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Tsutomu Nihei – Un univers à lui tout seul

Publié le 03/12/2010 par emilie dans Dossiers - 14 commentaires

La genèse

Nihei

Ce mangaka est né en 1971 (le jour n’est pas connu) dans la préfecture de Fukushima au Japon, à 200 km au sud de Tokyo. Il est l’auteur du charismatique Blame !, ainsi que Abara ou encore Biomega.

Il a tout d’abord fait des études d’architecture aux Etats-Unis et est devenu architecte en intégrant un cabinet à New-York. Seulement il ne perce pas comme il l’espérait dans le métier et rentre donc au Japon avec l’idée de devenir mangaka. Il se présente à la rédaction du magazine Afternoon de l’éditeur Kôdansha, et c’est de cette façon qu’il devient l’assistant de Tsutomu Takahashi, auteur entre autres de Sky High et Blue Heaven. Nihei restera son assistant pendant deux années au cours desquelles il aura l’occasion de travailler sur les manga Alive et Jiraishin de Takahashi.

Même fort de cette expérience japonaise, Nihei reste beaucoup plus inspiré par les occidentaux, notamment Enki Bilal, Moëbius ou encore François Schuiten au niveau de la BD franco-belge, il y a aussi les films Hellraiser créés par Clive Barker mais surtout les travaux de monsieur H.R. Giger,qui, en plus de son immense talent, est notamment designer sur Aliens.
C’est ainsi qu’il tente sa chance en se lançant dans un projet personnel où il pourra retranscrire lui-même ce qu’il imagine. De cette envie naîtra le one-shot Blame!, et en 1995 Nihei reçoit le « Taniguchi Jiro Jurist Special Prize » de l’Afternoon Four Seasons présidé par Jirô Taniguchi. C’est en 1997 que commence la publication de Blame ! dans le mensuel Afternoon de la Kôdansha. Cette série rencontre un gros succès et les droits sont rapidement acquis à l’étranger. Ainsi commence la carrière de mangaka de Tsutomu Nihei.

Depuis, il a été publié en France, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne, en Italie etc… Devenu un auteur international, il a travaillé sur des projets américains et a même déjà fait le déplacement en France deux fois pour le festival d’Angoulême en 2002 et la Japan Expo 2004. Néanmoins, Nihei aime prendre son temps pour ses œuvres, il produit donc assez peu et est quelque peu réfractaire au rythme imposé par les éditeurs japonais. De plus, il travaille seul et sans assistant afin de maîtriser totalement ses propres idées et la façon de voir son travail.

Multiples facettes

Un style unique pour un auteur unique

À la lecture de plusieurs œuvres de Nihei, on se rend compte que l’univers que l’on avait pu découvrir dans le premier de ses mangas qui nous est passé dans les mains, est en fait une véritable obsession pour ce cher monsieur. Témoignage de son passé d’architecte, Nihei n’a de cesse de nous offrir des planches remplies de structures obscures et gigantesques, quasiment désertes. Villes futuristes, dévastées, nos yeux se posant sans répit sur des bâtiments fantomatiques régis par un squelette compliqué, devenus refuges du dessin torturé de l’auteur. Recoins sombres après recoins sombres, le lecteur est parfois enfermé dans d’énormes structures parcourues par des escaliers sans fin. Comment dans ces cas là ne pas faire de parallèle avec l’architecte italien du 18ème siècle, Battista Giovanni Piranesi, qui a pu travailler sur le même type d’ambiance lorsqu’il s’est penché sur les prisons de l’époque ? Nihei l’aurait-il aussi dans ses influences ? Ces décors anarchiques, comblant un monde post-apocalytique témoin de la folie de l’homme vont souvent de pair avec les personnages sortant du crayon de Nihei : humanoïdes, créatures cybernétiques, machines parasites, monstres organiques, parfois seulement des amas de chairs, zombies etc… Sans oublier les rares humains restants qui tentent de survivre, la plupart du temps en se cachant, effrayés par ce monde qu’ils ne maîtrisent plus malgré qu’ils en soient à l’origine.

Les histoires que peut nous conter Tsutomu Nihei ne sont souvent que des prétextes à l’explosion de son talent sur le papier: des scènes violentes, un trait assurément agressif pour des décors détaillés au possible qui au lieu de nous étouffer, nous attirent encore et encore. Nihei a définitivement une marque qui lui colle à la peau : le cyber-punk, il a créé son propre univers sans jamais réellement chercher à explorer d’autres genres. Et cela fonctionne, bien que ses histoires tournent toujours autour du même thème avec des monstres plus ou moins organiques ou de type « Gigerien », des organisations plus ou moins secrètes de chaque bord et un héros inexpressif et froid au milieu de tout ça dont on ne sait pas de suite où il se situe. L’auteur ressort les mêmes thèmes et s’épargnent souvent le labeur des dialogues privilégiant l’image et l’action. En cela le lecteur ne se sent bizarrement pas lésé finalement, les clés de l’intrigue n’étant livrées qu’au compte goutte, on s’amuse à réfléchir, à imaginer, à s’approprier l’œuvre.

