes » de Zeux, entre le poulet et l’humain.

Au final, Save Me Pythie est une surprise, une bonne surprise. Je ne mentirai pas, je ne m’attendais pas totalement à ça quand j’ai vu la couverture de Save Me Pythie. Mais voilà, ça fait son petit effet. Oh, je ne pense pas que cela trouvera un public aussi grand que Dreamland, ne nous leurrons pas, c’est un manga comique et non un shônen nekketsu. Mais voilà, Save Me Pythie a réussi à me faire sourire plusieurs fois, rire aussi sur quelques points (comme le fameux Poilu). Ainsi, comme il s’agit d’un manga français, le rythme de parution est alors plus lent que ceux japonais, je ne vois aucune raison de refuser de continuer l’aventure aux côtés de Pythie.

Disponible depuis le 20 juin 2014 aux éditions Kana. Prix : 7,45€