Il existe dans le monde de la japanimation des animes qui, pour des raisons parfois obscures, dégagent un étrange sentiment de sympathie, souvent mélangé à une sentiment de pitié. Busou Renkin, adaptation d'un manga de Nobuhiro Watsuki (Kenshin le Vagabond), fait partie de ces fameuses séries. Car malgré le fait que l'on ait devant soit un shonen tellement standard qu'il serait facile de lui jeter graviers ou autres minerais pointus et tranchants, on ne peut s'empêcher de suivre sans un certain plaisir les aventures du shonen boy Muto Kazuki.
Parce qu'il ne faut pas se leurrer, Busou Renkin est un des ces shonens de base que l'on suit, mais qui jamais ne révolutionne le genre. Le scénario n'est en effet qu'un prétexte à de multiples combats tous plus spectaculaires (...) les uns que les autres. Le thème de l'alchimie est ici traité avec énormément de simplicité, montrant combien l'auteur ne voulait pas se casser la tête dans des explications sans fin sur un sujet déjà exploité par d'autres séries... La trame est cousu de fil blanc et la fin, à l'image de l'ensemble de la série, est ridicule à souhait.
Le côté standard de l'anime, on le ressent aussi au niveau des nombreux personnages de la série. Le héros est un architype du genre, ainsi que les différents méchants et personnages secondaires. Leur manière de penser, d'agir, est tellement conventionnel que le pathétique l'emporte souvent sur la sympathie. De plus, même le charadesign de certains font sourire tant on a l'impression de voir des personnages directement recyclés d'autres séries comme Dragon Ball, Bleach ou encore Kenshin...
Cependant, je dirais que c'est seulement cette aspect conventionnel qui fait défaut à l'anime, car Busou Renkin possède quelques petits atouts permettant de s'y intéresser.
Le graphisme d'abord. On a beau dire, beau faire, le trait de Watsuki a beaucoup de charme et le studio Xebec l'a fidèlement retranscrit à l'écran. La série assure la qualité visuel sur la longueur, ce qui n'est pas négligable pour une série du genre. La musique, certes classique elle aussi, rythme correctement les différents moments de l'anime et ne dessert jamais le visuel. De plus, le générique de début est d'un excellent niveau; si on fait abstaction des paroles, hem... pas très profondes, la musique est les images s'enchainent extrêmement bien.
A côté de cela, Busou Renkin a le mérite de nous présenter certains personnages très intéressants. Tokito, l'héroïne, possède beaucoup de charisme et ne tombe pas dans le piège classique des héroïnes de shonen, à savoir tout faire pour le héros. A ses côtés, Capitaine Bravo qui malgré un nom débile apporte un aspect très intéressant à l'anime de part un charadesign original et une manière de penser pas si conventionnel que ça.
Enfin, car il est impossible de passer à côté, il y a LE personnage emblêmatique de Busou Renkin : Papillon. Le type de perso que bon nombre de créateurs ont dû imaginé sans jamais osé réellement le créer. S'il inspire énormément de pitié un début à cause de son look, de sa gestuel, il devient un personnage complexe et intéressant au fil de la série, faisant de lui un des persos les plus pathétiques mais aussi le plus original du monde du shonen, rien que ça.
Vous l'aurez donc compris, Busou Renkin est un shonen comme les japonais savent les faire aujourd'hui. C'est conventionnel, c'est prévisible, ça en est limite drôle (bien que l'humour soit un peu particulier). Un anime qui procure de multiples sentiments, allant de moquerie, en passant par la pitié et terminant sur la miséricorde et la tolérance, tant cette série est ridicule mais tellement sympathique. Je lui donne 5/10 car on est très loin du chef d'oeuvre, mais le côté divertissant est là.