Monstre Gigerien Héros inexpressif

De plus, on finit par apprécier son dessin en tant qu’œuvre à part entière. Avec Nihei, le dessin devient la façon principale de raconter l’histoire, son crayon, instrument de son imagination, devenant le narrateur. Le style de narration principal que l’on peut associer à Nihei sont les « arrêts sur image » qui se succèdent au fil des pages de ses mangas. L’action stoppe son mouvement, les gestes suspendus dans le temps et les scènes de combats sont ainsi claires et lisibles devenant un vrai régal pour le lecteur. Pour s’accorder à cette ambiance cauchemardesque et un dessin assurément torturé et sombre, les personnages créés par Nihei sont inlassablement froids. Si le constat n’est pas clair, on se demande souvent s’ils sont hommes ou machines ou autre créatures invraisemblables qu’on ne saurait imaginer. Bien que le chara-design me plaise énormément, force est de constater que l’auteur a du mal à savoir différencier ses personnages qui finalement, se ressemblent tous d’œuvres en œuvres. Leur caractère est aussi souvent le même : dépressif, désabusé, taciturne ou quasiment inexpressif. Mais pourquoi changerait-il son style de personnage alors qu’il s’accroche éperdument à un seul style d’univers ?

Nihei a su imposer son style et compte bien mener son obsession jusqu’au bout, c’est bien ce que l’on verra dans le comic sur Wolverine que Marvel lui demande de créer en 2003. Dans ce dernier, tel les personnages chers à Nihei, Wolverine ne sera que rage, violence et fureur. Donnez l’un des X-Men les plus bestial à Nihei, vous vous attendiez à quoi ?

Cela dit, bien que ce mangaka maîtrise son art, il faut reconnaître qu’il n’est pas aisé à aborder pour tout le monde. Il faut être enclin au cyber-punk mélangé à la science fiction et même parfois à l’heroic fantasy. De plus le manque cruel de dialogues dans certaines œuvres peut définitivement perdre les néophytes dans les tréfonds de l’univers sombre et presque sale de Nihei, sans aucun personnage à qui s’identifier ou à qui se rattacher. Mais une fois tombé sous le charme cruel de ce coup de crayon acéré et violent, de ces structures sans fin où chaque détail est un régal pour l’œil, on ne peut s’empêcher de reconnaître le génie créatif de Tsutomu Nihei qui n’a de cesse d’explorer sans cesse le même thème mais d’en sortir un travail différent rempli de planches magnifiques à chaque fois.

Scène de la vie banale

Un auteur aux multiples facettes

– BLAME! –1995 – One-shot

Court manga posant les bases du travail graphique de Nihei qui deviendra son propre style à part entière facilement reconnaissable par la suite. Killy y fait son apparition avec son sang froid habituel et sa fameuse arme redoutable. Dans cette histoire, il est agent de police et enquête sur un trafic de drogue.

Ici, le trait du mangaka n’est pas encore totalement abouti au niveau de son chara-design, un peu hésitant. Les personnages paraissent rigides, on pourrait les comparer à des marionnettes mal articulées. Mais sa façon de faire a déjà pris ses marques. Ainsi, on retrouve des scènes de combats assez claires avec des mouvements en suspens, sorte de ralenti qui restera cher à l’auteur par la suite.

Ce one-shot sera publié en version relié à la suite d’un autre one-shot de l’auteur : NOiSE, en 2001.

– BLAME ! – 1999 – 10 tomes

Ce manga est prépublié dès 1997 dans le magazine Afternoon de Kôdansha, le premier volume relié sort chez cet éditeur en 1999 pour se terminer en 2003. La publication en France se fait dès mars 2000 jusqu’à mai 2004 aux éditions Glénat.
À la base, Blame! vient de l’onomatopée Blam!, malheureusement il y a eu une erreur de transcription, le titre Blame! se transcrivant en katakana par « Buramu », on perd le sens original. Cette œuvre, sous-titrée « Adenture-seeker Killy in the Cyber-Dungeon quest! » (Killy l’aventurier-chercheur dans la quête du cyber-donjon!) nous fait rencontrer Killy, un jeune homme qui est à la recherche d’un terminal génétique et d’un porteur de gênes sains. C’est un enquêteur qui travaille indirectement pour le compte d’un bureau gouvernemental. Il rencontrera Shibo, une scientifique qui décidera de l’accompagner dans sa quête.

L’action se déroule dans un monde post-apocalyptique où les humains ont subi une mutation. Le réseau d’informations virtuel désormais nommé la résosphère (Net Sphere en version originale), est devenu quasi impénétrable, à part pour des personnes porteuses de gênes sains, c’est à dire d’avant la mutation. Ils devront alors faire face à des Silicates, créatures de silicone créées à partir d’enfants pauvres modifiés génétiquement, ainsi qu’aux Sauvegardes, créatures créées pour ramener l’ordre et qui contrôlent l’accès à la résosphère. Les Silicates s’opposent à tout le monde dans cet univers, tandis que les Sauvegardes sont hors de contrôle et tuent chaque humain non porteur de gênes d’accès à la résosphère. Mais dans ce monde, il reste peu d’humains, la ville prenant le dessus. En effet on rencontre sans cesse des « bâtisseurs », gigantesques robots chargés de construire la ville. Ils étaient sous le contrôle du bureau gouvernemental jusqu’à ce que la résosphère dégénère et ils continuent d’étendre la ville inlassablement depuis des millénaires.

Le penseur de Nihei La schtroumphette Un gothique

Ce manga bénéficiera d’une adaptation animée en 2003 sous le format de 6 OAV. Bien que consulté sur ce projet, Tsutomu Nihei n’y participera pas vraiment.

