Critique de l'anime Dance in the Vampire Bund

Ce n'est pas le grand massacre façon Hellsing et l'histoire se fait plus en finesse. Au début, j'ai quand même eu peur que ça ne vire au produit pour lolicons avec les multiples plans sur la "jeune" (en apparence) héroïne, mais après quelque épisodes, le scénario devient plus mature et recherché, avec ce qu'il faut de complots et de drames personnels pour les différents protagonistes.

Ici, c'est plutôt l'archétype du vampire politicien qui est mis en avant: les combats sont moins brutaux, avec assez peu de pouvoirs magiques, moins impressionnants que ceux d'Alucard, idem pour l'armement utilisé.

J'avoue que cette représentation de la société vampirique est plutôt crédible et intéressante, avec son organisation et ses différentes branches comme les "fangless" qui décident volontairement de retirer le canines pour ne plus boire de sang. De plus, c’est bien l’une des rares fois où la société des vampires décide de son propre gré de se montrer « au grand jour », ce qui bien entendu est une sources de problèmes mais également de questionnements et de réussites pour les protagonistes.

Mais parlons plutôt de ceux-ci, en premier lieu il y a bien entendu ce « couple » particulier répondant en tout point au principe du chevalier servant, loyal et désintéressé faisant tout pour protéger sa princesse contre les différents adversaires qui se présentent. Mais avec une telle héroïne, à la fois fascinante et effrayante malgré son apparence puérile, on a vite fait de se demander qui protège qui ? Car si l’un se révèle être un puissant loup-garou, l’autre n’est rien moins que la dernière vampire au sang pur de son espèce, ce qui lui confère les plus puissants pouvoirs et soutiens que peut espérer une « no-life queen ». D’un autre côté, ce statut unique en fait également une cible privilégiée pour les complots et désirs de certains de ses semblables, et elle n’aura jamais trop de ses fidèles (loups garous, vampires, fangless et humains, toutes castes confondues) pour la soutenir en cas de coups durs. Devant une personnalité aussi forte personne ne peut rester indifférent et mêmes certains humains lui seront redevables et décideront de passer par delà la mort pour pouvoir rester à ses côtés et la servir éternellement.

En parallèle, chacun des protagonistes croisés dans des circonstances souvent dramatique bénéficie d’un background solide et d’un développement crédible, comme c’est le cas de la présidente du conseil des élèves dans le lycée fréquenté par Mina et son garde du corps.

Le scénario suit fidèlement l’histoire du support papier, selon des arcs s’étalant sur deux ou trois épisodes, et l’on peut d’ores et déjà s’attendre à une suite, le manga étant loin d’être arrivée à sa conclusion. Une des seules libertés prises par les producteur est d’avoir remplacé le superflic du manga par une jeune demoiselle ne manquant pas de caractère, et qui ne dévoilera ses véritables objectifs que dans les derniers épisodes, laissant jusque-là traîner un voile plaisant de mystère. On pourrait se plaindre et dire que c’est juste pour plaire davantage à un public masculin, mais comme l’ajout de ce personnage inédit est correctement amené, on ne dira rien (en plus ça apporte un peu de surprises par rapport au récit original).

Comme dans le manga, on passera donc forcément par quelques passages plus adultes qui permettent de donner à l’ensemble cette ambiance lourde et envoûtante qui fait le charme des deux supports. Sans avoir cherché à censurer certains éléments (notamment sur les derniers épisodes dans lesquels on peut dire que la reine des vampires paie véritablement de sa personne), la mise en scène particulièrement inspirée permet malgré tout de ne pas sombrer dans la pornographie de bas étage. Admettons quand même que les relations houleuses entre protagonistes rajoutent une forte dose d’érotisme et de désir pas forcément déplaisantes (en tout bien tout honneur bien entendu).

La réalisation n’est pas en reste et bien que n’atteignant pas les sommets de certaines autres productions (Gankutsuou pour ne citer qu’un titre) donnent à l’anime un cachet des plus réussis, même constat pour la bande son.

Pour conclure DITB est une production abordant le thème des vampires sous un nouveau jour avec brio, s’approchant plus de la version animée d’un Gankutsuou de par ses complots et son personnage principal manipulateur, charismatique et pourtant solitaire, que d’un Alucard aux méthodes brutales, sanglantes et terrifiantes. Entre les 3, difficile de dire lequel a ma préférence, tant leurs actions et domaines de compétences sont différents. Une réussite pour quiconque apprécie les histoires de vampires.