Seikima-ll : Le hard rock de ton daron
Le rock Japonais ne s’est pas aussi bien exporté à l’étranger que ses dessins animés, mais la scène musicale japonaise regorge de groupes qui mériteraient pourtant un zoom. Seikima-II ça vous dit quelque chose ?
Si comme moi vous avez consommé de l’animation japonaise ces 20-30 dernières années, vous en avez au moins entendu parler indirectement. Au Japon seul, c’est plus de dix millions d’albums vendus. Il s’agit sans doute du groupe de hard rock le plus connu de l’archipel. Tout droit inspiré du groupe américain Kiss et du théâtre traditionnel Kabuki, Seikima-II fait partie de l’ADN musicale Japonaise. On y retrouve tous les codes du hard rock de papa et une petite touche de folie en bonus. Les membres du groupe se font passer pour une bande de démons cherchant à prendre le contrôle de la terre. C’est à la fois burlesque et très premier degré.
Seikima-ll se prononce « Seikimatsu » ce qui veut dire « la fin du siècle » et correspond à une prophétie fictive de fin du monde en 1999 date à laquelle le groupe était censé réussir sa mission de conquête planétaire. Le 31 décembre 1999 à 23h59 étant la date officielle de dissolution du groupe après le concert de la fin du monde sobrement nommé « The Doomsday », (même si le groupe ne s’est pas réellement dissout). Le chanteur dont on ne connait pas la véritable identité est connu pour ne jamais briser le caractère de son excellence le démon kogure qu’il joue, (ou plutôt incarne), sur scène. L’image de groupe est très bien maitrisée. Tout est codifié pour servir ce dessin : les concerts sont des rites, les albums des doctrines, Seikima-II a inventé sa mythologie.
Maintenant, si ça commence à vous dire un truc : c’est normal. Au Japon, ce groupe est tellement connu qu’on a eu le droit à une tonne de références et d’adaptations qui ont inondé la culture pop, du jeu vidéo Famicom en passant par les parodies. Gintama leur a même consacré quelques épisodes. La série Detroit Metal City, -DMC pour les intimes-, est un hommage évident au groupe, tant les similarités y sont innombrables. On y retrouve d’ailleurs tous les aspects over-the-top de Seikima-II tournés à la dérision pour notre plus grand plaisir. Vous les avez peut-être déjà entendus au détour d’un opening, ils ont signé celui de Terraformars Revenge et Belzebub a utilisé un de leurs morceaux. Ou peut-être, les avez-vous croisés au Japan Expo à Paris. Ils y ont été invités en 2010 pour donner un concert.
Cette façon jusqu’au-boutiste d’exprimer son art ne date pas d’hier, Alice Cooper et Gwar l’ont fait en leur temps, récemment Ghost emprunte le même pattern et des groupes comme Stupeflip ou Slipknot ont toujours cultivé cette forme d’occultisme tout en misant énormément sur leur aspect scénique.
Si je devais conseiller quelques morceaux pour découvrir le groupe : Jack the Ripper et Fire After Fire sont très bons. Étonnamment, c’est limite mieux d’écouter les lives, l’énergie est juste meilleure. Même si c’est avec une potato caméra 144p, quand on aime on ne compte pas. J’espère vous avoir donné envie d’en savoir un peu plus sur ce groupe classique du paysage culturel nippon.
3 commentaires
Encore ! Encore ! Encore !
Nice ! Merci pour l’article très intéressant en soit.
Cool, merci pour l’article, en effet DMC a l’air de bien correspondre ^^