-NOiSE – 2001 – One-shot

Prépublié en 2000, toujours dans Afternoon, il sortira relié en 2001 chez Kôdansha. En France, Glénat le publie en avril 2003.
Ce manga comporte deux parties, la 2ème étant le one-shot Blame! dont j’ai parlé un peu plus tôt. La première partie, NOiSE est considérée comme la préquelle de Blame! Bien que Nihei dise que c’est au lecteur de choisir de l’intégrer ou non dans l’univers de ce dernier. Cependant NOiSE pose concrètement les bases de l’univers traversé dans Blame !: on retrouve les décors familiers et on en apprend un peu plus sur le vocabulaire utilisé dans ce dernier, la résosphère, les terminaux génétiques, les sauvegardes…

Mais, dans NOiSE, le personnage principal est une femme, Susono Misubi, elle aussi inspectrice de police dans une ville futuriste, elle travaille avec son collègue Clauser à la brigade des mineurs. Alors qu’ils enquêtent dans les bas fonds de la ville, ils passent à travers des pièces remplies de cadavres d’enfants avec des câbles dans le crâne. Entendant un bruit, Clauser se précipite dans une pièce, des coups sont tirés donc Misubi se précipite à sa suite. Elle se retrouve dans une pièce remplie de corps crucifiés et boursouflés, Clauser ayant disparu. C’est là qu’une personne encapuchonnée saute par la fenêtre emportant avec lui le corps du coéquipier de Misubi. De retour au commissariat, ses supérieurs ne la croient pas vu qu’ils sont retournés sur les lieux et n’ont rien trouvé, ils la suspendent. En suivant son enquête de son côté, Misubi atterrit chez un marchand d’armes où elle trouvera une mystérieuse épée. Elle retourne alors sur les lieux du départ de son enquête où il ne subsiste effectivement aucune trace. Là elle rencontre un petit bonhomme portant un masque de grenouille qui lui tend un bout de peau qui s’avère être la moitié du visage de Clauser. Elle le suit et découvre son collègue crucifié, entouré de personnes portant des masques d’animaux. Ces gens transforment Clauser en monstre enragé, et bizarrement seule l’épée de Misubi est capable de le combattre. C’est là que tout commence pour elle, virée de la police, elle va poursuivre cette enquête pour savoir qui sont ces personnes encapuchonnées.

Venez à moi les enfants

One-shot maîtrisé du début à la fin, Nihei réussit à construire un univers quelque peu différent de son succès Blame!, en intégrant une touche d’heroic fantasy à son histoire. Ce scénario rondement mené pendant 150 pages revisite le mythe de Jeanne d’Arc à la sauce cyber-punk. La couverture du manga annonce la couleur dès le départ avec Misubi en armure, épée à la main. De plus tout au long des pages, l’héroïne est peu à peu rejetée par ses pairs, elle commence à entendre des voix… Elle va même finir par devenir quasi inhumaine, une vraie combattante s’acharnant contre son ennemi, elle a définitivement perdu sa personnalité sensible qui la faisait s’effondrer devant les cadavres d’enfants pour devenir une vraie machine de guerre. Une sorte de Killy au féminin à croire.

En plus du one-shot Blame! de 1995, NOiSE contient un autre petit one-shot de Nihei à la fin du volume relié. Celui-ci s’intitule Negative Corridor, long de 6 pages, totalement vide de dialogue, c’est une histoire poétique qui prend place dans un univers peu enclin à ce genre de sentimentalisme comme on y est habitué avec Nihei.

–   Digimortal – 2004 – One-shot

Long de deux chapitres, ce court one-shot a été publié dans le magazine Ultra Jump de Shueisha en Décembre 2004 pour finir dans le numéro suivant. Il sera publié à la fin du  deuxième volume relié d’Abara. En France, disponible chez Glénat depuis 2007.

Dans un monde contrôlé par la technologie, une sorte d’organisation religieuse, « l’Église de la transfiguration », prône la cybernétisation du corps humain. Un mystérieux assassin est engagé par une organisation secrète pour tuer les leaders de ce mouvement. Le temps de deux chapitres on en prend plein la vue, Nihei maîtrise son sujet bien que l’histoire soit très courte, mais bon nombre de références sont présentes et on lit et relit ce one-shot pour admirer le travail du monsieur et repérer tout ce qu’il a pu y glisser.

À perte de vue

–   Abara – 2006 – 2 volumes

Prépublié en 2005 dans la revue Ultra Jump de Shueisha, les deux volumes d’Abara (11 chapitres) sortiront en version reliée en mai 2006 pour ensuite passer les frontières et sortir en France chez l’éditeur Glénat en 2007. Le premier chapitre d’Abara prépublié dans le numéro de juin 2005 de Ultra Jump totalisait 40 pages dont certaines en couleurs et était accompagné d’une illustration spéciale de Nihei pour fêter le début de la prépublication.

Tout commence en suivant un homme se rendant dans une infirmerie bondée, il est très nerveux et alors que l’infirmière lui explique qu’il ne peut avoir de rendez-vous il explose en un shirogauna (un monstre blanc) et tue tout le monde. Pendant ce temps dans une usine, Mlle Tadohomi veut voir Itô. La jeune femme fait partie d’une organisation secrète qui a pour but de combattre les shirogauna et elle aimerait bien que ce dernier les aide. Itô refuse et quitte l’usine. En le suivant, on le voit se transformer en un kurogauna (un monstre noir) et aller se battre contre le shirogauna qu’il achèvera. Sur place les militaires le retrouvent en « homme » totalement épuisé. La police arrive sur les lieux et commence son enquête. Tout cela intrigue fortement l’inspecteur Sakijima qui compte bien découvrir l’origine de ces monstres.

