Stravaganza – la Reine au Casque de Fer : Tu sais que t’es belle sous ton casque ?

Lorsque les éditions Casterman décident de licencier un manga sous leur label Sakka, l’interrogation est de mise. Aurons-nous affaire à un manga déjanté comme Bobobo Bo Bo Bobo, un shonen un peu plus classique comme Big Order ou alors empreint de réalisme comme All my Darling Daughters ? Lorsqu’ils ont présenté Stravaganza, on parlait d’heroic fantasy flamboyant, comique et grivois. Est-ce que tous les éléments cités sont dans ces deux premiers tomes sortis en même temps ? Et bien … oui ! Mais pas seulement !

Stravaganza raconte les mésaventures d’une reine pas si ordinaire dans le royaume d’Auroria. Là-bas, la reine se doit d’être munie d’un casque de fer lorsqu’elle se présente à son peuple. Mais bon, porter un casque à longueur de journée, c’est usant et c’est pourquoi il lui arrive quelques fois de quitter sans autorisation les murs de son château. Claria, de son petit nom est une jolie jeune femme aux cheveux blonds, plutôt agile et qui aime se promener dans son royaume mais aussi dans les forêts avoisinantes. Mais c’est là-bas que résident aussi les Wumbas, des créatures aux allures simiesques et de yéti mais surtout très belliqueuses. Devant alterner entre sa vie de château, ses codes, ses obligations et son désir d’être un peu plus libre, la reine Viviane aura fort à faire pour garder la confiance de son peuple, surtout quand le danger se présentera aux portes de son royaume.

Akihito Tomi n’en est pas à sa première œuvre. Etant architecte avant d’avoir le courage de se lancer dans le manga (comme il l’explique dans les pages des premiers volumes de Stravaganza), il est autant au scénario qu’au dessin, ce qui explique la lenteur de ses sorties (environ un tome tous les dix mois/par an). Mais parlons en de tout ça ! L’édition de Casterman rend hommage à l’oeuvre en elle-même, la couverture et le papier étant de meilleure qualité que la moyenne des mangas, ce qui explique son prix plus onéreux.

Mais il fallait bien ça pour faire honneur à Stravaganza. On nous a promis de l’heroic fantasy, du comique et du grivois. Ici, nul besoin de s’inquiéter. Le côté grivois est présent mais jamais plus que nécessaire, ciblant principalement un chapitre ou deux au grand maximum sur les deux tomes sortis. Pour l’aspect comique, le côté « insouciant » de la reine Viviane est là pour aspirer à ce thème. Mais là où est la surprise principale, c’est ce côté « sérieux » qui n’était pas annoncé. Alors que la fin du premier tome se faisait sur un chapitre spécialement grivois, on y voit de la poitrine dénudée en quantité non-négligeable pour le plus grand plaisir des yeux, le début du second tome change complètement de ton. Sans rentrer dans les détails, il sera temps pour la reine et ses compagnons de partir vers des horizons lointains à la recherche de futurs alliés qui prendront la forme de gentils géants, du moins, pour les hommes. Les femmes, quant à elles, avec leurs armes, sont tout de suite plus impressionnantes.

Stravaganza, c’est la couverture et la description donnée par l’éditeur qui attirent l’oeil aux premiers abords. Mais après la lecture des deux premiers tomes, qui est une excellente décision commerciale malgré le peu de tomes sortis au Japon (quatre actuellement), on comprend que l’on a là une œuvre qui saura aisément trouver son public et cela pour de très bonnes raisons. Le dessin est alléchant, les personnages ont tous un petit charme qui les rend uniques et enfin, l’histoire ne perd pas de temps à se lancer. Dès le second tome, nous avons la mise en place des différents éléments qui pourraient composer la suite du scénario et l’unique inquiétude résiderait tout simplement dans la vitesse de parution des prochains volumes. Car bien entendu, après cette première lecture, on a envie de découvrir la suite !

Disponible depuis le 22 Juin 2016 aux éditions Casterman. Prix : 8,45€