Troublante série que cette Ayashi no Ceres... Watase réussit à nouveau le tour de force de nous embarquer dans son univers bien à elle, fait de magie, de batailles sanglantes et d'histoires d'amour tragiques.
Au niveau de l'histoire, l'anime reprend le manga de façon quasi identique, déroulant le destin de cette nymphe réincarnée de façon assez virtuose, tant on retient son souffle à la fin de chaque épisode. Pourtant, bien que violente et sanglante, on ne peut dire que l'action est l'apanage principal de cette oeuvre déroutante.
En effet, même si les révélations vont bon train, le tout se fait sur un rythme assez lent, comme suspendu dans l'espace, à l'image de ces grandes tragédies telles Oedipe Roi ou Antigone où les héros se jetaient à corps et coeurs perdus vers leurs destinées avec une grâce et une dignité toute théâtrale.
On peut dire que les personnages de Watase se rapprochent souvent de ces grands héros, a fortiori Aya, puisque celle-ci semble pendant longtemps n'avoir aucune prise sur ce destin qu'elle rejette.
Le scénario, bien ficelé et remarquablement bien retranscrit, est donc l'un des atouts majeurs de cette nouvelle série tirée de l'imaginaire débordant de la célèbre mangaka.
Le chara-design est lui aussi extrêment bien réussi, une fois de plus on assiste à un défilé de beaux mâles (mention spéciale pour Toya^^) et de magnifiques donzelles, qui est l'une des marque de fabrique de Watase et que Motohashi Hideyuki ne trahit nullement.
L'animation, un peu molle quelquefois, reste tout de même d'excellente facture. On ne retiendra cependant pas la performance musicale qui, en dehors de l'OP Scarlet, reste assez fade.
En résumé, une oeuvre complète riche en émotion, où les personnages et le spectateur n'on guère de moments de répit, tant les malheurs accablent nos héros. On regrettera cependant le manque d'originalité parfois de l'auteur qui semble nous servir sur certaines scènes un réchauffé de Fushigi Yugi.
Mais pour les fans comme moi de Watase, cela ne représentera qu'un défaut mineur...
A voir, au moins pour la beauté des images si on est réfractaire aux tragédies.