Dans cette histoire le travail de Nihei devient de plus en plus sombre, exploitant encore plus son talent d’architecte et l’inspiration qui lui vient de H.R. Giger. Une histoire très noire qui nous offre du bon temps face à des planches magnifiques. Si tant est que le lecteur ait une très bonne mémoire des noms quelque peu compliqués, de la structure des organisations secrètes et des monstres entrant en scène. Parfois, on se demande si Nihei ne cherche pas tout simplement à coincer son lecteur dans les tréfonds de son univers.

–   Biomega – 2004 – 6 volumes

Le premier chapitre de ce titre de Nihei a été prépublié dans le numéro 29 du Young Magazine sorti le 14 juin 2004.
Au départ, Biomega a été considéré comme un one-shot suite à une lettre publiée par Nihei en Mars 2005 où il expliquait son manque de motivation à continuer ce manga et préférait se concentrer sur d’autres projets. Finalement la prépublication reprendra dans l’Ultra Jump de juin 2006. Kôdansha publiera un premier volume en novembre 2004 mais c’est Shueisha qui reprendra la publication des volumes reliés dès janvier 2007. Le 6ème volume est sorti en mars 2009.  En France, cette œuvre de Nihei est elle aussi publiée chez Glénat depuis 2009.

L’histoire se déroule au 23ème siècle alors que l’humanité a colonisé Mars. À la suite de l’étude d’un virus, toute la colonie est morte. 800 ans plus tard l’organisme « Fondation pour l’héritage culturel » (DRF) a répandu ce même virus sur Terre pour tuer l’humanité entière afin que les rares survivants puissent atteindre l’immortalité.  Une autre organisation, la TOA a réussi à créer des humains artificiels et s’opposent à la DRF. Équipés de motos et armes surpuissantes, ils tentent de protéger les survivants humains et de trouver un remède au virus.

Encore une histoire typiquement « niheienne », un univers et une histoire prêtant à de grands paysages architecturaux, un héros à moto permettant des scènes d’action époustouflantes. Mais surtout, un ours brun qui parle ! Nihei ne finit jamais de nous surprendre et il nous montre qu’il a de l’humour et sait se moquer de lui parfois (cf Blame Gakuen!? dont je parle un peu plus loin). Nihei pioche plusieurs éléments dans son imagination que l’on penserait incompatibles et au travers de sa mise en scène les fait parfaitement fonctionner ensemble.

This is Halloween !

–   Blame Gakuen ! And So On

Recueil publié en 2008 par Kôdansha, il rassemble pas mal de travaux de Nihei ne pouvant être publiés seuls du fait de leur format court. Découpé en 10 chapitres, il regroupe dans l’ordre : Zeb-Noid, Blame Gakuen!? (Blame Gakuen!, Blame Gakuen! Tokyo and Nara under one umbrella, Blame Gakuen! Under the tower of blooming sakura), Parcel, Net Sphere Engineer, Pump, Blame², Numa no Kami et Winged Armor Suzumega (The Armored Battle Insects-Sphingidae). Beaucoup de pages sont colorisées et cela ne jure pas tant que ça avec le style général de Nihei plus friand de noir et blanc d’habitude.

Zeb-Noid : Ce one-shot très court, à peine long de 6 pages nous emmène dans un univers où les hommes et une espèce d’insecte se battent depuis plus de 5000 ans, cette guerre s’étant même propagée dans les profondeurs de l’espace. Proche du système Alpha Centauri, une bataille sur le point d’avoir lieu risque de changer le cours de l’histoire.

Zeb-Noid est paru en 2004 dans le magazine Champion RED, mais vu sa longueur n’a pas encore été édité en France à ce jour.

Bien que les premières pages soient en noir et blanc, un peu brouillonnes et avec pas mal de dialogues contrairement à notre habitude avec Nihei, les deux dernières pages de ce one shot sont en couleur et magnifiquement réalisées. Malgré le synopsis et ce à quoi l’on s’attend avec Nihei, cette œuvre est l’une des plus humaines que j’ai pu lire de lui.

Blame Gakuen!? :
Parodie de son titre phare: Blame!, cette œuvre décomposée en 3 chapitres reprend les personnages originaux et les transpose dans l’univers d’une école japonaise. Le premier chapitre Blame Gakuen!?, comptant une quinzaine de pages, est prépublié en mars 2004 dans l’Afternoon après la publication du dernier tome de Blame!. Bien que l’on retrouve l’univers caractéristique de l’auteur, on découvre surtout une de ses nouvelles facettes : l’humour. La suite reprendra dans le magazine Afternoon en 2008 sous la forme de deux chapitres comptant 10 et 16 pages chacun, avec quelques clins d’œil à la précédente publication de 2004.

Le style de Nihei s’y voit un peu plus brouillon, envie de paraître moins minutieux pour une histoire plus légère et fortement parodique de Blame! Quelque peu d’érotisme aussi se glisse ici, cliché du monde étudiant japonais. La colorisation des pages aide beaucoup à intégrer l’humour ici, ainsi qu’un certain style de chara-design caractéristique d’un classicisme dans le monde du manga actuel, des couleurs rondes permettant d’intégrer une touche légère mais qui est plus ou moins bien faite selon les pages.

