Tegami Bachi Reverse – Mais pleure ! Tu pisseras moins.

L’année dernière, pendant cette même période d’automne, on découvrait une série adaptée d’un manga autour d’un personnage qui va magnifiquement avec cette saison mélancolique. Tegami Bachi (Letter Bee), série de 25 épisodes, nous présente le petit Lag Seeing, le crybaby le plus magnifique de la japanimation. En effet ce jeune garçon aux cheveux gris, qui est enfin devenu Tegami Bachi, n’a pas changé de caractère et pleure encore de tout son saoul à chaque occasion.

Petite remise à jour : l’histoire se déroule à Amberground, pays où la nuit est éternelle mais partiellement éclairé par un soleil artificiel dont seuls les habitants de la capitale Akatsuki bénéficient. Dans ce monde les Letter Bee sont des « facteurs » : ils livrent à chacun des lettres contenant le « cœur » de leur expéditeur. Seulement ce cœur attire des monstres, les Gaichû, et les Letter Bee doivent toujours se défendre à chaque mission. Pour cela ils sont accompagnés de leur Dingo qui les aide à combattre et détruire les Gaichû après leur avoir envoyé une balle remplie d’ambre spirituelle. Au début de l’histoire Lag Seeing n’est qu’un colis pour le Letter Bee Gauche Suede, mais ces deux là vont finalement devenir amis et Lag décide qu’il deviendra lui aussi un Letter Bee et rejoindra Gauche. Arrivé à la ruche postale où il devient enfin un Bee avec son Dingo Niche, Lag apprend que Gauche et Roda, son dingo, ont disparu. Il va rencontrer Sylvette, la sœur de Gauche et se jurer de le retrouver à tout prix.

La fin de la première saison se terminait sur la rencontre de Lag avec Noir, un Marauder. Les Marauders sont des personnes qui volent les lettres, ils font partie de l’organisation Reverse et c’est leur moyen de s’opposer au gouvernement de l’Amberground. Dans les traits de Noir, Lag reconnaît Gauche mais ce dernier ne se souvient pas de lui et l’abandonne seul et blessé. On nous a laissé à un moment crucial de l’intrigue, autant dire que Reverse était attendu pour enfin en savoir plus (pour ceux qui ne lisent pas le manga original de Hiroyuki Asada) et heureusement le premier épisode de Reverse reprend exactement où on en était resté.

Lag fait face à Noir tandis que Niche affronte Roda. Pendant que Roda réussit à éloigner Niche de Lag, Noir ne semble pas se souvenir de Lag ni de sa vie en tant que Gauche Suede. Devant l’insistance de Lag et bien qu’il ne veuille pas le blesser, il finit par le laisser inconscient pour pouvoir s’en débarrasser. Niche s’en rend enfin compte et accourt à ses côtés. Alors qu’elle tente de le ramener à la ruche postale en le portant, Jiggy Pepper passe sur leur chemin et les ramène à moto. Sur place, une fois réveillé, Lag révèle qu’il a finalement retrouvé Gauche mais qu’il n’a pu le ramener, pensant avoir échoué il s’effondre face à Sylvette. Néanmoins ils réussissent à reprendre espoir et ne comptent pas se laisser abattre, ils ramèneront Gauche coûte que coûte et combattront comme ils peuvent cette organisation mystérieuse qu’est Reverse.

Pour ce nouvel opus, le même staff que la première saison reprend du service sous la direction du Studio Pierrot. On n’est donc pas du tout dépaysé, les frimousses de tout le monde sont les mêmes et ça fait plaisir vu que le chara-design est mignon comme il faut pour cette série. L’animation est la même, on regrettera toujours la même mise en scène des Gaichû qui fait tâche dans le paysage mais on essaye de se rassurer en se disant que ce n’est qu’accessoire même si c’est difficile de s’en convaincre lorsque la 3D est réellement moche à ce niveau là.

Donc rien ne change depuis l’automne 2009. D’un côté c’est un bon point niveau réalisation, chara-design ou encore musique, mais avec l’arrivée de Noir et de l’organisation Reverse on aurait espéré un peu plus de sérieux. Bien sûr, il y en a quand même : la façon de mettre en place ce petit monde, la mise en scène de qui tire les ficelles, etc… Cependant j’aurais  souhaité dire au revoir à l’enchaînement des petites missions de Lag qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue principale. Elles essayent de se justifier en faisant évoluer Lag ou en lui montrant des alternatives, mais on devine ce qu’il va en retirer dès les premières minutes, c’est donc sans grand intérêt d’y passer 20 minutes. De plus l’humour quelque peu simplet commence à lasser. On se trouve face à une idée d’intrigue plus qu’intéressante avec l’organisation Reverse : comment elle a été créée ? Qui est à sa tête. Que s’est-il passé avec Gauche/Noir ? Mais c’est exploité petit bout par petit bout sans réel approfondissement pour l’instant et on se retrouve limite frustré.

On nous donne cependant des os à ronger de temps en temps, l’arrivée de certains personnages redonne du souffle à l’ensemble et apporte des pierres à l’édifice du suspense mais j’aimerais que ça aille un peu plus vite et que je ne m’ennuie plus devant ces missions quelque peu banales. Surtout que l’opening nous promet beaucoup en nous présentant tous les personnages qui vont être amenés à participer à ce nouvel opus. On nous allèche de façon directe, donc le fan est en droit de vouloir voir un peu plus d’action et de développement.

Tegami Bachi Reverse suit la lancée de son aînée, donc les fans ne seront pas déçus, je l’espère. En plus le staff joue sur le fan service comme il se doit en multipliant les apparitions de Jiggy Pepper et ça fonctionne bien. Lag reste égal à lui-même, ce qui agacera encore et toujours ceux qui n’aiment pas ce crybaby au cœur pur qui est toujours là à vouloir aider son prochain même si c’est insensé. Trop de bons sentiments peut finir par faire vomir, il faut faire attention. Cependant l’ending nous montre un Lag adolescent, serait-ce une possible évolution au cours de la saison ? Je l’espère bien mais n’ayant pas encore avancé dans le manga, je ne peux pas faire de comparatif. Mais il est vrai qu’un Lag qui aurait grandi serait quelque chose d’appréciable, l’évolution d’un personnage dans une série peut souvent être intéressante.

Pour l’instant les premiers épisodes laissent une idée mitigée, on est content de retrouver le même staff avec les mêmes atouts qui avaient plu dans la première saison, mais aussi les mêmes défauts. Sauront-ils tirer parti de l’intrigue qui semble très intéressante et délaisser les petites missions n’étant pas d’un grand apport ? On verra bien. En tout cas pour que Tegami Bachi devienne beaucoup plus prenant qu’en ce moment, il faudra bien.