Springald : Une histoire pleine de rebondissements !

Jack Talons-à-Ressort est une légende « réelle ». Sous ces termes incongrus, il faut comprendre que Kazuhiro Fujita n’a pas créé la légende à partir de rien. Ainsi, l’être qui est dessiné dans ce manga est issu du folkore anglais de l’époque victorienne. Considéré comme un démon, l’être posséderait un visage hideux, des yeux comme des boules de feu, capable de cracher des flammes bleues et blanches. Quant à ses mains, elles ressembleraient à des serres, comme celles d’un oiseau. Mais sa plus grande particularité serait d’être capable de faire des sauts extraordinaires, d’où son nom. Il y a de fortes chances que Jack l’Eventreur se soit inspiré de cette légende pour exister de son côté.

Mais ici, dans ce manga, qu’est-ce que nous avons exactement ? Et bien, nous avons l’incarnation de l’une des différentes « hypothèses » concernant Jack Talon-à-Ressort. Ainsi, alors que l’être démoniaque opérait et agressait de jeunes filles, voilà qu’il disparaît au bout de six mois. Pourtant, trois ans plus tard, le voici de retour à la Une des journaux londoniens et pour cause : il serait responsable de plusieurs morts, ce qui n’était pas son mode opératoire auparavant. Derrière cet être de cauchemar, beaucoup évoquent la possibilité qu’il s’agit d’un noble issu d’une famille des plus fortunées d’Angleterre. Mais est-ce la vérité ? Quelles seraient les raisons macabres qui auraient poussé ce qui était une plaisanterie douteuse à devenir une scène de crime ? Et surtout, pourquoi avoir créé un tel persona ?

Toutes ces réponses sont données dans l’unique volume qui compose Springald. Oh, bien entendu, ce qu’il faut retenir, c’est que Kazuhiro Fujita a créé une histoire autour de la légende. Les évènements qui s’y déroulent sont seulement issus de son imagination bien qu’il se soit servi d’une « base ». Si le style de dessin vous dit quelque chose en lisant Springald, c’est que le mangaka est connu chez nous pour deux œuvres : Karakuri Circus, qui a été stoppé en plein milieu de son édition française mais aussi plus récemment Moonlight Act avec ses difficultés à sortir chaque nouveau tome. Pourquoi de tels soucis alors que ses deux licences sont reconnues à l’unanimité comme d’excellente qualité ? Tout simplement car le style de dessin propre à Kazuhiro Fujita divise grandement, style qui s’applique aussi à Springald. Ainsi, malgré des ventes décevantes pour les deux mangas cités plus haut, le fait que Springald soit un one-shot permettrait à ce dernier de se faire une place dans la collection des lecteurs.

Dans l’idéal, est-ce que Springald vaut son prix un peu plus élevé que la moyenne ? Outre une couverture des plus agréables à l’oeil et au toucher, le livre semble avoir des pages plus épaisses que la normale. Pour l’histoire en elle-même, il n’y a guère réellement de surprise. On se doute bien vite des évènements à suivre le long du récit mais pour les fans de Moonlight Act, il n’y aura aucune déception au bout du tunnel. L’oeuvre, bien que simple, est des plus appréciables à la lecture. De plus, sous son format de one-shot, on n’aura pas à s’inquiéter d’une histoire qui traînerait en longueur. Non, dans Springald, vous avez un début, une fin, et même une petite histoire se déroulant quelques années plus tard pour encore plus savourer ce manga. A ce prix, Springald, c’est presque donné.

One-shot disponible depuis le 22 septembre 2016 aux éditions Ki-oon. Prix : 8,90€