Parcel (A Small Package): Court one-shot de 6 pages prépublié dans le fanzine Akai Kiba, on suit un vieil homme qui reçoit un colis avec l’adresse de son grand frère dessus. Ce dernier ayant disparu il y a 40 ans il décide de se présenter à cette adresse pour en savoir plus sur ce grand frère disparu.

Originellement prépublié en 2000 en noir et blanc avec des traits brouillons, son édition dans ce recueil lui offre une peau neuve avec un peu plus de minutie et une colorisation qui lui rend définitivement hommage.

Attrape-moi si tu peux Les joies du lycée Un joli paquet

Net Sphere Engineer (Blame! NSE) : Suite directe de Blame ! Ce premier chapitre compte une quarantaine de pages et a été prépublié en décembre 2004 dans le magazine Bessatsu Morning par Kôdansha. Depuis aucun autre chapitre n’a vu le jour.
On retrouve ici le même univers que Blame!, seulement un autre personnage apparaît, pour l’instant aucune trace de Killy.
Dans cette suite, on suit un « démonteur » chargé de régler le souci des tours de connexion qui créent des Sauvegardes dès qu’elles détectent des humains sans les gênes sains. Bien que les humains puissent désormais vivre dans la Net Sphere, les Sauvegardes restent une menace. Cet homme voyage pour aider les humains à survivre.

Pump : Encore un court chapitre de 6 pages. Dans celui-ci Nihei explore l’évolution de l’humanité et autant dire que ce n’est pas réjouissant.

Blame!² : One-shot de 16 pages colorisées suivant l’histoire de Blame! encore une fois. Cette œuvre a été publiée dans le volume 02 de Mandala qui date du 21 mars 2008, recueil de mangas internationaux, publié par Kôdansha. Dans ce recueil l’histoire de Nihei partage les pages avec des œuvres de Benjamin, King Gonta, Go Nagai, Yuki Izumi, FSc, Palumobo, De Luca, Sanami Suzuki, Boichi, Sera, NEMIRI, Ana&Maltz et Schultheiss. L’histoire portant le sous-titre de « Chronicle of the Escape from the Megastructure by the Eighth Incarnation of Pcell”(Chronique de l’évasion de la mégastructure par la 8ème incaranation de Pcell) met en place une descendante de Pcell (une puissante Silicate de Blame!) un long moment après la fin de ce dernier.  Les fans de Blame! tels que moi seront aux anges de voir Killy apparaître au détour de quelques pages de cette mini-suite dans un univers qui ne nous dépayse pas du gros succès de l’auteur.

Numa No Kami : Très court one-shot de 6 pages prépublié dans le magazine Afternoon en 2000. La colorisation de ces pages faisant la part belle aux paysages que nous offre Nihei. Une toute petite touche d’érotisme nous surprend pour directement replonger dans l’univers sombre cher à l’auteur.

Winged Armor Suzumega : Initialement prépublié dans le Young Gangan de mars 2007, ce one-shot comporte une douzaine de pages colorisées. Dans l’espace, une petite unité d’êtres humains se battent contre des aliens, après avoir tenté d’infiltrer un des vaisseaux aliens ennemis, la victoire ne réside plus que dans la capacité d’une seule femme à remplir sa mission.

Des idées persistent comme quoi Winged Armor Suzumega serait relié à l’univers d’Abara vu que les Gaunas sont mentionnés. Nihei nous offre ici une évolution au niveau de sa maîtrise de la colorisation plus que magnifique, l’histoire est bien menée mais encore trop courte, seulement on reste bouche bée devant la qualité du travail que peut nous offrir cet auteur.

Et encore un gars qui a la classe Spacing out ? Des bestioles, encore des bestioles !

–   Dead Heads – 2002 – One Shot

Ce chapitre d’une quarantaine de pages a été prépublié dans un numéro spécial du magazine Afternoon en 2002 et n’a jamais connu de suite. On le retrouve dans son intégralité sous forme de vignettes dans l’artbook Blame! and so on. Dead Heads revisite le thème, déjà beaucoup repris, du zombie. Une grave pandémie touche les humains, leur corps pourrit et ils deviennent cannibales. Face à cette crise, le gouvernement a mis en place la division promotionnelle de la santé publique qui doit capturer les infectés et en finir avec ce fléau. Notre héros, Takada (ressemblant comme deux gouttes d’eau à Killy) rencontre une infectée, au lieu de la dénoncer, il décide de tenter de l’aider.

–   Wolverine : Snikt ! – 2003 – 5 volumes

Hum, sexy !Face à la crise du marché des comics et au contraire au succès du manga au fil des années, les maisons d’édition américaines cherchent à innover en faisant appel à divers auteurs de manga et autre type de bande dessinée. C’est ainsi qu’on retrouve les mangakas Kia Asamiya sur Star Wars : Episode I, Batman : Child of Dreams ou encore Uncanny X-Men puis Juzo Tokoro sur Spawn. Et donc, Tsutomu Nihei qui est contacté par Marvel en 2003 et à qui on offre carte blanche sur ce projet. Ce comic a traversé les frontières et est sorti en 2005 en France aux éditions Marvel France – Panini Comics dans la collection Graphic Novel. L’histoire met en scène la rencontre de Logan avec une jeune fille nommée Fuza à New York. Elle le projette dans le futur en 2058 où l’humanité a presque été totalement exterminée par les Mandates, des créatures cybernétiques. Fuza compte sur Logan pour leur venir en aide. Nihei n’a pas fait dans l’original pour cette histoire, par l’entremise d’un voyage temporel savamment placé, il a intégré le personnage de Wolverine à son propre univers sombre et violent. Wolverine se retrouvant sur une terre désertique à combattre des machines qui pourchassent les humains. Bien que l’on puisse râler quant à ce manque de profondeur et le peu de dialogue flagrant comme dans les œuvres phares de Nihei jusque là, on oublie vite grâce à la pure joie visuelle que procure chaque page de ce comic. Plus qu’un comic, la colorisation qui se cale parfaitement au trait froid de Nihei renforce l’impression que l’on se trouve face à un recueil d’illustrations. Malgré un graphisme superbe tout au long des pages, on pourrait regretter l’éloignement de l’univers Marvel, ainsi on ne rencontrera aucun autre super héros vu que toute l’histoire se passe à une autre époque. De plus, l’accent est mis sur les combats laissant Wolverine se lâcher totalement, oubliant sa psychologie caractéristique à être déchiré entre son honneur et sa violence.

Au final, il se peut que les fans de Nihei soient heureux de pouvoir lire une histoire magnifiquement dessinée par l’artiste, tandis que les fans de Wolverine se sentiront lésés par une trame qu’ils auront l’impression d’avoir déjà pu lire ailleurs.

–   Halo Graphic Novel : Breaking Quarantine – 2006 – One-shot

Grand fan de jeu video et notamment du jeu Halo, Nihei s’est fait plaisir quand on lui a proposé de s’occuper d’écrire et dessiner une petite histoire parallèle à ce célèbre jeu après son travail sur Snikt!. Cette histoire ce trouve dans une compilation publiée par Marvel Comics en juillet 2006 et contient en plus de l’histoire écrite par Nihei, des histoires confiées à Lee Hammock, Jay Faerber, Brett Lewis, Simon Bisley, Ed Lee et Moebius. Avec Nihei, on suivra le sergent Avery J. Johnson qui, au long de 14 pages, s’échappe du complexe de confinement des Floods sur l’installation 04.

HGN HGN 2

–   Bear : Dawn of the killer beast – 2002 – Poster

Début 2002, une rumeur courait que Nihei avait le projet d’écrire une nouvelle de ce nom destinée exclusivement au public français. Elle fut démentie lors de sa venue à la Japan Expo 4ème impact 2002 où fut vendue la véritable œuvre : une illustration sous forme de poster dédicacé par Nihei disponible en seulement 666 exemplaires. Bear : Dawn of the killer beast était vendue par Végétal Manga aux éditions Soleil pour 50 euros, un véritable graal pour les collectionneurs.

On en voudrait plein des peluches comme ça !

–   Sabrina – 2003 – One-shot

Prépublié dans le fanzine Akai Kiba en 2003, Sabrina est un court one-shot de 6 pages suivant un homme qui rencontre une petite fille qui s’est coincé le bras dans le trou d’un mur. La seule solution : que l’homme lui coupe le bras. Bien que Sabrina soit une mignonne petite fille, Nihei réussit à travers son dessin à mettre quelque peu mal à l’aise son lecteur.

–   Bitch’s Life – 2001 – Recueil d’illustrations

Tsutomu Nihei a créé quatre illustrations pour le recueil d’illustrations érotiques Bitch’s Life publié en 2001 par Graphicsha. Au total 23 artistes y ont participé tels que Akira Toriyama ou Range Murata, entre autres.

–   Blame! and So On – 2003 – Artbook

Nihei s’est essayé au jeu de l’artbook, cette compilation de ses différents travaux est parue au pays du soleil levant à la fin 2003. Cet ouvrage est découpé en 6 parties assez inégales : Collaboration, Blame!, Noise, Otherworks, Megalomania et Dead Heads.

Blame! and So On permet d’observer les multiples facettes du talent de Nihei, mais se sont clairement les fans de Blame! qui seront servis. La deuxième partie regroupant les travaux concernant ce manga compte à elle seule près de 70 pages sur les presque 150 pages de l’artbook même si beaucoup sont des illustrations couleurs du manga. On y retrouve cependant des couvertures de magazines et de tomes, des illustrations pour calendrier, des croquis en noir et blanc, des photos de produits dérivés et même deux travaux montrant Sana-Kan et Shibo en maillot de bain. Suit la partie sur NOiSE, bien qu’elle soit beaucoup moins impressionnante, elle n’en reste pas moins intéressante en présentant, entre autres, des illustrations inédites de Musubi. Plus petite, la première partie: Collaboration, regroupe les travaux de Nihei pour d’autres projets que les siens. On y trouve les dessins faits pour les couvertures du comic Wolverine : Snikt (nominé à Angoulême en 2005 pour le prix du meilleur dessin) et des illustrations de Matrix, Hellboy et Evangelion (Eva 01). La partie Otherworks regroupe des travaux divers tels que les illustrations pour Bitch’s Life, le poster Bear : Dawn of the killer beast exclusif pour la France ou encore des illustrations pour des romans. S’en suit Megalomania, partie où Nihei laisse libre court à son imagination architecturale, avide d’espaces urbains gigantesques. On termine Blame! and So On par les vignettes du one-shot Dead Heads, le projet de manga sur des zombies dont on a parlé plus tôt abandonné par Nihei. S’y trouvent également les croquis préliminaires ainsi que les premières pages couleur. Tout au long de l’artbook sont disséminés des entretiens entre Nihei et Enki Bilal puis Guillermo Del Toro, exclusivement en japonais malheureusement.

Une Eva flippante, une ! Une Shinbo sexy, une ! Chouchou, c'est toi dans le noir ? Envoûtant

–   Sidonia no Kishi (The Knight of Sidonia) – 2009 – 3 volumes en cours

La prépublication de ce nouveau manga a commencé dans le magazine Afternoon en avril 2009. Le premier volume relié est publié par Kôdansha en septembre de la même année, nous en sommes actuellement à 3 volumes en cours.

L’histoire prend place dans un monde où le système solaire n’existe plus, il a été détruit par des extra-terrestres que l’on nomme Gaunas. L’humanité restante est condamnée à errer dans l’univers à bord de Cydonia, un vaisseau arche qui recherche de nouvelles planètes à habiter. C’est ainsi que le jeune Tanigaze Nagate est enrôlé dans l’équipe des Knights of Cydonia : les pilotes de chasse à bord d’énormes robots, dernier bastion de défense de la race humaine contre les Gaunas.

Dernière œuvre en date du maître, on est en droit de se demander si, proche de ses 40 ans, il nous ferait pas une petite crise ? Bien que les monstres soient toujours de la partie, que l’histoire se passe encore dans un futur des plus pessimistes, à la sauce Nihei donc, il n’en reste pas moins que les ambiances et architectures à prédominance sombres ont disparues laissant libre champ au blanc. Les pages sont beaucoup plus aérées, on assiste à l’anéantissement des détails dans le dessin. Les héros sont des marionnettes qui ont perdu superbe et charisme et dont le chara-design est encore plus simple que ce à quoi on a pu être habitué avec l’auteur. Beaucoup moins bruts qu’avant, les visages sont lisses et nos yeux glissent totalement dessus sans s’attarder.

Génie plus que créatif dès ses débuts et n’ayant jamais cesser de nous offrir des œuvres grandioses, le maître commencerait-il à s’essouffler ? Nihei évolue, néanmoins il n’est pas dit que son lectorat soit friand de planches blanches et lisses. Des cases torturées, des décors où l’on se perd, des détails à repérer sans cesse, voilà ce style particulier qui fait de ce mangaka, un auteur particulier. Changer de style maintenant ne se révèle pas forcément un bon choix pour un homme qui avait réussi à imposer sa marque. J’espère au moins que cette dernière histoire sera à la hauteur d’un Nihei en grande forme.

Ça ne semblerait presque pas oppressant

14 commentaires

1 le-crepusculaire le 03/12/2010
BRAVO Emilie, c'est un article fantastique sur un auteur que je respecte beaucoup!
Tu m'en à fait apprendre des choses, notamment l’existence de ces divers One-shot... Un grand bravo à toi, tu as clairement l'air de maîtriser le sujet! ^^
2 Lambda le 03/12/2010
Tiens, il m'intéresse bien ce Tsutomu Nihei ! D'autant plus que je le connaissais pas du tout.
A votre avis, Blame!, c'est encore facilement trouvable à l'heure actuelle (il commence à dater un peu quand même...) ?
3 emilie le 03/12/2010
Merci le-crepusculaire, maîtriser je ne sais pas, mais j'aime beaucoup cet auteur et je le suis depuis Blame!. J'ai essayé de faire une liste la plus exhaustive possible mais il peut être possible que je ne connaisse pas toutes ses oeuvres, notamment ces petits one-shots.

Heureuse de t'avoir fait connaître Nihei Lambda. Normalement Blame! est encore disponible je pense : http://www.glenatmanga.com/blame-01-9782723431026.htm. (tu peux le trouver sur les sites de la fnac, amazon, discount manga ...)
J'espère que ça te plaira en tout cas.
Oui, Blame! c'est facilement trouvable. J'ai vu l'intégralité de l'oeuvre il y a pas très longtemps dans un magasin Cultura. Après, tu dois certainement pouvoir les trouver sur des sites commerçants comme Amazon par exemple. De plus, c'est certainement l'oeuvre de Nihei la plus populaire. Par contre, c'est pas celle que je conseillerais pour aborder l'univers de Nihei car elle est vraiment très atypique. A mon avis, Abara et Biomega seraient plus accessibles pour les non-initiés. Enfin, ça veux pas dire que l'on ne peut pas adorer Blame! au premier essai non plus, comme ce fût mon cas (mais bon, je ne suis pas un exemple ...)

Pour en revenir à l'article d'Emilie, je suis vraiment impressionné par le travail que tu as fournis pour rassembler autant d'informations sur cet auteur. Personnellement c'est l'un de mes mangakas préférés car il a vraiment un style unique et chacun des mangas que j'ai pu lire de lui, m'ont intrigué et intéressé au plus haut point. Ceci dit, il m'en reste encore quelques uns à découvrir comme Wolverine Sneak, Sidonia no Kishi et quelques one shots ...

En tout cas, merci pour tous ces éclaircissements sur cet auteur de génie ;)
Excellent article. Exhaustif et tout...Ca me rappelle que je dois finir Blame!

Et oui je suis de ceux qui ont du mal avec le flou scénaristique de Nihei...Graphiquement ça reste un tueur et un trait hors du commun et délicieusement atypique.
6 Panda_ah le 04/12/2010
J'aime beaucoup son trait violent, dynamique et sûr de lui. Les décors sont incroyables, même si c'est totalement sombre. Je ne savais pas qu'il avait fait tant d'autres oeuvres à côté des mangas qui sont publiés en France.
Ce dossier est vraiment complet et agréable à lire ! Merci, je vais le passer à un pote qui est fan de ce mangaka ! :)
7 Afloplouf le 04/12/2010
@Citation de Zayder
Et oui je suis de ceux qui ont du mal avec le flou scénaristique de Nihei...Graphiquement ça reste un tueur et un trait hors du commun et délicieusement atypique.

Ah ben je suis rassuré de ne pas être le seul à avoir ce ressenti. Or, comme je prime l'histoire sur les dessins, j'ai du mal avec cet auteur. D'un autre côté, je n'ai lu que Blame de lui, et encore, uniquement le one shot je crois.
8 emilie le 04/12/2010
Le flou scénaristique au départ des histoires, est, chez Nihei ce qui pique la curiosité du lecteur quand il commence un manga que l'auteur a à proposer. Justement j'aime bien ce style, parce que des indices sont donnés et c'est au lecteur de chercher, de faire des liens et des corrélations jusqu'à la fin où les clés sont données.
Je pense que Nihei sait toujours ce qu'il fait et ce qu'il crée, ses histoires sont rondement menées avec parfois des références bien glissées par ci par là.
9 Afloplouf le 06/12/2010
Mouais, j'ai tendance à me méfier de ce genre de réponse qui appelle l'intelligence du lecteur. Ce n'est souvent qu'un rideau de fumée pour masquer les incohérences et les trous de l'auteur. Cf. Eva.
10 ado le 06/12/2010
+1 Afloplouf
L'auteur révèle lui même dans une interview pour Biomega qu'à la transition vers l'architecture organique il dessinait au jour le jour et n'avait plus conscience du scenario (tellement il etait à la bourre sans doute).
11 emilie le 06/12/2010
Pour Biomega, effectivement je le conçois vers les 2 derniers tomes. D'ailleurs, bien que fan, avec son dernier titre il commence à me lasser quelque peu. Mais j'aime beaucoup ce style qui pousse le lecteur ou le spectateur (que ce soit pour des manga, des anime, des films, des peintures, etc...) à réfléchir et trouver son chemin avec les indices qu'on lui donne. C'est sûr que ça ne plaît pas à tout le monde, pour ma part, je plonge à deux pieds dans ce genre de plan.
12 le-crepusculaire le 06/12/2010
Je pense comme emilie... D'accord que pour "Biomega" il a pas du trop se casser la tête pour le scénario mais "Blame!" c'est vraiment autre chose, on voit clairement dans ce que l'auteur nous propose qu'il maîtrise la chose c'est pourquoi d'ailleurs des suites existent!
Le lecteur doit jouer au détective relire les tomes petit à petit pour pouvoir tout bien cerner! Il n'y a pas beaucoup de dialogue mais sa nous oblige à rester vigilant aux moindres petites choses... Bon après je ne dit pas qu'il est génial Nihei, surtout pour ces séries de mises en scènes que je trouves très mauvaises, on dirait du Indiana Jones sans fin : Le héros se promène, puis une grosse bête (Leurs design est aussi génial) fait son apparition en détruisant des murs, pour finir par se prendre une balle du flingue à Killy...

Après je doute aussi qu'au tout début de "Blame!" sur fait que l'auteur n'a pas put prévoir toutes ces choses...
@Citation
Mouais, j'ai tendance à me méfier de ce genre de réponse qui appelle l'intelligence du lecteur. Ce n'est souvent qu'un rideau de fumée pour masquer les incohérences et les trous de l'auteur. Cf. Eva.

Je ne pense pas qu'une oeuvre comme Blame! requiert de l'intelligence (enfin, savoir lire ça suffit). Non, je dirais plutôt que ce manga s'adresse à des personnes ayant de l'imagination. En effet, quand je suis arrivé à la fin, j'ai pas eu de révélations, mais plutôt la tête remplie de suppositions. C'est cet aspect là qui à mon avis rebute ou séduit les lecteurs.
14 Jilkaren le 16/01/2011
Que ce soit côté graphique ou scenar, ce type me laisse sans cesse sur le cul.

J'ai découvert l'univers de Nihei à travers Blame! qui reste selon moi son plus grand chef d'œuvre. Il a un trait dérangeant, certes, mais très détaillé aussi, et ses plans révèlent souvent une scène grandiose ou de grande classe. Dans Blame! on retrouve assez souvent des plans qui centre un visage ou un personnage, ce qui me fait assez penser aux vieux westerns.

Au niveau du scenario, les flous et les incohérences sont parties courantes et cadrent tout à fait avec le décor (grandes structures sans fin, à l'architecture très compliquée) . Personnellement, je pense que c'est un choix de l'auteur pour perdre le lecteur, le bousculer encore un peu plus (au cas ou le dessin ne suffirait pas) et, au final, l'obliger à travailler son imagination pour construire lui-même les parties défaillantes de l'histoire.

Pour moi, un manga de Nihei avec un scenario en béton, ce ne serait plus du Nihei. Et c'est pour ça que j'aime autant me perdre dans Blame!, Biomega et autres

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